Les sept piliers de la crétinisation

Sept piliers de la crétinisation globale dans la société médiatique:

  • L’instinct grégaire: de temps à autre surgissent de grandes vagues d’hystérie conformiste auxquelles il faut se confondre sous peine de passer pour le pire des salauds, et qui emportent les consciences comme des brins de paille: par exemple, « Charlie » en 2015, « les migrants »,  le « Fillongate », l’euphorie des JO de 2024, le « balancetonporc » en ce moment.
  • Le mythe du chef : un matraquage permanent autour de l’idée que l’avenir collectif dépend d’une seule personne, d’un visage, d’une silhouette, alors que les ressorts de la décision, dans une société moderne et ouverte sont d’une infinie complexité. Le matraquage permanent autour de « l’homme providentiel », construction médiatique fondée sur la posture et la communication, est là pour nous faire oublier la disparition de l’homme d’Etat au service du seul l’intérêt général.
  • Le mépris des gens: nous revivons l’ère de la « vile multitude », le peuple est supposé stupide et irresponsable: les sans dents, les fainéants, les jaloux… Ses valeurs, ses objectifs, ses ambitions, sont nuls et non avenus. Il doit être éclairé et non écouté.
  • La diabolisation positive: la société médiatique a besoin  d’épouvantails pour imposer ses codes et ses valeurs, de contre-modèle auxquels assimiler abusivement toute pensée ou ressenti divergeant de la norme: tel est le secret du lepénisme et de l’acharnement phénoménal des médias à assurer sa promotion tout en préservant son caractère infréquentable, et le secourir dès qu’il vacille, par une spectaculaire surreprésentation.
  •  La propagande idéologique assumée: l’impartialité, l’honnêteté intellectuelle, le pluralisme et le débat d’idées sont des principes surannés. Toute présentation des choses est forcément partiale ou « engagée », (sur l’immigration, l’Europe, la France, la sécurité, l’économie, l’éducation) la mission du monde médiatique n’est pas de fournir des éléments de réflexion, mais de forger et forcer l’opinion, la mettre sur le chemin du supposé « bien ». Les faits s’effacent devant le message idéologique.
  •   La « table rase« : la manipulation est d’autant plus forte, massive et efficace que les individus sont privés d’un socle de connaissance et de références personnelles. La mémoire est profondément subversive, donc il faut l’éradiquer. La conscience des drames de l’histoire dus au conformisme bêlant (les accords de Munich par exemple), les désastres résultant du culte de la personnalité, doivent être ensevelis et oubliés pour le pas perturber l’ordre nouveau.
  • Les œillères: il ne faut surtout pas se préoccuper pour l’avenir et chacun doit avancer les yeux fermés. Le futur est comme un grand soleil que nul n’a le droit de regarder sauf à se brûler les yeux et celui qui s’y intéresse, s’interrogeant sur l’avenir de la planète au regard des enjeux démographique ou de l’islamisme radical, notamment, qui sont explosifs, est étiqueté pessimiste, c’est-à-dire ringard, maudit, pestiféré.

Il est étrange de songer à quel point les caractéristiques des régimes totalitaires du XXe siècle, que l’on croyait définitivement abattus, ressuscitent  et se perpétuent au point de constituer les piliers de nos sociétés modernes.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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49 commentaires pour Les sept piliers de la crétinisation

  1. Anonyme dit :

    bonjour
    votre article me fait penser à D TRUMP, son fils fervent chasseur est allé tuer des elephants en afrique et pose fierement à coté de l’animal mort, allez voir cette photo, cela me désole et me fait peur pour notre avenir !!

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  3. GenOminD dit :

    Ça me fait vaguement penser aux 10 techniques de manipulation des masses :
    https://blogs.mediapart.fr/diogene-junior/blog/251010/dix-strategies-de-manipulation-de-masses
    Comme si des méthodes de communication et de gestion avaient été définies afin de garder contrôles sur la masse…
    Mais question, que ferait la masse sans chef ? Notre structure sociale ne nécessite pas un chef qui prend de haut ceux qui acceptent être pris de haut ?… Je sais pas. Mais le fait est que l’intérêt du chef d’aujourd’hui semble être le contre intérêt de ses subordonnés…
    J’ai un peu l’impression que la symbiose qui est censée régner entre politique, moral et éthique s’était fragmentée

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  4. drazig dit :

    Je viens de lire ce papier (un peu tard peut-être); j’avoue y être totalement séduit.

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