Omerta sur une faillite

Un rapport de la Cour des Comptes fait état de l’augmentation des dépenses publiques. En deux ans, 2020 et 2021, les dépenses de l’Etat se sont accrues de 560 milliards €, portant le déficit des comptes publics à près de 10% du PIB et la dette publique à 113% du PIB (45% en Allemagne). Sur ces 560 milliards, 100 milliards seraient dus à la crise sanitaire et au « quoi qu’il en coûte ». Restent 460 milliards: une gigantesque somme de dépenses supplémentaires tous azimuts. C’est de l’argent magique, largement dilapidé qui ne correspond à aucune ressource supplémentaire. Il signe une gestion désastreuse des affaires de l’Etat. Jadis, au temps des monnaies nationales, une telle folie dépensière était mécaniquement sanctionnée par une dépréciation de la devise qui impliquait un appauvrissement de la nation et un coût politique. Tel n’est plus le cas. L’explosion vertigineuse de la dette publique oblige l’Etat à dépenser toujours davantage pour la rembourser (la charge de la dette est le premier poste du budget de l’Etat devant l’Education nationale), et donc à emprunter toujours plus pour rembourser une dette croissante. Telle est la logique infernale qui est à l’œuvre. La dette publique accroît la dépendance de l’Etat vis-à-vis de ses créanciers – souvent étrangers. Elle détourne l’épargne de l’industrie et de l’économie productive. Elle pèse sur les générations futures qui devront la rembourser par leurs impôts, les prélèvements obligatoires de demain. Facilitée par le niveau bas des taux d’intérêt elle représente un véritable baril de poudre qui explosera quand ceux-ci vont remonter. La gabegie exerce l’effet d’une drogue qui apaise les tensions de la société. Jusqu’alors, les pouvoirs publics y recouraient largement et de plus en plus mais avec la conscience d’une vague limite à ne pas franchir… Tel n’est plus le cas, toutes les barrière de la conscience sont balayées. Pour garder sa place dans les palais dorés de la république, l’équipe actuelle a choisi de brader l’avenir du pays, dans l’indifférence générale, ou la complaisance béate. Mais tout se paye et tout se paiera un jour.

MT

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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54 commentaires pour Omerta sur une faillite

  1. Georges dit :

    Les factures de Mc Kinsey et consort ça coûte bonbon .

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  2. Iris dit :

    Sur public sénat un rapport du sénateur PS Jean-Pierre Sueur fort détaillé sur les dépenses de L’Elysées qui décoiffe !
    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/budget-de-l-elysee-forte-hausse-des-depenses-de-37-millions-d-euros-denonce-le

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  3. Zonzon dit :

    @ Mildred 20 février 11h58
    «  Abandonner les chimères type éoliennes et relancer le nucléaire ? Vous n’y pensez pas ?Oserons-nous contrarier à ce point nos « amis » allemands qui eux, sont en guerre ouverte contre le nucléaire français auquel ils reprochent d’être un outil de notre souveraineté, donc de notre indépendance, idées qui leur sont insupportables ? »

    Le nucléaire français, couplé à l’interdiction du nucléaire allemand c’est, bien avant l’énergie électrique, l’assurance qu’ils ne nous envahirons plus jamais militairement.

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  4. Citoyen dit :

    Tiens, 113% de dette, alors que dernièrement c’était 116% … Il y aurait de la déflation dans l’estimation ?..
    Serait-ce que la dette, comme la baudruche, se dégonfle automatiquement à l’approche de l’élection, par l’incantation de forces occultes ?.. A cette vitesse, dans un mois, elle ne sera peut-être plus qu’à 110, ou même moins !
    Alors que moi, j’aurais plutôt tendance à la plomber de 10 point de plus, vu la sincérité des comptes …
    Comme quoi, les chiffres c’est comme les valises : Pour ce qui est du volume, tout dépend de ce que l’on met dedans …, surtout avec l’argent magique !
    A ce rythme on va rapidement arriver au bout du chemin. Et ce ne sera pas une surprise …
    D’autant moins une surprise, que l’on sait depuis bien 3 décennies (sinon plus), que l’on traine un boulet d’au moins 2 millions (3 selon l’IREF) de parasites ponctionnaires, qui nous entraine vers le fond …
    Pour les gogos la surprise sera grande. Mais un clown qui se voulait rassurant dernièrement, à trouvé une « bonne » formule qui peut servir à toutes les sauces : « ça va bien se passer » …

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