Impuissance et crise de la démocratie (pour Atlantico, avec Mme Chantal Delsol)

Laurent Berger a estimé ce mercredi que « la crise sociale est en train de se transformer en crise démocratique », après une réunion entre Élisabeth Borne et les syndicats qui n’a pas abouti, sans surprise, sur le retrait de la réforme des retraites. « La crise démocratique, c’est si les extrêmes arrivent au pouvoir » a répondu Olivier Véran. A quel point se trompent-ils de cible ? La vraie crise de notre démocratie ne tient-elle pas à l’impuissance grandissante de ceux qui nous dirigent ?

Tout d’abord, il est important de dire que cet argument, selon lequel la crise démocratique ce serait l’arrivée de partis extrémistes au pouvoir est simplement ridicule, il n’y a pas d’autre mot. Il revient à tracer une frontière entre le « bien » incarné par le pouvoir actuel prétendu progressiste et le « mal » c’est à dire les oppositions dites populistes ou extrémiste. On le bilan de l’équipe au pouvoir n’a rien d’un modèle de perfection libérale ou démocratique : saccage des libertés pendant la crise sanitaire, recherche permanente de boucs émissaires à l’image des Gaulois réfractaires, gilets jaunes, de ceux qui ne sont rien, fument des clopes et roulent au diesel, ou des non vaccinés qu’on a « très envie d’emmerder », et ce mépris permanent du peuple… Je ne dis pas que le pouvoir macronien est extrémiste mais que la frontière entre lui et l’extrémisme n’est pas aussi nette qu’il le prétend. La crise démocratique c’est quand le peuple ne se sent plus écouté ni entendu pas ses dirigeants politiques élus. A l’évidence nous sommes en plein dedans. 82% des Français estiment que le pouvoir ne tient « aucun compte » de leur avis (enquête CEVIPOF sur la confiance 2023). La crise démocratique bat son plein. Ne pas s’en apercevoir relève du déni, de l’aveuglement ou de l’hypocrisie. 

– A quel point a-t-on réduit le champ de l’action politique en prenant, volontairement, des actions perçues comme bénéfiques mais attentant néanmoins à notre souveraineté et notre capacité d’action ?  

Ce point est essentiel. Il est à la base du climat chaotique que nous connaissons aujourd’hui. Dans notre système le président est élu comme un héros ou un homme providentiel sur la promesse de réaliser des miracles. Souvenons-nous des promesses de 2017 : le plus jeune président de l’histoire qui se présentait comme Jupiter pour transformer la France et  promouvoir un nouveau monde et l’exemplarité ! En vérité les marges de manœuvre du pouvoir national sont réduites. Les contraintes financières internationales conditionnent largement la croissance, les taux d’intérêt, l’emploi, le pouvoir d’achat et la hausse des prix. Les transferts de compétences à Bruxelles privent le pouvoir des leviers monétaires et d’une grande partie du pouvoir législatif dès lors que les lois sont décidées à Bruxelles sous la forme de directives et de règlements. Le pouvoir est nu selon la formule. Alors il gesticule, se débat dans le vide, provoque, fait naufrage dans l’esbroufe et la provocation pour exister. Mais ce décalage entre l’impuissance chronique et le grand cirque quotidien de la politique ne peut qu’exacerber les tensions, exciter les esprits et mener à la violence. 

Dans quelle mesure nos politiques ne peuvent-ils et ne savent-ils pas ou plus comment sortir des pièges du monde qu’ils ont créé? Et faire les changements que réclament sans relâche la population ? (sur les questions de mondialisation, immigration, etc.)

Le problème fondamental tient à la fuite du politique dans le grand Guignol. Tout ce qui compte pour lui c’est la posture, le jeu des illusions ou des mensonges. Pour le pouvoir politique le monde des réalités n’a pas d’importance. Tout ce qui compte tient à l’image ou l’apparence. Les marges d’actions sont de plus en plus faibles. Donc pour justifier son existence, le pouvoir sombre dans le spectacle ou l’exubérance narcissique. D’où la banalisation du culte de la personnalité et ce sentiment de naufrage permanent dans le mensonge. C’est ce qu’on voit avec cette réforme des retraites. Tout le monde sait que derrière le totem des 64 ans elle est parfaitement insignifiante (sauf en ce qu’elle a d’injuste). Le pouvoir et ses alliés baignent dans le mensonge en martelant qu’elle est vitale pour l’avenir du système des retraites voire les équilibres financiers. Et tout le monde s’en rend bien compte. Ce climat de manipulation nourrit l’exaspération et la colère. Moins le pouvoir a la capacité d’améliorer la vie quotidienne, plus il bascule dans la personnalisation à outrance.

– A quel point cette impuissance croissante nourrit-elle le mécontentement et les envies grandissantes de radicalité politique ?

La colère et la violence, la radicalisation sont en partie les conséquences de cette évolution de la politique, cette rupture du dialogue et l’incompréhension entre les élites dirigeantes et la nation. Le pouvoir promet un nouveau monde se fait élire sur des promesses grandiloquentes mais ensuite multiplie les mesures ressenties comme des humiliations populaires. Le bras de fer actuel est parfaitement emblématique de l’affrontement entre une élite dirigeante qui se présente comme porte-parole des contraintes mondiales ou européennes et l’immense majorité de la population et surtout des actifs hostiles à 92%. La radicalisation dans la rue ou au Parlement est la réponse au mépris. La seule issue pour le pouvoir serait de changer radicalement de mode de fonctionnement. Plutôt que l’esbroufe, la fuite dans l’illusion et le mensonge, le spectacle grandiloquent, ou les coups de mentons aussi vaniteux que stériles, les élites dirigeantes auraient tout intérêt à tenir un discours de vérité : la vérité, c’est que cette réforme est fondamentalement illusoire et n’apporte aucune solution aux difficultés du pays. Mais pour cela, il faudrait une transformation profonde des mentalités à la tête de l’Etat : en finir avec la logique de l’arrogance. Comme beaucoup de voix le réclament, la sortie de crise passe par un référendum ou des élections, l’idée étant de rendre la parole au peuple, mais ce n’est visiblement pas la voie choisie.

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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22 commentaires pour Impuissance et crise de la démocratie (pour Atlantico, avec Mme Chantal Delsol)

  1. Raymond dit :

    PROPÉDEUTIQUE DE LA PUISSANCE ?
    CRISE, OPPORTUNITE & DECISION !

    Pour les chinois et les japonais, le mot crise est constitué de deux idéogrammes Wei (danger) et Ji (opportunité). C’est le paradoxe d’une crise : c’est une situation difficile qui permet de saisir de nouvelles opportunités et de rebondir.
    En français le mot vient du grec « Krisis » qui signifie « décision »..

    Bonjour Monsieur,
    Bonjour à toutes et à tous,

    Je profite que, Mme Von Der Leyen et Jupiter soient, précédemment, partis à la rencontre de nos cousins de l’empire du milieu, pour rebondir sur, quelques vibrantes excellences, de la calligraphie venue du fond des âges.
    Bien sûr ! N’étant pas câblé sur la même longueur d’ondes, nous aurons les plus grands difficultés à capter les finesses du message.
    D’autant plus, nous le savons, au sein de l’empire de la consommation, les seuls prodromes, dont lamda soit habituellement abondamment abreuvé, s’élève principalement à la bassesse des annonces de soldes & promotions.
    Du coup, la porté de cette bouillie consumériste « du meilleur pour votre bien  » réduit *Popu* à un boyau plutôt à qu’un cerveau et/ou un cœur.
    En clair ! La sacralité du vide culant au rythme de l’embonpoint de la matière; les subtilités de quelques complexités, bien que, à la disposition de tous, n’ont toujours été, ne sont et ne seront toujours, saisies que par certains. Nous ne sommes pas tous égaux en esprits. C’est comme ça ! Point.
    (C’est peut-être ça le Libre-arbitre, c’est un autre débat) L’espoir reste de mise !?

    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-eglise-de-france-baptise-plus-de-5000-adultes-a-paques-20230407

    Évidemment, je profite de ce jour particulier pour revenir sur votre long chemin de croix des constats & bilans, qui est, précisons le, également devenu le nôtre par les commentaires (de toutes obédiences, c’est peut-être ça l’Unité ?). Je rajoute (surtout) l’appel, de moins en moins caché, à une résurrection de Marianne.
    Il est juste et de bon aloie, de reconnaître que du fait d’être, en ce moment, mal menée, l’électrocardiogramme de la belle, laisse apparaître des pics, de plus en plus élevés, de diastoles électorales, significatives, il est vrai, de quelques tensions démocratiques.
    Je ne suis point apothicaire, mais un court épisode d’exercices sportifs devraient (normalement) l’aider à, se débarrasser de ceux qui gênent sa respiration, en même temps qu’à retrouver un nouveau souffle … Bref ! Passons …

    Dernièrement, vous avez fait mention des mésaventures, en apparence solitaire, de votre ami Henri G.
    L’on peut imaginer, que si il est seul,
    ~ je répète : En apparence, car nous le voyons et l’entendons aussi ! ~
    ce n’est  évidemment, pas le fait de sa volonté, mais peut-être le faix du manque de courage et /ou d’engagement, de ceux et celles qui aimeraient/voudraient le suivre, mais pour X raisons le regarde se démener sans bouger.
    ~ Tiens ! Peut-être un exemple concret de la différence entre les conformistes et un anticonformiste de notre époque ? ~
    Peut-être, est-il lui même l’exemple, d’un des derniers (vrais et rares) dinosaures Gaulliste ?
    Non dans l’esprit, nous le savons ça aussi, c’est la mode, en ce moment.
    Tous, avec légèreté, se vantent d’avoir été, largement & abondamment, on ne sait, par quel miracle d’ailleurs, dans un pays désacralisé,  saupoudré de l’esprit du Respecté ¡¿
    Alors que son sacerdoce, n’a semble t’il, trouvé son essence, uniquement, dans le don du corps à l’expression de l’âme d’une passion Française.
    Mais passons, peut-être est-ce ça l’illusion ?¿? …

    Vous dites  également, qu’il n’est pas un politique et qu’il ne dispose pas d’une base élective.
    Peut-être dispose t’il alors de la neutralité nécessaire à celui qui unira le peuple de France ?
    Les fonds de tiroirs, que vous nommez base élective
    , représentent systématiquement de moins en moins de Franchouillards accrochés à leur petit  » Moi  »
    Doit on, rappeler, que l’abstention n’est ni mort, ni refus de démocratie, et que lorsque les propositions ne conviennent pas/plus aux valeurs du citoyen, elle reste le seul moyen (pacifique) d’exprimer le non accord.
    « Le agir dans le non agir »  de l’ami Tao.
    Par hasard et pour ceux qui ose encore regarder la ligne d’horizon. Est-il possible de voir dans cette contraction électorale, une concentration naturelle d’énergie nécessaire à une nouvelle fraction créatrice ?

    Vous rajoutez,《… Il fait le boulot des autres dont ce devrait être la mission et s’expose à leur place …》
    Tout n’est qu’une histoire de contextualisation et de conceptualisation des choses.
    Dans une autre époque, ils ont pu, effectivement, ne pas être avare de verbe, laissant croire à la maîtrise des grandes destinées du pays.
    Mais, comme il est dit dans les textes, * la parole est aisée et l’art difficile */ * tout ce qui brille n’est pas or*.
    Pour cela, il faut simplement un peu, de respect du passé, de panache pour l’avenir et de probité pour le présent, et cela ils n’en ont pas !
    De fait :
    Leur place, ils l’ont trouvé et l’ont fait comprendre. Leur unique mission est, ce qu’elle a, finalement, toujours été : Préserver leur gamelle.
    Concrètement, ils sont là où ils doivent être !

    J’ai déjà eu l’occasion de vous faire le constat des observations du point de vue où je me trouve.
    Je réitère et vous confirme que vu d’ici, c’est bien de l’intégralité de la caste politique (d’un extrême bord à l’autre) qu’il s’agit.
    《Ils ne sont que des rats de coursives des faux-ponts et cales, d’un navire en perdition !》et, même si, dans un élan de compassion, l’on persiste à essayer de leur donner une quelconque humanité《L’on peut, désespérément et malheureusement, n’y apercevoir que le Achab d’une barcasse de pêcheurs au Léviathan !?》

    Du coup, toujours du même point de vue, votre ami Henri ne s’expose pas à leur place, mais, avec honnêteté, expose ses idées …  il n’empêche personne de prendre la décision de le suivre, que je sache …

    Qui a des oreilles entende •••▪︎

    À suivre,
    Cordialement

    A TOUTE CHOSE MALHEUR EST BON !
    (En Franchouillard)

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    • cgn002 dit :

      Vous nous régalez avec vos mots si particuliers, si inventifs, presque poétiques parfois ! Soyez en bien chaleureusement remercié.

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    • cgn002 dit :

      Le mot crise pourrait laisser entrevoir une espérance, s’il ne s’ agissait pas d’une très longue maladie.
      On peut guérir de tout plein de crises relatives à la santé de tout corps, ici je crains que nous ayons affaire à un corps grandement malade, qui n a plus la capacité, plus la volonté de s’assainir par lui-même.
      L ‘époque est morbide quand on regarde ceux qui devraient soigner la France ( à commencer par leur propre corps) au lieu de l’ entraîner dans des bas-fonds que l’histoire nous a pourtant fait connaître trop souvent.
      Une crise est passagère, une longue maladie qui atteint les fonctions supérieures permettant une vie saine, est rédhibitoire.
      Ainsi naissent et meurent les civilisations, du moins les nations…
      Surtout quand leur représentant suprême montre à l’exterieur que sa civilisation (sa fonction etatique) est supérieure à celle de ses hôtes….! 🙃

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    • cgn002 dit :

      Je pense qu à la fin de l empire romain, ses représentants procédaient de même.
      Cad s »appuyaient sur la grandeur du passé pour se faire valoir sur le présent.
      Le problème était bien l’absence, l’incapacité, le désintérêt de toute vision, de tout projet d’avenir pour les peuples.
      Nous y sommes.

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  2. cgn002 dit :

    Pendant que nos politiques nous enterrent, la nature reprend ses droits et nous émerveille !
    Joyeuses Pâques !

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  3. Christophe dit :

    « Les transferts de compétences à Bruxelles privent le pouvoir des leviers monétaires et d’une grande partie du pouvoir législatif dès lors que les lois sont décidées à Bruxelles sous la forme de directives et de règlements. »

    Il est urgent de recouvrer notre indépendance de pleine exercice.La démonstration est faite depuis longtemps que cette Union Européenne est le cimetière des peuples de ce continent.Cet empire européen est funeste.Tout les empires finissent mal.
    Les leçons du passé nous l’apprennent.

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  4. Liber dit :

    Hors sujet, mais pas totalement.
    « Impuissance et crise de la démocratie »
    Après la décision du conseil d’état (sans majuscule à conseil ni état) rendu le weekend de Pâques (quelle provocation) sur l’expulsion du domaine public de la statue de St Michel en Vendée, suis allé voir le curriculum des principaux présidents de sections de cette pseudo chambre.
    C’est édifiant !!!! Me rappelle le Soviet Suprême sous Staline ou Brejnev !!!
    Et on parle encore de démocratie 😜
    Les forces de gauche, l’idéologie d’extrême gauche ont pris le pouvoir sur l’ensemble des centres de décisions, de formation et d’information du pays .
    Mr Fabius, un des pires, sera la semaine prochaine l’arbitre des élégances sur la réforme des retraites (conseil constitutionnel, sans majuscule là non plus).
    Plus rien à espérer !!!

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  5. cgn002 dit :

    Un discours de vérité (ou de réalité objective), un changement de mentalité, un changement de règles de systeme, c’est comme demander à un monarque de quitter un trône bien trop confortable (ou de le mettre en danger) ! Nos gouvernants surfent sur un ocean qui n’est pas à leur taille (5eme Rep), sont devenus asservis à des règles extra territoriales, se sentent faussement légitimes, ils vont donc vous dire que tout doit changer, avec la certitude et la volonté que rien ne doit changer.
    La mondialisation, une UE non democratique, la mega financiarisation de toutes nos activités maîtresses, s’ opposent à tout fonctionnement démocratique des nations.
    Et la France a élu le plus obéissant porteur des adeptes de cette mise au pas des citoyens.
    Au service des plus forts, en s’appuyant sur la contribution de français qui ne sont que le faire valoir de sa soumission.
    Comme je l’écrivais en 2017, la question n est pas gauche-droite ni « et gauche et droite », elle est dans la défense d »une nation souveraine, sinon la dissolution dans une mondialisation qui ne conviendra qu’aux egemonistes et autres puissances économiques (Chine et US).
    Méloni prochainement en visite en France, semble l’avoir compris ( et intégré)

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    • Zonzon dit :

      Ce que vous écriviez en 2017 et défendiez, cela à un nom – qu’il ne faut pas redouter – cela s’appelle le  » nationalisme « , un mot noble en relation avec
      la vitalité d’un peuple … un peuple qui ne veut pas mourir !

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    • cgn002 dit :

      Le problème c’est la connotation du mot !
      Le « faire nation » me conviendrait mieux
      Ou alors  » le projet français  »  » l’ idéal francais:  » la culture francaise »  » l’identité francaise »…
      Le pb c est que nos politiciens et gouvernants barrent le chemin à tout ce qui protégerait notre identité pour créer un citoyen du monde à la seule botte de puissance politiques a grande echelle, et donc au service de ses promotteurs (sans les contre forces de tout localisme identitaire)

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    • Zonzon dit :

      Cette hésitation qui vous saisit c ‘est bien tout le problème … le mot fait peur mais c’est celui qui convient.

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    • cgn002 dit :

      Il ne s agit pas de peur, mais de conscience de ce que peut représenter une politique d un nationalisme décomplexé ou exacerbé : nazisme, poutinisme, etc

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  6. Anonyme dit :

    Votre constat est juste, sauf qu’il n’est pas daté : Le pouvoir depuis Sarkozy a fait de la démagogie et s’est peu a peu retiré toute option pour redresser la France et éviter son naufrage : Impuissance a juguler une immigration massive qui détruit le corps social, coute un pognon de dingue à la France et engendre une délinquance incontrôlée; incapacité à tenir tête aux instances européenne dont la France pourtant est un poids lourd avec l’Allemagne et acceptation servile et imbécile des abandons de souveraineté ; perte de toute marge de manœuvre financière du fait d’un endettement en croissance exponentielle pour payer les frais courants (cf inflation de la dette depuis Sarkozy, dette dans laquelle ne figure pas les engagements « hors »bilan » de l’État français dont le régime de retraite des ponctionnaires) ; déclassement à l’international du fait des trois pitres qui ont succédé à Chirac, ridicules, vulgaires, incompétents, aux mœurs dissolus et à la philosophie politique même pas digne de celle de jacques bonhomme et considérés comme de grossiers voyous par nos interlocuteurs des autres nations ; effondrement total de l’école de la république et destruction en cours des grandes écoles ; destruction volontaire de notre agriculture pour faire risette aux écologistes gnostiques ; disparition de plus en plus rapide de notre industrie (L’entreprise sans usine du très grand prophète Tchuruk…) au profit du tourisme et des services (La France devient le grand luna park déjà dénoncé par Louis Ferdinand Celine dans les années d’avant guerre) ; mise à mal de notre industrie nucléaire par l’imbécile idéologue austère qui se marre Jospin et ses successeurs de plus en plus bêtes ; américanisation des esprit dans le sens le plus médiocre de ce qu’est la « culture  » américaine (Boston ne nous envoie que ses merdes, mais les intellectuels américains continuent, eux, a développer un savoir de qualité).
    Après Macron, il ne restera plus rien de la construction gaulliste qui avait remis en ordre de marche une économie bousculée par la guerre de 40 et la crise algérienne.
    Un tel constat émanerait le sage à se suicider pour ne pas voir l’agonie finale de ce qui a été une brillante, mais légère, civilisation. Pour ce qui me concerne, l’age remplira cet office, mon terme n’étant pas loin. Ainsi je ne verrai pas de mes yeux cette catastrophe.
    Bonne agonie à vous tous…

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    • Zonzon dit :

      Merci pour ce beau texte mis à part le  » glissement du temps  » … ce n’est pas sous Sarkozy que la décadence a commencé mais sous Giscard.

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  7. Stanislas dit :

    très intéressant, tout y est ou presque.

    Il manque simplement à mes yeux l’impact de la législation de bas étage, pour ne pas dire scélérate de ces 3 dernières années….. et plus loin, à partir de 2017 avec des lois « fourre tout » déjà problématique que nous avons subi de plein fouet dès fin 2020 (comme la loi secret des affaires votée en 2018)
    Les lois votées dernièrement en France ne se préoccupent que de la mise au pas de la population sous différentes formes.
    Le monde s’inverse le jour où des escrocs reconnus et démontrés, donnent des cours de morale à la population qui croit avoir à faire à des « élus » au sens quasi biblique du terme..

    Le regard de cette dame me semble ignorer l’exacerbation de droit souple (ou droit mou). C’est une constante dans l’histoire de la ponérologie politique. LREM (la république Emmanuel Marron) est une ponérologie politique par transfert de compétence inversé (de l’international au national), le but est de restreindre les droits fondamentaux des Humains. Un vrai sujet de philosophie..

    Une des constante de la ponérologie politique est celle qui permet à un tout puissant désigné par des sortes de boulets institutionnels, à écrire au crayon des annotations comme Iossif Vissarionavitch Djougachvili, ou donner des ordres verbaux suffisamment glauques comme Adolphe, ou même encore de manière moins officielle, comme un parrain , sur un projet quelconque, afin de laisser aux zélés des strates inférieures, la traduction de l’instruction forcément amplifiée pour obtenir quelque miettes en plus…

    Grosse bibliographie sur ces sujets, étant entendu que comparaison n’est pas forcément raison, mais les techniques observables, pour qui connait un peu le sujet, sont bien en oeuvre..

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    • cgn002 dit :

      OK pour  » l inversion du monde »
      Tout cela vient du fait que sa gestion est donnee aux plus médiocres.
      Dans toute organisation il ne faut jamais du pouvoir aux médiocres ni aux malveillants. Fussent ils dotés d une certaine intelligence manœuvriere, ce qui est souvent le cas pour les « avides » et autres escrocs patentés.

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  8. Gerard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Le gouvernement est bel et bien dans une impasse. Après avoir si longtemps menti, il ne peut absolument plus dire la vérité concernant cette réforme. Comme vous le dites, un référendum ou de nouvelles élections conduiraient immanquablement à son suicide puisqu’il perdrait à coup sûr le pouvoir.
    Il reste une solution qui le sauverait très provisoirement de cette contrainte et de la honte : que le Conseil Constitutionnel invalide profondément cette reforme de manière à obliger le gouvernement à reprendre des négociations.
    Plus le temps passe et plus le rejet de cette réforme grandit parmi les citoyens, plus cette hypothèse devient presque incontournable si E. Macron veut achever son mandat.

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  9. artofuss dit :

    A reblogué ceci sur MEMORABILIA.

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  10. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Tout est dit et bien dit : c’est clair, net, précis !
    Malheureusement la dernière phrase est désespérante car le Président Macron cherchera par tous les moyens à se soustraire à son devoir, c’est-à-dire à appliquer notre Constitution.
    Devrions-nous en conclure que, comme au temps de mon enfance, il ne nous reste plus qu’à prier que « Dieu sauve la France » ?

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  11. badin26 dit :

    M. Tandonnet, je vous rejoins sans réserve sur toutes ces causes de notre naufrage que vous énumérez.
    La « chienlit » que nous observons en ce moment en a – à mon avis – d’autres : La faiblesse de l’éducation, l’oisiveté de plus en plus grande, le niveau de plus en plus bas de l’enseignement qui est prodigué à notre peuple et son inadéquation avec les besoins de la société. Si jusqu’alors, le bon sens pouvait y remédier, ce n’est plus le cas et les « extrêmes » dont il est question ici ou là profitent de cet état de fait pour envoyer « au carton » des individus qui feraient mieux de se consacrer à un métier plutôt que de tout casser.
    Je suis loin de défendre un exécutif sans pouvoir et corrompu qui est le nôtre mais il est intolérable de voir le nombre de propositions de postes à pourvoir quand autant de compatriotes vivent au crochet de la société, commencent leur vie « active » en sortie d’école par une « année sabbatique » ..qui dure! et se contentent d’un revenu misérable dans un métier minable alors qu’on recherche jusqu’en Amérique des soudeurs et des tuyauteurs! Mais, c’est un métier sale et qui sent mauvais!
    Pour en finir, ce niveau bas d’éducation touche évidemment les arrivistes maffieux qui se précipitent dans la politique où ils bénéficient d’une totale impunité et nous avons cette bande de nuls incapables de réfléchir qui suivent les consignes des fonctionnaires US à la lettre autant à Bruxelles qu’à Paris!

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  13. Monique dit :

    Bonjour Maxime Tandonnet toutes et tous,

    « Souvenez-vous qu’en 2017…. » justement non, en 2022 les Français ont perdu la mémoire, on peut avancer toutes les erreurs, les inepties de ce président, la dette, le chômage, l’insécurité, l’immigration massive, l’EN, le système santé, le système retraites, l’armée, tout ce qui s’effondre, ce sont les Français qui ont pris ce risque, ce sont eux qui ont choisit leur propre malheur. Comment parler à un peuple aujourd’hui, quand il a perdu la mémoire.
    La démocratie ? mais personne n’y croit plus ! quant aux extrêmes, ce sont les partis qui restent, les Français n’auront plus le choix !
    Le nouveau monde, ça ne veut rien dire, qui a pu croire à cela ? qui a pu accorder un crédit aux rêves d’un jeune narcisse qui a miré ses rêves dans l’eau ?
    L’Europe, c’est ce qui se dessine sur une carte mais de fait les états qui la composent ne sont plus souverains, l’Europe mais elle tient sur une carte postale.
    Le gouvernement ne renoncera jamais à sa réforme, comme à celles qui vont suivre, il a déjà renoncé sur tout ce qui touche l’identité nationale et a bafoué cette notion de patrie (le pays des pères) dont il s’est désolidarisé, le livrant à tous les ennemis qui le gangrène.
    Qui peut rattraper dix ans de dégâts, de démolition, de trahison ? aucun extrême ! nous aurons juste un peu plus de chaos et d’anarchie, est-ce tolérable ? quand vous parlez « d’impuissance » il s’agit plutôt de renoncement, de soumission, d’abandon.
    Les extrêmes ? quel piètre image ils donnent d’eux, oui du grand guignol ou un psychodrame. Comment peut on voir une issue avec l’ultra gauche ou l’extrême droite
    La France, c’est une terre à prendre, à conquérir, à envahir, à soumettre aux grandes puissances, c’est un pays qui s’appauvrit, qui s’affaiblit et se délite.
    Quant au référendum, la voix du peuple, mais qui peut encore y croire ?

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