Pour une pétition nationale?

hawaii-petition-02C’est curieux, partout, dans tous les milieux, toutes les régions, toutes les sensibilités, sans exception,  j’entends partout le même discours: celui d’une profonde défiance envers la classe politique nationale et médiatisée actuelle, de l’extrême droite à l’extrême gauche, le sentiment que les politiciens nationaux et médiatisés  sont obnubilés par leurs intérêts personnels, obsessions narcissiques, préservation de leurs privilèges, au détriment de l’intérêt général. Ils sont les seuls à ne pas s’en rendre compte… Je ne parle pas bien entendu des autres, tous les autres, parlementaires, élus locaux, qui oeuvrent discrètement comme ils le peuvent au bien commun. Les Français, quand j’en parle, à droite et à gauche, sont en outre d’accord sur les solutions de bon sens pour sortir du marasme.  A cet égard, on peut rêver, retourner la question dans tous les sens, 2017 quoi qu’il arrive, ne changera pas grand chose, un peu sans doute, le temps d’un état de grâce, avant le grand retour de la morosité. D’où l’idée qui me vient d’une pétition nationale, très simple, reprenant ce que j’entends partout: 1)-retour au septennat présidentiel non renouvelable; 2)-gouvernement du pays par le Premier ministre et des ministres responsables devant le Parlement; 3)-limitation dans le temps de la possibilité de renouveler un mandat parlementaire (deux renouvellements consécutifs maximum); 4)-obligation de démissionner de la fonction publique d’un fonctionnaire élu après cinq ans; 5)-soumettre à référendum tout changement constitutionnel ou transfert de compétence à Bruxelles; 6)-lancement d’un débat sur une réforme profonde de l’Union européenne; 7)-inéligibilité à vie en cas de condamnation devenue définitive pour corruption; 8)-référendum d’initiative populaire local ou national facilité; 9)-principe d’impartialité absolue du service public de l’audiovisuel; 10)-renforcement de la démocratie locale pour rapprocher les citoyens des lieux de décisions, 11)-création d’un « observatoire de la vérité« , composé d’un conseil scientifique impartial et indépendant  et d’un panel de citoyens tirés au sort, chargé de dénoncer les manipulations et dissimulations de tout pouvoir politique (sur le modèle d’un comité d’éthique). Seule une mobilisation patriotique massive serait de nature à changer la vie politique française. Mais les ressorts en sont-ils présents?

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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40 commentaires pour Pour une pétition nationale?

  1. Maréchal dit :

    Permettez nous de vous relire Maxime Tandonnet.
    Vous êtes un maître à penser:

    « Sauver l’opposition républicaine
    – Nous voyons bien que l’opposition républicaine, pour simplifier, avec ses nuances qui vont de l’UDI en passant par les Républicains et jusqu’à Debout la France, connaît un profond désarroi, écrasée entre le marteau lepéniste et l’enclume socialiste. Face à l’esbroufe médiatique quotidienne et au rouleau compresseur de la démagogie, nous voyons l’opposition républicaine tétanisée, paralysée, presque à l’agonie et le vieux rêve socialiste d’un tête à tête permanent avec l’extrême droite qui lui assurera quoi qu’il arrive un siècle sous les ors des Palais de la République.

    Alors que faire? Prendre le contre-pied du phénomène auquel nous assistons d’une fuite de la politique dans les limbes, au loin des réalités, pour se confiner à l’exploitation des émotions, à la posture, aux polémiques, au culte de la personnalité, aux coups de menton, aux manœuvres sournoises. La réponse à l’enfumage ? la droiture, le sérieux, la vérité. La différence fondamentale: entre le factice et le réel, l’esbroufe et le sérieux, la parole et l’action…Voici quelques modestes propositions pour sortir de l’impasse.

    Renoncer au culte de la personnalité et à la mégalomanie narcissique, en laissant ces caractéristiques moyenâgeuses et indignes d’une démocratie moderne aux détenteurs du pouvoir comme à la droite extrême. L’opposition proclame solennellement qu’elle renonce à l’insupportable guerre de chefs et donc à l’obsession des primaires dont il ne sera plus question d’ici la rentrée de septembre 2016, en espérant qu’elles permettront alors d’entériner le ralliement naturel de la Nation à une personnalité de stature présidentielle.
    Constituer un comité de l’alternance qui réunira les présidents des trois grands pôles de l’opposition républicaine, UDI, Républicains, DLF, les nouveaux présidents de région, les présidents de département, les maires des villes de plus de 40 000 habitants, les présidents de groupes au parlement, soit une centaine de personnes.
    S’atteler sous l’égide de ce comité, en s’appuyant sur un groupe d’experts, à l’établissement du bilan factuel des cinq dernières années de l’exercice du pouvoir sur tous les sujets: l’emploi en tenant compte du contexte européen, la sécurité des Français, y compris par rapport au terrorisme, l’immigration (Calaisis inclus), la situation des collectivités locales, l’état de l’économie, des entreprises et de l’industrie française, l’évolution de l’impôt et des prélèvements obligatoires, la situation des banlieues, l’état général de l’opinion, évalué notamment à travers la tentation du vote extrémiste et le niveau d’abstention électorale.
    Préparer, dans les six mois à venir, la nouvelle Révolution française nécessaire, le profond bouleversement des institutions et de la vie politique nationale (septennat non renouvelable), la transformation de l’économie française en sanctuarisant l’entreprise qui doit être protégée des prélèvements et réglementations abusifs, engager la réforme de l’Europe, sur la libre circulation Schengen notamment, et sa relance dans le cadre d’une alliance des grands Etats volontaires, transformer l’éducation nationale en réhabilitant les enseignements du français, de l’histoire, du latin et du grec, imposer un principe de neutralité politique aux médias du secteur public, réformer la justice dans le respect du travail et de l’indépendance des magistrats, placer la sécurité des Français et la maîtrise de l’immigration au premier rang des priorités.
    L’après régionale pourrait être l’occasion d’une relance forte de l’opposition démocratique sur ces bases. Les Français l’attendent, ils en seraient heureux, ils y verraient le bout du tunnel, le sentiment de sortir enfin d’une ère tout à fait particulière de mirages, d’illusions, de manipulations, pour retrouver le réel, la politique des réalités. Beaucoup des électeurs lancent un message de dépit et de désespoir par l’abstention ou le vote extrémiste en plein essor. Un geste de sérieux et d’intelligence de la part de ceux qui ont vocation à prendre le relève en 2017 suffirait à un réinsuffler l’espoir. Pourquoi pas?  »
    MT.

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  2. PhD dit :

    Bonsoir Maxime
    Je vais essayer d’être bref
    1) Oui – question subsidiaire ; quid du droit de dissolution de l’assemblée par le président ? (mon avis est loin d »être tranché)
    2) Oui – existe-t-il un domaine réservé (défense, affaires étrangères) ? et que se passe-t-il en cas de cohabitation ?
    3) Oui : deux renouvellements ou deux mandats ?
    4) Démission obligatoire pour exercer un mandat autre que conseiller municipal d’une petite ville (cf. point 9 : impartialité du service public)
    5) OUI, avec interdiction de revenir dessus, comme pour le traité de Lisbonne, mais peu d’intérêt compte tenu du point 6
    6) Non : il faut d’abord faire exploser le bouzin bruxellois avant de pouvoir construire une véritable Europe
    7) Pourquoi que pour corruption ?
    8) Mille fois oui
    9) Et du service public tout court (pour l’audiovisuel, avec 90% des journalistes qui sont de gauche, ça risque d’être difficile)
    10) Oui, donc suppression de toutes les intercommunalités : avant, il y avait les SIVOM et les SIVU qui ne fonctionnaient pas si mal que ça (c’est un peu la même différence qu’entre le monstre bruxellois et une Europe des nations souveraines)
    11) Robert Marchenoir a répondu pour moi

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  3. drazig dit :

    La construction est impeccable…et irréaliste: trop d’intérêt
    « Le Français est un ressort qui se laisse comprimer que jusqu’à un certain point; pour peu qu’on passe ce point, le ressort réagit avec une force surprenante. D’ailleurs, c’est une règle éternelle de morale et de politique qu’il ne faut jamais pousser son ennemi jusqu’au désespoir. » Joseph de Maistre, correspondance)
    Nous y sommes à ce point de désespoir (et je n’attends que ce ressort réagisse: révolution, coup d’état etc… Peu me chaut du choix.

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  4. Timéli dit :

    Votre catalogue de propositions me convient bien dans l’ensemble, hormis les référendums locaux qui, à mon avis, vont donner lieu à trop d’abus (on va voter pour n’importe quoi). Mais que faut-il espérer d’une pétition nationale ? Pas grand chose – hélas ! Certaines ont déjà circulé, mais sans produire des effets positifs. N’est-ce pas Alain Madelin qui disait : « N’attendez pas la solution de vos problèmes des hommes politiques puisque ce sont eux qui en sont la cause ». Alors… Et puis, si la situation, aujourd’hui, est ce qu’elle est, c’est à Coluche que je pense : il voyait juste, lorsqu’il disait « Les socialistes ont eu tort de venir au pouvoir. Ils auraient dû faire comme Dieu : ne jamais se montrer pour qu’on continue à y croire ».

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  5. Robert Marchenoir dit :

    @ Maxime Tandonnet

    Quand je fais dans le détail et la nuance, vous m’accusez d’être trop long, et quand je fais plus ramassé, vous m’accusez de faire dans la caricature. Le commentaire va devenir difficile…

    Je vais donc détailler ce seul point de votre pétition. Malheureusement, je vois mal comment commenter librement, en moins de 30 lignes, une pétition de 11 points.

    Je vois mal l’utilité d’un « observatoire de la vérité », dont le but serait de « dénoncer les manipulations et dissimulations de tout pouvoir politique ».

    Nous avons déjà des institutions pour cela : cela s’appelle l’opposition, qui dispose de députés, de partis, de médias, d’intellectuels… Le Français adore ajouter des couches et des couches d’institutions nouvelles à des institutions qui ne marchent pas.

    Il y a juste un truc qu’il n’essaye jamais : supprimer les institutions qui dysfonctionnent…

    Vous semblez penser qu’un « observatoire de la vérité » serait pur de toute compromission politique. C’est absurde. En tant qu’institution supplémentaire, inscrite dans la loi, soumise à des règles de nomination, aux jeux d’influence consécutifs, etc, il serait bien entendu sujet aux mêmes « manipulations et dissimulations » que tout « pouvoir politique ».

    Vous semblez croire qu’en collant un « conseil scientifique » dans votre « observatoire », vous garantiriez l’objectivité. Ce ne tient pas debout. Nous ne parlons pas de mathématiques, de physique, de chimie, toutes disciplines où la science permet effectivement de trancher. Et encore, provisoirement. Même les sciences dures ne sont pas une garantie contre les manipulations politiques : voyez le GIEC et ses mensonges sur le climat, que j’ai cité mais dont vous n’avez pas tenu compte.

    Nous parlons d’action politique ! C’est, historiquement, une escroquerie communiste que de prétendre étayer des choix politiques par une prétendue science : ainsi le coup de génie du « conseil scientifique » d’ATTAC, qui veut juste dire, en réalité : brochette d’intellectuels de gauche payés sur fonds publics pour tenter d’imposer leur idéologie néo-marxiste sous couvert de l’université.

    Ou bien, du temps des fameuses Trente glorieuses gaullo-communistes, le « marxisme scientifique » qui était doctement enseigné dans les « écoles » du PC »F ».

    Ensuite, vous nous collez « un panel de citoyens tirés au sort », dont on se demande bien en quoi ils seraient compétents pour discerner la « vérité ».

    Les jurés d’assises tirés au sort se prononcent dans le cadre très contraignant du droit, encadrés par des magistrats professionnels, sur des matières simples à comprendre : l’accusé a-t-il tué la victime ? a-t-il prémédité son crime ?

    L’action politique recouvre une infinité de domaines bien plus complexes, et la notion même de vérité est loin de la résumer.

    Et je m’arrête là, ayant déjà dépassé les 30 lignes, bien qu’il en faudrait davantage pour traiter sérieusement ce seul point de votre proposition.

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  6. Curmudgeon dit :

    Couper 6, 9, 10, 11, trop imprécis, ou du domaine des principes, non de réformes concrètes. L’ironie de Robert Marchenoir est fondée.

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  7. Q dit :

    « est un peu facile de sortir de tout, plutôt que de chercher à améliore »

    Pas vraiment, il n’y a rien a ameliorer a EU car tout changement reclame l’unanimite et personne ne veut d’europe a la francaise, Euro doit mourir avant que notre toute industrie soit definitivement effacee par l’Allemagne, L’Otan ne sert a rien pour nous

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  8. atoilhonneur2 dit :

    Combien faudrait-il de signatures pour que ta pétition soit jugée recevable ? Toute la question est là! J ai le souvenir pas si lointain d’une pétition qui recueillit plus de 700 000 signatures. Elle fut jetée, elle et ses 700 000 signatures , à la poubelle par une institution sensée avoir l’oreille attentive aux attentes de la population…

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  9. berdepas dit :

    Excellente idée. Manque le catalyseur capable de transformer l’idée en initiative. En tout cas, j’y souscris !!!

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  10. Martin dit :

    Bonsoir Maxime,
    J’ai déjà (modestement) pensé à une initiative de ce type. Elle devrait selon moi commencer par un appel aux parlementaires pour qu’ils enclenchent le mécanisme du pseudo référendum d’initiative populaire de Sarkozy. Sans espoir qu’ils le fassent, mais pour faire tomber les masques.
    Sincèrement,
    Martin

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