Aide à mourir, la question de méthode

Voilà, disons le franchement, j’ai beaucoup d’idées sur de nombreux sujets mais je n’ai pas de position arrêtée sur l’aide à mourir en soi. Dans certains cas de paralysie totale sans pouvoir bouger le petit doigt, et de souffrance indicible, d’asphyxie progressive, sans aucun espoir de rémission (c’est du vécu pour un proche) pouvoir apporter une aide à mourir au patient qui le demande instamment me paraît être le bon sens. Mais d’un autre côté, le risque de dérive est évident par exemple des pressions familiales pour pousser à une demande d’euthanasie ou des recours à l’aide à mourir en toute autre circonstances comme une grave dépression. L’expérience montre que ce type de circonstances existe aux Pays-Bas ou en Belgique. Mais ce qui est de toute façon intolérable, inadmissible, c’est que ce genre de sujet touchant à la vie humaine soit soumis aux caprices d’un individu en fonction des circonstances politiques, qui n’a pas d’autre obsession que de faire parler de lui à n’importe quel prix et d’occuper le premier rang de l’affiche sur tout et n’importe quoi. Cela est une infamie. Un tel choix de société de long terme engage avant tout les médecins, les autorités morales et religieuses, les représentants élus des Français. Il relève d’une réflexion et concertation de long terme et non d’un bon coup médiatique ou politique à la veille d’une élection. Dans l’idéal, le politique ne devrait pas se saisir d’un tel sujet qui relève d’une relation entre le médecin, un patient dans le malheur absolu et ses proches (cas ci-dessus). Faut-il réellement changer la loi? Peut-être pour clarifier le cadre légal pour des raisons de responsabilité. Ce n’est pas une raison pour faire de cette question un enjeu politique.

MT

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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71 commentaires pour Aide à mourir, la question de méthode

  1. Monique dit :

    « La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie » (André Malraux) on comprend la portée de cette simple citation, au choix de chacun, la vie vaut tout, la vie ne vaut rien, c’est l’ultime liberté.

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    • lugardon dit :

      « C’est l’ultime liberté » et elle n’est pas donnée à tout le monde. Mon chemin de vie est semé aujourd’hui de personnes décédées que j’ai aimées et qui m’ont aimé et me fait penser qu’en définitive nous ne sommes pas toujours libres. Certains d’entre nous y arrive d’autres pas. Je m’en remets à Dieu concernant ma mort. Qu’il soit fait selon sa volonté. J’ai beaucoup vécu avec des personnes qui pensaient que « Ce qui excuse Dieu c’est qu’il n’existe probablement pas. » Moi j’aimerais qu’il existe. Aujourd’hui je passe la journée dans un EHPAD. Ça fait réfléchir à la vie, à la mort, à la fin de vie…

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    • Pheldge dit :

      hélas, on n’en fait plus, le moule est cassé … aujourd’hui on nous sert du Macron, du Lemaire ou du Attal, quelle désolation !

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    • lugardon dit :

      Bonjour Pheldge, « aujourd’hui on nous sert du Macron, du Lemaire ou du Attal » comme on nous sert des yaourts ou de la lessive qui lave plus blanc que blanc.

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  2. JEAN-LUC dit :

    L’Etat pendant la période Covid, refusant de soigner les gens avec les traitements usuels, ne s’est pas embarrassé de philosophie pour Euthanasier les « vieux » au rivotril à domicile et dans les Ehpads à la stupéfaction de nombreux médecins….
    Car les traitements qui auraient pu marcher auraient empêché la commercialisation des vaccins et de l’énorme business associé.
    L’Euthanasie se pratique déjà mais doit être encadrée de manière à présenter toute garantie d’honnêteté, loyauté conformes à la volonté du patient et arrêtée en collégialité par les intervenants médicaux et les proches.

    Il faut éviter toute dérive pouvant survenir au niveau médical, familial, administratif….
    Il faut légiférer dans ce domaine très prudemment, et je suis assez réservé quant aux aspirations morbides et eugéniques qui traversent actuellement la société, d’autant qu’on a jeté aux orties le consentement libre et éclairé du patient, dans le cadre de la vaccination expérimentale Covid. Celà n’inspire pas à l’optimisme.

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    • Alain dit :

      C’est comme en politique il y a aussi hélas des idéologues parmi les médecins biologistes dont l’un à hubris (merci Maxime pour le mot) remarquablement développé, mais je pense qu’ils sont moins nombreux que vous le dites

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    • Pheldge dit :

      l’hubris d’un fameux microbiologiste … ah c’est sûr que ça donne une leçon d’humilité, que de se frotter à des esprits bien supérieurs au sien. Le type en question est LE médecin français ayant le plus de publications revues par ses pairs, le second étant très, très loin derrière. Alors oui, je comprends qu’il n’ait pas envie de se justifier ou simplement de parler, à des interlocuteurs qui ne sont pas de son niveau, notamment des journalistes qui ne cherchent qu’à, faire le buzz.
      Si vous êtes capable de surmonter vos préjugés et a priori, allez visionner les vidéos de sa chaîne Youtube, vous découvrirez un chercheur passionné, modeste devant la science, et qui sait expliquer simplement avec pédagogie.
      La prochaine fois que vous chercherez quelqu’un pour pour l’hubris, le mépris hautain, le dédain de ses semblables, je vous conseille Attali, qui lui, bien qu’ayant un avis sur tout, et distribue des leçons à qui veut, n’a jamais rien réussi de sa vie, et au contraire, affiche plutôt un palmarès de catastrophes.

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    • Léo C dit :

      Oui, je voulais évoquer l’eugénisme, du style Gattaca, et ce qu’il se passa dans les Ehpad mais n’avais pas osé.

      D’autres le firent il y a un peu plus de 80 ans. Nous n’en sommes bien évidemment pas là mais, comme vous l’écrivez, ça ne suscite pas l’optimisme.

      Comme il a été dit ici, les politiques n’ont rien à faire dans ce qui touche au personnel et à l’intime en tel cas.
      Encore moins les fossoyeurs que nous subissons.

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  3. cornelia55 dit :

    Ma mère est décédée dans la dignité à l’âge de 93 ans. En Suisse bien sûr! Très atteinte physiquement mais avec toute sa tête elle a pu prendre le dernier petit verre avant de partir tranquillement! La France avec l’actuel président a encore bien du chemin à faire sur le sujet, car c’est vraiment trop compliqué contrairement à une loi bien établie en Suisse depuis longtemps et qui fonctionne très bien.

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    • Gerard Bayon dit :

      Je partage tout à fait votre avis. Nous sommes hélas dan un pays où nos politiciens et de nombreux citoyens veulent tout réglementer, encadrer, interdire et sanctionner, même ce qui reste et restera du domaine de l’intime.
      Les « Lumières » n’existent plus !

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  4. Sganarelle dit :

    Merci à cette société qui tue avant la naissance et avant la mort mais abolit cette peine de mort pour les criminels .

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    • Tracy LA ROSIÈRE dit :

      Ça s’appelle le « progressisme ».
      Si vous êtes contre, vous êtes fasciste.
      J’ai le regret de vous le dire.
      « Dans l’attachement d’un homme à sa vie, il y a quelque chose de plus fort que toutes les misères du monde. » A. Camus – Le mythe de Sisyphe.

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    • Monique dit :

      Oui, Sganarelle, merci aussi à ce chef d’état fossoyeur de la France, qui inscrit l’IVG dans la Constitution, la mort d’un être humain dont le coeur bat, qui veut une loi pour abréger les souffrances alors qu’il suffirait de créer des centres de soins palliatifs en nombre suffisants, qui préfère libérer les détenus plutôt que de construire des prisons, qui parle « d’aide à mourir », sans penser à l’aide à vivre en relançant l’industrie pharmaceutique par exemple (pénurie de cortisone) Comme le dit le Figaro, il y a tromperie dans le vocabulaire du petit président, il s’envoie des mots et se gargarise et quelles sont ces « conditions strictes » qui ne déboucheront sur rien ! allez, maintenant, en avant en Ukraine, nos soldats vont pouvoir choisir leur fin de vie.

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    • Alain dit :

      @ Tracy de la Rosière, oui je sais c’est très désagréable, mais on s’y fait. On me prend pour un immigrationniste parce que je soutiens « SOS Méditerranée », ça me fait ni chaud ni froid, alors…

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    • Pheldge dit :

      perso, je ne vous prend pour un immigrationniste, par contre pour un idéaliste dont la confiance et la naïveté est largement abusée par des gens sans scrupules, dont les intentions sont bassement politiciennes, et très éloignées de vos idéaux.

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    • Tracy LA ROSIÈRE dit :

      Alain,
      Je vous reprends sur une particule que vous m’attribuez généreusement mais que je ne puis accepter bien qu’issu d’une illustre famille ayant acquit nombre titres de gloire depuis Hasting en 1066, auprès de notre duc Guillaume dit «  Le Bâtard ».
      Quant à votre texte, sans queue ni tête, je me garderais bien d’essayer d’en tirer quelque exégèse , d’autant que prétendant soutenir « SOS Méditerranée » vous vous défendiez d’être immigrationniste, style acrobatique dont je me garde dorénavant par simple hygiène mentale.

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  5. Monique dit :

    A chacun sa liberté de penser, elle est respectable puisqu’elle est honnête. J’habite la campagne, je dois vous dire qu’ici les agriculteurs n’ont pas de problème vis à vis de cette loi, il y a un agriculteur qui se pend chaque semaine faute de pouvoir vivre, parce qu’un chef de l’état, sans aucune loi, a décidé qu’il devait crever !
    Voilà plus de 30 ans que l’on parle de la fin de vie, évidemment ce n’est pas drôle, c’est encombrant un vieux en fin de vie et souvent on oublie que lui aussi a sa dignité.
    J’ai la mère d’une amie qui a vécu jusqu’à 98 ans, elle était depuis des années dans une structure spéciale ne souffrant que de la maladie d’Alzheimer, elle se battait avec les autres malades et faisait ses besoins en marchant (vous avez bien lu !). Pourquoi ne pas écrire ses dernières volontés quant à la fin de vie si on veut éviter d’être réduit à l’état d’animal ou de légume. Tant qu’on en a les possibilités intellectuelles et physiques ? on ne convoque pas un assassin mais on demande juste le produit nécessaire à ce que nous en attendons, tout le monde veut vivre, mais pour certains cette vie a un prix insurmontable, on ne peut pas condamner ceux là ni les laisser sur place. L’hôpital, vous le savez n’a plus aucun moyen, on ferme des lits, il y a de moins en moins de personnel soignant il faut raccrocher ces clichés qui disent que de nos jours, on ne souffre plus, c’est faux, les centres de soins palliatifs sont insuffisants. J’ai compris que la fin de vie est un sujet tabou impossible à aborder en France ! et puisqu’on aime les citations de ceux qui ont réfléchi avant nous, Milan Kundera a dit : Il y a un droit à mourir dans la dignité, c’est-à-dire librement, un droit à choisir librement sa mort, son moment, et son mode ». Au passage, je remercie Marina Carrère d’Encausse qui se bat pour cette cause, son compagnon étant atteint de la maladie de Charcot, elle a fait un très beau reportage sur les suicides assistés, il faut aussi regarder « Le choix de Jean » la vidéo est facile à trouver. (2005)

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    • Sganarelle dit :

      Parce que l’hôpital n’est pas performant et que les soins palliatifs ne sont pas assez répandus alors il vaut mieux piquer les vieux et les malades comme on fait pour les chiens. .
      Je suis trés au courant de ce qu’est la souffrance étant moi même en fin de vie et je connais très bien le milieu hospitalier ce que vous racontez est vrai et sordide mais c’est la vie . La vie est le bien le plus précieux qui soit et parce que j’aime la vie encore très fort malgré les problèmes de l’àge avec ses côtés effrayants ou horribles avec ses joies et ses peines son bonheur et ses malheurs et parce que l’instinct de survie est ce qu’il y a de plus profond et de plus beau dans la nature que je ne peux penser à l’ôter volontairement à qui que ce soit et je me méfie de ces bonnes âmes qui veulent votre bien en vous effaçant rapidement avec une seringue. Je sais qu’il y a de plus en plus de gens qui sont fatigués de se battre et pensent au suicide c’est une aberration un non – sens …mais qu’une loi soit faite pour les aider de cette façon c’est insoutenable.
      Aidez ceux qui souffre en les supportant , en soulageant leur peine et leur douleur ,c’est bien plus méritoire et difficile mais ne les supprimez pas.
      Notre société et notre civilisation joue aussi sa survie , la suivante ne doit pas être celle de la mort programmée.

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    • Léo C dit :

      J’ai mon plus vieil ami qui vit dans sa chair l’effondrement de l’hôpital public.
      Il s’en ouvrait à moi encore hier.

      Lui qui est plutôt enclin, par principe, à accorder sa considération au public.

      Quelle désillusion.

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    • charlymesdoun dit :

      je réponds en fait à #Léo C;
      en 2017 lors des élections présidentielles je tenais un bureau de vote et après cloture la présidente du bureau et moi-même, attérés tous les deux, disions: ce sera encore pire qu’avec Hollande; c’est pour cela, en réponse à la désillusion de votre ami, que je comprends, que moi je n’ai pas été déçu!

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  6. M RICARD dit :

    D’après ce que j’en ai compris à ce stade, le problème est autant pratique que moral. Cela semble coincer pour la piqûre finale car apparemment personne ne veut la faire. On veut bien comprendre qu’un malade incurable souffrant le martyre veuille mourir mais personne ne veut s’y coller pour le faire passer concrètement de vie à trépas. Comme du temps du COVID pour la vaccination, il va peut-être falloir trouver des remplaçants aux médecins : un proche du futur défunt moyennant une dispense pénale ? des employés des Pompes funèbres ? des bouchers-charcutiers ayant déjà des notions dans la mise à mort des mammifères ? Macron attend peut-être des suggestions avec pour impératif l’odeur du cadavre qui est celle de son quinquennat…

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    • there dit :

      @M Ricard Oui il leur faudrait assumer jusqu’au bout et créer un job de terminator. Mais assumer n est pas trop leur genre , ils laissent ça aux autres .

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    • Monique dit :

      Un peu d’humour, même noir, fait du bien. Pour ce qui est du Covid nous avons eu pourtant l’occasion des injections obligatoires dont on sait aujourd’hui qu’elles ne sont pas sans séquelles et que certaines ont provoqué la mort (naturelle !!!)

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