Le microcosme et les Français

images50I6OGM3Le monde médiatique ne cesse de me sidérer par sa puérilité. Son rapport à l’ancien président de la République est révélateur. Hier, les radios, (même ma préférée, radio-classique), ne bruissaient que d’un événement, une petite phrase de Nicolas Sarkozy prononcée en Charente-maritime « Je n’aime pas les vacances« . Ces mots donnaient lieu à mille supputations sur son « retour prochain » en politique.  Je me souviens du traitement médiatique haineux,assassin envers sa personne dont il fut l’objet pendant son quinquennat: « voyou », « fou », « dictateur », « inculte », et les amalgames historiques nauséeux. Aujourd’hui, le même monde, fébrile, est aux aguets du moindre signe le plus infime de sa part. Il me fait penser à une meute qui brûle d’impatience dans l’attente que le lièvre sorte enfin de son terrier pour le prendre en chasse… On lui reprochait son ego et son culte de la personnalité. Mais pourtant, c’est le microcosme médiatique, la France d’en haut, comme un bambin en quête de sensations fortes, qui a besoin de lui, d’une figure centrale, d’un maître à haïr et à dénigrer. Sur la scène politique actuelle, les rôles sont bien calés, les personnages convenus, entre un pouvoir discrédité,  une opposition démocratique morcelée, une droite protestataire en quête éperdue de respectabilité. Les personnages en sont tous assez fades et prévisibles, sans grand intérêt. Il manque à l’évidence le trublion, le feu follet, celui qui met le feu au poudres. Oui mais la France « d’en bas », celle de Monsieur et Madame Toutlemonde que nous croisons sur le marché du samedi matin, a l’esprit bien ailleurs: les études des enfants, garder son travail, trouver un appartement, finir le mois… De mille conversations, nous savons qu’elle n’a aucun goût pour les sauveurs, ne compte pas sur l’homme providentiel, ne croit plus aux solutions miracles. Elle n’attend pas grand chose du politique, mais au moins qu’il lui parle droit dans les yeux et cesse de la balader. Désormais, c’est aux actes et aux résultats qu’elle jugera et le cas échéant, retrouvera la confiance.  Les petits jeux l’indiffèrent, et le rêve, c’est fini…

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
Cet article a été publié dans Uncategorized. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

15 commentaires pour Le microcosme et les Français

  1. Philippe de Lestapis dit :

    je partage tout à fait votre derniére chronique concernant l’attitude des français actuellement j’ajouterai que le comportement des médias est insupportable en ce moment et me réfugie comme vous sur radio classique…. j’ajouterai aussi que face à ce gouvernement d’incapables sectaires l’opposition soit si lamentable car ils se dévorent entre eux – l’exemple de paris est eloquent-et démontre leur incapacité où allons nous ? cordialement

    J’aime

  2. Le Séquane dit :

    L’illustration que vous avez choisie convient à merveille pour dépeindre la situation qui attend Nicolas Sarkozy quand il reviendra en politique. À noter que ce sont d’ailleurs les mêmes « chiens » cités par F. Mitterrand le 4 mai 93 lors de son discours aux obsèques de P. Bérégovoy. La meute est impatiente de s’élancer à la curée.
    Quant à la mentalité profonde, hostile à tous changements, qui règne globalement au sein de l’E.N., décrite par Frederic_N, dans son commentaire, et qui ferait obstacle à toute proposition de réforme, ce n’est qu’une petite partie de l’iceberg. Il n’est pas difficile de voir qu’on retrouve cette mentalité à tous les étages. Les blocages existent partout. Dans notre pays, toute tentative de changement sera sans doute extrêmement difficile à réaliser.

    J’aime

  3. Frederic_N dit :

    Bonjour M Tandonnet

    Compte tenu de votre amitié pour N Sarkozy, j’en attendais plus et j’en attendais mieux .
    Car certes ce ramdam médiatique est épuisant, mais il est entretenu par N Sarkozy lui-même, Et au nom de beaucoup ici, je voudrais élever une vive protestation. Car chacun sait que Nicolas cherche à revenir dans le jeu et après tout pourquoi pas. Mais si tel est le cas que fait-il ? Il attend les élections, il se fait désirer. Mais ce qu’on voudrait le voir faire c’est préparer non pas son élection – on s’en moque – mais son action future au gouvernement.
    Je prends un exemple, l’école. Chacun d’ici commence à mesurer la dérive pernicieuse dans laquelle elle se trouve. On vient de voir Peillon à l’œuvre et son soutien aux partisans de la théorie du genre ( laquelle n’en doutons pas sera bientôt théorie officielle) On voit au grand jour la dialectique infernale dans laquelle l’E. N. est prise, entre des appareils syndicaux idéologisés, une administration à la solde du PS, et des idéologues au pouvoir comme Peillon qui réhabilitent le fameux « l’école doit construire l’homme nouveau » des communistes et des fascistes. ici on s’en sert comme d’un argument facteur de bonne conscience. Mais demain que fera Sarkozy une fois au pouvoir ? Croit-il qu’il suffit de changer le ministre pour que cela rentre dans l’ordre? S’il le fait chacun connaît la suite. Chaque mesure de bon sens sera combattue par les appareils, notamment les pédagogistes des ex-IUFM et l’on sera obligé : soit de supprimer la formation des maîtres – et cela criera à bon escient – soit de les laisser saboter chaque mesure (1). Bref on sera encore et toujours prisonnier du laxisme et de la fainéantise qui caractérise l’action politique de l’UMP
    Si l’on veut faire quelque chose, c’est aujourd’hui qu’il faut le préparer. Organiser les acteurs – et il y a – qui ne veulent plus de cette dérive permanente, réaffirmer un programme un peu plus détaillé que les vagues déclarations de l’UMP. Montrer concrètement ce que veut dire réhabiliter l’autorité des maîtres etc.. Et sélectionner les journalistes qui font correctement leur métier et ceux qui préfèrent bavarder sur l’excellence du rasoir de Sarko.
    Voilà ce que devrait faire Sarko.
    On en est loin hélas.

    (1) Pour mesurer l’étendue des dégâts, il m’a été donné par le biais d’un ami (syndicaliste) de faire une conférence sur l’innovation à une équipe des ex -IUFM. Venant de l’entreprise, j’ai eu d’abord à subir le vote par les pieds mais passons. Je fais ma conférence, et je me trouve face à une question. Vous parlez des innovateurs en entreprise, mais vous ne nous avez pas expliqué que le plaisir était leur motivation ? Un peu interloqué, je réponds par la phrase assez célèbre dans nos milieux : « l’innovation c’est 5 % d’idéation et 95 % de sudation »
    Et bien la personne qui m’a invité s’est faite attaquer par les auditeurs, et son cycle de conférence s’est terminé : on avait osé parler d’effort!

    J’aime

    • FredericN, « amitié », vous savez, cela veut tout et rien dire en politique, en l’occurrence, le mot est excessif. Pour le reste, je suis d’accord avec vous!
      Maxime

      J’aime

  4. fredi maque dit :

    Et puis à quoi servirait une classe politique qui n’en aurait rien à foutre ? Devrions-nous l’entretenir ?
    On nous parle ces jours-ci, encore, de la crise du logement. Mais ceux qui ouvrent avec désinvolture les frontières, mettent-ils en face les programmes de construction qui vont avec ? Sont-ils sûrs que tous ces nouveaux français trouveront travail et épanouissement dans notre généreux pays ?
    Cette classe politique se livre en fait à un véritable assassinat par veulerie, en détournant le regard de tout ce qui ne sert pas ses intérêts immédiats.
    Mais sans doute que je me trompe.
    Vous qui vous flattez de les côtoyer, qu’en pensez-vous ?

    J’aime

    • fredi maque, je pense qu’il y a un vrai problème en effet, concernant une classe politique qui ne pense plus ou presque à l’intérêt public mais à ses petites satisfactions de vanité, de cul ou d’argent, c’est triste, ce n’est pas contre la politique mais enfin, il suffit d’ouvrir les yeux…
      Maxime

      J’aime

  5. fredi maque dit :

    Elle n’attend pas grand chose du politique

    Ça doit en arranger pas mal.
    Mais peut-être qu’ils se trompent, ceux qui le pensent.
    Vous-même, qu’en pensez-vous en réalité ?
    Il y a quelques billets de cela, vous sembliez l’attendre et le désirer cet homme providentiel qui n’existe pas.

    J’aime

  6. Panne d’idée généralisée à la suite de décennies de promotion de gens serviles et sans panache destinés à ne pas faire d’ombre, à ne pas risquer de prendre les places de leurs mentors. Ils ont dégoûté les gens de talents à entrer en politique, lesquels mènent des projets entre eux, en silence, ou sont partis à l’étranger. Ces cireurs de pompes sont maintenant au pouvoir, suite à la retraite de leurs maîtres, ils sont médiocres, ils font une politique médiocre et n’ont pas d’autres visions que celle de leur nombril, pas d’autres discours que ceux de leurs tweets, pas d’autre conscience que celle de leur propre image et ils sont facilement corruptibles… cela donne un combat de nains politiques dans une arène d’inculture.

    J’aime

  7. sigismonde dit :

    tout ce tapage savamment orchestré ,bien plus par les médias que par NS lui même ,n’a qu’un seul et unique but: ranimer les rancœurs; les haines recuites afin que; bien mijotées durant de long mois; elles explosent lors de l’annonce d’un éventuel retour
    Déjà les couteaux sont tirés chez les faux amis d’hier et les vrais ennemis d’aujourd’hui Lles lames se fourbissent et les bonbonnes d’huile a répandre sur le bucher se stockent dans les arrières cuisines tant du pouvoir que de l’opposition *
    une haine aussi féroce, tenace, venimeuse et universelle interroge
    mais quelle aubaine pour détourner les regards et comme il le fait déjà avec les  » réformes sociétales  » ignobles et ineptes, servir ce pouvoir dans sa tâche acharnée à la destruction de la nation au profit d’un machin informe multiculturel, fractionné et douloureux destiné à remplacer la France de toujours

    J’aime

  8. Stéphane b dit :

    Bonjour à tous,

    Je suis d’accord avec vous Maxime et personnellement, l’avenir me fait peur, autant au niveau professionnel que pour mes enfants. Parler de N.Sarkozy évite d’aborder les sujets qui fâchent comme par exemple notre dette et les emprunts qui arrivent à terme.
    Lorsque je lis cela, http://www.contrepoints.org/2014/01/27/154680-accumulation-de-signaux-economiques-douteux j’aimerais bien avoir des avis, des informations dans la presse. Mais non, on s’intéresse à tout et à rien et surtout pas aux sujets sensibles.
    Un commentaire que j’aimerais voir se développer dans votre blogue ou dans la presse pris sur le lien précité.
    « Dans quelques semaines/mois, la Fed relancera un QE pour permettre à Obama de terminer tranquillement son mandat, tandis que la BCE proposera une nouvelle tranche de LTRO ou quelque chose d’approchant, afin que les banques TBTF de la zone puisse survivre jusqu’en 2016, lorsque les épargnants seront définitivement responsables des pertes de leurs banques.

    Pour être au clair sur le sujet, il n’y a qu’une raison pour imaginer que ces banques puissent faire faillite. En effet, nos banques sont gavées de titres publics, actifs les plus pourris qu’on puisse imaginer puisque les émetteurs publics peuvent décider, à leur convenance et sans conséquence pour eux, de ne plus respecter leur parole. Mais pas d’inquiétude : ces actifs publics super-pourris ne sont jamais inclus dans les stress-tests car ils sont légalement réputés sans risque. Autrement dit, mettre les épargnants en première ligne revient à leur faire supporter la totalité de la charge de remboursement des dettes de l’Etat en cas de défaut public. Et la probabilité de ce défaut augmente au fur et à mesure que le stock de dettes publiques tutoie les cieux. Chaque fois que vous entendez un politicien déclarer « que chacun doit participer à l’effort public », il anticipe l’arnaque du millénaire qui aura lieu avant 2020 en préparant l’opinion à la tonte.

    Il n’y a qu’une solution raisonnable pour sortir de cette impasse et éviter la crise : interdire sans délai les émissions de dettes publiques dans la zone euro. En France, cela signifie dégager un excédent budgétaire de l’ordre de 70 milliards à budget équivalent, négocier un étalement sur 30 ans du stock de dettes dont la maturité actuelle est de 7 ans, puis fermer définitivement l’AFT. »

    J’aime

  9. Anonyme dit :

    « même ma préférée, radio-classique » : Bon choix! Je reconnais l’honnête homme à son goût.

    J’aime

  10. François dit :

    Bonjour M. Tzandonnet,

    L’intérêt des journalistes concernant le retour éventuel (?) de Nicolas Sarkozy n’est pas étonnant, car il permet d’éviter de parler des sujets qui fâchent. Il en est un qui n’a pas fait la une des journaux télévisés et pourtant … En résumé, « les investissements directs étrangers (IDE) vers l’Hexagone se sont effondrés de 77 % l’an dernier pour s’établir à 5,7 milliards de dollars, selon le rapport préliminaire de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) ».
    C’est le score le plus faible de la zone euro ! Merci les socialistes, car, bien évidemment, cela va avoir des répercussions sur l’emploi, mais chut !, car « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».
    http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203278134322-attractivite-le-rapport-alarmant-de-la-cnuced-646532.php

    Manœuvre de diversion classique qui montre, si besoin était encore, que nos journalistes sont majoritairement inféodés au pouvoir socialiste et qu’ils sont, pour leur très grande majorité, complètement ignares en matière économique. C’est déprimant mais pas surprenant … D’ailleurs, Aldous Huxley, dans sa préface du « Meilleur des Mondes », écrivait déjà :
    « Les plus grands triomphes, en matière de propagandes, ont été accomplis, non pas en faisant quelque chose, mais en s’abstenant de faire. Grande est la vérité, mais plus grand encore du point de vue pratique, est le silence au sujet de la vérité. »

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.