La déconstruction de la démocratie française est à la source du chaos social

La démocratie consiste à traiter les conflits d’une société dans le cadre du débat démocratique et du principe majoritaire: le parlement vote et la minorité accepte la règle de la majorité. Ce principe n’est certes pas le garant de la paix civile mais il y contribue. En refusant le vote à l’Assemblée sur la réforme des retraites à l’Assemblée (après avoir beaucoup promis qu’il s’y tiendrait), l’exécutif lui a tourné le dos. Les arguments utilisés marquent une fuite en avant dans la contre-vérité. L’idée selon laquelle cette réforme absolument insignifiante serait inévitable pour sauver les retraites et les équilibres financiers du pays ne résiste pas une seconde à l’analyse [cf nombreux billets précédents]. Elle se présente comme l’un des pires mensonges envers le pays – depuis les mesures liberticides de l’Absurdistan sanitaire tel le passe vaccinal. Les 64 ans ne sont rien d’autre que le paravent d’un vide sidéral et le chiffon rouge du matador. En refusant le vote démocratique, par l’usage de l’article 49-3, le pouvoir politique se protège, comme enfermé dans sa tour d’ivoire. Il esquive le risque d’une défaite qui ne mettrait pas en cause son maintien mais viendrait écorner encore un peu plus son image: insupportable à ses yeux dans un monde où l’autosatisfaction, la vanité et l’arrogance écrasent toute autre considération. Mais en revanche, il favorise, alimente et propage une violence anarchique qui gangrène le pays et empoisonne sa vie quotidienne. La tranquillité d’en haut, dans les palais de ce qu’il est convenu, à tort, d’appeler une République, se paye par l’humiliation, le chaos et la souffrance d’en bas, des habitants de ce pays. Quant à la motion de censure, sauf surprise, elle a tout l’allure d’une affaire pliée d’avance grâce aux manœuvres de coulisse. Rarement l’impression d’une petite caste qui arrange ses intérêts sur le dos de la Nation n’aura été aussi profonde. Rarement le monde politicien n’aura livré une telle impression de déni démocratique, de lâcheté, de mépris et de félonie. En sont-ils conscients? Faut-il voir dans tout cela de la bêtise ou du cynisme, ou un mélange des deux?

MT

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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62 commentaires pour La déconstruction de la démocratie française est à la source du chaos social

  1. breizh dit :

    tout ceci montre qu’il faut réduire l’Etat au régalien et l’empêcher de s’étendre. Cela limitera les dégâts que peuvent faire les politiciens.
    Car le grand politologue de la fin du 20ème siècle disait : « le mois de l’année où le politicien dit le moins de connerie est le mois de février car il n’y a que 28 jours ».

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  2. Raymond dit :

    IL A PLU AU PEUPLE ¡ ¿ ¡

    Bonjour monsieur,
    Bonjour à toutes et à tous,

    N’est-ce pas commettre une erreur, que de confondre le froid et la rigidité du contenant avec le chaud et le bouillonnement du contenu, en d’autres termes ; assimiler le chaudron de la démocratie à la soupe du chaos sociale ?

    Rarement le monde politicien n’aura livré une telle impression de déni démocratique, de lâcheté, de mépris et de félonie, nous dites vous.
    Nous pourrions, même, rajouter, que 49.3, est devenue le passeur d’un vivant brainstorming pacifique à un létal brainstorming conflictuel !

    Et en définitive,  si il y a dissolution ce n’est peut-être que de la représentation ?

    Mais là n’est finalement, peut-être, pas le véritable intérêt pour une démocratie, en poussant aux extrêmes, notre diagnostic, comme d’habitude, nous verrons et entendrons, que dans l’expressions de *Colère* de cet hyperthyroïdie politique, certains,
    ~ gouverner par l’intérêt personnel, comme dépourvu de projection réaliste à moyens et/ou long termes~,
    toujours à l’affût de l’opportunité qui les fera peut-être brillé, tout au moins, pendant un court instant sortir de l’ombre, nous dirons de manière pernicieuse, (en jouant des émotions, c’est à la mode!), Et maintenant ?

    Et pourtant, et pourtant, (fidèle à l’esprit de votre référent), pleinement conscient des inéluctables tensions de la période d’agitations, en même temps que détaché des discordes de verticalité, ne pensez vous pas, monsieur, que la réflexion constructive la plus pertinente, soit

    Et après •••▪︎

    À suivre,
    Cordialement

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  3. Zonzon dit :

    Plus le temps passe, que les bévues s’intensifient, que les parlementaires se ridiculisent, que Macron continue à ignorer la réalité du pays, il apparaît à tout un chacun que cette affaire de  » retraite  » est sans commune mesure avec les catastrophes qui se préparent à fondre sur nous et qui vont nous anéantir; que c’est un leurre gigantesque pour nous empêcher de réagir quand il est encore temps.
    Bravo Macron … bien joué !

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  4. Monique dit :

    Les Français n’ont peut être pas compris qu’ils avaient élu par un truchement de miroir, un président de luxe… on voulait un homme du peuple mais nous avons un homme d’éclat et d’apparat, 3000 mds de dette (115% du PIB), Macron aura claqué 760 mds en six ans, pourtant l’image de la France n’a jamais été aussi dégradée ! seuls les touristes s’aventurent chez nous en ce moment entre un monceau d’ordures et des poubelles calcinées tandis qu’ils se font dépouiller près de la Tour Eiffel, je pense à ces deux Français qui avaient volé une gondole à Venise en fin d’année, ah, le Français sera toujours un incorrigible romantique !
    Demain, le baron de la dette nous dira « je vous ai compris », le voilà Gaulliste de quoi nous tirer la larme de l’oeil, il nous fera le coup du c’est moi ou le chaos, on peut lui faire comprendre que nous avons choisi le chaos, comme ceux qui n’ont plus rien à perdre.

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  5. Citoyen dit :

    « Les 64 ans ne sont rien d’autre que le paravent d’un vide sidéral et le chiffon rouge du matador »
    C’est tout à fait vrai, et on ne saurait mieux le dire, puisque le problème est bien plus profond que le simple report à 64 ans.

    Dans les précédents billets, Maxime, vous mettiez fort bien en avant que les 43 annuités, associées avec un age tardif d’entrée dans la vie active, rendait inopérant, voire injuste pour ceux qui étaient actifs plus tôt, le dogme d’un seuil placé arbitrairement à 64 ans, les obligeant à cotiser plus longtemps.
    Tout cela est très vrai, mais ne représente qu’un seul des aspects du « problème » retraite, en fait bien plus large sur beaucoup de points.
    Déjà, au départ, à sa création, le système par répartition est une ineptie, qui ne pouvait tenir la route que parce qu’une bonne partie des retraités, n’arrivaient pas à l’age de la retraite pour en bénéficier, et ceux qui y arrivaient n’en bénéficiaient pas longtemps …
    Depuis les choses ont « un peu » changé …, pour devenir quasiment une pyramide de Ponzi … Et cela d’autant plus, que les conditions économiques ont grandement changées, depuis la création du système.
    Placer la barre à 64 ans ne trouve de justification que par le fait de l’augmentation de la durée de vie, qui augmente mécaniquement le temps passé en retraite. Et il faut bien trouver une solution pour financer cette augmentation de durée.
    Problème d’autant plus insoluble que le nombre de cotisants diminue !… Et que la durée de cotisation, prend le même chemin !…
    Pour ce qui est du nombre de cotisants, entre les vrais chômeurs, et les faux sur des voies de garage …, on ne sait même plus les compter, tant il y a de catégories pour masquer la réalité. C’est un premier problème.
    En 1980, il y avait encore 23% du PIB produit par l’industrie. A ce jour il n’en reste plus qu’environ 10%. Et ce ne sont pas les services qui peuvent compenser cette perte. D’autant que pas mal de ces services offraient leurs services à une industrie qui n’existe plus …
    Ce n’est pas avec cette réalité que le nombre de cotisants peut retrouver une embellie.
    Pour ce qui est de la durée de cotisation, il est lié avec le nombre de cotisants, par la dégradation de la situation économique.
    Les entreprises, de plus en plus en difficultés, ont naturellement tendance à se défaire des salariés les plus âgés, qui sont les plus coûteux. Dans cet esprit, dès les années 80, on avait inventé les préretraites, alors que l’age de départ officiel était déjà passé à 60 ans.
    Depuis les choses se sont largement aggravées, et il y a de moins en moins de salariés qui peuvent espérer cotiser jusqu’au bout, pour bénéficier d’une retraite complète.
    Et cotiser moins longtemps ne peut pas améliorer le financement du système.
    Moins de cotisants, qui n’arrivent plus à faire des carrières complètes. Il y a comme qui dirait un problème …
    Demander 43 annuités, ou plus, dans ces conditions, n’a plus beaucoup de sens si l’on ne fait rien pour que cela devienne possible, de cotiser 43 annuités … Et rien ne laisse à penser que l’on en prend le chemin.
    Avant d’exiger des annuités qui ne peuvent plus être cotisées, il faudrait s’interroger sur le comment créer des emplois qui permettent de dégager ces cotisations ?… Sinon, c’est comme pisser dans un violon … Ce n’est pas ça qui va produire de la musique …

    De plus, il y a le sujet des « retraites spéciales » qui revient sur la table depuis des décennies, et qui est en soi une aberration, sinon un scandale, puisque ce sont les autres qui paient.
    Si j’ai bonne mémoire, c’est Balladur en premier, il y a trente ans, qui avait tenté de faire quelque chose …, et avait vite remisé le sujet au fond du tiroir …
    Depuis, à chaque pseudo réforme des retraites posée sur la table, on en parle …, puis, à l’arrivée, le sujet est passé à la trappe …, perdu corps et bien …
    Là, ce coup-ci, les sénateurs ont fait acte de bravoure, voulant montrer avec leurs petits bras musclés, qu’ils sont inflexibles sur ce sujet … On verra ce qui restera en fin de parcours …

    Et pour couronner le tout, il y a la retraite des ponctionnaires, et autres fonctionnaires.
    Retraites souvent dodues, puisque calculées sur les six derniers mois (donc les meilleurs), et qui sont payées par les contribuables (de moins en moins riches). Des contribuables qui ont déjà de plus en plus de mal à financer leur propre retraite.
    A titre personnel, j’en ai connu deux qui avaient ce profil. Ils étaient tellement usés par leur carrière, qu’ils ont bénéficié de 35 ans de retraite … En fait autant que d’activité !…
    Si tout le monde en a plusieurs autour de lui, ça peut faire un beau paquet d’argent à sortir … Sortir de la poche du contribuable …
    Et comme les contribuables manquent de liquidités, c’est renvoyé sur la dette …
    En fait, ce sont les salaires qui empiètent déjà sur la dette qui fait 3000 milliards … Et donc les retraites sont reportées sur le hors bilan, qui lui est estimé à plus de 5000 milliards !…
    Ce qui nous fait, avec les 3000 officiels, une dette globale qui, à ce jour, dépasse gentiment les 8000 milliards !
    Cette dette, induisant un niveau de prélèvements obligatoires, qui fait fuir les entreprises, et donc les emplois qui vont avec. Et, du coup, il n’y a plus assez de cotisants pour payer les retraites …
    Si les salariés (qui sont les cotisants) ne trouvent plus d’emplois à partir de 55ans, ce n’est pas de reporter l’age de la retraite à 64 ans, ou même à 70, qui va régler le problème du financement. Il faudra trouver à résoudre la question du pourquoi les cotisants se réduisent irrémédiablement comme peau de chagrin. Faute se quoi le problème ne fera qu’empirer … Et c’est ce qu’il fait …
    Mais tout va bien. L’économie se porte bien … Puisqu’on vous le dit !

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  6. Monique dit :

    Requiem pour LR, Renaissance et le RN vont faire le plein ! même si c’était prévisible, je trouve terriblement inquiétant qu’il n’y ait plus de droite française, que seuls les extrêmes puissent accéder au pouvoir demain. JL Barrault avait dit (en claquant la porte) « La dictature, c’est « ferme ta gueule » ; la démocratie, c’est « cause toujours », même Coluche n’a pas fait mieux. Et maintenant ?

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  7. Monique dit :

    @ Mildred, je confirme, au fil des débats où Luc Ferry est souvent invité, c’est un faux cul et aussi une girouette, de pareils politiques sont à fuir et ils sont nombreux.

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  8. Coucou dit :

    Bonjour à vous tous

    Derrière la victoire à la Pyrrhus du macronisme, un pas de plus pour la France patriote

    La victoire à la Pyrrhus d’Emmanuel Macron et de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, ce 20 mars, à une très courte majorité, est acquise. Mais elle a, une fois de plus, montré la faiblesse de ceux qui mènent la France vers l’abîme. Élection après élection, scrutin après scrutin, la France inflige des défaites aux maigres idées de nos dirigeants : le mondialisme destructeur, l’Europe tueuse de peuples, de nations, saboteuse de cette vieille civilisation qui a produit le pays que nous aimons.

    Contre ce destin qu’on nous présente depuis des années comme inéluctable, la France gronde. En Europe, le patriotisme gagne une par une les nations. La France n’est pas à l’abri de cette vague puissante. Certes, l’extrême gauche agite et casse, elle incarne une vraie menace et prolifère dans nos grandes villes, là où justement se pressent les plus aisés de nos compatriotes ! Elle excite et exploite le communautarisme des banlieues. Mais il suffit qu’une partie des Français croient encore à leur destin, croient encore à la France et qu’ils soutiennent de toutes leurs forces ces partis, ces médias, ces associations, rares, qui aiment et font vivre la France, et tout peu basculer. Si les Français donnent, c’est qu’ils espèrent.

    Anna
    21 mars 2023 à 9 h 38 min
    Les Français se sont passionnés pour ou contre la réforme des retraites. Le sujet est important mais minuscule comparé à celui de l’invasion migratoire. Ils ne sont pas capables d’exiger un référendum sur l’immigration et de se soulever en masse contre la programmation de leur disparition ! On devrait voir des millions de gens dans les rues pour exiger, au minimum, l’arrêt de l’immigration régulière (on peut cesser d’attribuer des titres de séjour!) et irrégulière. Si un jour un gouvernement islamique s’installe en France par le seul fait de la démographie, tout deviendra obsolète, le bon et le mauvais : la retraite et la sécurité sociale pour tous, les luttes des minorités, le matraquage idéologique des mécréants, les « changements » de sexe. La France sera un grand Liban voué au chaos et à la misère. Il n’y aura plus du tout de retraite sauf , peut-être, pour ceux qui pointeront à la mosquée. Les homosexuels pourront craindre pour leur vie, les femmes pour leur liberté. Toutes les théories woke qui infestent les universités seront balayées d’un coup. En bref, nous vivrons dans un autre monde et tous nos combats actuels nous paraîtront bien dérisoires.

    Derrière la victoire à la Pyrrhus du macronisme, un pas de plus pour la France patriote – Boulevard

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  9. Anonyme dit :

    Ainsi donc, nous avons eu le rejet de la motion de censure de Courson et une trahison de son électorat par une majorité des députés LR, si peu assurés de leur réélection en cas de dissolution qu’ils ont préféré ne pas voter la dite motion pour conserver leurs prébendes si fragiles… Et cela sous couvert de bons sentiments, du sens de l’État et de la responsabilité vis à vis des générations futures. Je dis depuis longtemps que ce parti déchu, qui n’a plus rien de gaulliste depuis qu’il a été dévoyé par l’inénarrable Sarkozy, doit disparaître pour permettre la reconstitution d’une droite conservatrice digne de ce nom et capable de reprendre le pouvoir aux gauches délirantes et aux petits marquis, aux chevaliers à manchettes, aux mignons de l’ère Macron, dont on se souviendra comme de la triste époque de Henri III.
    Nous y sommes…

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  10. nicolasbonnal dit :

    Il n’y a pas de déconstruction démocratique. Il y a depuis les années 80 construction d’un fascisme mondialiste via les élites et les aventuriers du parti socialiste : Hollande, Fabius, Valls, Macron, Malleret (Davos), Hidalgo dite la reine des rats. Rocard se foutait déjà du monde avec ses DIZAINES de 49-3. Relire mon livre, Hocquenghem ou mon éditeur Pfister (lettres ouvertes) pour comprendre le désastre Mitterrand.

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    • Zonzon dit :

      Giscard, entre 74 et 80 fut pas mal non plus … en vérité c’est lui, avec sa re-candidature qui a fait l’élection de Mitterrand !

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  11. J’accepte par avance toutes les remarques, critiques qui me seront faites. Elles m’aideront à y voir plus clair.

    La France est un pays étonnant et toujours plein de surprises. Le danger pour Emmanuel Macron n’est pas venu de la Nupes et du RN mais d’un homme : Charles de Courson. A neuf voix près il a failli changer le cours de l’histoire de notre pays. Une partie des LR ont sauvé Emmanuel Macron du KO.

    « La faillite de la démocratie parlementaire est à la source du chaos social. »

    La faillite de la démocratie elle s’est manifestée aux yeux de tout le monde aussi en 2005.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Référendum_français_sur_le_traité_établissant_une_Constitution_pour_l%27Europe

    La source du chaos social elle est aussi dans le refus d’écouter, d’entendre, de défendre Philippe Seguin.

    http://videos.assemblee-nationale.fr/video.674333_55488159b3ea7.traite-de-maastricht–exception-d-irrecevabilite-defendue-par-philippe-seguin-5-mai-1992-5-mai-1992

    Et pour terminer mon commentaire d’aujourd’hui, un dernier lien:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Courson

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    • Zonzon dit :

      Bonjour ami,
      Quelqu’un a fait justement remarqué qu’il aurait fallu 5 députés qui auraient modifié leur vote pour que tout change …
      Courage et Espérance !

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