La France file un mauvais coton

C’est un faisceau d’indices, comme disent les juristes. La foule refoulée aux cérémonies traditionnelles pour ne pas entendre les casseroles; des professeurs de philosophie sanctionnés pour avoir exprimé leur opinion; la plainte contre un livre qui déplaît à l’occupante de Matignon; pour la première fois de l’histoire, une loi visant à rendre obligatoire l’affichage du portrait du président dans les mairies (ce n’était qu’une tradition républicaine) au mépris des libertés locales; une intellectuelle dont la conférence est interdite à la Sorbonne… Ce glissement autoritariste, qui se perçoit sous des formes multiples, est sans doute facilité par les secousses récentes qui ont traumatisé le pays. La vague d’attentats islamistes à favorisé la quête de chef dans l’inconscient collectif. Puis la peur panique du covid19, entretenue par le pouvoir, a ouvert la voie à des mesures liberticides aussi inutiles qu’absurdes (tout le monde le sait aujourd’hui) comme l’interdiction des forêts et des plages. L’autoritarisme s’est ainsi banalisé. Ainsi semblent coexister deux France. Une majorité visible et silencieuse, celle qui a l’habitude de respecter la loi et subit la marche autoritariste du pays. Et puis une autre, à la marge, est absolument livrée au chaos, à la criminalité, le chaos, l’anarchie et la barbarie. Nous vivons une époque étrange de coexistence de l’autoritarisme – comme exhumé d’une autre époque – et de l’ensauvagement sanglant.

MT

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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88 commentaires pour La France file un mauvais coton

  1. lambrays dit :

    Les vrais sujets d’inquiétude sont ces cancers que sont l’endettement et l’immigration, les déficits publics, et commerciaux notamment avec nos partenaires européens, sans parler d’une centrale nucléaire qui prend des airs d’arlésienne. Mais la vie à crédit pratiquée avec frénésie par M. Macron comme par ses prédécesseurs, masque cette réalité aux français, qui se permettent de rêver de pouvoir d’achat et de retraite à 62 ans. On est bien le pays de la Grande Illusion.

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  2. Monique dit :

    C’est la scoumoune jusque dans l’Eurovision où la France manque vraiment de vision… des lustres après le dernier succès français, c’est une chanteuse canadienne qui nous a représentés, peu importe qu’elle ait échoué, c’est mérité, la France continue sa descente vertigineuse en tout, mais c’est la première fois que l’interprète fait un doigt d’honneur après avoir entendu le verdict. Ca c’est français, voilà qui représente bien la culture chez nous, nous sommes dans le pays des bras et des doigts d’honneur, partout c’est à la mode même à l’AN. D’ailleurs quand le président circule il n’y a pas que les casseroles, il y a aussi les doigts d’honneur, comme à Sélestat mais il ne devrait pas s’en formaliser puisque c’est grâce à son voyage touristique à St-Martin qu’il nous a appris comment on s’exprime dans la joie avec des potes tout en muscles. Le mauvais coton de la France, c’est qu’elle tombe en quenouille.

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  3. lugardon dit :

    Voici ce que je propose ce mois-ci au Journal Paroissial de Limoges:

    http://yallahcastel.fr/Blog/index.php?article776/il-y-a-cinquante-ans

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  4. H. dit :

    Un mauvais coton, effectivement : « Le sujet d’examen, donné mercredi aux étudiants en licence de droit de l’université Lyon-2, suscite la controverse. En cause : le texte rédigé en écriture inclusive, dans lequel les mots « ils », « tous », « reconnus » ou « professionnels » ont été remplacés par « als », « touz », « reconnux » et « professionaels ».  »
    (https://m-20minutes-fr.cdn.ampproject.org/c/s/m.20minutes.fr/amp/a/4036879).

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    • Gerard Bayon dit :

      @H.
      Preuve que Mme Borne ne dit pas que des sottises ! Elle est bel et bien à la tête d’un gouvernement de débiles incapables de faire respecter notre culture.
      Mention spéciale au ministre de l’Education Nationale et à celle l’Enseignement supérieur et de la Recherche

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  5. Zonzon dit :

    La religion, c’est d’abord la Foi (et sa petite sœur l’Espérance qui se cache dans les plis de se robe – certains disent que la Foi et l’Espérance c’est la même chose), ensuite c’est l’Intelligence… la Charité vient bien loin derrière et s’il y a grand besoin de charité c’est parce que l’Intelligence fait défaut.

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    • lugardon dit :

      Bonsoir Zonzon, j’ai la faiblesse de penser que le monde a aussi besoin de justice sociale et même plus simplement de justice tout court.

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    • Zonzon dit :

      Bonjour André,
      La justice sociale, la justice tout court est gérée par des humains, pire par des politiciens … la Charité ( Chrétienne ) est en grand besoin parce que les hommes croyants ont souvent une Intelligence qui laisse à désirer.
      Exemple : la natalité !

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  6. Zonzon dit :

    Bonjour André,

    Dimanche à 13h sur CNEWS on a longuement évoqué l’excellence de HUMANAE VITAE. Elle n’a rien évité de ce qui s’en suivit au sujet de la sexualité !
    La France – l’Occident en général – entraînée par des « penseurs fous » a laissé se dégrader la noblesse de la mère génitrice, éducatrice, premier « agent » civilisationnel des pays chrétiens.
    Les femmes sont-elles heureuses dans le monde d’aujourd’hui … on ne peut guère que leur souhaiter !
    Et je n’évoque même pas les désagréments qu’elles « encaissent » par suite d’une immigration délirante.

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    • lugardon dit :

      Bonsoir Zonzon, j’avais 15 ans en 1968 et j’avoue que je suis passé complètement à côté de l’encyclique Humanae vitae. Aujourd’hui je sais qu’elle avait un côté prophétique. Je sais aussi que même chez les cathos il y a des hommes et des femmes qui l’ont rejetée. Mon métier d’instituteur m’a mis en contact avec de jeunes femmes, de jeunes mères effectivement pas heureuses. Et des hommes aussi. J’ai été le témoin de situations difficiles. J’espère que les générations à venir tiendront compte de l’importance des relations humaines basées sur l’amour « pour de vrai » et complet, c’est à dire pas uniquement au niveau de la performance sexuelle. Fera-t-on encore des enfants « pour de vrai » dans les siècles à venir?

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    • Zonzon dit :

      André,
       » … J’espère que les générations à venir tiendront compte de l’importance des relations humaines basées sur l’amour « pour de vrai » et complet, c’est à dire pas uniquement au niveau de la performance sexuelle. »

      Là, vous parlez de l’Intelligence, qui engendre une natalité heureuse et qui plait à Dieu !

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    • Zonzon dit :

       » Fera-t-on encore des enfants « pour de vrai » dans les siècles à venir?  »
      Ça, c’est l’Espérance !

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  7. lugardon dit :

    La France file un mauvais coton: nous ne nous respectons plus les uns et les autres, la propriété privée de plus en plus souvent n’est pas respectée; les espaces publics, les espaces collectifs trop souvent ne sont pas respectés.

    « Au bout de ces ténèbres, une lumière pourtant est inévitable que nous devinons déjà et dont nous avons seulement à lutter pour qu’elle soit. Par delà le nihilisme, nous tous, parmi les ruines, préparons une renaissance. » (Albert Camus)

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    • Raymond dit :

      Pour rester dans la trame, …

      « Qui pourrait songer à donner de cette journée délirante l’expression qui ne la trahirait pas ? Au sein même des voix confuses et exaltées de tout un peuple, quelle voix solitaire pourrait s’élever, qui soit sûre de donner son sens à ce grand cri de liberté et de paix ? Peut-être, dans le recul du souvenir, sera-t-il possible de choisir, plus tard, au milieu des canons, des sirènes et des cloches, parmi les chants, les drapeaux, les appels et les rires, l’image privilégiée qui ne trahira rien de cet instant. Pour aujourd’hui, il faut se laisser porter et dire seulement cette grande chaleur humaine, cette immense joie pleine de larmes, ce délire qui emplissait Paris. il n’est pas sûr que la douleur soit forcément solitaire. Mais il est sûr que la joie ne l’est jamais. Hier, c’était la joie de tous. il faut parler au nom de tous.

      Devant cette grande clameur, le souvenir de tant de combats et de luttes acharnées prenait tout son sens. Car pourquoi donc s’être tant battu, sinon pour qu’un peuple puisse un jour crier sa délivrance. Dans toutes les capitales d’Europe et du monde, des millions d’hommes, à la même heure, hurlaient la même joie. Pour les uns, ils riaient sous le ciel chaleureux de mai, et, pour d’autres, dans une nuit déjà chaude. Mais ce qu’ensemble ils célébraient, c’est la force que donnent aux hommes libres la conscience de leurs droits et leur amour forcené de l’indépendance.

      L’histoire des hommes est semée de triomphes militaires. Mais jamais peut-être victoire n’aura été saluée par tant de bouches bouleversées. C’est que jamais peut-être une guerre n’a tant menacé l’homme dans ce qu’il a d’irremplaçable, dans sa révolte et dans sa liberté. Si hier était le jour de tous, c’est qu’il était justement le jour de la liberté et que la liberté est à tous les hommes ou à personne.

      Pendant cinq années, des millions de combattants ont dû démontrer, au milieu du carnage, qu’il ne se pouvait pas qu’un seul homme prît la liberté pour lui aux dépens de tous les autres.

      Une fois de plus, il a fallu faire la terrible preuve de cette vérité, comme si l’histoire des hommes n’était que la longue et affreuse histoire de leurs sacrifices pour affirmer sans trêve une liberté sans cesse contestée.

      C’est ainsi que les années de l’asservissement ont été les années du silence. Et c’est ainsi que le jour de la liberté est celui d’un cri sans cesse répété par des millions de voix. C’est ainsi encore que dans Paris, entre le printemps et l’été, une prodigieuse clameur s’est élevée, qui n’a pas cessé de retentir dans la nuit. Nous n’oublierons pas cela. Cet appel était celui de l’esprit libre qui s’incarnait dans tout un peuple. Et cette guerre a été menée à son terme pour que l’homme garde le droit d’être et de dire ce qu’il est. Les hommes de notre génération l’ont compris. Plus que jamais ils ne céderont sur ce terrain. Ils ne se laisseront pas fermer la bouche.

      Aux quatre coins de la ville, les eaux des fontaines, soudain revenues après tant d’années, bondissaient hier vers le ciel doré de la chaleur. Ce grand jaillissement de délivrance et de fraîcheur, nous le sentions tout au fond de l’âme. C’est lui que nous aurons désormais à préserver pour que cette victoire soit définitive et qu’elle demeure le bien de tous. Ceux d’entre nous qui attendent encore et qui pleurent un être cher ne peuvent avoir de place dans cette victoire que si elle justifie ce pour quoi les absents et les disparus ont souffert. Gardons-les près de nous, ne les rendons pas à la solitude définitive qui est celle de la souffrance vaine. Alors seulement, en ce jour bouleversant, nous aurons fait quelque chose pour l’homme. »

      Albert Camus
      Combat, éditorial du 9 mai 1945

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    • lugardon dit :

      Mille mercis Raymond.

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  8. Monique dit :

    Jeanne d’Arc est-elle la figurine de l’extrême droite ou bien celle, comme le disait Jules Michelet : « souvenons nous, Français, que la patrie est née chez nous du coeur d’une femme, de sa tendresse, de ses larmes, du sang qu’elle a versé pour nous ».
    Jeanne d’Arc de notre histoire de France, recalée ou recasée par notre république dans les rangs d’un parti politique ou mouvement royaliste extrémiste de surcroit ! Jeanne d’Arc ne peut elle être aimée tout simplement par les Français qui connaissent leur histoire, par reconnaissance à celle qui, un temps, a libéré la France ? l’extrême droite n’a pas le monopole de Jeanne d’Arc, elle a le droit d’être royaliste , mais que le gouvernement effarouché comprenne bien qu’Action Française rend hommage à Jeanne d’Arc tous les ans, et que Jeanne appartient à tous les Français, elle aurait tout aussi bien défendu son pays républicain. Et ne peut on pas condamner la révolution de 1789 et déplorer l’assassinat de la famille royale quand on est en république ? nos ennemis ce sont ceux qui censurent et interdisent ce qui touche l’admiration et le coeur des Français.

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    • H. dit :

      C’est une fête républicaine instaurée par la loi du 10 juillet 1920 adoptée à l’unanimité par la Chambre des députés et le Sénat, sur proposition du député et écrivain Maurice Barrès, quelques semaines après la canonisation de Jeanne d’arc. C’est la Fête nationale de Jeanne d’Arc et du patriotisme. Elle se fête le 8 mai, date de la victoire remportée par Jeanne d’arc sur les anglais à Orléans en 1429.
      Difficile donc pour le pouvoir macronien de trop la dénoncer.

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  9. Monique dit :

    LR rassemble ses troupes, Ciotti programme quelques nominations pour des tâches particulières et Retailleau nous remet une couche d’espoir. Quand je vous dis que ça bouge !!! prochain sujet l’immigration, et là, Retailleau est virulent si j’en crois ses paroles, les clandestins ont du souci à se faire, le regroupement familial aussi, on ne va plus se laisser faire, la chasse à la fraude, aux faux papiers, il parait que le roitelet élude le sujet, élude, élude car il ne sait plus comment faire, ou ne pas déplaire plus, ou encore être moins populaire si c’est encore possible, surtout contenter tout le monde en prenant la poudre d’escampette c’est ce qu’il sait le mieux pratiquer comme sport ! attendons ce qu’il va sortir de la nouvelle composition de responsables de droite, je sais, ici personne n’y croit plus mais ils ont quatre ans pour peaufiner une vraie droite, tout dépend des alliances que Ciotti saura prendre.

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  10. Anonyme dit :

    Elle ne file pas un mauvais coton, elle ne file plus ! Elle a disparu dans les réseaux sociaux ridicules où le français effrayé par ce qui arrive, exhale sa haine ou sa rage, mais ce seul mouvement sans aucune conséquence suffit à son besoin d’action. Comme tous les commentaires sous vos billets représentent au même chef, la satisfaction de nos esprits impuissants dans la seule dénonciation stérile des turpitudes quotidiennes qui nous sont imposées par une caste imbécile, cynique et à courtes vues.
    Quand vous résoudrez vous à faire un véritable travail de dénonciation publique des traitres qui nous dirigent ?
    Je lis actuellement le livre de Vincent Jauvert, journaliste de gauche, sur « Les intouchables d’Etat » . Ecoeurant . Pour résoudre notre problème, il nous faudrait un épurateur fou de manière à punir définitivement ceux qui se foutent hardiment de nous

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  11. lugardon dit :

    A la manière d’un archevêque de Paris du XVII e siècle:

    « Ils sont purs comme des anges et orgueilleux comme des démons. »

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