« Quoi qu’il en coûte »

Les questions économiques et financières sont largement passées sous silence. Elles n’intéressent quasiment plus personne, étouffées par le Grand Guignol politico-médiatique. Les leçons de l’histoire sont oubliées. Comme la grande dépression de 1929 a contribué à l’apocalypse des années 1930-1940, les bouleversements dans les profondeurs de l’économie se traduisent plus tard, d’une manière ou d’une autre dans le champ de la politique. Les chiffres du « quoi qu’il en coûte » de la présidence Macron pendant la crise sanitaire, publiés par le Figaro de ce matin donnent le vertige:

– aides d’urgence aux entreprises 70 milliards € dont 35 Mds € pour l’indemnisation de 8 millions de chômeurs partiels

– recettes budgétaires perdues: 37 Mds €

– plan de relance 36 Mds €

– dépenses sanitaires supplémentaires 14 Mds €

– coût total de la crise sanitaire (en incluant les pertes de PIB) 424 Mds €

Résultat: la dette et le déficit public ont atteint 120% et 9,3% du PIB. L’excuse de la crise sanitaire ne vaut que pour les naïfs. En Allemagne, pays supposé le plus comparable, la dette publique est de 70% du PIB et le déficit public de 4,2%… La gabegie française a-t-elle au moins permis de sauver des vies? C’est tout le contraire. Au vu des statistiques officielles, le nombre de morts par million d’habitants du covid 19 est de 1094 en Allemagne pour 1671 en France.

Bien sûr tout cela est moins drôle que les cabrioles de Mc Fly et Carlito dans les salons de l’Elysée, le tir au but raté de M’Bappé ou le plumage déployé à tous les vents de notre paon national. De fait, tout le monde s’en fout surtout les politiques il faut bien le dire. Mais pourtant la réalité est bien là: la France est un pays en ruines. Et cela se paiera cher, un jour ou l’autre, d’une manière ou d’une autre. Parole d’honneur.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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38 commentaires pour « Quoi qu’il en coûte »

  1. fraternel dit :

    et quand on voit la gabégie d’edf avec son epr de flamanville et que je te construise encore des epr les milliard coulent à flots en emprunts et c’est encore le citoyen qui va payer la note.
    je crois que je vais leur envoyer ma mère qui a 92 ans fait toujours encore ses comptes sur un calepin un sou dépensé c’est un sou qu’on a plus voilà comment calculaient nos anciens.
    notre ministre devrait en prendre de la graine….

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  2. fraternel dit :

    soyons pragmatiques tout le monde paiera après l’election présidenteille de 2022
    les françaises et les français ne sont pas plus betes ils ont bien compris
    si les impots n’augmentent pas comme promis ce sont les impots locaux du moins lerus taux qui vont augmenter les communes et intercommunalités argant et ce sera surement justifié d’une mondre aide de l’état.

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  3. Georges dit :

    Une banqueroute remettra les pendules à l’heure.

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  4. Eric dit :

    Bonjour Maxime,
    Cela se paie déjà et depuis de nombreuses années.
    Notre dette nous a mis dans un état de soumission à la BCE, donc à l’Allemagne, et cela ne date pas d’hier. La peur d’alourdir la charge de la dette par des taux d’intérêt insupportables conduit nos « élites » à se tenir tranquilles devant leurs « maîtres » de Berlin.
    La perte de notre indépendance monétaire a entraîné la perte de notre indépendance.
    Nous nous gargarisons avec la notion de couple franco-allemand, expression qui n’a pas cours en Allemagne, inutile de poser la question de savoir qui porte la culotte (si les « wokes » me permettent cette expression).
    Lorsque le COVID sévit, notre acteur élyséen attend d’avoir un accord européen pour savoir quoi faire de ses frontières. Nos « amis » d’outre-Rhin ne se posent pas ce type de questions et mettent en place, sans nous demander notre avis (accord !), un contrôle aux frontières que les nombreux alsaciens travailleurs transfrontaliers ont bien apprécié.
    Lorsque nous voulons mettre en place des mesures de rétorsions contre la Chine pour des pratiques commerciales déloyales, Angela se dépêche d’aller rassurer ses interlocuteurs chinois de peur d’avoir des barrières à l’exportation de ses voitures de luxe et de ses machines outils vers l’Empire du milieu (elle semble avoir compris récemment que cette politique avait des limites, d’autant que les chinois se préparent à envahir le marché européen de leur voitures électriques).
    Lorsque l’Allemagne décide de fermer ses centrales nucléaires, de construire des centrales à gaz et à charbon pour compenser le côté aléatoire de la production d’électricité fournie par leurs éoliennes, au lieu de critiquer ses dirigeants du fait de l’impact sur le réchauffement climatique (dont ils nous effraient à longueur de COPxx), les nôtres ne trouvent rien de mieux que de vouloir absolument les copier.
    Lorsque Mme Merkel se plaint d’avoir une centrale (Fessenheim, pour laquelle EDF a investi des centaines de millions d’Euros pour en prolonger la durée d’exploitation) trop proche de la frontière Allemande, au lieu de lui faire remarquer que contrairement aux centrales au lignite allemandes, nos centrales nucléaires ne conduisent pas à l’augmentation du taux de CO2 dans l’air, nos « élites » s’empressent de la fermer et de subventionner la construction d’éoliennes pour le plus grand bénéfice de l’industrie allemande qui se partage le marché avec l’industrie danoise.
    Je pourrais également parler du futur avion de combat « européen », de la vente de sous-marins allemands à la Turquie qui menace directement la Grèce (membre de l’UE paraît-il), de « l’importation » massive de migrants faite par l’Allemagne sans demander leur avis à ses voisins, …
    Sur tous ces sujets, je ne vois pas d’autre raison à la passivité de nos dirigeants, pour ne pas dire la soumission, que la crainte d’indisposer nos partenaires allemands et de l’impact que cela pourrait avoir sur notre dette. C’est peut être une mauvaise interprétation de ma part mais, en général, celui qui dirige est celui qui tient les cordons de la bourse.
    Nous ne « remercierons » jamais assez Mitterrand d’avoir imposé la monnaie unique dans le but d’accrocher une Allemagne réunifiée à l’Europe.
    Nous en payons le prix depuis plus de vingt ans.
    Eric

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  5. Gribouille dit :

    Il y a de nombreux indices économiques qui pourraient intéresser M. Tandonnet, y compris en se limitant à sa comparaison avec l’Allemagne (et, d’ailleurs, tous moins conjoncturels que le pic de dépense lié au Covid).

    Il pourrait par exemple se préoccuper du coût de l’immobilier, qui, les salaires étant comparables entre France et Allemagne, mais les loyers très différents (nettement plus élevés en France qu’en Allemagne), a une importance considérable sur l’état d’esprit du pays et sur l’économie.

    Il pourrait aussi se préoccuper de l’augmentation différente des prix, qui, son parti ayant insisté pour nous flanquer dans l’euro (à la différence de Mme Thatcher pour la Grande-Bretagne), pénalise la France dans la compétition économique avec l’Allemagne.

    Il pourrait, enfin, s’intéresser à l’évolution de l’industrie ou des exportations dans les deux pays.

    Mais, décidément et une fois pour toutes, la seule chose qui le préoccupe est l’endettement public.

    Les zombies à diplômes sortis de l’Ena ont bien le droit d’avoir leur fixette, certes, mais celle-ci est quand même particulièrement étriquée.

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