« Populisme », disiez-vous? (pour Atlantico)

1-On assiste à une extension singulière du domaine du populisme dans les accusations de LREM : Marlène Schiappa a ainsi blâmé Cash Investigation et Envoyé Spécial pour avoir encouragé « une forme de populisme ». Dans quelle mesure cette manière de considérer que « le populisme, c’est les autres » empêche LREM d’être lucide sur ses propres méthodes ? Comment expliquer cette incapacité des LREM à percevoir toute forme de populisme en ses rangs, une situation illustrée par la diffusion de Ismaël Emelien de deux vidéos liés à l’affaire Benalla sur des comptes Twitter anonymes ?

La définition du populisme n’a jamais été très claire. En gros, est qualifiée de populiste l’idéologie qui se réclame du peuple contre les élites. Le mot connaît un succès phénoménal en ce moment. Il est utilisé de manière péjorative pour disqualifier toute opinion qui sort des sentiers battus. Les dirigeants français se considèrent comme l’incarnation du bien, de la jeunesse, de la modernité, de l’ouverture internationale, du dépassement des frontières et de la nation par la mondialisation et l’Européanisation. Ils fustigent la peste nationaliste et condamnent les « murs ». Ils se considèrent comme étant dans le sens du progrès. Et dans une vision caricaturale pour ne pas dire manichéenne, ils pointent du doigt l’ennemi populiste, leur antithèse. Ce qui frappe dans ce discours, c’est le retour de l’idéologie: le bien progressiste, dans le sens de l’histoire, en marche vers un avenir radieux, contre la réaction. Tous les régimes totalitaires ont pratiqué cette vieille méthode par le passé. La France n’est évidemment pas un régime totalitaire, mais dans une période de trouble profond, nous voyons resurgir le recours à de vieilles ficelles du passé. Il est normal que LREM se refuse à voir toute forme de populisme dans ses rangs. Cela ne cadrerait pas avec son idéologie qui consiste à se réclamer de la lumière contre les ténèbres.

2-Quelle est la part de populisme dans le mouvement du Président et dans sa victoire ?

Le mot de démagogie me semble préférable à celui de populisme. Le terme populiste, d’un usage commun aujourd’hui, est méprisant pour le peuple. Il renvoie au discours d’Adolphe Thiers en 1850, fustigeant la « vile multitude » pour abroger le suffrage universel. Alors, parlons plutôt de démagogie. Oui, au fond, la vie politico-médiatique française actuelle baigne dans la démagogie. Les méthodes que l’on reprochait jadis aux extrêmes, droite ou gauche, sont totalement banalisées. Le culte de la personnalité et l’extrême personnalisation du pouvoir en est un élément clé. La politique ne doit plus parler des problèmes de fond, qui en appellent à la raison, mais devient une affaire de passion amoureuse autour d’une idole surmédiatisée censée guider le peuple. L’idéologie de LREM est entièrement fondée sur cette mystique. En outre, nous voyons bien ce que devient jour après jour un peu plus la vie politique: une affaire de communication permanente, de postures, de propagande, de manipulation des foules. Les petites phrases polémiques et les provocations quotidiennes servent à capter l’attention des médias. Un voile d’hystérie permanente sert à recouvrir les échecs et les déceptions. La question n’est en aucun cas de réformer le pays mais de donner une image de réformateurs, au prix de toutes les manipulations. La vie politico-médiatique ne cesse de dériver dans l’émotionnel, les mirages, les chimères, le sensationnel et l’indignation. Et plus personne ne parle des vraies questions politiques: le chômage de masse, la pauvreté, la dette publique, l’insécurité, la maîtrise des frontières, la place de la France dans le monde, etc.

3- LREM n’aurait-elle pas finalement intérêt à assumer cette part de populisme ?

C’est difficilement envisageable. Dans l’idéologie LREM, la lumière c’est-à-dire le bien progressiste, est confronté aux ténèbres du mal populiste. Cette idéologie manichéenne recouvre des enjeux électoraux et de pouvoir. L’objectif est de conforter le tête à tête entre macronisme et lepénisme de manière à se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir nonobstant les échecs, dès lors qu’une victoire du lepénisme semble à peu près inconcevable compte tenu de l’image de ce mouvement pour 80% des Français. L’élection présidentielle de 2022 est déjà en toile de fond de ce face à face. L’intérêt de la France disparaît anéanti derrière le seul objectif qui compte: la réélection présidentielle. C’est lamentable, mais c’est ainsi. Dès lors, LREM n’a aucun intérêt à opérer un retournement idéologique et à revendiquer une part de populisme. Cela reviendrait à rompre avec ses fondements idéologiques et à entrer dans une logique suicidaire. En revanche, au-delà de LREM, on pourrait imaginer qu’une opposition républicaine se saisisse de la question de l’anéantissement du politique et propose, au coeur de son programme, de réhabiliter les fondements de la politique au sens du gouvernement de la cité: substituer le culte de la vérité et du bien commun au culte de la personnalité, restaurer la notion d’intérêt général et le sens de l’action modeste au service du pays. Les dirigeants politiques ne sont pas des demi-dieux ni les maîtres du pays mais bien au contraire, ses humbles serviteurs le temps qu’il a besoin d’eux. Puissent-ils en prendre conscience…

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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35 commentaires pour « Populisme », disiez-vous? (pour Atlantico)

  1. Citoyen dit :

    En même temps, comme dirait l’autre, chez les auto-proclamés progressistes (au moins pour ceux qui ont été formatés à l’idéologie de la secte), tout ce qui n’est pas progressiste (selon leur dogme), est populiste …. cela a, au moins, le mérite d’être simple, clair, et accessible, pour les esprits un peu limités qui s’ébrouent dans la secte, du style de la Marlène et de bien d’autres …

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  2. Christophe dit :

    Je me marre en douce,il n’y a rien à attendre de ces élections européennes.Je reste persuadé qu’ à 20h01 beaucoup vont regretter leurs gestes.Cette union européenne est notre tombeau et la pierre tombale est de plus en plus lourde.
    Je dis depuis des années que cet empire disparaîtra tôt ou tard.Les cimetières sont remplis d’empires qui ont disparus et dans des conditions atroces vous voyez ce que je veux dire.
    Je ne me déplacerai pas pour voter et j’assume!!

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  3. Philippe dit :

    Bonjour Maxime, bonjour à tous,
    J’approuve totalement vos propos sur ce populisme.
    La politique spectacle ou des ministres et députés vont parader chez Ruquier ou Hanouna.
    Emissions débiles où lynchage et tribunal populaire sont les clous du spectacle.
    Mais qu’elle ne fut pas ma stupeur quand un procureur de Bourg en Bresse Christophe Rode parade aussi sur TPMP avec le grand inquisiteur Hanouna révélant ce qui concerne le secret de l’instruction.
    Donc Monsieur Quesada passe de superman à la pire des bêtes immondes. Ceux qui l’ont glorifié, maintenant veulent le pendre sur la place publique.
    Il n’est pas question de défendre cet individu et de lui trouver des circonstances atténuantes.
    Mais aujourd’hui médias, et simple citoyen peuvent tout savoir d’une instruction judiciaire.
    D’ailleurs TPMP révèle sans complexe le casier judiciaire de l’individu.
    Nous sommes revenus aux heures sombres de l’inquisition, et tant faire ce peu, remettons en place, sur les places des villes, inquisiteurs, population, gibet, potence, bucher, billot, guillotine, chevaux pour écarteler. La justice économiserait de l’argent.
    Cela montre bien la déliquescence de notre pays. Et les grands inquisiteurs, conscience morale de La France osent nous parler de démocratie et de droit de l’homme. Ceux qui critiquaient un système mettent souvent en place un système pire que celui qu’ils critiquaient.
    Mais que dire quand une Sibeth Ndiaye devient porte-parole du gouvernement. Elle dément même les tweets qu’elle a écrits.
    Politique spectacle, justice spectacle, le roi et sa cour amusent le peuple qui s’appauvrit, qui ne voit rien de positif à l’horizon. Contradictions permanentes des dirigeants qui naviguent à vue, dans le brouillard, au milieu des icebergs.
    Les prochaines années ne vont pas être roses.

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  4. Georges dit :

    « In fine « mais surtout « du coup » ,vaut mieux pratiquer le populisme que le pretensionnisme (expression inventée en l’an de grâce 2019 ce jeudi 4 avril par l’illustre moi-même).

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  5. Patrice Charoulet dit :

    A toutes les élections, j’ai voté RPR, puis UMP, puis LR. Tout me convient : son président, Laurent
    Wauquiez, ses porte-parole, sa liste aux européennes. François-Xavier Bellamy est une bonne idée. Mais il ne me déplaît pas que Nadine Morano et Brice Hortefeux soient toujours là.La première a été très calomniée. Le second, contrairement à d’autres, sait quel est son devoir. et sa famille politique.
    Je n’ai jamais été macroniste un seul instant. Quant à Le Pen fille, quelle calamité ! Elle, ses lieutenants et ses élus.

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    • Mildred dit :

      Une « calamité » qui a tout de même fait onze millions de voix au second tour de la dernière présidentielle !

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    • Eric dit :

      Réponse à Mildred
      Une calamité qui a permis de faire élire Macron et qui, dans 3 ans, après avoir été constamment mise en avant par le pouvoir et les média (pourquoi d’ailleurs faire une différence, les journalistes étant le plus souvent des portes parole du gouvernement supplétifs) pourra contribuer à sa réelection en servant une nouvelle fois d’épouvantail.
      Ce n’est pas nouveau, cela a été inventé par Mitterrand, cela dure depuis 40 ans, il faut croire que croire que certains électeurs du RN aiment ça.
      Ils n’ont d’ailleurs toujours pas compris que leur chef de file ne veut absolulent pas du pouvoir (cf sa prestation lors du débat du second tour) mais qu’elle veut préserver sa petite entreprise familliale qui, grace aux subsides de l’état (que perçoivent, à due proportion de leur performance électorale, tous les partis) lui assure un train de vie confortable (11 milions d’électeurs !).

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    • michel43 dit :

      une bonne militante borner ,qui ne voie pas plus loin que le bout de son nez,

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    • IRIS dit :

      Réponse à Mildred,
      Le parti de Mme le Pen a obtenu :
      10,638 millions de voix le 7 mai 2017 lors de l’élection présidentielle
      et 2,99 millions de voix le 11 juin 2017 pour les élections législatives
      7,6 millions de voix envolées en 1 mois… Comment expliquez -vous cela ?

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  6. ADB dit :

    Je regardai tout à l’heure, sur une chaine thématique de Canal +, une émission dont le sous-titre est « Propagande et culte de la personnalité ». Et je me suis demandé : puis-je éviter de récolter un point Godwin ?

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  7. libelluledebordeauxlivefr dit :

    Le RN, c’est le poil à gratter de la politique, c’est aussi une entreprise familiale qui ne cherche pas à accéder au pouvoir, voir le sabordage de Marine. Il y a encore beaucoup de gens qui n’ont pas compris que LREM et socialiste c’était « kif-kif bourricot ». Voter RN peut être « jouissif » pour pousser un coup de gueule, mais manifestement cela ne suffit pas ou plus… Le pouvoir est tellement détaché de nos préoccupations, en tant que citoyens de la France périphérique, nous sommes inaudibles malgré le mouvement « gilets jaunes ». Je suis en accord total avec les messages de Tracy La Rosière et Mildred.
    Ce qui va m’amener à voter en faveur des LR, c’est le choix de la tête de liste, François-Xavier Bellamy, qui a un côté « si propre », si sain et si posé.
    Bonne journée !

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  8. Alexandre dit :

    Monsieur Tandonnet bonsoir,
    Je vous lis très souvent et suis frappé par une « constante » chez vous.
    Celle de voir se répéter, le soulignant donc particulièrement, un clivage des sensibilités dans l’électorat français qui se limiterait au deux seuls pôles LREM de Monsieur Macron et RN, ce dernier que vous affublez d’un rejet « dès lors qu’une victoire du lepénisme semble à peu près inconcevable compte tenu de l’image de ce mouvement pour 80% des Français ».
    Ne contribuez-vous pas ainsi à l’ostracisation de ce mouvement en « validant » une donnée me paraissant fausse – qu’on le veuille ou non – de 80% de français ???

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    • Alexandre, mais c’est ma conviction et je ne saurais exprimer autre chose que ma conviction, LREM et FN sont les frères jumeaux complices de la médiocrité et du déclin français.
      MT

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  9. Sganarelle dit :

    Les dirigeants politiques sont aussi au service du bien être de la population qui les paie directement avec leurs impôts. Ils oublient qu’ils ont besoin de cette populace qu’ils méprisent et sans laquelle ils ne seraient pas élus. S’abaisser à la démagogie est devenu un populisme condescendant .
    Il fut un temps où seules les classes supérieures avaient le droit de vote , ce sont ceux qui avaient une place dans la société due à leurs capacités leur naissance ou leur fortune et la « vile multitude » dont parle monsieur Thiers ne participait pas . Ce n’est plus le cas grâce au suffrage universel qui a le mérite d’être plus démocratique (sinon démagogique. )
    Il en subsiste cependant le fait de mépriser la populace vaste troupeau incapable de réfléchir qui écoute le dernier qui a débité des promesses. On peut le regrétter en continuant à taxer de
    «  populisme » tout ce qui s’y rapporte mais le fait est que de nos jours si on ne plait pas au peuple on n’a aucune chance.
    Il y a un phénomène d’attraction -répulsion du candidat président républicain envers le peuple qui l’a élu qui le juge et auquel il doit son poste et ce sentiment devient réciproque lorsque le président déçoit..

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  10. E.Marquet dit :

    Il semble qu’à part les zélotes d’EM et les tétanisés de son mantra « moi ou le chaos », certains esprits plus curieux et moins influençables, enthousiastes pourtant aux prémices du nouveau monde progressiste annoncé, commencent à s’interroger sur « l’ère du vide » que celui-ci est en train de dessiner.
    Ce « centre extrême » sensé règler tous les clivages droite/gauche, s’avère être le bernard l’hermite de la politique, un corps mou à cinq pattes dépourvu de carapace, obligé pour se protéger de trouver des abris, avec le danger inhérent à la nécessité de changer de coquille tout au long de sa croissance.

    Dernièrement j’ai lu qu’on avait réédité en poche, les « Croquis de Mémoire » de Jean Cau. Ce lointain souvenir des années 80 dormait sur un rayonnage, je l’en ai ressorti… sublime !
    Ah, ce croquis de De Gaulle : « il flottait sur la France, à coups de miracles, comme l’Autre marchait sur les eaux », « Nous étions gouvernés par un animal préhistorique, d’espèce disparue […] » «lorsqu’il apparaissait (à la télévision), on voyait, dans un aquarium, un animal extraordinaire. Et qui parlait ! […] . On entendait la Marseillaise. L’écran s’éteignait. Le monstre venait de disparaître et de replonger sous les eaux. « Il n’a rien dit… » murmurait une voix. Oui mais, là était le fabuleux miracle, cet animal avait parlé. » […] « …un éléphant n’est pas la France et ne se prend pas pour elle. De Gaulle, oui » […]

    Quelle esquisse aurait-il fait d’EM ?
    On en a une idée en lisant son portrait de Giscard d’E. :
    « Ses chaussures me fascinaient, qui n’avaient jamais marché dans crottes et poussières du monde. Et les mains, non point dessinées pour tenir des mancherons, mais pour pianoter la sonate d’une réussite et d’une vie. Sa surprise lorsque la partition lui fut arrachée. « Mais que se passe-t-il ? Est-ce que je ne joue pas bien ? »,
    « J’étais l’un des rares « privilégiés », rue de la Bienfaisance (déjà, quel nom lourd de symboles ! Bienfaisance !) ce soir de 1974 où il fut élu président de la République. […] souriant, détendu, presque espiègle, il posa ses deux mains sur les hanches et, s’adressant à notre petit groupe déclara de belle humeur : « Eh bien, maintenant, qu’est-ce que nous allons faire ? » […] et moi qui n’avais pas oublié Pompidou me disant le soir où il fut élu et en réponse à ma question :  «Qu’éprouvez-vous ? – je ne suis plus le même…. » […] « Etre élu président de la République, la réussite à un concours et on lit son nom sur la liste des reçus, on est premier et on sautille ? […] «j’avais raison : il y avait, dans cet homme, du mou. » «  sept ans au cours desquels le « style Giscard » me râpa les nerfs. En même temps, je voyais cet homme marcher vers la défaite et, plus que l’assurance de sa démarche, m’irritait son inconscience. Il se voulait heureux et j’ai toujours pensé qu’il y a, dans la confiance optimiste en ses bonheurs, une ignorance du monde et un manque de flair pour humer, apportées par le vent, les belles et bonnes catastrophes » […]
    Je revis Giscard d’E à Chamalières dans une bâtisse grise. Il portait successivement, me dit-il, toutes les couleurs du veuvage. […] De Gaulle veuf de la France, en 69, Giscard veuve du peuple. Voilà, pensai-je, la différence et qui donne des clefs. »
    […] De Gaulle « grand homme », Pompidou « paysan » Giscard « très intelligent mais…et Mitterrand « habile politicien ». Dans la forêt des signes, « on » troque l’aiguille de la boussole que rien ne fera bouger et, derrière « l’image » simple, « on » marche. Ou « on » déserte. »

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    • E Marquet, merci pour ce billet, mais il me semble que VGE avec tous ses défauts (et ses qualités) avait une toute autre envergure que son cinquième successeur.
      MT

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  11. Gérard BAYON dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Comment ne pas penser en vous lisant aux propos flagorneurs et crétins d’un ancien ministre qui malgré un âge avancé, continue de bénéficier sans doute à vie et grâce à nos impôts, d’une sinécure lucrative et honorifique. Ce triste sire affirmait le 10 mai 1981 que « le peuple de France est enfin passé des ténèbres à la lumière ».
    Tous nos idéologues essentiellement de gauche n’ont toujours tiré aucune leçon de leurs erreurs d’analyse du passé concernant leurs modèles successifs, notamment le culte de la personnalité porté aux nues par des régimes dictatoriaux : l’ancienne Union Soviétique, la Chine populaire, le Cambodge, la Lybie et tant d’autres jusqu’à celui de Cuba.
    LREM et le pouvoir ultra Jacobin en place n’échappent pas à ce délire de la personnalisation jusqu’à quand ? Le coup de semonce engendré par l’insurrection populaire des gilets jaunes n’a même pas permis de lui dessiller les yeux sur ce sujet.
    La lutte contre ce qu’il nomme : le populisme est aujourd’hui devenu son seul mantra pour dépasser le RN lors des élections européennes à venir. C’est bien l’objectif que c’est fixé N. Loiseau, non pas de gagner grâce aux idées mais simplement de devancer le RN …Vaste programme comme aurait dit un grand homme ! Bien sur, tout cela n’est fait que pour mieux préparer l’élection présidentielle de 2022 et cela n’échappe d’ailleurs plus à personne tant la ficelle est grosse.
    Au moins j’ai apprécié le récent soutien et les paroles de sagesse de N. Sarkozy à V. Orban, bête noire de tous nos libéraux imbéciles et qui pourtant a le courage avec le soutien des Hongrois de prendre à bras le corps de sujet de l’immigration en Europe qui reste l’une des préoccupations majeures du vieux continent.
    Mais s’il veut éviter une victoire du RN comme l’a pronostiqué ce week-end le plus incompétent des Présidents de la Vème République, il serait grand temps que le gouvernement change non seulement sa rengaine antipopuliste improductive mais s’inspire enfin du new-deal américain, mais il est vrai qu’il s’agit de l’ancien monde tant décrié par nos jeunes incultes.

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    • G Bayon, une victoire de RN ne gênerait en rien LREM, bien au contraire elle lui permettrait de se mettre en route pour les présidentielles sur le thème de la menace fasciste…
      MT

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  12. pabizou dit :

    Bonjour . Accuser autrui est devenu l’arme ultime du politiquement correct (populisme, racisme, ou autre …isme) qui permet de mettre en accusation tout message qui n’agrée pas au prince ou à ses valets et permet de faire oublier le fond des problèmes . Il n’y a pas de raison que cela change, le socialisme vit des fractures sociales et les exacerbe à chaque occasion . Il me semble pourtant que le jeu amuse de moins en moins de gens .

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  14. Tracy LA ROSIÈRE dit :

    ÉLOGE DU POPULISME
    Envers les « Gilets Jaunes », la caste dirigeante s’est livrée aux plus cocasses dénigrements et, en guise de suprême insulte, les ont qualifiés de populistes. En cela la bourgeoisie kérosène avait raison. Voulu comme une insulte l’épithète s’est muée en décoration dont nous sommes fiers. « Parce qu’elle est susceptible de remettre en cause les choix fondamentaux des classes dirigeantes, la diabolisation du peuple par le populisme est une nécessité (1) ».
    D’ailleurs, le populisme est la terminologie des élites pour désigner ces « affranchis » « en train de remettre en cause l’essentiel de la doxa des classes dirigeantes qui n’ont toujours pas pris la mesure du gouffre idéologique et culturel qui les sépare désormais des classes les plus modestes. Ces dernières, qui n’acceptent plus aucune forme de tutorat ni politique, ni intellectuel, développent leur propre diagnostic de la société (2) ». Et, comme nous le constatons ces jours-ci, cantonner le mouvement « Gilets Jaunes » dans le populisme permet à ces élites  » d’imposer un diagnostic « par le haut », en décrébilisant le diagnostic « par le bas », celui des classes populaires (3) ».
    Dans populisme il y a « peuple » ; le populisme c’est donc le peuple moins les élites, n’en déplaise aux privilégiés. Mais à travers ce terme on attribue au peuple « un certain nombre de préjugés et d’inepties propres au démagogue » (4). On l’identifie ainsi volontiers à l’extrême droite, histoire d’y ajouter une note péjorative.
    Que prétend défendre le populisme des Gilets Jaunes si ce n’est une identité, un mode de vie ? Contre quoi lutte-t-il si ce n’est contre la désertification des zones rurales, la disparition de leur médecin, de leurs petits commerces, de la poste, des effets désastreux de la mondialisation, de cette idéologie saint-simoniste qui a substitué l’administration des choses au gouvernement des hommes…?
    « Le populisme est donc « le parti des conservateurs qui n’ont pas de parti (5) ».
    Gaulliste de cœur, je n’éprouve aucun embarras à défendre ces idées. Elles sont gaullistes. Les autres, celles des élites, furent de tout temps celles des trouillards, des imposteurs, des traitres ! Traitres, ils l’ont toujours été : avant Guerre en soutenant les « Accords de Munich », le 10 juillet 1940 en plébiscitant Pétain, aujourd’hui en idéalisant le pacte de Marrakech…
    Le 17 novembre, en revêtant notre Gilet jaune nous avions le sentiment d’entrer en résistance contre des élites déconnectées des réalités qui avaient pris des décisions technocratiques absurdes et injustes ( 80km/h, taxes sur les hydrocarbures, hausse de la CSG ). À cette absurdité, nous tenions à nous opposer. Il y avait dans cette attitude collective comme un « Refus » gaullien et l’écho de « arrêtez d’emmerder les Français » pompidolien…
    Nous étions conscients d’appartenir à un mouvement qui ne devait rien, ni à un parti politique, ni aux syndicats, ni à quelque association que ce soit. Nous étions libres et tenons à le rester.

    1 – Christophe Guilluy – La France périphérique, p. 94.
    2 – ibid. p. 89.
    3 – ibid. p. 90.
    4 – Vincent Coussedière – Éloge du populisme – édit. Voies Nouvelles, p. 34.
    5 – ibid. p. 61.

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    • Tracy la Rosière, belles citations!
      MT

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    • Tout cela est très juste. Attention cependant à ne pas mettre toutes les « élites » dans le même sac. Il y a les vraies élites hélas trop rares qui tirent la société vers le haut en créant de la richesse et des idées et il y a les fausses élites prédatrices qui se contentent de vivre sur la bête sans rien créer d’utile.

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    • PC dit :

      Je recommande la lecture de « Éloge du populisme » de Vincent Coussedière, très intéressant

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  15. Mildred dit :

    1 – Le populisme est un mot-valise qui sert à discréditer toutes les oppositions, qu’elles soient de droite ou de gauche.
    2 – La seule idéologie de LREM, c’est l’idéologie mondialiste, nouveau totalitarisme qui veut la disparition des Nations au profit du Marché.
    Le reste c’est du baratin.

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  17. Anonyme dit :

    « L’intérêt de la France disparaît anéanti derrière le seul objectif qui compte: la réélection présidentielle. C’est lamentable, mais c’est ainsi. »

    L’intérêt de la France est aussi d’avoir une possibilité d’alternance claire, incluant tout le monde, donc l’arrêt de la diabolisation du FN. Et pourtant, vous ne le voulez pas.

    « En revanche, au-delà de LREM, on pourrait imaginer qu’une opposition républicaine se saisisse de la question de l’anéantissement du politique »

    Le terme « opposition républicaine » relève à mon avis de l’escroquerie intellectuelle, lorsqu’il prétend que le RN ne serait pas républicain pour pouvoir refuser de composer avec lui.
    Je ne pense pas que ce parti soit la panacée, mais le refus de considérer comme « républicain » une politique migratoire qui était celle de la droite qui se prétend républicaine encore au début des années 1990 montre « l’extrême arbitraire auquel peut conduire l’esprit de parti ».

    « Les dirigeants politiques ne sont pas des demi-dieux ni les maîtres du pays mais bien au contraire, ses humbles serviteurs le temps qu’il a besoin d’eux. Puissent-ils en prendre conscience… »

    Eh bien ce qui vaut pour les hommes politiques vaut à plus forte raison pour les hauts fonctionnaires, donc si les Français ne veulent plus (par exemple) du regroupement familial ou de tout autre grandiose élément de politique technocratique il va bien falloir finir par les écouter, ou par être en contradiction avec ces beaux principes.

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  18. michel43 dit :

    et bien Moi,,,je pense le contraire de Maxime ,les lepénistes vont en MAI , gagner ,les gens n »on plus peur de ce partis ,comme LR est au plus bas ,beaucoup de ses adhérents vote RN ,,Macron les déçois tellement ,pense t »il qu » en collant a SARKOZY il va attirer les adhérent de ce partis ,grave erreur ,SARKO les a trahie ,et eux non pas la mémoire courte ,il a tellement d’affaire qui lui colle a la peau ,attendons encore un peu ,Mai approche ,le résultat sera crucial,,pour l’avenir de cette Europe

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    • michel43, voter lepéniste c’est la même chose que voter socialiste (devenu LREM), le jour où vous aurez compris cela, vous aurez tout compris.
      MT

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    • ganelons dit :

      michel 43, M. Tandonnet vous dit que si vous votez RN vous aurez LREM car le RN ne sera pas élu.

      Au contraire, si vous votez LR, LR sera peut-être élu. Dans ce cas, cela changera tout, puisque LR s’empressera de mener (en gros) la même politique que celle de LREM.

      Ne croyez surtout pas que j’exagère. Voyez tous les grands sujets de préoccupation actuelle :
      – énergie : c’est Sarkozy qui a collé des quotas d’éoliennes, laissé faire complaisamment les demandes de privatisation des barrages
      – école : Sarkozy Fillon ont trempé aussi bien dans les réformes destructrices du lycée que dans l’imposition injuste de la discrimination qu’ils qualifient de positive
      – immigration : on nous a dit ici même qu’il serait raciste de s’inquiéter de la constitution de minorités nationales étrangères de plus en plus importantes, quoique titulaires d’une CNI (je dois dire que les bras m’en sont tombés, et que je n’en reviens toujours pas).
      – Europe : votez LR ou LREM, et on ignorera votre vote pour filer plus de pouvoir à l’UE, qui en fera mauvais usage
      – privatisations : Fillon voulait privatiser en masse, même si LR feint de s’opposer à la privatisation d’ADP. Pourtant, chacun peut constater le résultat, qui est que les grands groupes français sont rachetés par l’étranger.
      – constructions de prison : Sarkozy disait en vouloir mais n’en construisait pas (because sous-sous), le PS – LREM dit tantôt ne pas en vouloir, tantôt en vouloir mais n’en construit pas plus.

      Voilà, vous avez le choix. Choisissez, et choisissez bien. L’égoïsme de la bourgeoisie française fait qu’ils continueront à vendre la corde qui servira à nous pendre.

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    • Timéli dit :

      Une élection est une longue procession. Il faut donc savoir ménager son cierge. Et il pourrait bien y avoir une surprise agréable du côté de la liste LR avec FX Bellamy….

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    • IRIS dit :

      A ganelons dit :
      Contrairement à ce que vous avancez Nicolas Sarkozy a fait rénover dans le cadre du plan Bédier 15000 cellules, déclassé les 4000 cellules sordides irrécupérables et obtenu un solde positif de 8000 cellules neuves. En outre il a crée les centres pour jeunes condamnés qui étaient fort recommandées par les experts . Pour finir il a recruté environ 3000 effectifs de justice et a légué un programme voté de construction de 24000 cellules
      Dans le même but de donner des moyens à la police, il a imposé les analyses ADN étendues alors que certains voulaient les réserver aux seuls délinquants sexuels et a imposé le fichier EDWIGE .
      De même pour la vidéosurveillance.
      Pourquoi ne pas dire la vérité. Est-ce si difficile ?

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    • Anonyme dit :

      Non, les constructions que vous attribuez à Sarkozy ont été décidées par Chirac.

      Celui-ci en avait décidé d’autres, qui ont été annulées par l’illustre vibrion, comme je l’indique pour financer les baisses d’impôts concédées à sa lamentable clientèle (dont je conçois qu’elle souhaite ensuite le défendre par reconnaissance du ventre, tant elle est aux abois financièrement).

      Puis, Sarkozy a fait de grandes annonces de constructions visant à préparer sa campagne, entre les quotas de femmes haut fonctionnaires et le renvoi de Vanneste.

      S’il avait été sérieusement préoccupé du bien commun, il est évident qu’il aurait maintenu le programme chiraquien (d’ailleurs décidé suite à une campagne non sur l’insécurité, mais sur les conditions de détention).

      ***

      Puisque vous venez contester l’alignement de LR et de LREM, je fais cependant amende honorable sur un point : il y a en effet une différence fondamentale entre les deux partis, qui est le sujet de la repentance (sujet infiniment plus important qu’on ne pourrait le supposer, puisqu’il touche à l’idée que les gens se font de leur pays).

      En effet, LREM est du côté de la repentance, alors que LR refuse la repentance.

      Bien sûr, des esprits tatillons pourront prétendre que Sarkozy a fait des annonces sur la mémoire qu’il souhaitait voir porter par les enfants des écoles, en 2008 ; qu’il a somme toute poursuivi la position de la carpette en entretien avec les dirigeants algériens ; qu’il a reçu Kagamé au grand scandale des militaires impliqués ; et qu’il a même trouvé le moyen d’aller s’excuser de la position de la France sur l’Irak en 2003 (avant de dire à Khadafi « vient l’dire ici si t’es un homme » en 2011 et d’approuver les velléités belliqueuses de Hollande en Syrie par la suite).

      Mais ce n’était pas de la repentance, puisqu’il le dit.

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