Défense et illustration de l’île de Mayotte

Voici un billet inhabituel qui risque de surprendre par son sujet comme par son contenu… L’île de Mayotte, dans l’océan indien, à 8000 km de Paris ne bénéficie pas d’une image avantageuse dans les médias Français. Il m’arrive de m’y rendre pour des raisons professionnelles. Les problèmes dont il est souvent fait état, en particulier l’immigration clandestine, les bidonvilles, la misère, les mouvements sociaux et l’insécurité sont des réalités qui y rendent la vie quotidienne difficile. Mais au-delà, Mayotte pourrait avoir quelque chose d’un paradis français. Tout d’abord, l’attachement des Mahorais – qui ont refusé l’indépendance en 1977 pour rester Français – est profond et sincère. De fait il y a peu de région française aussi viscéralement française et attachés à la France que Mayotte dans un contexte géopolitique ou l’appartenance de Mayotte à la France est fortement contestée au titre de l’anticolonialisme. L’incroyable gentillesse, la simplicité, l’hospitalité et la tolérance de la population mahoraise de cette île se ressent partout, dans la barge, les rues, les marchés et sur les plages. Le lagon de Mayotte est classé par l’UNESCO comme le plus grand lagon corallien de la planète. La rencontre de son massif montagneux, de ses forêts et de ses eaux translucides offre un spectacle permanent sans équivalent nulle part dans le monde. Mayotte est victime de la bêtise et du cynisme jacobin de dirigeants politiques nationaux. En plaquant artificiellement sur cet ilot, au cœur d’un océan de pauvreté (les Comores), des politiques conçues à Paris pour la métropole (le RMI et le RSA), les gouvernements y ont sacrifié le goût de l’entreprise et des productions locales à la démagogie tout en favorisant les mouvements de populations incontrôlables. Mais au-delà, Mayotte est un authentique joyau français, totalement méconnu, au cœur de l’océan Indien dont la culture de la fleur Ylang Ylang pour la production de parfums fit jadis la fortune. Elle dispose d’un formidable potentiel touristique inexploité et il ne faut pas beaucoup d’imagination pour concevoir, à l’horizon d’une dizaine ou vingtaine d’années, comment Mayotte en étant mieux connue et efficacement protégée de la criminalité pourrait devenir un Eldorado français pour les amoureux de dépaysement et des splendeurs marines.

MT

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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38 commentaires pour Défense et illustration de l’île de Mayotte

  1. Pheldge dit :

    Barnier a fait une proposition, qui ne passerait pas le CC : »Michel Barnier entend « supprimer » le droit du sol à Mayotte. En visite à Mayotte et La Réunion, le candidat à l’investiture LR a avancé cette proposition choc pour faire face à l’afflux de clandestins des Comores. »
    https://www.lepoint.fr/politique/immigration-michel-barnier-entend-supprimer-le-droit-du-sol-a-mayotte-12-11-2021-2451736_20.php
    Posture, surenchère, démagogie ?

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  2. there dit :

    Merci pour ce sujet sur cette île française si lointaine. Cette région du globe résonne en moi car j ‘y ai vécu mon adolescence avec émerveillement . Lire le livre « les tropiques de la violence » de Natacha Appanah. Ecouter les réunionnais, leur inquiétude devant l’afflux tendu de migrants mahorais ou bien d’ailleurs , voyant dans Mayotte leur futur proche et leur fragile équilibre menacé. Et tous de s’interroger : pourquoi avoir donné ce statut de département à Mayotte ? Quels ont été les enjeux ? A quelle pression notre gouvernement a t il cédé ? Quel a été le marché où les mahorais ont été les dupes ?

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    • there, cela remonte aux années Mitterrand et à travers le RSA, cela a complètement déstructuré l’économie mahoraise.
      MT

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    • Pheldge dit :

      l’explication est toute simple : la départementalisation a permis de mettre les prestations sociales et le smic au niveau de la réunion et de métropole. le but était de fixer une population qui émigrait vers ces deux destinations pour pouvoir toucher plus, sans oublier les clandestins, cousins Comoriens, rien d’autre.
      Une amie institutrice dans une école de la ville du Port me disait qu’il y avait des clases exclusivement composées d’enfants mahorais, qui ne comprenaient pas le français … l’intégration impossible pose des problèmes depuis des années.

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