Lecture: A l’épreuve du temps, Jacques Benoist-Méchin, Tempus/Perrin 2019

Voici un ouvrage qui, dans sa nouvelle édition, ressemble à un boulet de canon: de format réduit, mais presque aussi épais que large: 1300 pages.  1300 pages qui se lisent le temps d’un éclair tant ce livre est d’un intérêt exceptionnel. Publié une première fois en 1972, il est l’oeuvre d’un authentique collaborateur, assumé, qui pendant l’occupation, s’est mis au service des relations entre le régime de Vichy et l’Allemagne hitlérienne. La présentation en est faite par Eric Roussel qui a eu l’immense avantage de l’avoir rencontré avant sa mort et longuement parlé avec lui. Cette autobiographie est, pour le passionné d’histoire du XXe siècle, un témoignage d’une richesse inouïe sur les coulisses de la pire apocalypse qui ait jamais frappé l’humanité.

Benoist-Méchin, né en 1901 issue de la haute bourgeoisie parisienne désargentée à la suite des mauvaises affaires de son père au caractère d’aventurier. Il est élevé par sa mère dans le culte de la générosité et de l’ouverture, passe ses vacances en Angleterre, voyage en Allemagne. Trilingue, français, anglais, allemand, extrêmement cultivé, et sensible, musicologue, il fréquente le tout Paris littéraire, se lie avec Marcel Proust, qui le reçoit chez lui. Il se présente comme un esprit éclairé, ne s’engage pas en politique et n’a rien d’un idéologue, ni de droite, ni de gauche, plutôt une sorte de dandy qui brille dans la haute société.

Oui, mais voilà. A compter de 1918 et de la défaite de l’Allemagne, il prend fait et cause en faveur de cette dernière. Le traité de Versailles, destiné à punir l’Allemagne de sa culpabilité dans le déclenchement de la guerre, l’indigne par la dureté de ses clauses. A 22 ans, il effectue son service militaire en Allemagne, participant à l’opération militaire d’occupation de la Ruhr décidée par Raymond Poincaré en 1923 pour obliger le vaincu à payer sa dette. Benoist-Méchin, n’a de cesse que de dénoncer les mesures de répression commises selon lui par les forces françaises. Il multiplie le récit de scènes destinées à condamner la politique française. Il accuse l’armée française d’exactions dont il se dit le témoin.  « Fraternisez! ce mot seul suffit à m’électriser. Il s’adresse manifestement aux membres de l’armée d’occupation. Qu’attendé-je pour y répondre?« Puis, il se lie avec plusieurs personnalités allemandes et s’efforce de promouvoir l’oeuvre de Proust dans ce pays. De cette expérience, il tire un ouvrage à succès: l’histoire de l’armée allemande. Il devient journaliste, au service de plusieurs agences de presse et quotidiens.

A compter de l’avènement au pouvoir d’Hitler en Allemagne, le 30 janvier 1933, il effectue plusieurs voyages dans ce pays, notamment lors des obsèques du maréchal Hinderburg à Tannenberg en août 1934 et aux Jeux Olympiques de Berlin en août 1936. Le journaliste est totalement fasciné, ébloui, comme hypnotisé par les mises en scènes grandioses autour du Führer. Il s’enivre de la magnificence de ce spectacle prodigieux et en conçoit une admiration sans borne pour le chef de l’Allemagne nazie. Il rencontre son ministre des affaires étrangères, Ribbentrop et se lit avec Otto Abetz, un notable de l’Allemagne hitlérienne qui sera appelé à devenir ambassadeur dans la France occupée. Lui et Abetz pactisent dans l’objectif d’un rapprochement entre les deux pays.

Après mille péripéties – lui-même prisonnier de guerre – Benoist-Méchin devient secrétaire d’Etat du régime de Vichy en charge des relations franco-allemandes. Il n’a qu’une obsession: forger une alliance entre la France de Vichy et l’Allemagne hitlérienne. Il se réjouit de la poignée de Montoire, entre Pétain et Hitler, le 24 octobre, qui scelle l’entrée de la France dans la collaboration, mais  s’offusque du limogeage de Pierre Laval par Pétain, le 11 décembre 1940, dans lequel il voit une catastrophe pour le rapprochement franco-allemand et la place de la France dans la nouvelle Europe hitlérienne, le Reich de 1000 ans.

Puis il se met au service de l’amiral Darlan, dont il est très proche, successeur de Laval comme bras droit du maréchal Pétain. L’un des passages les plus stupéfiants du récit est la rencontre de Benoist-Méchin en tête-à-tête avec le Führer, en marge d’une négociation où il accompagne Darlan. On atteint là le paroxysme de la collaboration: « J’avais vu Hitler vaticinateur et visionnaire, poursuivant en songe l’anéantissement d’Albion. Je me trouvais tout à coup devant un personnage absolument différent: un réaliste à l’esprit lucide, un stratège préparant ses opérations avec minutie et descendant pour cela jusqu’aux moindres détails. la transformation était complète. « Combien y a-t-il d’aérodrome en Syrie? me demanda-t-il pour commencer. Pendant quelques instants, j’hésitais à lui répondre, conscient du caractère militaire de ce renseignement. Mais je me dis aussitôt que mon réflexe était absurde [etc.] »

Benoist-Méchin, pousse l’esprit de collaboration jusqu’à plaider pour le renversement d’alliance et l’engagement militaire au côté de l’Allemagne contre les alliés britanniques, américains et russes, comme il ressort de ce compte-rendu de dialogue qu’il a soigneusement noté:

Pétain: Si j’ai bien compris, Hitler nous demande de marcher avec lui jusqu’à la fin du conflit?

Benoist-Méchin: Oui.

Ce n’est vraiment pas le moment.

– Pourquoi?

– Parce que l’armée allemande se heurte à des difficultés sérieuses en Russie.

– C’est exact […] Il y a eu un flottement inquiétant durant le mois de novembre (1941). Mais depuis le 4 décembre, la situation est rétablie. Je le sais de source sûre.

L’auteur de cette autobiographie assume totalement son engagement et ses convictions. Sur les 1300 pages ne plane pas l’ombre d’un regret. Avec le recul, sa faute est avant tout intellectuelle. Cet expert de l’armée allemande ne doute pas un instant, au moins jusqu’à fin 1942, de la victoire de l’Allemagne et affirme préparer la place de la France dans l’Europe hitlérienne. « En mai 1941, l’Amérique n’était pas encore en guerre […] L’URSS elle non plus, n’était pas en guerre […] L’Angleterre, qui avait surmonté avec courage la terrible épreuve du Blitz ne s’en trouvait pas moins en situation précaire. La France? Elle se trouvait dans une situation tragique [etc. ]

A partir de fin 1942, Benoist-Méchin, tombé en disgrâce, quitte le régime de Vichy et se fait discret… C’est peut-être ce qui lui a sauvé la vie. Condamné à mort en 1947 pour trahison, l’attente de l’exécution enchaîné dans un cachot, tandis que sa mère essaye par tous les moyens d’entrer en contact avec lui pour lui dire adieu, est un passage douloureux du livre. Indiscutablement, Benoist-Méchin, au regard de l’histoire, est allé au fond d’une logique de trahison: il prend le parti de l’ennemi et s’identifie à la cause de celui-ci. Ce personnage, réputé d’une haute intelligence, comme souvent les réputations de belle intelligence, se trompe totalement sur le sens de l’histoire et ne voit pas venir la possibilité d’un retournement que quelques autres (rarissimes il est vrai) avaient anticipé. Qu’est-ce que l’intelligence? Au yeux du président Auriol, il n’avait pas de sang sur les mains, en tout cas directement, il avait trahi, mais « de bonne foi ». C’est pourquoi ce grand président de la IVe République l’a gracié et converti sa peine en prison à perpétuité (il sera libéré au bout de quelques années).

Maxime TANDONNET

 

 

 

 

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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27 commentaires pour Lecture: A l’épreuve du temps, Jacques Benoist-Méchin, Tempus/Perrin 2019

  1. Sganarelle dit :

    VAE VICTI
    Mon père dans cette période trouble à été pressenti pour le portefeuille du ministère de l’agriculture. Il n’avait rien à voir avec Vichy et rien non plus avec la resistance mais
    Il a refusé en arguant que dans ces temps dangereux il valait mieux s’abstenir de prendre ouvertement position en occupant un poste à responsabilités même sI celles -ci n’avaient rien à faire avec la politique . Certains le verront comme un homme prudent d’autres critiqueront une forme de lâcheté mais n’étant ni collabo ni résistant et ayant de graves séquelles de la guerre précédente il préférait à son âge le repos mérité de spectateur.
    Ami de promotion de Pierre Pucheu ce qu’il advint ensuite a suffit de lui donner raison.
    Beaucoup d’entre-nous pour raisons personnelles ont fait le gros dos en observant les fluctuations des opinions et beaucoup encore n’osent dire que ce qu’ils ont vu et observé n’est pas exactement ce qu’on raconte . De tout ceci il ressort que la vérité est toujours du côté des vainqueurs .

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    • pampa dit :

      Si vous aviez observé des choses qui ne sont pas exactement ce qu’on raconte, je ne vois pas bien ce qui vous empêcherait d’en faire part, sous une forme ou sous une autre. Il ne manque pas de littérature, y compris contestable, sur la période.

      Peut-être faites-vous simplement comme ces gens qui disent d’un air entendu qu’ils ont des montagnes d’informations privilégiées, qui se transforment en souris si on cherche à en savoir plus.

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    • Sganarelle, merci pour ce témoignage!
      MT

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  2. Simon dit :

    Bonsoir Maxime,
    Votre fiche de lecture est passionnante et vient à point après le « soulagement » de l’oiseau. J’en viens à préférer quelqu’un qui se trompe mais qui a des convictions au volatile ou à une Aurore Berger…. Nous allons le voir prochainement lors des débats sur la Pma, d’ailleurs il me souvient que le sieur Darmanin était monté au créneau dans le débat du mariage pour tous…il a depuis retourné sa veste ou abandonné ses convictions pour des lendemains prometteurs.
    Mais le monde est ainsi fait qu’on nous transforme en girouette, et si nous tenons à nos convictions, nos valeurs, nous sommes ridiculisés.
    Ce Benoist-machin était certes traître à la patrie mais avait aussi du panache pour s’entêter à penser mal jusqu’au bout.
    Tout cela est facile à dire 80 ans après !

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    • Sganarelle dit :

      22VAE VICTI
      Mon père dans cette période trouble à été pressenti pour le portefeuille du ministère de l’agriculture. Il n’avait rien à voir avec Vichy et rien non plus avec la resistance mais
      Il a refusé en arguant que dans ces temps dangereux il valait mieux s’abstenir de prendre ouvertement position en occupant un poste à responsabilités même sI celles -ci n’avaient rien à faire avec la politique . Certains le verront comme un homme prudent d’autres critiqueront une forme de lâcheté mais n’étant ni collabo ni résistant et ayant de graves séquelles de la guerre précédente il préférait à son âge le repos mérité de spectateur.
      Ami de promotion de Pierre Pucheu ce qu’il advint ensuite a suffit de lui donner raison.
      Beaucoup d’entre-nous pour raisons personnelles ont fait le gros dos en observant les fluctuations des opinions et beaucoup encore n’osent dire que ce qu’ils ont vu et observé n’est pas exactement ce qu’on raconte . De tout ceci il ressort que la vérité est toujours du côté des vainqueurs .

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    • Simon, le Premier ministre aussi…
      MT

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  3. E.Marquet dit :

    En lisant votre résumé de l’autobiographie de Benoist-Méchin, je ne sais pourquoi je pensais â Jean Bastien-Thiry, et à sa déclaration du 2 février 1963 lors de son procès, suite à l’attentat du Petit-Clamart pour lequel il sera le dernier fusillé de France, n’ayant pas été gracié par De Gaulle.
    Je l’ai relue. Le texte est intellectuellement très bien formulé et très structuré. Il défendait sa conviction.
    A un endroit il écrit : « Il n’y a pas de sens de l’Histoire, il n’y a pas de vent de l’Histoire, car ce qui fait l’Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne, qui est vérifiée par tous les faits historiques, c’est la volonté des hommes, c’est l’intelligence des hommes, ce sont leurs passions, bonnes ou mauvaises ».

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  4. Galatine dit :

    Bonjour Maxime.
    Il est étonnant que le parcours de Jacques Besnoit Meschin ressemble étrangement à celui d’un autre collaborationniste, qui, lui, en revanche, a fini devant un peloton d’exécution: le journaliste et patron de presse, Jean Luchaire.
    Né ,comme le premier en Juillet 1901, ils ont à peu près les mêmes positions pacifistes dans l’entre-deux-guerres, un rapprochement de plus en plus marqué avec l’Allemagne au nom de ce même pacifisme avant de verser carrément, après 40, dans une politique de collaboration sans ambiguïté avec l’Allemagne hitlérienne; les deux étaient d’ailleurs des proches d’Otto Abetz , le futur ambassadeur francophone et francophile d’Hitler.
    Seulement, l’un, comme vous le rappelez, s’est fait discret à partir de 1942, ce qui lui a évité l’exécution, tandis que l’autre a collaboré jusqu’au bout, terminant sa trajectoire à la tête d’un éphémère ministère de l’information dans le fantoche Etat Français de Sigmaringen.

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  5. E.Marquet dit :

    Qu’est-ce que l’intelligence ? C’est la grande question. Nos intellectuels se sont si souvent trompés. Par idéologie pour certains, par passion pour d’autres, mais souvent parce qu’ils n’ont pas saisi la nature d’un personnage, ou pas perçu la signification ou la portée de certaines décisions. Leur entendement s’en est trouvé obscurci. Il faut savoir classer ses intuitions et faire la part de l’intellect, de l’entendement et de la raison. Pas simple.
    Benoist-Méchin était quelqu’un de brillant, il s’est pourtant fourvoyé, n’ayant pas su lire les signes du temps.
    Combien d’intellectuels encore honorés aujourd’hui se sont commis avec le communisme, le maoïsme, le guévarisme, le castrisme …..
    Si ces exemples pouvaient seulement faire réfléchir nos intellos donneurs de leçons, et les rendre plus clairvoyants et …….plus humbles !

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  6. Merci pour ce compte-rendu de lecture.
    Je comprends d’autant mieux la logique de cet homme que mon grand-père occupa la Ruhr et que mon père y naquit…
    La seconde guerre mondiale est l’œuvre de cette monstrueuse république française qui humilia l’Allemagne. C’est la seule et unique cause.
    Malheureusement, cette gueuse, que vous servez, qui s’enivre du sang des Français depuis des générations, continue son œuvre de destruction de la France et de l’Europe!

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    • Je précise que mon père, fondamentalement de culture allemande, haïssait mon grand-père !

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    • théotimedesavoie, bigre! on va vous retrouver dans les Blackblocs!

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    • Eric dit :

      Bonjiur Theotimedesavoie,
      La France n’a pas plus humilié l’Allemagne en 1918 que l’Allemagne l’avait humiliée en 1870, d’autant plus que les alliés (USA et Royaume-Uni) ont modéré les exigeances de Clémenceau. Des historiens vous expliquerons mieux que moi qu’au final l’addition a été beaucoup moins lourde en 1920 qu’en 1870 (d’autant plus que le territoire français avait été dévasté entre 1914 et 1918 alors, qu’en 1870, pas un soldat français n’avait mis les pieds en Allemagne).
      C’est la faiblesse des démocraties traumatisées par la 1ère Guerre Mondiale qui a permis la montée en puissance du régime nazi et la 2ème GM.
      Vous pouvez lire une biographie d’André Tardieu dun bon auteur qui explique, entre autre, ces faiblesses de nos dirigeants de l’époque.
      Bonne lecture.
      Eric

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  7. Tracy LA ROSIÈRE dit :

    J’imagine qu’on ne lit pas Benoist-Méchin – 1300 pages d’une écriture surannée – pour le simple plaisir… Vous avez peut-être une idée derrière la tête dont vous vous gardez de parler.
    Vous omettez de dire que Benoist-Mechin était lié à la Synarchie (une mystification diront certains) autrement dit le gouvernement des technocrates liés à la banque ( Barnaud, Pucheu, Marion, Lehideux, Bouthillier, Le Roy Ladurie… )
    j’y vois une ressemblance avec la gestion des choses qui s’est substituée au gouvernement des hommes, autrement dit la politique, à ceci près que la brochette citée, Benoist-Méchin compris, était d’une autre étoffe que nos actuels gouvernants.

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    • Tracy, oui, je vous assure, un plaisir indescriptible, celui de l’évasion dans un autre monde, une autre époque de chaos, que j’avais envie de partager, tout simplement.
      MT

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  8. Doran dit :

    Une très bonne recension de ce livre « à l’épreuve du temps  » mais il me semble que vous auriez du élargir un peu le spectre bibliographique de l’auteur dont le rôle politique pendant l’occupation fut condamnable . Cela va sans dire ! Cependant, je voudrais souligner plusieurs points à fin d’exhaustivité
    « L’histoire de l’armée allemande » qui se termine en 1939 ( 5 tomes ) est un véritable chef d’oeuvre par son érudition, la connaissance de tous les acteurs et l’on passe de la Reichswehr à la Wehrmacht au travers de l’histoire mouvementée de l’ Allemagne de la République de Weimar au Troisième Reich dans un récit haletant .DE Gaulle d’ailleurs fit rééditer les livres pour la formation des officiers !!
    « Les 60 jours qui ébranlèrent l’occident  » qui analyse et commente la campagne de France est aussi un récit hallucinant de la plus grande catastrophe française de 1940. Personnellement, il est avec l »Etrange défaite  » de Marc Bloch , l’un de mes livres de référence sur cette période .

    Si l’on rajoute que Benoist Méchin fut un des grands spécialistes français de l’Histoire du monde arabo-turc que l’on peut toujours lire si l’on veut comprendre cet espace complexe :Un printemps arabe- Ibn saoud – Le Roi Saud -Mustapha Kemal-Deux étés aficains …

    Ne pas oublier sa série de livres racontant « le Rêve le plus long de l’Histoire  »

    Un grand Historien et un grand écrivain

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  9. André Lugardon dit :

    Voici ma participation aux commentaires à venir:

    https://www.breizh-info.com/2019/04/27/117490/etats-unis-trump-chute-aigle-proche-par-bruno-guigue?fbclid=IwAR1IiTVUluJtaGsFLAcgjPjPfV83si8dilO_RpU61ubimzaQWpqaWr8TQMY

    Dans un proche avenir ce lien sera soit la dérive de l’esprit d’un homme brillant soit une vision prémonitoire de l’avenir. Wait and see.

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  10. Stéphane B dit :

    Bonsoir Maxime,

    Merci pour ce résumé. Il est dommage que les journées ne fassent pas 30 heures, voire plus, et que notre corps réclame un quota de sommeil.
    Juste une question car cela m’a bien piqué. N’y-a-t-il pas une faute dans « Qu’attendé-je » ? Ne faut-il pas plutôt écrire « Qu’attendais je » ?

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    • StephaneB, c’est écrit ainsi dans le livre (présent)…
      MT

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    • E.Marquet dit :

      Stéphane,
      Le « qu’attendé-je » vous a « piqué » ? C’est l’occasion de reprendre votre Bled ou votre Bescherelle. Une lecture idéale pour un 1er mai oisif.
      A l’indicatif présent, forme interrogative, ce « é-je » est employé mais pour les verbes du 1er groupe : mangé-je, chanté-je. Attendre est du 3ème groupe, on devrait lire « attends-je » et non « attendé-je ».
      Faute ou erreur de typographie ? Aujourd’hui, dans les livres ou journaux, malgré tous les correcteurs humains ou algorithmiques, les erreurs orthographiques ou grammaticales sont nombreuses.

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    • Stéphane B dit :

      Bonjour

      Oui, cela m’a piqué. Et votre explication cher(e) E.Marquet ne m’a point convaincu. Je suis donc allé relire le MOOC « Renforcer ses compétences orthographiques » sur FUN, mais je n’ai rien trouvé qui abonde dans votre sens.
      Je me suis alors rabattu sur mon Bescherelle le plus récent (2008), mais là encore, j’ai fait chou blanc. Aucune affixe « é » n’existe pour vos exemples.
      Je me suis alors interrogé pour vous proposer un contre argument à votre explication. Et cela fut relativement simple. Dans la phrase citée par Maxime que je reprends ci-après, le verbe attendre à une valeur, par son aspect, d’accompli du présent.
      « Fraternisez! ce mot seul suffit à m’électriser. Il s’adresse manifestement aux membres de l’armée d’occupation. Qu’attendé-je pour y répondre? »
      On peut remplacer cette construction par « Qu’est ce que j’attendais pour y répondre ». Dès lors, la forme interrogative « Qu’attendais-je … » s’impose d’elle même.
      Il en est de même pour vos exemples qui sont erronés par conséquent. On dit;
      « Est-ce que j’ai chanté ? » ou « Est-ce que je chantais ? » et donc « Chantais-je ? »
      « Est-ce que j’ai mangé ? » ou « Est-ce que je mangeais ? » et donc « Mangeais-je ? »

      Je pense dès lors que la construction avec l’affixe « é » n’est ni plus ni moins qu’une facilité prise avec la langue française, une construction erronée établie car le transcripteur n’a pas su conjuguer ou reproduire correctement la pensée de l’auteur. Donc oui, « Qu’attendé-je » m’a piqué tout comme vos explications. Maintenant, si vous me trouvez un article de l’académie française ou un arrêté relatif à la conjugaison qui parle de cette construction, je suis preneur.

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    • E.Marquet dit :

      Stéphane,
      Loin de moi l’idée de m’opposer au spécialiste des affixes que vous semblez être.
      Je vous laisse le soin de consulter l’Académie Française. Pour ma part, je me suis contentée bêtement ce matin, après vous avoir lu, de taper sur google « chanté-je » et plusieurs autres verbes du 1er groupe à l’indicatif présent sous la forme interrogative, et j’ai eu la réponse : é, es, e, ons, ez, ent.
      Evidemment, il faut chercher la forme interrogative. Comment prononceriez-vous chante-je ? L’accent sur le e vous facilite la tâche , non ?
      Bonne journée.

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    • Stéphane B dit :

      Nous n’avons qu’à demi-raison. Moi sur le fait que ça pique et vous sur le fait qu’il y a un accent. En 90, j’avais quitté les bancs de l’école et la réforme est survenue. Par contre, c’est un accent grave qu’il faut mettre et non un accent aigu. Au temps pou moi et mille excuses. Je donne les liens pour ceux que la langue française intéresse.
      http://www.academie-francaise.fr/questions-de-langue
      http://academie-francaise.fr/sites/academie-francaise.fr/files/rectifications.pdf page 11

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    • StephaneB, E Marquet, vous avez raison de tenter d’éclaircir ce point, moi aussi j’ai été intrigué par ce attendé-je (d’ailleurs le correcteur ne l’accepte pas), la langue est notre première richesse.
      MT

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    • E.Marquet dit :

      Stéphane,
      Merci pour ces références académiques. La forme interrogative soutenue avec inversion du sujet n’est plus très employée. Lorsque le pronom « je » est placé après le verbe, le « e » final devient tonique et est (était) remplacé traditionnellement dans l’écriture par le « é », mais effectivement la fameuse réforme de l’orthographe a permis son remplacement par le « è ». On ne voit pas bien pourquoi.
      Il y a plusieurs exemples littéraires :
      – eussé-je autant aimé l’enfant née d’un mariage heureux (Mauriac)
      – puissé-je en expiation souffrir de longues heures (Proust)
      – aussi bien préféré-je …(Gide)
      On peut même penser que le « attendé-je » de Benoist-Méchin s’employait à l’époque.
      Classés comme « barbarismes littéraires » : les « metté-je » de Balzac, « voulé-je » de Giraudoux, ou « écrivé-je » de Queneau.
      Mais cela n’a guère d’importance, vu l’inculture ambiante, et le renoncement de l’éducation nationale. On aimerait bien, comme nous dit MT, que la langue soit et reste notre première richesse !

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  11. Anonyme dit :

    Lui et Abetz avaient même trafiqué les communiqués entre Berlin et Vichy, afin de faire croire à chacun que l’autre partie voulait une co-belligérance. En novembre 1942, sauf erreur.

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