Biographie, œuvre

131Né à Bordeaux, d’une famille de médecins côté paternel et de commerçants côté maternel, j’ai effectué mes études primaires et secondaires dans cette ville où je garde l’essentiel de mes attaches familiales. Scolarisé au lycée privé Saint Genès, j’étais un élève moyen, discret, docile mais beaucoup trop distrait en classe, jusqu’à la terminale où j’ai commencé à travailler sérieusement pour passer mon bac – du temps pas si lointain où cette épreuve, exigeante, avait encore un sens.

Je suis ancien élève de l’Institut d’études politiques de Bordeaux (1977-1979), du département de science politique à l’Université de Californie Santa Barbara (1980) et de l’école nationale d’administration (promotion Condorcet). Je n’apprécie jamais le dénigrement systématique de mon ancienne école à laquelle je dois beaucoup, et d’ailleurs supprimée en tant que telle en 2021.

Mon premier métier fut celui de secrétaire d’ambassade à Khartoum (Soudan) au milieu des années 1980. J’y ai vécu l’expérience d’une guerre civile, entre le Nord musulman et le Sud chrétien et animiste, d’une dictature et d’un coup d’Etat sanglant, sur fond de misère et de famine. Puis je me suis frotté à la vie de province à Tours, Versailles, Saint-Jean-de-Maurienne comme sous-préfet. Sur le terrain, j’appréciais beaucoup de me rendre utile quotidiennement aux élus, aux entreprises et au monde associatif. En 1996, j’ai été affecté à l’administration centrale du ministère de l’Intérieur, où ma mission consistait à défendre les intérêts de la France dans le cadre des négociations européennes sur la politique d’asile et d’immigration à Bruxelles.

De même ai-je pris une part active dans la préparation des lois sur l’asile et l’immigration de novembre et décembre 2003, sous l’égide de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur. Au cours de cette période, j’ai échangé avec de nombreuses personnalités politiques, dont M. Philippe Séguin, alors premier président de la Cour des Comptes, sur la nécessité d’une réforme de la politique française de l’immigration et de l’intégration.

Lors de son retour au ministère de l’Intérieur, en mai 2005, M. Sarkozy m’invita à rejoindre son cabinet (équipe rapprochée) pour suivre les mêmes dossiers. Mes principales missions consistaient à écrire ses discours sur ces sujets et coordonner – dans le cadre d’un travail d’équipe –  la rédaction des textes de loi et de décrets. Je plaidais alors en faveur d’une politique à la fois réaliste, maîtrisée, adaptée aux capacités d’accueil de notre pays, et négociée avec les pays sources – à l’origine d’une quinzaine d’accords de gestion concertée de l’immigration, avec plusieurs pays du Sud (Sénégal, Gabon, Bénin, etc.) favorisant la circulation et la mobilité, la coopération pour le développement, tout en combattant les filières d’immigration illégale.

Elu Président de la République en 2007, M. Sarkozy me proposa de rejoindre son cabinet à l’Elysée, en tant que conseiller, où je traitais de divers sujets régaliens: politiques migratoires et d’intégration, sécurité des biens et des personnes. Cette période élyséenne fut la plus marquante, la plus passionnante de ma vie professionnelle, mais aussi la plus complexe, tourmentée et la plus difficile. Les premières années y furent exaltantes, mais la fin, épouvantable. Aucun regret pourtant, car cette expérience, au cœur du volcan, fut évidemment la plus enrichissante de ma vie professionnelle par laquelle j’ai pris pleinement conscience des limites de l’exercice du pouvoir. Au cours de l’été 2011, j’ai quitté la présidence de la République – le Palais de l’Elysée – et retrouvé ma liberté avec un soulagement difficilement exprimable.

Depuis 2011, tout en menant une carrière professionnelle de haut fonctionnaire, j’enseigne le droit de la nationalité et des étrangers à l’UPEC, Université de Paris Est-Créteil en master 1, et, dans le même établissement, assure une formation à la préparation aux concours administratifs (master 1 et 2).

J’écris fréquemment des tribunes pour le Figaro, le Figaro Vox et le site d’information Atlantico, au fil de l’actualité politique nationale et internationale, dénonçant le naufrage de la politique en spectacle grandiloquent, la personnalisation outrancière, le déclin scolaire et intellectuel de la classe dirigeante et le mépris envers le peuple sous toutes ses formes, tout comme l’affaiblissement de la notion d’intérêt général. Aucun parti politique ne trouve aujourd’hui grâce à mes yeux. L’autocratie, aussi vaniteuse qu’inefficace, me révulse et je suis profondément allergique à toute forme d’allégeance inconditionnelle, de népotisme et de courtisanerie. A mes yeux, le mal politique français procède, pour une part, de la substitution d’un narcissisme obsessionnel au sens du bien commun et l’action au service du pays. La seule issue raisonnable au malaise collectif est, me semble-t-il, un retour aux principes fondamentaux de la démocratie.

Marié avec une enseignante et juriste, Dominique-Marie, rencontrée à mon retour du Soudan, père de trois enfants, deux garçons et une fille – tous heureux dans leur vie privée et professionnelle -, je vis depuis de nombreuses années dans la proche banlieue parisienne, pratique régulièrement le tennis, avec un niveau 30-2, suis boulimique de lecture,  de musique classique ou néo-classique et d’histoire avec une prédilection particulière pour le Moyen-âge, la Révolution française et le XXe siècle.

Mes livres de chevet, ceux que je prendrais sur une île déserte comme on dit, sont les Essais de Montaigne, l’œuvre poétique ou en prose de Charles Péguy, et, dans un tout autre genre, le Comte de Monte-Cristo, mon roman culte ou encore les récits d’aventure et de voyage comme les Secrets de la Mer Rouge d’Henri de Monfreid. Lecteur assidu, il m’est impossible de vivre ou de me déplacer nulle part sans un livre en cours de lecture. Il n’est de bon livre que celui qui apporte du plaisir. Le livre est pour moi un objet sacré, et, quand il apporte du plaisir, volupté de l’évasion dans le temps et l’espace, volupté de l’esprit ou d’une belle écriture, il devient l’équivalent d’un ami bienaimé.

Par ailleurs, je suis l’auteur de nombreux ouvrages personnels ou collectifs.  J’écris notamment sur l’histoire du XXe siècle. Le récit du 11 novembre 1940, la manifestation des étudiants et des lycéens et lycéennes sous l’Arc de Triomphe contre l’occupation hitlérienne, suivie d’une féroce répression, fut l’un de mes premiers succès. J’ai beaucoup écrit sur les présidents de la République depuis 1848. Mon genre favori est celui de la biographie d’hommes d’Etat ou d’écrivains visionnaires et incompris de leur temps – tels André Tardieu ou Georges Bidault (avant 1960) – conçue comme un récit autour d’un héros, c’est-à-dire un roman vrai où tout est strictement authentique de A à Z, issu non de l’imagination, mais des archives et de témoignages. Il va de soi que cette œuvre de recherche et d’écriture au service des autres – les lecteurs – est la première fierté de la vie – en dehors du bonheur familial.

Ouvrages personnels : 

  • Le Grand Bazar ou l’Europe face à l’immigration, Paris, L’Harmattan, 2001
  • La Nouvelle Vague, Paris, L’Harmattan, 2002
  • Le Défi de l’immigration, Paris, François-Xavier de Guibert, 2003
  • Immigration : sortir du chaos, Paris, Flammarion, 2006 — prix Lucien-Dupont2007 de l’Académie des sciences morales et politiques
  • Géopolitique des migrations : la crise des frontières, Paris, Ellipses, 2007
  • 1940 : un autre 11 novembre, Paris, Tallandier, 2009
  • Histoire des présidents de la République, Paris, Perrin, 2013 ; édition de poche actualisée, Perrin/Tempus, 2017
  • Au cœur du volcanCarnets de l’Elysée 2007-2012 , Paris, Flammarion, 2014
  • Droit des étrangers et de l’accès à la nationalité, Paris, Ellipses, 2016 ; 2eédition, 2019
  • Les Parias de la République, Paris, Perrin, 2017
  • André Tardieu, l’incompris, Paris, Perrin, 2019 (ISBN978-2262072582); édition de poche complétée par un abécédaire des citations d’André Tardieu, Perrin/Tempus, mars 2024.
  • Georges Bidault: de la Résistance à l’Algérie française, Paris, Perrin, 2022, 368 p. (ISBN 978-2262082307)

Présentations d’ouvrages anciens : 

  • Raymond PoincaréLes Origines de la guerre, présentation, commentaire, Paris, Perrin, 2014
  • André Tardieu, Le Souverain captif, Paris, Perrin, 2019

Ouvrages collectifs :

  • Libre circulation et sécurité en Europe, revue Défense nationale, juillet 1998
  • Les migrations internationales, chapitre : Quelle régulation des migrations au niveau international, les Cahiers français, no307, mars-avril 2002
  • L’Année politique, chapitre « L’Union européenne », Paris, Évènements et tendances, 2002, 2003, 2004
  • Le 11 novembre 1918, revue l’Histoire, chapitre: Un 11 novembre de résistance (1940), n° 336 novembre 2008
  • Dictionnaire de la France libre, notice sur le 11 novembre 1940, Paris, Robert Laffont, 2010
  • Les Grands Duels qui ont fait la France, chapitre Gambetta/Ferry, Paris, Perrin, 2014
  • Conversations françaises, chapitre sur le Malaise démocratique (« Personne n’a de quoi être fier »)Paris, Le Cerf, 2016
  • Le Deuil du pouvoir, chapitre 1, Mac Mahon, Paris, Perrin, 2017
  • Éloge de la politique, de Platon à Soljenitsyne, chapitre Le Leviathande Thomas Hobbes, Tallandier, 2020. Nouvelle édition en format de poche dans la collection Texto, 2023, sous le titre Une histoire de la pensée politique.
  • Les Grandes Figures de la droite de la révolution à nos jours, chapitre 14, André Tardieu, Paris, Perrin, 2020
  • Valéry Giscard d’Estaing, le grand modernisateur, chapitre « Un septennat de transition », France forum 2022
  • La folle histoire des élections, revue Histoire Magazine, article : Cinquième République, comment l’élection présidentielle a été dévoyée, no11, mai juin 2022
  • Le conseiller du prince, mythes et réalités, revue politique et parlementaire no 1107 juillet-septembre 2023
  • L’accès à la nationalité française, vrais sujets et fausses polémiques, les Cahiers français – la Documentation française – n°438 mars-avril 2024.
  • Dictionnaire Pompidou, collectif, chapitres Pompidou et les élections et Les ministres de Georges Pompidou, Robert Laffont, mars 2024.

Maxime TANDONNET