Pourquoi la décadence?

imagesC’est un article du Figaro d’hier qui m’a fait penser à ce sujet : « Cinéma français, le champ de navets ». Pourquoi, depuis une quarantaine d’années, grosso-modo, la France sombre-t-elle dans la médiocrité? Sa vie politico-médiatique, je ne cesse de le répéter, est en ce moment  colonisée par des petites volailles écervelées, agressives,  vaniteuses, vulgaires, carriéristes et arrogantes. Son économie s’effondre sans discontinuer : disparition de l’industrie, chômage massif, déficits gigantesques. Son influence ou rayonnement planétaire est en berne. Nous ne sommes plus pris au sérieux nulle part. En Afrique, où j’étais il y a peu, un ami sénégalais me dit, aussi désemparé que moi «  mais qu’est-ce qui se passe en France? »  Le talent semble avoir déserté le pays. Qui d’entre nous est en mesure de citer un peintre, musicien,  écrivain, ou cinéaste actuel dont l’œuvre aurait quelque chance de traverser les siècles ? Même dans nos sports traditionnellement favoris, ski, tennis, cyclisme, rugby,  nous ne produisons rien de valable. Or, il n’y a pas si longtemps, un demi siècle environ, la France était encore la lumière du monde comme disait le Général. Elle incarnait les grandes inventions qui ont marqué l’humanité, le génie littéraire et artistique,  la puissance économique et politique. Elle a produit les hommes d’Etat les plus prestigieux. La débâcle politicienne (sujet essentiel de ce blog) n’est sans doute qu’un symptôme d’un affaissement plus général. L’élan vital qui portait la nation vers le haut, dans toutes ses expressions, semble anéanti. Alors, pourquoi la décadence ? Est-ce une affaire de cycle ou plongée définitive dans le néant ? Peut-on espérer, à terme, en profondeur, une renaissance française ? Je voudrais y croire. Elle passe par le renouveau, au fil des générations, de l’intelligence créative, d’une force d’entraînement, d’une mystique de la nation, conscience et volonté collective[1]. Cela se produira-t-il ? Si je me prêtais un talent de prophétie ou de voyance, je dirais oui. En vérité, je n’en sais rien…


[1] Cela n’a bien évidement aucun rapport avec les balivernes et coups de menton d’une quelconque offre politicienne actuelle.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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52 commentaires pour Pourquoi la décadence?

  1. Annick dit :

    Joyeux anniversaire Maxime !

    2ème décan de la Balance, signe d’air : bienveillance, besoin d’équilibre, de justice, d’échanges avec autrui… ceci explique cela 🙂

    Amicalement,

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  2. Plume dit :

    Monsieur Tandonnet,
    A Jacques de Guise,
    Les blogs comme ceux de M. Tandonnet sont utiles ne serait-ce que parce qu’ils permettent ‘ »entretenir la flamme ». C’est important par ces temps d’omerta mediatique. Bien sûr, nous ne sommes pas en guerre, ni envahis par des barbares, mais face au pouvoir en place, il s’agit quand même de « résister » pacifiquement, mais dans tous les sens du terme. M. Tandonnet permet de le faire.
    La pratique, c’est provoquer la discussion autour de nous, ainsi que de parler de ces blogs et autres sites internet qui sortent des sentiers battus et s’affranchissent du politiquement correct qui nous étouffe. La pratique, ce sont nos bulletins de vote lors des prochaines élections.

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    • @Plume.
      Oui bien entendu…je vous avoue que j’aimerai monter un parti comme Beppé Grillo l’as fait en Italie pour les prochaines élections en France…cependant c’est des municipales..et pas des régionales ou des présidentielles.

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  3. Koufra dit :

    Bonjour Maxime,

    J’en profite pour vous souhaiter un très bon anniversaire.

    Cordialement

    Koufra

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  4. Freddie dit :

    Dans les années 60, Maxime, la France était plus homogène. Aujourd’hui, elle ne l’est plus. Et comme nos dirigeants n’ont aucune intention de lutter contre ce phénomène, il ne reste qu’une solution : organiser une propagande éhontée pour faire accepter ce qu’on n’a pas envie de remettre en cause. Il est impossible aujourd’hui de parler des grands problèmes de la société contemporaine sans se mettre à dos des associations puissantes subventionnées par les pouvoirs publics, qui se dédouanent ainsi d’exercer eux-mêmes directement la censure. La littérature, pour éviter de sombrer dans la fadeur nunuche inévitable dans un contexte de forte censure, n’a qu’une solution : explorer le sordide. D’où le côté morbide de la création contemporaine. Par ailleurs, les auteurs intéressants se heurtent aussi aux difficultés du monde de l’édition. Enfin, la construction européenne s’assortit d’une claire volonté des pouvoirs publics de détruire l’identité des nations. Je suis allée il y a peu de temps à une réunion non pas directement ump mais rassemblant des gens proches de ce parti. Ils avaient invité un politicien anglais pour parler de l’Europe. Cet homme a clairement fait comprendre que nous étions encore encouragés à cultiver nos particularités régionales, mais pas nationales, en vue de la recomposition ultérieure de l’Europe en grandes régions à la manière allemande. On est bien bon de nous laisser encore jouer du biniou et manger du brie (jusqu’à ce que l’union commerciale en élaboration avec les USA nous l’interdise au nom des normes américaines), mais la Marseillaise sera bientôt interdite si ça continue…

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    • Freddie, la Marseillaise leur pose un vrai problème de conscience: des paroles politiquement incorrecte, mais chant révolutionnaire et hymne national. Je ne serais pas étonné qu’avant la fin du quinquennat, la question de l’interdiction de certaines paroles soit soulevée…
      Maxime

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  5. Koufra dit :

    Nous sommes bien d’accord mais si les symboles disparaissent en plus du réel et qu’il n’y a plus de mystique commune, que reste t il ?

    Dans les crises précédentes, le symboles avaient survécu contre le réel et la France s’etait redressée. Là, ce grignotage se fait petit à petit et sur le long terme.

    Néanmoins, n’étant pas spécialement démocrate, je reste optimiste car je reste persuadé que toute structure politique, même majoritaire, repose sur une minorité d’hommes déterminés. Finalement, n’est pas une des grandes leçons de l’épopée de la France libre?

    Que ce soit en débarquant au Cameroun, a koufra, à Bir Hakeim, il faut des événements fondateurs prouvant la légitimité de cette minorité déterminée.

    La France dure depuis le traité de Verdun en 840 et des brouettes…

    C’est peut être bientôt l’heure de la réaction face à ce mouvement historique contre les nations.

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  6. Annick dit :

    Bonsoir Maxime,

    Annick, d’accord (je réponds à vos deux commentaires) mais ceci est une conséquence du déclin plus qu’une cause,

    Sans doute avez-vous raison, je suis restée à la surface des choses, trop écœurée par le pathos autour de Lampedusa.
    Et le Pape qui s’y met… on prend toujours le parti de l’étranger, jamais des siens.

    Aucun deuil pour ça, même pas une petite prière, une minute de silence :

    Yeux crevés, pénis arrachés, enfants retrouvés morts dans des frigos…: le calvaire des otages au Kenya

    Une véritable horreur. C’est ce qu’ont découvert plusieurs soldats kenyans, après l’assaut du centre commercial Westgate de Nairobi. Les otages du groupe d’islamistes shebab somaliens ont été les victimes d’actes de barbarie inqualifiables…

    La suite ici : http://www.lanouvellegazette.be/821042/article/actualite/monde/2013-09-27/yeux-creves-penis-arraches-enfants-retrouves-morts-dans-des-frigos-le-calvaire-d

    Pas un média n’en parle en France ! On efface… On manipule, on détourne.
    Mais on joue les pleureuses à Lampedusa. Ne ferait-on pas mieux de mettre les yeux en face des trous et d’analyser la cause de ce drame, au lieu de nous soumettre à battre notre coulpe.
    Y’en a marre !

    Ecoeurée, vous dis-je, cher Maxime.

    Heureusement, les autres bloggers ont parfaitement répondu.

    Bien à vous,

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  7. Frederic_N dit :

    merci ,
    et bon anniversaire

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  8. fredi maque dit :

    La beauté du Paris que nous aimons c’est celui d’avant 14. Celui d’un peuple homogène et créateur.
    Il faudrait un Nuremberg posthume, une sorte de jugement par contumace pour ceux qui ont génocidé ce peuple à qui la notion de déclin était étrangère.
    Ca tombe bien: nous allons célébrer les cent ans de notre suicide orchestré par de grands malades jamais condamnés.
    Les fusillés pour l’exemple étaient des résistants avant l’heure.

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  9. Plume dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Les dirigeants de notre pays (élus par la majorité des Français qui est donc quand même un peu responsable) ont grandement manqué de courage et travaillé uniquement pour leur propre pomme au lieu de travailler dans l’intérêt supérieur de la France. Certaines catégories ont voulu s’accrocher à ces fameux acquis sociaux, plutôt que d’accepter de contribuer au bien commun. La France, en tant que pays, a préféré se reposer sur ses lauriers du passé, plutôt que de se remettre en question. Et notre pays s’est laissé mettre à genou par des communautés qui ont su jouer sur la culpabilité liée au passé colonialiste. Nous n’avons pas su dire à certains : vous avez voulu légitimement quitter le giron français, assumez. Nous nous sommes laissé contaminer par l’angélisme mortifère des soixante-huitards et autres qauchistes-anarchistes qui revendiquent encore aujourd’hui cet humanisme, cette générosité, et autre amour de la nature qu’ils dénient à ceux qui ont des opinions différentes des leurs. Nous avons préféré être faibles et nous auto-flageller avec délectation par acquis de bonne conscience, que d’assumer notre histoire, toute notre histoire –y compris ses épisodes moins glorieux–, notre culture judéo-chrétienne, notre identité.
    Et voilà peut-être l’aboutissement aujourd’hui –peut-on descendre plus bas ?– : un président translucide à la remorque des Américains/des Allemands/des Russes/…selon l’actualité internationale ou même des Qatari –donc, dans une certaine mesure des Islamistes d’Al-Qaeda..– qu’il s’agisse de politique internationale ou intérieure, un gouvernement qui va dans tous les sens, qui est dans l’improvisation, le clientélisme communautaire, l’incompétence apparente. Des dirigeants aveugles et sourds à ceux-là mêmes qui les ont élus, dans le déni permanent de la réalité et un musellement des principes démocratiques –en particulier la liberté d’expression.

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