Quelle ligne pour la droite républicaine? (Pour Atlantico)

Mercredi 6 juillet, la Première ministre Elisabeth Borne présentera sa déclaration de politique générale à l’Assemblée et au Sénat. Dans un futur imaginaire où la droite se refondait et distinguait de l’actuelle majorité, quelles seraient ses intentions sur le régalien

Il est certain que la réponse aux attentes des Français sur le régalien est un enjeu crucial pour la droite dans la perspective d’une reconquête de l’opinion, en particulier sur l’autorité de l’Etat, la sécurité et la maîtrise de l’immigration.  Les propositions de réformes sont connues et elles sont apparues à maintes reprises dans les projets de LR notamment aux dernières présidentielles. L’enjeu essentiel se situe ailleurs. Il est dans la crédibilité à mettre en œuvre ces réformes et à les faire appliquer. Aux dernières élections nationales, présidentielles comme législatives, la droite n’a pas réussi à regagner la confiance de l’électorat en particulier sur le régalien. D’abord il lui faut réussir à mettre en avant une équipe assez solide et unie pour entraîner un mouvement de confiance dans le pays. Tel est évidemment le plus difficile… Sur le plan des idées, la bonne méthode est de valoriser quelques mesures phares par exemple des peines planchers pour les auteurs de violences aggravées et les récidivistes ou la lutte contre les filières esclavagistes en Méditerranée, puis de s’engager sur un calendrier resserré à les mettre en œuvre quelles que soient les circonstances.

Cette nouvelle droite aurait-elle de nouvelles idées pour refonder le système éducatif ? 

En matière éducative, la question essentielle ne me semble pas tenir au futur système ou aux institutions, ni à des modalités d’organisation. Elle est dans la définition d’un objectif fondamental : le redressement scolaire. Pour cela il faut effectuer un choix politique majeur. La droite doit rompre avec la philosophie du nivellement par le bas dans un but égalitariste. Le slogan de 80% d’une classe d’âge au niveau du bac, fondateur de toutes les politiques depuis les années 1980, est trompeur et s’est traduit par l’effondrement du niveau du bac et des études. Il faut réhabiliter l’idéal du mérite et de l’élévation par le savoir et l’intelligence. Tout est une affaire d’état d’esprit : l’excellence doit redevenir le cœur de la philosophie de l’éducation nationale. Quelques principes simples : on n’entre pas en sixième sans avoir acquis les fondements de l’écriture et de la lecture ; on n’obtient pas le bac sans la maîtrise de l’orthographe. Il faudra rehausser le niveau d’exigence des diplômes, restaurer l’enseignement des mathématiques et du latin, et la culture générale dans les concours. L’égalité des chances authentique passe par le renouveau de la notion de mérite intellectuel et non par le bradage des examens et des diplômes qui débouche sur un retour de la sélection par l’argent et les relations familiales.

Quel serait son logiciel idéologique afin de trouver sa place entre Renaissance et le RN ?

La politique moderne semble vouée à la fuite dans les excès et les coups médiatiques, la recherche du buzz à tout prix : exaltation du culte de la personnalité, communication à outrance, provocations visuelles ou verbales, petites phrases explosives autour desquelles la machine médiatique s’emballe dans de violentes crises d’hystérie. A ce jeu-là, macronisme, lepénisme et mélenchonisme triomphent.  La droite aurait tout avantage à se positionner à contre-courant de l’air du temps et à réinvestir le champ de la raison et de l’intelligence collective. Son rôle pourrait être d’offrir une alternative au glissement de la politique française dans l’exubérance, la posture, l’idolâtrie et l’hystérie. Inverser la tendance à l’aggravation de la fracture entre la France profonde devrait être la priorité absolue de la droite républicaine. Elle doit réapprendre à parler au peuple et le respecter comme l’unique souverain. Il lui faut se réorganiser autour du seul débat d’idées sur les grands sujets de préoccupation des Français dont le déclin scolaire, en se démarquant de la dérive narcissique et hystérique de la politique nationale et de toute forme de personnalisation névrotique. Elle doit porter un message simple et clair : les politiques ne sont pas des dieux de l’Olympe mais des serviteurs de la Nation. Bien sûr la voie est étroite mais le pari sur le bon sens des Français mériterait d’être tenté.

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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39 commentaires pour Quelle ligne pour la droite républicaine? (Pour Atlantico)

  1. lambrays dit :

    La notion de droite républicaine implique qu’il y en aurait une qui ne le serait pas. S’il s’agit du RN qui a désormais 89 députés à l’AN, cela procède d’une vision sclérosée. Pour le reste, sur le fond on devrait trouver un large consensus sur les questions régaliennes, encore faut il admettre que l’un des moyens de lutte contre les fameuses filières d’immigration est de renvoyer chez eux ceux qui les empruntent et sur l’école. Mais il faut aussi aborder les questions économiques et notamment le rétablissement des comptes et le redressement de la compétitivité qui passe par la suppression des 35 heures y compris dans les fonctions publiques. Cela suppose donc plusieurs ruptures avec le passé et le meilleur moyen de l’affirmer est de supprimer le qualificatif fourre-tout de républicaine.

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    • Pierre Durand dit :

      Je ne suis pas d’accord avec vous. Quelles que soient les apparences qu’elle se donne l’extrême droite reste l’extrême droite avec son passé, ses cadres et ses militants. Que des prolos qui ne savent pas trop ce qu’est le fascisme votent en masse pour elle n’y change rien.
      En plus de cet aspect, le programme du RN n’est pas libéral en économie. C’est une différence majeure, fondamentale pour moi qui privilégie la réduction de la dépense publique plutôt que la distribution de prestations sociales. Comme vous le voyez un programme qui n’est pas près de remporter les élections dans ce pays. Mais à quoi bon les remporter si c’est pour faire le programme des autres. Autant les laisser faire.

      La droite républicaine n’a rien en commun avec le RN.
      Il est vrai qu’elle ne peut gagner que si elle parvient à faire revenir vers elle la part importante de l’électorat RN qui auparavant votait RPR mais ce ne doit pas être en renonçant au libéralisme économique (d’ailleurs tout à fait relatif et mesuré). C’est un problème proche de la quadrature du cercle. Je préfère perdre les élections comme je viens de le vivre car je suis un électeur de Valérie Pécresse (tendance Ciotti) que de les gagner et ne pas pouvoir faire ma politique. En attendant il faut convaincre que la solution de nos problèmes ne passe pas par la distribution de toujours plus de bons d’essence à des gens toujours plus assistés.

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  2. Monique dit :

    Il y a aussi ceux qui réfléchissent, mais mal, ces fuyards qui ont tenté de jeter l’ancre chez Macron ont été vite remis à l’eau, voyez Bob le Ménardier (appelé ainsi sur un site), il avait fait des prouesses de tolérance et d’ouverture, il soutenait le RN, tout en se sentant proche de Zemmour pour dire que finalement il n’aurait pas dit non à une éventuelle entrée au gouvernement. C’est un peu vrai que voter pour des mecs pareils c’est consternant. Comme le disait Clémenceau « Tout le monde peut faire des erreurs et les imputer à autrui : c’est faire de la politique »

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  3. Monique dit :

    Un projet d’alternance, une belle histoire mais comment ça peut se réaliser aujourd’hui ? en un demi siècle nous n’avons eu qu’un seul homme d’état dans le sens noble du terme, pas seulement par le courage, la volonté mais avec le souci d’avoir une mission historique et patriotique, quel politique aujourd’hui aime seulement la France ? ……. le patriotisme, ça ne veut plus rien dire.

    « La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques, » a dit Ernest Hemingway, un résumé de notre situation actuelle. Nous avons déjà l’une et bientôt nous aurons l’autre !

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  4. Pheldge dit :

    MT, cette nouvelle droite ne pourra voir le jour qu’une fois débarrassée des Chirac boys, et des Sarko boys, lesquels ont brillé par leur incapacité à se renouveler depuis 10 ans. c’est le préalable.
    ensuite, il faut également abandonner toute référence au gaullisme, qui est devenu un mélange de tout et son contraire, et qui sclérose la droite depuis trop longtemps. .

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    • Mildred dit :

      Vous croyez que pour ceux qui se sont permis de modifier la Constitution de 1958 vingt-quatre fois, jusqu’à la rendre inintelligible, De Gaulle représente autre chose qu’un mythe qu’on peut invoquer lorsqu’on veut impressionner les derniers Français qui se rappellent encore la belle histoire de France du Général ?

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    • Pheldge dit :

      non, de Gaulle c’est encore la statue du Commandeur, celui dont tout le monde se réclame, à droite, et pour cause : le gaullisme c’est « une certaine idée de la France », ce qui veut dire que tout le monde peut s’en réclamer, c’est comme une auberge espagnole … je dis simplement qu’il est temps de remplir le vide, parce que « une certaine idée de la France », si ça permet de se donner une contenance dans les dîners en ville, c’est un peu court, et ça ne fait pas un programme de gouvernement !

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  5. Hors sujet:

    https://www.europe1.fr/politique/exclusif-guerre-en-ukraine-dans-les-coulisses-de-la-fabrication-des-tubes-de-canons-caesar-4122202

    Avec Europe 1 et bien d’autres chaînes de télévision et avec l’ami google map, Poutine peut détruire l’usine qui construit les canons utilisées contre lui. Toutes les informations lui sont servies sur un plateau.

    Je trouve ça incroyable…

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  8. Liber dit :

    Quelle ligne ?
    Elle tient en très peu de mots :
    Rendre leur liberté aux français en recentrant l’état sur ses fonctions régaliennes : sécurité intérieur et extérieur, justice.
    Déclarer une lutte sans merci aux quatre fléaux actuels : Ecologisme, Gauchisme, Progressisme sociétal, islamisme.
    Tout le reste en découle.

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  9. Monique dit :

    Il y a bien trop de « droites » dans ce bazar qui n’ont jamais trouvé la bonne direction. Un projet d’alternance ne peut être qu’imaginaire, nous sommes partis pour des décennies de dégâts macronistes où s’agglutineront tous les rescapés de (feu) les grands partis, ceux qui croient encore pouvoir changer la France. La machine à broyer l’alternance est en route depuis bien longtemps.
    Je m’incline quand même devant le grand ennemi que fut Mitterrand, inflexible, intransigeant, l’amoraliste au pouvoir qui a exercé tant de fascination. Où voyez vous un tel leader à droite ?
    Macron n’est que le résultat d’un écoeurement général et de l’opportunisme de beaucoup. Même
    réélu, il reste un petit président dont l’histoire ne retiendra pas grand chose, tout au plus qu’il régna sous le signe d’un virus.

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  10. Gamain dit :

    La Droite, la Gauche ….
    Et si on parlait un peu de la Nation … C’est peut-être trop woke, trop dépassé … la Nation c’est dépassé … tout le monde veut vivre avec tout le monde …
    Les politiciens sont trop haut dans leur estime pour s’intéresser à de telles vieilleries.
    Le must c’est de vivre avec des gens avec lesquels on n’a rien en commun … table rase de tous ces vieux machins intellectuels et moraux que nous partagions avec les nôtres.
    Ça c’est de la théorie, parce qu’il suffit de descendre ( se faire descendre ) dans la rue pour constater que c’est dangereux de vivre avec le vulgum pecus mondial.

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  11. cyril dit :

    il faut que l’ETAT aide financièrement les plus faibles (agents d’entretien, manutentionnaire etc,) ceux qui sont au smic ou entre 500 et 1000 euros; et aussi taxer les plus riches : c’est de la redistribution, un peu d’équité aussi dans un monde très inégalitaire et fracturé

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  12. E Marquet dit :

    Vous parlez d’or !
    Certes, l’enjeu essentiel est dans la crédibilité à mettre en oeuvre les réformes indispensables. C’est bien là où le bât blesse ! Car en préalable, il faut réanimer une confiance perdue depuis longtemps. La confiance se mérite, les promesses non tenues la tuent, et une fois envolée, elle demande des preuves pour revenir. Comme en amour, ce ne sont pas les promesses qui comptent, mais les actes.

    Pour notre système éducatif, vous raisonnez en intellectuel et vous ne réfléchissez que sur le cursus qui mène au supérieur.
    Mener 80% d’une classe d’âge au bac était une fantaisie dangereuse de la gauche Terra Nova qui se détournait des cols bleus pour aller vers les cols blancs.
    Les métiers manuels ont été dévalorisés, et ont été multipliées les « Fac-fourre-tout » dont un grand nombre de jeunes ressort sans espoir d’avenir, notamment les fameuses Fac de Sciences Humaines et Sociales. Que faire d’une flopée sortie de psycho, information et communication, sociologie ou sciences de l’éducation, quand on manque de main d’oeuvre dans la mécanique, l’électricité, l’aéronautique, la métallurgie, l’agriculture, que l’on manque de boulanger, de boucher de cordonnier etc. etc.

    Alors oui, si l’EN gagnerait à réintroduire l’étude du latin qui est à l’origine de 80% de notre vocabulaire, (il y a déjà tant à faire pour remettre à niveau l’enseignement du français), à renforcer les mathématiques, mais également les bases de l’économie qui font défaut à beaucoup de Français, il lui faudrait aussi prendre conscience qu’un pays ne fonctionne pas qu’avec des «crânes d’oeuf », des intello-idéologues, ou des intermittents de la culture….et valoriser les filières du secteur professionnel et manuel, indispensables au service du pays.

    Enfin, rappeler que les politiques doivent réapprendre à parler au peuple et à le respecter, n’est-ce pas accréditer qu’ils n’en feraient donc pas partie ! « Primus inter pares » peut-être, mais si le leader politique est celui qui est supposé entreprendre, il n’est pas le maître absolu de l’initiative. C’est un citoyen comme les autres, accepté à la tête d’une communauté politique pour agir avec les autres. C’est du moins ainsi qu’Hannah Arendt le voyait…..

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  13. Gerard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Il existe en effet quelques priorités incontournables et très urgentes pour une droite Républicaine hypothétique, avant de débuter un travail de fond.
    – En toute priorité, comme je l’écris depuis plusieurs mois :refonder le système éducatif afin de mettre fin au désastre actuel et à la crétinisation de masse maintenant bien installée chez nous. Il est inadmissible que certains bacheliers ne sachent pas lire sans ânoner ou manifestent parce qu’ils ne comprennent même pas un sujet du bac ou encore n’utilisent pas plus de 1000 mots de notre langue alors qu’ils devraient en maîtriser 5 fois plus. Parallèlement rétablir l’autorité inaliénable des enseignants.
    – Rétablir le septennat présidentiel et le quinquennat des députés.
    – Réhabiliter la valeur travail et mettre fin aux délires de distribution d’aides de toutes sortes, de chèques, de réductions etc. devenus la doctrine de nos gouvernants pleutres.
    – Contraindre le gouvernement à respecter l’équilibre budgétaire et à faire diminuer notre endettement devenu insuportable.
    Et puis bien sur, toutes mesures liées à la sécurité des Français, au rétablissement d’une vraie justice digne de ce nom, et au contrôle strict de l’immigration.
    Tout cela ressemble aux travaux d’Hercule, à de vrais exploits quasimment irréalisables vu l’état de notre société et la médiocrité de la plupart de nos politiciens.

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    • Beau programme!
      MT

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    • MAILLARD Raymond dit :

      Il y a aussi au moins une réflexion essentielle à faire~et une décision à prendre d’urgence~ sur la fiscalité. L’IFI est un prélèvement à la source sur les plus-values de la résidence principale. Les familles nombreuses parisiennes payent l’IFI à cause de l’envolée des prix de l’immobilier parisien. Or ces plus-values, sur la résidence principale ne sont pas imposables!
      Pour les impôts sur le revenu, les contribuables sont ponctionnés mensuellement de ce qu’ils sont sensés devoir au fisc. Les comptes sont arrêtés plus tard, au moment du dépôt de la déclaration des revenus de l’année. Il peut y avoir alors complément à verser ou trop-perçu à récupérer.
      L’IFI est un prélèvement à la source annuel sur la plus-value estimée de la résidence principale des familles parisiennes, sans qu’on sache si cette plus-value existera, qui la réalisera, ni quand cela se fera! Et cette plus-value n’est pas imposable!
      Par l’IFI, l’état reprend aux familles nombreuses parisiennes (grands appartements, coût du m2) tout ce qu’elles ont reçu en allocations familiales, suppléments de salaires, bonifications de retraite, primes de toutes sortes, écolos, pour les rentrées scolaires, les transports etc, même les « avantages fiscaux » du quotient familial.
      Où est l’égalité de tous devant l’impôt proclamée dans la Constitution?
      Tant que la résidence principale ne sera pas enlevée de l’assiette de l’IFI, il n’y aura aucune confiance à accorder, aucun intérêt à accorder aux idées de ceux qui tolèrent une telle injustice.

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  14. Gribouille dit :

    « Cette nouvelle droite aurait-elle de nouvelles idées pour refonder le système éducatif ? « 

    1) Si vous aviez réellement l’intention d’augmenter le niveau d’exigences et donc, par exemple, de peut-être réduire le pourcentage de bacheliers d’une génération, ce ne serait pas une mauvaise chose ; et on aurait enfin l’impression que vous servez à quelque chose.
    Mais, concrètement, vous avez fait exactement le contraire la dernière fois que vous étiez au pouvoir, et pas en le cachant à vos électeurs : c’est, par exemple, la discrimination « positive » de M. Sarkozy.

    2) Toutefois, vous ne désignez qu’une des raisons des problèmes, celle qu’on attribue couramment à vos concurrents. Mais, en réalité, il y a au moins une autre raison aux problèmes qui se posent : votre obsession, personnelle et harpagonesque, de réduire les dépenses publiques. Qui semble, d’ailleurs, venir bien moins d’un souci réel d’amélioration que de la volonté de pouvoir imposer des mesures aux autres.
    Cette volonté harpagonesque, qui utilise d’ailleurs la manipulation des chiffres (on mélange allégrement, devant le citoyen-électeur de droite, l’ensemble des dépenses publiques et les dépenses de fonctionnement de l’Etat, afin de pouvoir ensuite réduire des dépenses de fonctionnement de l’Etat qui, elles, sont pourtant dans la norme des autres pays), est à la source de bien d’autres détériorations des services publics, par exemple à la santé.
    Jusqu’en 1995, en dépit de la massification, le système scolaire fonctionnait correctement dans les comparaisons internationales (test Timss). Il y a eu une réduction continuelle de son budget depuis, qui est ce qui motive de nombreuses mesures dans ce secteur (de la réduction du nombre d’heures de maths, plus chères du fait des débouchés dans d’autres secteurs ; à la quasi interdiction effective du redoublement).
    Cette obsession de réduire les budgets « quoi qu’il en coûte », quelles qu’en soient les conséquences, est donc aussi une des raisons de la situation ; et elle est toujours très en vogue à LR.

    3) On ne comprend pas non plus, à vous lire, pourquoi l’enseignement primaire, qui a toujours concerné toute une classe d’âge, s’est lui aussi dégradé. Y compris avec des mesures dont on ne peut pas prétendre qu’elles ont un impact financier (méthodes de lecture).
    Il serait pourtant utile de le savoir, car si vous ne le savez pas, vous risqueriez de vous appuyer sur de mauvais conseillers. Par exemple, sur les gens de l’OCDE, dont la rengaine il y a une dizaine d’années était qu’il fallait réduire le nombre d’heures de maths, prétendument trop important en France…
    Quel fut leur rôle exact dans la réduction effectivement mise en place à cette époque des ambitions en maths sous MM. Sarkozy et Fillon (je parle de la réforme du lycée mise en oeuvre alors que ces deux personnages étaient au pouvoir, qui a été critiquée par les grandes écoles et les professeurs de CPGE) ? Inspirateurs, ralliés…?

    4) tant que vous partirez d’un diagnostic partiel de la situation, ici comme dans d’autres secteurs, le plus probable est que celle-ci ne s’améliorera pas.

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    • Gribouille, un pays est comme une famille, quand il dépense plus qu’il ne gagne ou produit, il se place sous la dépendance des autres, s’endette pour l’avenir et court à la ruine, et c’est bien ce qui arrive en ce moment à la France.
      MT

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    • Gerard Bayon dit :

      @Gribouille
      L’effondrement de notre système scolaire a fait l’objet de nombreuses parutions. J’ai en mémoire un livre interessant écrit sans concession au début des années 2000 par N. Roméro : l’école des riches,l’école des pauvres.

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  15. Berdol dit :

    C’est quoi la droite républicaine ? Cela laisse à entendre qu’il y a une droite qui n’est pas républicaine , monarchiste (Dieu vous entende…), Fasciste ? Ou quoi encore. Dans la mesure ou vous êtes un historien de droite, un analyste politique de droite et peut-être même un penseur de droite, que signifie cette circonlocution ?
    Si la droite républicaine, c’est celle qui a trahit la France avec Chirac et Juppé, Sarkozy et Kouchner, Pecresse et ses velléités vite ramenées à ce qu’elles méritent, Bertrand le grassouillet notable des provinces septentrionales ou Larcher devant son cassoulet , la république n’a qu’a bien se tenir !
    De quelle droit dénier à qui que ce soit le statut de républicain ? Auguste l’était bien …

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    • Berdol, c’est une formule, une convention pour la distinguer de la droite maurassienne, parfois je dis la « droite classique », cela énerve moins.
      MT

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    • there dit :

      @Maxime Tandonnet personnellement je préfère « l autre gauche » mais utiliser un code couleur serait plus approprié, d abord ça ferait plus ̶g̶a̶y̶ gai et on pourrait mettre les traîtres en jaune .

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    • Sganarelle dit :

      La République c’est bien mais c’est un peu désordre …
      Oui il y’a une droite qui n’est pas républicaine mais rien à voir avec mme le Pen c’est une droite «  royaliste de regret » une droite dont les ancêtres ont été massacrés en Vendée (pas celle des gens à particules qui siégent à la France Insoumise ou qui étalent leur fausse noblesse ) , celle de ceux qui ont donné des héros à la France et qui continuent à porter le flambeau de la gloire et de l’honneur. La vieille garde, la vieille droite …Celle des mousquetaires et de Cyrano.
      On peut rêver non ?

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    • sganarelle, quand vous dites, « Oui il y’a une droite qui n’est pas républicaine mais rien à voir avec mme le Pen c’est une droite « royaliste de regret » une droite dont les ancêtres ont été massacrés en Vendée (pas celle des gens à particules qui siégent à la France Insoumise ou qui étalent leur fausse noblesse ) , celle de ceux qui ont donné des héros à la France et qui continuent à porter le flambeau de la gloire et de l’honneur. La vieille garde, la vieille droite …Celle des mousquetaires et de Cyrano.
      On peut rêver non ? » je suis complètement d’accord, cela n’a rien à voir avec le Pen! MT

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    • Pheldge dit :

      MT, c’est plus qu’une simple formule, c’est une étoile brune qu’on colle sur les représentants d’un parti qui a 89 députés à l’AN, et qui est de fait le premier parti d’opposition … Et que Mme Borne a oublié de citer avec LFI. C’est une insulte directe faite aux électeurs de ces deux partis. On est démocrate, ou pas, et personne ne peut s’arroger le droit de distribuer des « bons points » et des « mauvais points » de démocratie, e vote populaire doit être respecté.
      MT vous en avez pris acte dans un récent billet, il faudrait continuer et répéter ce message. C’est sur leurs actes que ces députés seront jugés désormais, et c’est une très bonne chose, après toutes ces années passées dans une opposition verbale et purement formelle. Et j’espère que ça sera également stimulant pour les LR.

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    • Apokrif dit :

      Je n’arrive pas à trouver le lien pour répondre au commentaire de Maxime Tandonnet ci-dessous. Je trouve aussi que « droite républicaine » est trompeur, on pourrait selon le cas dire « droite molle » ou « droite modérée » par exemple.

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  16. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    « Le bon sens des Français » s’est exprimé aux dernières élections législatives : il a répondu – une fois de plus – par un NON franc et massif, à ces LR qu’il a jugés responsables de l’arrivée au pouvoir du « théâtrocrate » Macron, qui n’a fait que continuer ce qui avait été si bien commencé dans les années 1980, par le partage du pouvoir entre les partis dits : « de gouvernement » !

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    • Mildred cela n’empêche pas de réfléchir à ce que pourrait être un projet d’alternance.
      MT

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    • Mildred dit :

      Réfléchir à un « beau programme » comme celui que propose Gérard Bayon, qui verrait la « droite classique » reconstruire ce qu’au fil des ans la « droite républicaine » avait consciencieusement détruit ? Ne voyez-vous pas que c’est grotesque ? Pour qui prenez-vous les Français ?

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    • Mildred, voulez-vous dire que « réfléchir » est en soi grotesque?
      MT

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    • Pheldge dit :

      ce qui est grotesque, c’est de croire que le salut peut venir des mêmes qui sont responsables par leurs actions et leurs inactions du délabrement de cette droite !

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    • Mildred dit :

      De deux choses l’une, Monsieur Tandonnet, ou je me suis mal exprimée ou vous faites semblant de ne pas comprendre !
      J’ose espérer que vous admettrez qu’il est préférable – et pour vous et pour moi – de nous en tenir à la seconde possibilité ?

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