Sur les ruines de la démocratie

xvm6e05672a-afe0-11e6-8924-aaf6bf1e52eaVoici mon dernier article pour le Figaro Vox. Chacun se prononce selon ses opinions personnelles: complot politique manigancé de A à Z ou indépendance de la justice? Il ne m’appartient pas d’entrer dans cette discussion. Mais un constat objectif s’impose à tout le monde: les « fuites » dans la presse, au moment le plus opportun  et décisif du début de campagne, sur des faits remontant à des années, ont entraîné une fantastique curée médiatique et jusqu’à l’annonce fatale de la mise en examen. L’opération de déstabilisation de la candidature de François Fillon a d’ores et déjà largement atteint son but. Une manœuvre souterraine, qu’on le veuille ou non, à bel et bien abouti à fausser le déroulement du suffrage universel, donc de la démocratie. Cela, même le plus obtus des idéologues ne peut le nier car ce sont les faits. Et franchement, dans ces conditions, je ne vois pas quelle peut être la valeur de l’élection présidentielle quel qu’en soit le résultat. Un chef de l’Etat a pour but de rassembler. L’élection de 2017 résultera d’une manœuvre souterraine, obtenant l’éviction du candidat de l’opposition, représentant la plus grande part de l’électorat et ayant vocation à assumer l’alternance. Le candidat issu d’un vote trafiqué sera privé de légitimité. Il ne pourra en aucun cas, dans ces conditions, prétendre au titre de « président de tous les Français ». Il deviendra quoi qu’il arrive la cible de toutes les souffrances, des haines, des frustrations d’un peuple, et vivra comme un fantôme pourchassé, terrifié, errant dans son Palais maudit. C’est pourquoi, face à des élections présidentielles otages d’une tricherie, je compte profondément sur les élections législatives, qui doivent se dérouler indépendamment d’une élection présidentielle, de facto frappée de nullité, pour faire émerger une majorité politique, peut-être une majorité nouvelle, recomposée, d’hommes et de femmes de tout bord désireux de sauver la France, un gouvernement et un Premier ministre puissant dont la tâche, adossé à cette majorité, sera de redresser la France à l’image des grands premiers ministres de notre histoire qui ont émergé lors des crises menaçant la survie de notre pays, les Waldeck Rousseau, Clemenceau, Poincaré, de Gaulle (1943-1946), 1958. Je sais que cela n’est pas évident, remettant en question les schémas de « toute puissance élyséenne » dont nous sommes intoxiqués depuis des décennies. Mais il faut prendre acte de la réalité d’une déchéance présidentielle, déchéance de l’élection présidentielle, et adapter nos modes de pensée, d’action et d’espérance. Me comprenez-vous?

Maxime TANDONNET

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Assassinat politique : les mots prononcés par François Fillon, lors de sa conférence de presse qui faisait suite à l’annonce de sa convocation par les juges pour être mis en examen ne sont pas excessifs. Car cet assassinat n’est pas celui d’un homme, mais de la démocratie française. La théorie du complot n’est pas ici de mise. La question n’est pas de savoir s’il existe une officine mystérieuse qui tire les ficelles de la manœuvre, ni d’accuser les différents acteurs du processus en cours (presse, medias, magistrats). Il suffit de constater les faits en toute impartialité : à la suite de fuites ou de dénonciations destinées à nuire au candidat Fillon, une campagne extrêmement virulente s’est déclenchée, suivie de procédures judiciaires, dont l’effet est de compromettre ses chances d’élection.

Les faits sont là, qu’il faut avoir le courage et la lucidité de reconnaître : à quelques semaines de l’élection présidentielle, une opération de déstabilisation de la campagne de François Fillon, sur la base de faits qui remontent à des années et qui ont été ressortis opportunément à la veille du scrutin,  est peut-être en train de réussir. La destruction par le scandale de la candidature de François Fillon, à quelques semaines du scrutin, est sans aucun précédent historique dans l’histoire de la démocratie française. C’est ainsi que la victoire politique d’un camp, celui des républicains modérés, qui avait jusque-là vocation à prendre la relève en assumant l’alternance, se voit menacée par une opération souterraine. C’est bel et bien le suffrage universel et la démocratie qui se voient ainsi dynamités.

Fillon en appelle aujourd’hui au peuple et à la résistance. Certes mais les résistances sont en général le fait de minorités animées par l’audace, le courage et la lucidité. Or, l’étiquette maudite de « mis en examen », si elle était confirmée, semble difficile à surmonter au regard d’un corps électoral aisément influençable par l’air du temps et les messages médiatiques. Tout dépendra du caractère et de l’intelligence de ce peuple. Nous en saurons davantage dans deux mois.

Nous vivons le paroxysme d’une crise de la démocratie française, dans une nation en plein chaos mental, déstabilisées par les attentats terroristes, le chômage de masse, la désintégration sociale, le discrédit de la politique.

Quelle peut-être la légitimité du futur chef de l’Etat élu à la faveur d’un gigantesque scandale et d’un assassinat politique ? Les deux favoris actuels des sondages se trouveraient à l’Elysée dans une situation intenable. La candidate lepéniste, quoi qu’elle fasse, en dépit de ses contorsions pour gagner une respectabilité, n’échappera pas à l’histoire ni à l’identité de son parti, à son rejet viscéral par au moins deux-tiers de la population. Quant à l’autre, M. Macron, porté par une fantastique bulle médiatique, à moins de 40 ans, jamais élu, sans expérience de l’Etat ou presque, dépourvu de ligne et de troupes politiques cohérentes, il risque de déchanter tout aussi vite et de devenir, en un rien de temps, à son tour, le parfait bouc émissaire de la nation. Ni l’un, ni l’autre, ne sont en mesure de disposer d’une majorité stable à l’Assemblée nationale, sans laquelle le pays est ingouvernable et le chef de l’Etat réduit à la figuration. Les conditions de leur élection, à la suite du scandale ayant frappé M. Fillon, ne pourront qu’aggraver leur impuissance et leur fragilité. Et même M. Fillon, s’il est élu malgré tout, grâce à la faiblesse intrinsèque des candidatures adverses, devra surmonter dès le départ le handicap d’une image gravement ternie.

Il est temps d’ouvrir les yeux ; le présidentialisme à la française, cette grande illusion d’un seul homme incarnant la puissance publique, otage des crises d’hystéries, des scandales, de la propagande médiatique, est désormais à l’agonie. Nous l’avions constaté depuis 2000 et surtout avec la présidence Hollande. L’actualité le confirme. Les politiques sont tellement attachés à leur rêve de prestige sous les ors de l’Elysée qu’ils ne parviennent pas à l’admettre. Aujourd’hui, la démocratie française est à refonder sur des bases nouvelles, celle d’un Premier ministre puissant et responsable, conformément au texte – bafoué – de la Constitution de 1958, à la tête du gouvernement de la France, adossé à une majorité parlementaire, un nouveau Waldeck Rousseau, Clemenceau, Poincaré, de Gaulle (1943-1946 et 1958), Pinay, PMF… L’enjeu essentiel, désormais, sur le champ de ruines de la démocratie française, n’est plus celui de la présidentielle. Il est celui des législatives et de l’émergence d’une majorité d’alternance, solide et déterminée, indépendamment des présidentielles fracassées, d’où naîtra le futur gouvernement de la France. Encore faut-il que le peuple, dans la tourmente actuelle et le chaos politique, conserve sa lucidité pour permettre à une telle majorité d’émerger.

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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58 commentaires pour Sur les ruines de la démocratie

  1. alexrebelde dit :

    Le plus grand risque, est qu’il descende tellement bas, au fond du trou, moralement parlant, qu’il en arrive à un geste désespéré. Alors ils auront eu sa peau, Au sens propre alors qu’il ne souhaitaient cela qu’au sens figuré.

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  2. Droopyx dit :

    Bonsoir Maxime,
    Beau billet.
    Je rajouterai que les « nombreuses » défections et démissions bien médiatisées des politiques qui s’étaient engagés à soutenir le candidat issu des primaires sont une honte. Ils contribuent à la curée, ces braves gens, tellement soucieux de l’avenir de notre pays et surtout de leur réélection..

    L’équipe de France de ruguebi n’est pas au top mais au moins personne ne quitte la mêlée.

    La droite pouvait gagner ou perdre avec honneur. Elle perdra dans la honte et la lâcheté.

    J’espère qu’à toutes les élections auxquelles ils se présenteront désormais et en particulier aux législatives, quelqu’un rappellera leur abandon aux électeurs qui les renverront voir ailleurs s’ils y sont. Il y a souvent des candidats de droite, indépendants, ou même de gauche très bien.

    Il parait que les L.R. sont très embêtés par les sous-sous issus de la primaire et qui, comme prévu, ont été transférés au gagnant de la primaire.

    Si M. Fillon doit jeter l’éponge, j’espère qu’il gardera le butin pour de prochains combats ou plutôt, ça aurait de la gueule, qu’il en fasse don aux Restos du Cœur. Personnellement, je m’opposerai à ce que la participation de ma famille soit remise à un plan B. Nos 4x2x2 € devaient servir au redressement de la France (et je ne sais pas ce qu’ont voté mes enfants) pas à ces combines politicardes et je demanderai remboursement.

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  3. Colibri dit :

    Nous savons au moins une chose : les élections qui se profilent ne résoudront aucun des vrais problèmes auxquels nous sommes confrontés.

    Source: http://www.renepoujol.fr/presidentielle-cherche-projet-desesperement/

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  4. Jérôme DESCHARD dit :

    Où est passé l’esprit de résistance et de fierté des valeurs de la droite plébiscitées malgré les peaux-de-banane médiatiques ? Je refuse de tomber dans le régime de l’émotion relayée copieusement par les médias qui n’appellent plus le citoyen à réfléchir. Oui, j’espère de tout mon coeur que M. Fillon saura maintenir le cap qu’il a pris dans la tempête des primaires.
    Les échos des vierges et phacochères apparatchiks ne m’émeuvent pas. La question est désormais : Comment organiser la résistance, comment manifester mon soutien au candidat qui porte haut les chances du redressement de notre pays naufragé par le relativisme et le clientélisme.

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  5. drazig dit :

    Il en est d’une ruine de la démocratie qui vous plaira, M.Tandonnet: Marine LP n’aura pas ses parrainages; les parrains sont sous le coup de trop de menaces notamment par vos amis du LR.

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  6. Via dit :

    Si F Fillon se désiste, quelles garanties auront ses électeurs potentiels que son remplaçant applique le programme de F Fillon ? Si il a été désigné à la primaire, c’est en priorité pour son programme. Comme vous le faîtes remarquer souvent, la fonction présidentielle étant devenue parfaitement insaisissable et inconsistante, nous attendons finalement non pas un homme mais un programme pour la prospérité du pays et des Français.

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    • Alain De Vos dit :

      En recul de la primaire du 1er tour, beaucoup de journalistes, la plus grand part, disait que François Fillon n’avait pas été élu sur son programme, détrompons-nous les électeurs votent sur un programme et sur celui du candidat élu comme ils connaissaient celui des autres. Donc quid du programme? Seul Fillon le porte pour le mettre en application. Laissons la justice procéder, mis en examen ne signifie pas être fautif. Et que F. Fillon soit le candidat pour lequel voter et qu’il soit supporter par toute la droite.

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    • Carry dit :

      Sauf que le programme que l’on vous présente peut cacher l’homme véritable, étant donné qu’il n’est plus appliqué, ni applicable en l’état de verrouillage des institutions par notre administration (selon Chirac…).
      Le programme pré-électoral et surtout son slogan de campagne (du genre « mon ennemi c’est la finance » !) sont devenus des arguments racoleurs depuis bien trop longtemps maintenant. Comme les plaquettes commerciales, ils doivent être considérés comme indicatifs, ainsi la qualité de la personnalité de l’homme qui devra incarner la présidence de la France devient essentielle pour notre choix.
      Je comprends bien votre déception sur ce plan là, mais c’est bien dans cette direction que nous devons porter notre attention et il faudra savoir lire entre les lignes des programmes tout autant que s’informer du véritable CV (factuel) de chacun …. pour s’éloigner autant que faire se peut des personnalités les plus toxiques …!

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  7. Ulysse dit :

    Bonjour
    surtout ne rien lacher , quelle qu’en soit l’issue.
    mieux vaut etre seul que mal accompagné.
    Circé transforma les compagnons d’Ulysse en cochons , ainsi finissent les juppéistes.
    Encore que le porc ne soit pas hallal , ce qui va devrait les déranger
    ..
    Au dela de la défaite probable cependant , pourquoi ne pas creer un parti dirigé par F.Fillon .
    Passerelle souhaitable pour reunir les patriotes

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  8. M.H. dit :

    Voici quelques réflexions pour résumer mon état d’esprit :

    Depuis plus de 30 ans nous, les électeurs de droite, ne nous sentons pas représentés. Pendant longtemps j’ai refusé de me rendre aux bureaux de vote car aucun candidat ne correspondait à ma sensibilité : libéral pour l’économie, conservateur pour la société. J’ai repris espoir avec NS de voir enfin une vraie droite porter haut mes valeurs. Nous avons assisté pendant 5 ans à une chasse à l’homme, médias et justice mains dans la main. Le même procédé est utilisé contre FF maintenant.

    Que font actuellement certains qui se disent « de droite » LR ?

    Depuis plus de 30 ans la droite molle participe à la dégringolade de toutes les valeurs de notre beau pays. Il suffit que quelques médias et juges politisés entrent en campagne pour que cette droite lâche rase les murs, se couche devant les désidératas de gauche au lieu de tenir bon et de défendre enfin une position de droite !

    Quel choix avons-nous maintenant ? Déchirer notre carte d’électeur floué, rejoindre MLP, qui est soutenu par les siens malgré toutes les affaires en cours contre elle, entrer en résistance en participant à une action collective auprès de la Cour de Justice Européenne dénonçant le dysfonctionnement de notre justice politisée ?

    En ce qui me concerne j’établis soigneusement la liste de ceux qui appellent au retrait de FF. Aucun n’aura plus jamais mon bulletin de vote y compris Juppé s’il accepte le rôle de suppléant après ce massacre organisé par la gauche d’un candidat à l’élection présidentielle de son propre camps !

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    • Carry dit :

      Il faut se rendre à l’évidence que notre 5ème république n’est hélas plus en adéquation avec les hommes de notre temps, qu’ils soient des responsables politiques ou pas.
      Notre dernière constitution donne trop de pouvoirs et de privilèges et ne pouvait être confiée qu’à des personnages de la trempe du général.
      68 est passée par là et la chienlit accompagnée de l’argent roi sont devenus le nouveau mode de fonctionnement dominant, loin de toutes les valeurs largement comprises et admises avant 68, maintenant devenues « ringardes ».
      Sur le plan électoral ma position se limite depuis 1981 à faire barrage à la gauche « chien de garde » de cette fameuse décrépitude des valeurs.
      Adhérer à l’aura d’une personne ou celle d’un parti me semble depuis, strictement illusoire, voire douteux.
      Est ce de la résignation ?
      A mon avis, la réussite du « bien vivre ensemble » (ou du bonheur collectif) ne passe que par le désir du retour aux valeurs humaines fondamentales comme la liberté de pensée, la justice, l’honnêteté, le respect, le courage, la générosité, et j’en oublie (je me méfie du terme humaniste inconsidérément utilisé par la gauche). Seule une gouvernance de grande valeur sera capable de changer nos mentalités dégradées. Mais restons modestes sur cette attente et soyons chacun les résistants défendeurs des valeurs universelles que nous avons valablement assimilées à travers notre environnement des années pré 68.
      Je vous invite enfin à réfléchir au prochain vote pour lequel nous devons mesurer notre acceptation d’un second tour MLP – EM.
      A ce jour (dernières évolutions publiées), l’alternative Juppé ne devrait pas être écartée et me semble préférable à un maintien de Fillon, sauf s’il est réhabilité, ce qui me semble incompatible avec le processus engagé (à mon avis, une réhabilitation constituerait pour le pouvoir en place un retour de manivelle cataclysmique).

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  9. Janus dit :

    «Encore un siècle de journalisme et les mots pueront» (Nietzsche). Nous y sommes !

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  10. François dit :

    Bonjour Maxime,
    C’est un double hold up digne des plus grands westerns : François Fillon et Marine Le Pen mis en examen presque simultanément !
    J’en tire les conclusions suivantes :
    1- Au 1er tour, j’irai voter Fillon (s’il est toujours en lice)
    2- Au 2ème tour, en cas de duel Le Pen – Micron, je voterai Le Pen
    3- En cas de victoire de minus 1er, je rentrerai en résistance, c’est-à-dire que j’arrêterai de payer mes impôts. Hors de question que mes impôts servent à l’anti France !

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    • Carry dit :

      C’est la raison pour laquelle les institutions de notre démocratie (elle appartient aux citoyens et non pas aux pouvoirs en place) ne doivent pas EMPECHER le bon déroulement d’une campagne présidentielle.
      Même si Fillon s’avérait juridiquement condamnable (attendons le 15 mars), le processus d’empêchement auquel nous avons assisté, n’en demeurerait pas moins UNE ENTRAVE MAJEURE à l’exercice pérenne de NOTRE DEMOCRATIE (et surtout sur la période qui précède l’élection).
      Il m’est évident que cet empêchement était sous-jacent (et jouable à l’infini, et surtout au moment opportun) par le simple fait que nos règles de fonctionnement sont obsolètes, et je ne comprends pas cette focalisation démocratiquement criminelle de tous les regards sur une seule personne (aussi reprochable soit elle!), alors qu’elle ne devrait porter que sur la condamnation de ces règles vraiment inacceptables pour 100% des citoyens.
      Quelle entité selon vous serait à même de vous expliquer ces règles et surtout quelles en sont les déviations possibles (ou simplement constatées …!), les contrôles applicables et les sanctions prévues le cas échéant.
      Il serait temps que nos politiciens établissent un parallèle à la vraie vie de la majorité des citoyens où d’un côté les contraintes de performances, de contrôle et de sanction s’avèrent d’une très grande sévérité, et ici d’une extrême permissivité.
      Les anglo-saxons et les scandinaves y parviennent …

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  11. tok dit :

    Le commentaire que vous faites est repris un peu partout mais je ne le comprends vraiment pas. Que les sales dossiers sortent au moment d’une élection présidentielle, il n’y a là rien que de très normal: quoi de plus normal que l’élection la plus importante pour notre pays se fasse après que chacun des candidats ait fait l’objet d’un examen approfondi. Que cet examen se fasse sur des critères moraux est là aussi normal dans la mesure où les programmes sont des cache-misères préparés à la va-vite. On n’arrête pas de parler du problème des emplois fictifs qui est bien sûr un problème pénal mais je trouve beaucoup plus grave la création d’une société de conseil quelques jours avant le début de son mandat et donc de l’interdiction d’une activité externe rémunérée: avec cette seule affaire, la crédibilité du candidat Fillon était réduite à néant. On le voit bien aujourd’hui avec l’échec patent de Hollande: une carrure morale est un atout essentiel pour un président. Avec cette affaire, Fillon a perdu tout espoir de jamais réaliser le moindre programme et l’élire nous replongerait dans 5 ans de paralysie. Par ailleurs en attaquant l’institution judiciaire, en se présentant comme victime, non seulement il démontre qu’il est faible, qu’il n’a aucune force de caractère, qu’il semble découvrir ce que c’est que la vie politique mais il perd toute qualité à pouvoir assumer la fonction de protecteur des institutions. Cette affaire a permis de démontrer que Fillon n’arrive pas à prendre de la hauteur et à dépasser la vision étroite des députés qui, quelque soit leur bord, se rejoignent sur la défense de leurs privilèges. Ces affaires auront eu l’immense bénéfice de nous révéler son caractère. La déception reste néanmoins immense.

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    • public dit :

      @ Tok
      Vous avez bien dit « CHACUN des candidats » ?
      Pour l’instant, je n’en vois qu’un. Alors que, jusqu’à preuve du contraire, rien ne peut donner à penser qu’il a enfreint la législation.
      Même si on n’approuve pas la loi, c’est le législateur qu’il faut condamner ; pas celui qui en est bénéficiaire. Surtout lorsqu’on en attaque un seul sur les plusieurs centaines concernées…
      Où sont les autres ?
      Comment expliquez-vous qu’on ne nous parle aucunement des nombreuses casseroles microniennes ? Qui sont pourtant toujours sur le feu, elles.
      Cépapareil ? c’est le « camp du (pseudo) bien » ?

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    • Franzi dit :

      « public », c’était moi (erreur de manipulation)

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    • jpmjpmjpm dit :

      Merci pour ce commentaire lucide que je partage dans l’ensemble. Seule différence notable: de mon côté je n’avais aucune attente concernant le personnage… je ne suis donc pas déçu.

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    • Carry dit :

      Pour donner suite au message de « public » :
      Une adresse qui vous donne une idée des centaines de « bénéficiaires » et des centaines de millions d’euros improprement utilisés par nos députés si on démarrait l’étude à 1986 :
      http://www.contribuables.org/2017/02/reserve-parlementaire-2016-les-5-lingots-dor-du-clientelisme/

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  12. alexrebelde dit :

    Tout ce qui arrive n’est rien d’autre que ce qui a été prévu, et depuis pas mal de temps, .en cas de non-élection à la primaire de Juppette ou de Sarkozette car ils n’auraient pas réformé grand-chose… Et pour Marine, c’est en train de s’enchainer très exactement de la même manière.
    Objectif : mettre Micron au pouvoir afin qu’il fasse la politique idéale.
    La France n’est qu’une partie d’un très grand échiquier. Les politiques ne sont que des pions. Et vous et moi avons ne sommes que de petites épis de blé… ou d’orge… ou de moutons destinés à être tondus de mille manières différentes.

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    • Carry dit :

      Etre tondus par qui ?
      Il suffit de savoir par qui sont payés les communicants.
      Il faut aussi connaître ces professionnels pour mieux évaluer le fond.
      En tous cas Fillon n’a pas trouvé le bon cheval !
      Le résultat ne sera pas à la hauteur du prix payé, …à mon humble avis …

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  13. Timéli dit :

    A qui profite le crime ?
    A son investigateur, bien sûr. Personne ne peut être dupe sur la question.
    Hollande est le champion des coups tordus. C’est d’ailleurs l’un des rares domaines où il excelle.
    Son objectif est clair : faire en sorte que le parti Les Républicains n’ait pas de candidat le 17 mars prochain.
    Résultat : l’élection présidentielle est reportée de cinq mois (septembre ou octobre) et Hollande prolonge son bail d’autant à l’Elysée. Après tout, il n’en a rien à faire de la France et des Français. Puis s’en suivront les législatives. Donc, une assemblée nationale de gauche qui, pendant ce temps-là, pourra continuer à faire passer les lois qui lui conviendront.
    A suivre…

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    • Carry dit :

      Attendons le 15 mars et mettons en place le plan J comme Juppé.
      Il faut bien sauver la démocratie malgré que la socialie soit en train de la détruire, comme c’est souvent le cas sur la planète, du moins sauver la liberté de pensée (et d’action) de chacun, ce qui est incompatible avec l’utopie socialiste.
      Il est entendu que les manœuvres recherchées ont porté leurs fruits. Fillon est ainsi grillé, sauf si la justice le réhabilite, ce qui semble improbable.
      Le réhabiliter provoquerait un « retour de manivelle » inacceptable pour le pouvoir en place…au vu de l’acharnement à charge perçu par tous les français.

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  14. noop dit :

    Bonsoir Maxime! Bonsoir à tous.
    Je m’étais exprimé ici lors de la primaire de droite. J’ai voté Fillon.
    Quelques mois plus tard je suis toujours derrière Fillon. Oui les révélations sur ses pratiques « familiales » m’ont choqué. Mais pour moi elle ne le disqualifie pas. Il reste parmi tout les candidats celui qui présente le programme qui va dans le sens d’un espoir (le dernier?) de redressement de notre pays. Cependant même si il arrive à surmonter l’hystérie médiatique, il arrivera si diminué à l’Élysée, que ses chances de succès réelles dans l’application de son programme sont minimes.
    Quand bien même je veux croire à cette chance pour mon pays.

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    • IRIS dit :

      Ceux qui n’ont pas de convictions assez forte se révèlent. Qu’ils ne viennent se pas se présenter aux élections plus tard, les électeurs se souviendrons du vase de Soissons.
      Merci Monsieur Tandonnet pour cet article si clairvoyant
      Je voterai pour F. Fillon évidement s’il n’est pas empêché…

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  15. rasdubitume dit :

    Bonjour Monsieur

    Comme beaucoup de citoyens aujourd’hui, je suis abasourdie par un tel chaos.
    le parti républicain est à la dérive, les manœuvres des petits barons de bas étage s’organisent, F FILLON déboussolé et sonné par cette tempête médiatique et judiciaire s’agite pour éviter la noyade, une famille déshonorée est murée dans le silence , les militants déconcertés tentent d’endiguer des flots en colère
    Je suis triste du spectacle donné par ma famille politique, je suis solidaire de mon candidat car je crois en son programme et à ses qualités d’homme d’Etat mais je sais que désormais que cette élection présidentielle est perdue.
    J’apporterai naturellement mon suffrage et en mon âme et conscience et tenterai d’éviter le pire pour le second tour
    Le système politique traditionnel a atteint ses limites, il faut vraiment réfléchir à une autre organisation pour à nouveau donner espoir aux citoyens

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    • IRIS dit :

      On ne change pas de constitution comme on change de chemise.
      NON les Républicains ne sont pas déshonorée vous dîtes n’importe quoi. De toute façon F. Fillon sait qu’il n’a rien à se reprocher, c’est pour cette raison qu’il maintien sa candidature.
      Si l’on veut remonter un peu dans le temps, j’aimerai bien que l’on me dise combien F. Mitterrand à coûter à la France, lui qui était si souvent à Venise avec sa maîtresse et sa fille, et qui logeaient dans un palais ? Sans parler des fins de semaine du fils de F.Hollande à Versailles etc…

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    • lisa retter dit :

      Vous regardez trop la télévision… Moi qui vis dans une ville de gauche, je suis allé à une réunion pour FIllon (sans Fillon mais avec Bruno Retailleau), la salle était comble. La »colère » qui s’exprime est le fait de gens de gauche qui ontoxiquent sur le thèse « j’étais pour vous, j’ai cahngé d’avis »…. Mais si vous regardez les sondages aujourd’hui il n’a perdu que 2 ou 3 points par rapport à janvier qu’il rattrepera très facilement lors de débats avec ses adversaires… Raison pour laquell, une certaine droite très morfondue depuis les primaires, veut le faire lâcher avant…

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    • Alain De Vos dit :

      Comme dit Lisa Retter, les électeurs sont présents et les sondages ne sont pas mauvais et il y a des fausses personnes qui induisent des messages et abusent de la crédulité humaine. Ne pas s’en laisser compter, voter Fillon, c’est le vote de tous qui fait le gain à la fin.

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  16. J.R; dit :

    En sous-titre j’aurai dit… Ou L’art d’écrire sans rien dire.
    Je viens d’écouter les première minutes du meeting de Nîmes, et je me dis que si Fillon termine sa en camisole de force en HP, je ne serais pas plus surpris que de ramasser les morceaux de Nietzsche à Turin, un jour sans importance… Vivement autre chose! Les Macronistes hélas sont aux anges… Si l’UDI rejoint Microbe il aura du personnel politique avec lui, et quelques juppéistes en suppléant.

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    • IRIS dit :

      Passez donc votre chemin. Vous n’avez rien à dire !

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    • J.R dit :

      Vous avez raison Iris, je n’ai rien à dire… Dans quelques heures Fillon ne sera plus le candidat de la droite.
      Les propos de M. Tantonnet, avec le recours aux législatives sont totalement hors sujet. Chercher à être justifier ses convictions c’est bien, mais le sujet qui nous concerne c’est la réalité… je passe mon chemin, j’ai juste la fâcheuse manie de regarder derrière moi.
      Je comprends que derrière M. Fillon la droite des notables s’est reconnu…

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  17. jpmjpmjpm dit :

    « Les faits sont là, qu’il faut avoir le courage et la lucidité de reconnaître… »

    Les faits ne sont-ils pas surtout que si nous étions une démocratie moderne, nous n’aurions pas des députés fort peu présents à l’Assemblée Nationale, qui emploient leur épouse et leurs enfants ?

    A force de crier au complot, on en arrive à oublier un peu trop rapidement les faits réels… sonnants et trébuchants ceux-là !

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