Pourquoi rien n’est perdu

Les sondages se suivent et se ressemblent. Ils donnent invariablement, depuis trois ans une élection présidentielle 2022 reproduisant le second tour de 2017 avec une avance écrasante du binôme Macron/le Pen et le triomphe de l’actuel président au second tour. Les commentateurs estiment en général que tout est déjà plié. Or, à l’inverse de ce matraquage quotidien, il existe des raisons de penser que rien n’est perdu pour le courant de la démocratie libérale (dit « la droite ») – même si rien n’est gagné non plus:

  • Il est fréquent dans l’histoire que l’immense majorité pense que tout est fini, tout est plié, qu’il faut se résigner, crachant sur l’infime minorité des dissidents qui refusent cette pensée unique. Or, à la fin, les faits finissent par donner raison aux dissidents et à ceux qui infiniment minoritaires, ont gardé l’espérance contre vents et marées (de Gaulle en juin 1940);
  • Les deux qualifiés du second tour annoncés par les sondages sont, deux ans à l’avance, les deux seuls candidats déclarés ou absolument certains; les autres ne sont pas annoncés voire même pas connus: la comparaison est donc totalement biaisée.
  • Le peuple français a parfois des côtés imprévisibles. Il a même été qualifié de « Gaulois réfractaire ». Il ne faut pas désespérer d’un réflexe rebelle et patriotique, à la dernière minute pour renverser la logique d’un scénario le Pen/Macron écrit par avance et imposé par le matraquage politico-médiatique et sondagier.
  • Il ne faut pas non plus désespérer d’un accès de lucidité par lequel nombre de Français prendront conscience que ce scénario est le seul qui assure quasiment à coup sûr la réélection de l’actuel titulaire de l’Elysée (sauf séisme électoral de second tour, improbable, dont l’effet serait de poursuivre en l’amplifiant le chaos dans lequel le pays a sombré depuis quelques années).
  • En deux ans, beaucoup d’événements peuvent se produire. L’expérience des présidentielles montre que les scénarios annoncés deux ans à l’avance ne se produisent généralement pas (en 2010, les sondages prévoyaient un second tour 2012 Strauss Kahn-le Pen, or, aucun des deux ne se sont retrouvés en finale…).

Rien n’est joué d’avance, rien n’est écrit, nous aurons, en 2022, un test en nature sur réalité de ce qu’est vraiment la France d’aujourd’hui: un peuple asservi, soumis et abêti ou une grande nation encore capable de dire non à la médiocrité et de se choisir un autre destin.

Maxime TANDONNET

NB: en raison d’un déplacement, je ne serai pas en mesure d’assurer la publication des commentaires dans les heures à venir et je prie les amis de ce blog de bien vouloir m’en excuser. 

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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29 commentaires pour Pourquoi rien n’est perdu

  1. Zonzon dit :

    Béachelle à Zemmour : « Si Kadhafi était resté au pouvoir la Libye serait devenue la Syrie. Il y aurait eu deux Syrie. » !

    François Mauriac lui avait répondu par anticipation : « J’aime tellement l’Allemagne que je suis ravi qu’il y en ait deux ».

    Erdogan se fiche pas mal de ces vieilles histoires d’Européens.

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  2. Zonzon dit :

    Darmanin, héritier de Sarkozy, comme Sarkozy fut celui de Chirac ?

    On s’approcherait alors de la situation imaginée par Houellebecq dans son roman Soumission. Laquelle scellerait la fin de la dynastie des Princes Souhmis !

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