La tyrannie des illusions

téléchargement (6)Il est particulièrement inquiétant de constater l’extraordinaire basculement de la vie politique dans le monde des illusions et des manipulations. Je l’observe tous les jours et la vois glisser à vue d’oeil loin du réel, dans un univers de mirages, de chimères, d’ombres chinoises. Souvent, au regard de l’histoire politique française, j’ai l’impression que l’on ne s’est jamais autant moqué des gens qu’aujourd’hui. Les exemples foisonnent tous les jours. L’usage du 49-3 au Parlement? On voudrait nous faire croire en un acte d’autorité fondamental destiné à sauver le pays. Qu’en est-il? Une refonte globale du contrat de travail pour relancer l’embauche? Une coupe sombre dans les prélèvements obligatoires? Un « grand soir fiscal » en faveur de l’entreprise? Que nenni ! Assouplir légèrement l’idiote interdiction française du travail du dimanche, l’ouverture prudente des professions réglementée et la libéralisation du transport en car… Cela ne mérite même pas une loi, mais une simple autorisation donnée par le maire devrait suffire. Dans l’opposition, un grand débat s’ouvre sur le « droit du sol ». Or, cette question est fondamentalement, objectivement sans intérêt, comme je l’ai  écrit dans le Figaro. La suppression du « droit du sol » mettrait le feu au pays mais ne réglerait pas d’un iota ses difficultés d’intégration et de maîtrise de l’immigration, au contraire. Agiter les chiffons rouges sert à faire oublier les profondes fractures de la société française, que nul n’a su régler et les défis que nul n’a envie relever: les 6 millions de chômeurs, la ghettoïsation, la désintégration, les jeunes dans l’exclusion, la violence, l’incapacité à réguler efficacement les frontières, dans une monde en pleine décomposition, l’impuissance chronique du pouvoir politique à traiter des problèmes véritables, le renoncement à tenter – au moins – d’agir sur le réel. Autrefois, la propension à jongler avec les passions caractérisait les seuls courants extrémistes tandis que les politiques « de gouvernement » tentaient de coller aux faits. Désormais, la fuite dans les limbes est générale. Tout n’est que scandale, postures, provocation, frime, duperies, exagérations, polémique, idole de pacotille d’un jour et lynchage haineux le lendemain. Les politiques (sur le plan national) dans l’ensemble, donnent le sentiment de ne plus vouloir s’occuper de la réalité, du concret. La politique de la raison se meurt.  Le monde réel est tellement plus complexe, ingrat et moins rémunérateur en terme électoral, que celui des passions.  Ils vivent dans un univers de chimères où ils veulent entraîner les masses comme un troupeau aveugle et les manipuler. Et les pôles de résistance potentielle s’amenuisent au fur et à mesure que l’intelligence collective et le sens critique s’affaiblissent dans un climat de désintérêt et d’abêtissement général, résultat du saccage de l’éducation nationale, notamment de l’enseignement de l’Histoire, depuis des décennies.

Si j’écris cela, comme je le ressens, ce n’est pas par pessimisme ou désespoir mais au contraire dans l’espoir de contribuer, même à échelle infime, à une prise de conscience. 

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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27 commentaires pour La tyrannie des illusions

  1. en passant dit :

    « Et les pôles de résistance potentielle s’amenuisent au fur et à mesure que l’intelligence collective et le sens critique s’affaiblissent dans un climat de désintérêt et d’abêtissement général, résultat du saccage de l’éducation nationale, notamment de l’enseignement de l’Histoire, depuis des décennies. »

    Un sujet de réflexion potentiel, sur un thème lié à l’Histoire :

    http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3?id_article=354

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  2. dissident dit :

    vous n avez pas l air d avoir beaucoup de memoire, le droit du sol automatique avait ete supprime par le gouvernement Balladur en 1993, quelles emeutes ont eu lieu alors? aucune! ce n etait pas une mesure inutile ou anodine come vous le dites, d ailleurs le gouvernement Jospin Guigou Voynet avait tout de suite supprime cette loi et etait revenu a l etat anterieur dans le but evident de fabriquer des centaines de milliers d electeurs socialilstes chaque annee, et ce n est pas le pauvre Raffarin qui en 2002 allait revoir la question

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    • dissident, il faut bien lire ma tribune dans le Figaro, où l’explique que le droit du sol est un chiffon rouge que les politiciens agitent pour manipuler les foules mais que les vrais problèmes sont ailleurs MT.

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  3. michel43 dit :

    QUAND a Histoire D..eau ? C.EST DU SARKO….inimitable , le petit C……..

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  4. en passant dit :

    Vous dites qu’une remise en cause du droit du sol est inutile parce qu’elle donnerait lieu à polémique, parce qu’elle concerne seulement une partie des acquisitions de citoyenneté, et parce que cela ne conduirait pas à un départ mais seulement à l’absence de droit de vote.

    Or :
    – toute mesure dans le domaine de l’immigration donnera lieu à débat, et le débat sera difficile. Donc, rien n’empêche de prendre une série de mesures dont celle sur le droit du sol, et d’affronter le débat, ce qui est après tout ce pour quoi hommes politiques et conseillers ministériels sont élus/payés.
    – 30 000 personnes par an, dont disons 15 000 en lien avec l’immigration problématique, cela représente sur 10 ans (deux mandats présidentiels, par exemple depuis 2007) 150 000 personnes. Donc ce n’est pas négligeable de savoir si 150 000 personnes sont ou non expulsables, et sont ou non munies du droit de vote.
    – ne pas donner le droit de vote à quelques centaines de milliers de personnes en plus est loin d’être négligeable d’un point de vue politique. Et cela se combine au cours du temps.
    – une autre source d’acquisition à examiner est le regroupement familial, qui obligerait à affronter le même type de débats. Autant tout traiter en une fois.

    Par conséquent, je ne suis pas convaincu par les raisons que vous avancez.

    En tout cas, je remarque que cette question est notamment abordée dans le cas de Mayotte. Mais dans ce cas, pourquoi en avoir fait un DOM sans avoir d’abord traité la question ?

    Post scriptum : vous parlez des difficultés de l’enseignement de l’histoire. Avez-vous remarqué que l’épreuve optionnelle d’histoire a été supprimée dans la dernière réforme du concours de l’ENA (sauf erreur de ma part) ? On marche sur la tête…Il en va de même, d’ailleurs, pour les autres épreuves optionnelles, mathématiques ou systèmes d’informations par exemple, qui permettaient d’espérer une plus grande *diversité* des profils.

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    • en passant, j’ai vécu d’immenses polémiques qui n’ont servi à rien quand j’étais à l’ELysée (tests adn, identité, déchéance nationalité), je pense qu’il faut se mobiliser sur les vrais sujets, la maîtrise de l’immigration, la lutte contre l’immigation illégale, la ghettoïsation des banlieue, l’explosion de la demande d’asile, les mariages blancs, les détournements de visas, etc. plutôt que de déclencher un scandale de 6 mois sur le droit du sol qui même si l’on va jusqu’au bout, me semble sans utilité (le régime de jeunes nés et ayant vécu en France est quasiment identique à celui des Français, et ils ne sont bien sûr pas expulsables même en cas de crime grave). Quant à l’histoire à l’ena, si c’est vrai c’est tout simplement lamentable (d’ailleurs, sans l’histoire, je n’aurais pas pu moi-même intégrer cette école…)
      MT

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  5. François dit :

    @ Bernard06
    Désolé pour la virgule 🙂

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  6. koufra dit :

    Décidément, vous avez un lecteur parmi les rédacteurs des sujets du BAC S cette année…

    – « La politique échappe-t-elle à une exigence de vérité ? »

    http://www.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/06/17/bac-s-es-l-et-stmg-2015-decouvrez-les-sujets-de-philo_4655724_4401499.html

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  7. PhD dit :

    Bonjour
    @ gerard.bayon : 17 juin 2015 à 06:26

    Dans un pays qui compte 3,5 millions de chômeurs sans aucune activité et 6 millions de demandeurs d’emploi, l’immigration choisie est un non sens.

    Les 400 000 emplois non pourvus peuvent être occupés par des chômeurs, à condition de
    – réformer le système de formation
    – faire en sorte qu’accepter un emploi soit plus avantageux que rester chômeur

    Pour les emplois qualifiés, il doit être possible de permettre à tous nos jeunes diplômés qui vont faire carrière à l’étranger de rester en France en leur offrant enfin des perspectives qui soient autres chose qu’une fiscalité confisctoire, des difficultés sans fin pour entreprendre et enfin l’opprobre générale si ces « salauds trop doués » finissent quand même par réussir leur vie professionnelle.

    Pour le reste de votre commentaire, je suis d’accord avec vous

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  8. Bernard06 dit :

    @ François
    A la virgule près je souscris à votre propos.
    Mr Tandonnet si vous aviez déjà eu à patienter dans une file pour embarquer sur un avion, entouré de gens brandissant un passeport français pour retrouver les mêmes, à l’arrivée, vous bousculant, parce que prioritaires avec un passeport local, je suis persuadé que vous auriez un avis différent.
    Moi j’ai, à chaque fois, vécu cela comme une sorte d’humiliation (comment pouvons nous être assez niais pour conserver cette possibilité de double nationalité ?)
    Pour obtenir la nationalité malgache il vous faut prouver que vous avez une grand-mère malgache !!!
    Cela dit je partage votre sentiment que cela ne changerait pas grand-chose mais ce n’est pas une raison de ne pas le faire.
    Pour terminer une petite provocation : 6 millions de chômeurs – 6 millions de fonctionnaires ; dans ce pays à l’égalitarisme exacerbé quand échange-t-on les situations ?

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  9. Koufra dit :

    Bonjour Maxime,

    François Hollande au début de son mandat voulait ré enchanter la réalité, utilisant ainsi la terminologie du marketing et oubliant que la marketing ne change pas la réalité mais sa perception… Et cela dans l’unique but de vendre des vessies aux prix des lanternes, ce qui dans le domaine commerciale est habille, est catastrophique en politique car les hommes politiques ayant des carrières très longues se retrouvent à déferre des distorsions de réalité envers et contre tout et surtout contre la réalité…

    Un homme politique n’avouera jamais une erreur stratégique et comptera sur son verbe et sur les braquages psychologiques des français pour faire valoir son déni de réalité et se maintenir au pouvoir …

    Mais le déni de réalité a un coût pour la France … D’autant plus rude que le d’autres nations font de la real politik…

    Amitiés

    Koufra

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  10. gerard.bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Personnellement je suis opposé à toute mesure visant à encourager pour ne pas dire favoriser la naturalisation massive des étrangers arrivant illégalement dans notre pays. C’est à dire pour être clair : pas de CMU en dehors des cas de maladies contagieuses, retour immédiat dans leur pays d’origine sans aide financière, etc.
    Je suis en revanche favorable à l’immigration choisie, je pense qu’il s’agit de la meilleure façon d’intégrer correctement les étrangers qui seraient ainsi certains de trouver un emploi, donc un logement et de pouvoir vivre dignement avec leur famille ( les exemples d’immigration choisie réussie sont nombreux).
    Tous les autres parasites et indésirables doivent être arrêtés dès leur arrivée et renvoyés d’où ils viennent. Nous n’avons plus les moyens d’accueillir toute la misère du monde. Commençons déjà à permettre à nos concitoyens et surtout à nos aînés de vivre décemment, c’est eux qui devraient bénéficier de la CMU et non les jeunes fainéants qui ne sont chez nous que pour profiter de nos largesses.

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  11. Annick dit :

    Bonsoir Maxime,

    J’ai lu attentivement votre tribune du Figaro et malgré les arguments que vous y développez, je suis en désaccord avec vous sur le droit du sol. La nationalité française doit se mériter, se désirer.
    Elle ne ne devrait être accordée qu’à ceux qui ont véritablement adopté notre pays, sa culture, son identité, son histoire et qui peuvent dire, même si ce n’est pas la réalité : « mes ancêtres les Gaulois ».
    Autrement dit, seuls ceux qui se sentent l’âme française devraient pouvoir y accéder. Pas les autres. La terre est grande, qu’ils aillent se caser ailleurs, dans des contrées qu’ils adopteront en leur cœur et en leur âme, où ils pourront vivre selon leur souhait, sans ce perpétuel combat qu’ils nous mènent pour que nous acceptions leurs coutumes et leurs différences exigeantes.
    Le droit du sol est une catastrophe pour Mayotte, par exemple, devenue une pouponnière à ciel ouvert.
    La Réunion en subit aussi les conséquences et commence à gronder. Ne pas vouloir le voir est une grave erreur qui, elle, mettra tôt ou tard le feu aux poudres, y compris en métropole où ce problème identitaire est en train de devenir la première préoccupation de nos compatriotes.
    Je m’en suis rendue compte ce week-end dans une grande réunion ; les gens ne parlent que de « l’invasion migratoire » et la température monte, croyez-moi.

    Vous précisez que, seules, 3.000 personnes par an en bénéficient. Au bout de 10 ans, combien de personnes faut-il comptabiliser en comptant femmes (le plus souvent ramenées du pays natal) et enfants ?

    Il est temps de décider ce que nous voulons faire de la France. Un pays qui aura perdu tous ses repères, ses particularités, ses racines, sa culture, noyé dans un cosmopolitisme improbable ?
    Ou un pays qui veut se garder, se défendre et imposer sa marque, son identité ?
    Sachez-le, cependant, les Français n’accepteront plus les actuels atermoiements, ni la lâcheté qui a cours aujourd’hui. N’en déplaise aux habituelles associations, minoritaires mais bruyantes (tellement minoritaires qu’elles ont besoin de subventions pour survivre) et aux Bobos gauchisants de tous poils – y compris politiques – qui s’asseyent sur la souveraineté populaire.

    Amicalement,

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  12. PhD dit :

    Bonsoir Maxime
    J’avais lu votre tribune avant que vous n’en fassiez mention dans ce billet.
    Bien évidemment, la question du droit du sol prise isolément est sans intérêt, c’est bien pour cela que j’ai comme l’impression que l’ex UMP veut encore essayer de nous enfumer.
    Mais fin du droit du sol + arrêt de toute naturalisation, sauf pour services émérites rendus à la France, là, c’est efficace.

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  13. BOUTFIL dit :

    La suppression du droit du sol serait un acte courageux mais je ne vois pas quelle homme politique, de nos jours, serait assez courageux pour le faire, et pourtant, cela voudrai dire la suppression de tous les avantages exorbitants accordés aux sans papiers ou migrants, comme des allocations diverses et variées et tous les avantages dont bénéficient ces populations au détriment des Français, tu dis, que ça mettrait le feu aux banlieues, et alors ? ce serai peut être l’occasion de trier le bon grain de l’ivraie, ceux qui bossent et ceux qui sont là pour profiter , ce qui se passe actuellement à la frontière Italienne devrait faire réfléchir un peu les politiques, et la dernière sortie de Boubakeur, malin comme un grors minet chafouin qui tente le coup pour nos églises , il faut en même temps qu’il soit sûr de ses troupes pour oser ce genre de chose et ça aussi ça devrait faire réfléchir les politiques, mais nous avons affaire aux mêmes qu’en 40, lâcheté et irresponsabilité, les plus anciens se souviennent ce que ça a donné
    Amicalement à toi

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  14. François dit :

    Je persiste et signe : la citoyenneté ne doit pas être galvaudée. Or, la donner automatiquement, parce que, géographiquement, on est né en France de parents étrangers, est une c…ie sans nom. La France se mérite, elle doit être désirée. Ce n’est pas un simple passeport. C’est une entité vivante, une histoire millénaire. Et comme toutes les êtres vivants, elle produit des anticorps. Ceux qui n’en veulent pas, qu’ils aillent au diable ! Et cela vaut pour les « Français de souche » qui ne se sentent pas Français. C’est leur droit, mais qu’ils ne viennent pas nous emm…er. Où est la démocratie ? Osons poser la question aux Français ! A-t-on peur ? Et si oui, pourquoi ? Il faudra aussi m’expliquer pourquoi certains pays interdisent l’abandon de la nationalité à leurs migrants.

    PS : Essayez donc d’obtenir la nationalité marocaine, juste pour rire. Dans 10 ans, on en reparle. Si vous réussissez, sans vous convertir, CHAMPAGNE !!!!!

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  15. Suzanne dit :

    Cher Maxime,

    Vous écrivez : »La suppression du « droit du sol » mettrait le feu au pays mais ne réglerait pas d’un iota ses difficultés d’intégration et de maîtrise de l’immigration, au contraire. »

    Je ne suis pas en accord avec vous.
    Il me semble que le droit du sol va permettre, hélas, un changement encore plus rapide de la population, par un appel d’air (ce que l’on constate à Mayotte).

    Il fut un temps (dans les années 1940), où il fallait être présent le jour de ses 21 ans sur le sol français, même si l’un des parents était français, pour avoir le droit de demander la nationalité. C’était la guerre, certes, mais, en plus, il fallait mentionner ses « états de service » (sa bonne volonté et son intégrité). J’en suis certaine, des membres de ma famille ont vécu cela.

    Non seulement il faut supprimer ce droit au sol, mais, qui plus est, supprimer toute prime, toute aide à ces « migrants » terme hypocrite pour dire « clandestins ». (seul le soin des maladies épidémiques devrait être gratuit, mais certainement pas, comme on le constate, le tout gratuit ou presque, même de ce qui est payant pour les cotisants français)

    Ainsi : refoulement, fin du droit au sol et fin d’avantages que n’ont même plus nos anciens (environ 500€ pour un migrant, versus 100€ /mois pour une retraitée -en général les femmes).

    Risque d’embrasement des cités : et alors?
    Il « suffirait » (yakafokon!) d’y envoyer notre armée, ce qui serait bien plus profitable sur notre sol, plutôt que de faire tuer nos jeunes pour des peuples qui n’en n’ont rien à faire.
    Nous sommes en guerre, guerre civilisationnelle, guerre culturelle et guerre religieuse, vous semblez l’oubliez.

    Je suis rarement en désaccord avec vous : j’adore vos articles, votre blog et les commentaires qui y sont publiés
    Mais là, je tenais à préciser mon désaccord, que je vous prie de lire avec bienveillance: je suis dans la discussion et non dans l’agression envers vous, ce qui est très difficile, pour moi, à faire passer par l’écrit.

    Très cordialement

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    • Suzanne, je ne pensais pas du tout à un « embrasement des cités » mais à une violente polémique de 6 mois pour oublier tout le reste. Je comprends ce que vous dites mais le problème, à mes yeux, c’est que l’affaire du droit du sol est illusoire. Elle concerne une petite minorité des personnes qui obtiennent la nationalité (à peine un quart) et qui resteront de toute façon en France pour y être nées et y avoir déjà vécu l’essentiel de leur vie (la seule différence c’est qu’elle n’auront pas le droit de vote, ou ne l’auront que plus tard lors d’une naturalisation par décret). Les polémiques servent à masquer les vrais enjeux actuels et réels de l’immigration: les filières criminelles, l’asile qui explose, les régularisations, les frontières, l’échec des reconduites… On a le choix entre un débat sans fin ou s’attaquer aux réalités. Les débats de principe et les polémiques, c’est tellement plus facile que de prendre des décisions réelles et de les appliquer… MT

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  16. Frederic_N dit :

    Je ressens comme une douleur dans votre tribune. Mais il y a quand même une marge entre les débats politiques et la manipulation frénétique des masses. Prenez l’exemple du 49.3 , L’attitude de la gauche de la gauche ne vous rappelle-t-elle pas la formule « céder un peu c’est capituler beaucoup « . Ce qui se joue aujourd’hui ce sont des affrontements non pas sur le réel, mais sur le principe suivant : va-t-on bouger les lignes pour se donner les moyens de l’affronter ? Et les batailles symboliques de Valls contre les frondeurs sont la bataille test pour savoir si la chose sera possible. De même pour le fameux droit du sol . Ce n’est pas vrai que Sarkozy ait tout à fait tort : certes ses propositions prises en tant que telles n’en sont pas vraiment. Mais ce qui se joue est un rapport de force avec la structure politique établie : va-t-il gagner la primaire , avec un discours qui ne plait pas au statu quo où les médias vont elles les lui faire perdre ..
    De l’issue de ce débat résultera non pas le programme mirifique que vous attendez , mais simplement la possibilité d’avancer dans sa direction
    Quant au programme soyez clairs : c’est à vous de le construire, vous et les réseaux dont vous nous parlez . Avec notre soutien si vous le voulez

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    • FrédéricN, ce n’est pas une question de « douleur » pour moi, mais vous savez, des affrontements « non pas sur le réel » mais « symboliques », c’est-à-dire idéologiques, sont une spécialité française. J’en ai vécu des tonnes et cela finit toujours mal… MT

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  17. colococo2 dit :

    J’ approuve pleinement FRANCOIS ;

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  18. espritlibre dit :

    @ Maxime : D’abord, sur le fait d’assouplir légèrement « l’idiote interdiction française du travail du dimanche », je ne résiste pas au plaisir de citer Tandonnet Maxime : « Qu’est-ce que le RER D, un dimanche, à 5 heures du matin, à Juvisy? On imagine bien: des « petites gens » comme dirait l’autre, des personnes au revenu très modeste, obligées de vivre à l’autre bout de la banlieue pour se rendre au travail et gagner leur vie, caissières dans des magasins, employés dans l’entretien de surface, chauffeurs de bus, stagiaires, CDD, etc. » (Article « La triple peine, 19 mars 2015).
    D’où l’interdiction du travail du dimanche qui est une protection des salariés et non un frein à la croissance.
    Ensuite si les politiques ressemblent vraiment au portrait que vous en faites, c’est au moins pour deux raisons : ils ont de moins en moins de pouvoir coincés entre les impératifs d’une économie globalisée, les oukases d’instances supra-nationales et un réel qu’il est non seulement interdit de décrire mais de plus en plus souvent de voir.
    Prenons l’exemple la fin du droit du sol dont les Républicains agitent la bannière à chaque élection pour tenter d’éviter la claque électorale qui s’annonce.
    Bien évidemment la fin du droit du sol et rien d’autre, c’est du cinéma. Le droit du sang dans une politique globale de contrôle de l’immigration c’est : un vrai contrôle de nos frontières, une politique sociale, dans les domaines de la santé, du logement, de l’emploi,… réservée aux seuls nationaux (d’où l’abolition du droit du sol).
    On objectera, comme vous, le risque de « mettre le feu au pays ». Ah bon? Sauf que les Français décident ce qui est bon ou pas pour leur pays puisque, rappelons-le au passage, ils sont souverains. Ou bien faudrait-il craindre que les populations d’origine étrangère se soulèvent? Mais elles ont tout à gagner à une limitation d’une immigration aujourd’hui hors contrôle sauf à imaginer qu’elles obéiraient à d’autres principes que les nôtres, ce qui devrait interroger les grands esprits.
    On nous dira également que la fin du droit du sol décidée maintenant ne produirait ses effets que dans le futur. C’est oublier un peu vite qu’en matière de démographie demain se décide aujourd’hui, compte-tenu notamment du taux de natalité et de l’acculturation rejetée par beaucoup d’étrangers qui vivent sur notre sol.
    Ce qui nous tue c’est le manque de courage. Nous avons le sentiment qu’on ne peut rien faire, que rien ne peut jamais être réglé. Je me souviens pourtant d’une époque pas si ancienne où le politique commandait. Contre les illusions, il nous faut des décideurs, pas des demi-mesures.

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  19. Tygrys dit :

    Je ne peux, hélas, que partager votre constat (et votre volonté de contribuer à une prise de conscience).
    Illusions, mensonges, postures et manipulations: le déni du réel n’est-il pas le propre de l’idéologie, et celle-ci n’est-elle pas le chemin de la dictature?
    Citons quelques « réformes » depuis 2012, qu’il faut sans doute poursuivre et accélérer (enfin, cela supposerait qu’elles aient démarré, mais ne nous arrêtons pas à ce détail):
    – la loi « Micron » que vous évoquez
    – réforme du collège et l' »excellence pour tous » alors qu’on procède au nivellement par le bas
    – la soi-disant réforme conduisant au prélèvement de l’impôt à la source… prétexte pour ne pas réformer l’impôt lui-même, en construisant une usine à gaz dont on sait qu’elle ne sera pas appliquée
    – la carte des régions… sans se demander auparavant à quoi elles servent ou devraient servir
    – la transition énergétique: à défaut de couvrir la France d’éoliennes, puisqu’on ne veut plus de nucléaire, il faudra bien faire tourner des centrales à pétrole, ou à charbon comme en Allemagne, pour produire l’électricité nécessaire aux Autolib et autres transports électriques
    – la transparence et le renouvellement de la vie politique: limitée au déballage du patrimoine des élus (pas tous); pour ce qui est du non cumul des mandats, ce sera après 2017 (donc jamais)
    – on pourrait trouver des dizaines d’exemples… ah si il y en une qui a été faite et rondement menée: le « mariage pour tous » ouvrant la voie à la légalisation rampante du trafic des enfants.
    – pour le reste: chômage, désintégration sociale, explosion internationale des migrations, menace d’un califat islamique à nos frontières, scission de l’humanité en une fraction de surhommes transhumains (ou post-humains) et une masse de gueux affamés… ça attendra bien.

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  20. François dit :

    Non, Maxime,

    La question de la citoyenneté n’est pas secondaire, elle est centrale. Nous ne vivons pas qu’une crise économique, mais aussi et surtout une crise identitaire. Qui sommes nous, qui serons-nous ? Voilà la vraie question ! Cela ne veut pas dire que l’économie est accessoire, mais à y bien réfléchir, l’ouverture de nos frontières à tous vents, ne contribue-t-elle pas à déboussoler nos concitoyens ? Ne pas le voir est faire preuve de cécité, il me semble.

    Alors, qu’un parti, autre que le FN, s’intéresse à ce sujet est plutôt une bonne nouvelle, même si je n’ai aucune illusion sur les résultats de ce pseudo-débat (lâcheté, décorrélation avec leur propre base, etc.), tout comme le débat sur l’Islam fut, sans doute, une joyeuse plaisanterie : on verra ce qu’il en ressortira.

    Sans illusion je suis, sans illusion, je resterai…

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    • François, vous devriez lire l’article dans le Figaro avant de réagir si vite. Je ne parle pas de la « citoyenneté » mais du « droit du sol » et m’élève contre l’ouverture de faux débats inutiles, que cela vienne du fn ou des R ou du PS, peu importe…
      MT

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