Rire de tout, sauf…

En ce moment débute le procès des complices des tortionnaires de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes (janvier 2015). Do you remember? Les foules gigantesques et le formidable élan d’unité nationale autour du slogan: Je suis Charlie. Je suis Charlie: le droit inaliénable au rire, au blasphème, à la caricature. La liberté d’expression, socle de toute démocratie, l’humour et le rire, le droit de rire de tout – rire de tout, de tout – remparts sacrés contre la barbarie. Aujourd’hui, certes, les Français peuvent rire de tout sauf, sauf, sauf, sauf ce qui touche à l’esclavagisme, bien entendu, à la colonisation, au racisme, à l’égalité des sexes, à l’orientation sexuelle, à l’islam, au pape François, aux Belges, à l’Afrique, à l’Asie, à l’immigration radieuse, à l’Europe, aux institutions, notamment présidentielle (petits pitres élyséens bavards, inutiles et gesticulants), au terrorisme, à l’armée, à la magistrature, aux minorités, au personnel hospitalier, au covid-19… Bref, l’esprit Charlie ne fut en 2015 qu’une vaste hypocrisie, un leurre couvrant le glissement du pays dans le conformisme absolu sinon la tentation totalitaire. Et aujourd’hui la foule sous contrôle policier avec son petit masque bleu, marche droit dans la rue avec interdiction absolue de rire. N’oubliez surtout pas: rire transmet le virus. Pleurer aussi d’ailleurs.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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67 commentaires pour Rire de tout, sauf…

  1. cyril dit :

    Maxime, ce portrait de Cabu est en effet très beau, sincère.
    Les 2 fanatiques qui ont canardé la rédaction de Charlie, j’éprouve de la haine à leur égard et je ne parviens pas à comprendre comment ils ont pu faire ça. Tuer pour des dessins. C’est n’avoir aucun respect pour la vie humaine.
    C’était un petit hommage à Cabu, un grand dessinateur de presse !

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  2. cyril de fayet dit :

    bonjour Maxime,
    Comme le dit Riss, le rire permet de dédramatiser une situation, il a entièrement raison !
    je me permets de vous transmettre, ainsi qu’aux contributeurs du blog, un superbe portrait écrit de Cabu, réalisé par son ami Riss, directeur de Charlie hebdo.
    Comme vous le savez, Cabu fut massacré par les 2 extrémistes islamistes en janvier 2015 et Riss s’en est sorti miraculeusement avec une balle dans l’épaule.
    Extrait du livre de RISS, directeur de Charlie hebdo
    « une minute quarante neuf secondes »
    Aux édition Acte sud

    Cabu, un provincial

    C’est en 1991 à La grosse Bertha que je vis pour la première fois CABU en chair et en os.
    Alors que je déposais mes dessins, la boule au ventre à l’idée qu’on me conseille de ne plus en apporter parce que trop mauvais, j’entrevoyais parfois dans les locaux du journal les silhouettes de dessinateurs légendaires.
    A quelques mètres de moi, je pouvais distinguer GEBE, WILLEM et CABU. Ils étaient là, dans la pièce d’à côté, eux que je lisais depuis que j’étais gosse et qui m’avaient donné le courage de venir présenter des dessins.

    CHARB m’a manqué pour m’aider à continuer après le 07 janvier. Si CAVANNA fut l’inventeur du Charlie Hebdo sorti en 1970, celui de 1992 n’aurait jamais pu reparaître sans CABU. Il est extrêmement rare qu’un journal qui meurt renaisse un jour. Après son dernier numéro en 1982, Charlie Hebdo rejoignit le Père Lachaise des titres disparus de l’histoire de la presse française, comme l’Assiette au beurre, Combat, Candide et bien d’autres. Alors que j’étais étudiant et que Charlie Hebdo n’était plus qu’un souvenir pour beaucoup, j’avais écrit à une radio nationale dont une émission permettait à un auditeur de discuter avec une personnalité de son choix. Je voulais rencontrer CAVANNA. Je voulais savoir s’il pensait qu’un journal comme Charlie Hebdo pouvait encore être créé. (…)

    CABU avait toujours gardé l’espoir fou de refaire un journal satirique. Une opportunité se présenta au début des années 1990 quand un éditeur lui proposa d’en créer un nouveau. Ce fut La grosse Bertha. Un an plus tard, après une succession de désaccords, l’éditeur vira le rédacteur en chef que CABU avait fait venir, Philippe Val. (…)

    Le projet d’un nouvel hebdomadaire fut lancé, sans avoir la moindre idée du titre qu’on lui donnerait (…) Je retrouvais CHARB qui me dit avec une pointe d’émotion : CHARLIE HEBDO !
    C’est Wolinski qui avait proposé cette idée à laquelle personne n’avait pensé. C’était une évidence et personne ne s’en était rendu compte. On retrouvait dans cette équipe une partie de ceux qui l’avaient créé en 1970, mais aussi des dessinateurs débutants comme CHARB, LUZ et moi-même qui avions fait connaissance à La grosse Bertha.
    Le rêve de CABU était devenu réalité, CHARLIE HEBDO existait à nouveau. (…)
    Cette nouvelle me mis mal à l’aise (…) je ne me sentais pas du tout de taille à rivaliser avec des CABU, Gébé, Willem, et autres Wolinski.

    C’est là que CABU joua un rôle crucial. Il a toujours encouragé les dessinateurs débutants que nous étions . CABU était d’une disponibilité extraordinaire. Il nous donnait des conseils, nous aidait à faire les bons choix, nous encourageait à partir en reportage. Car savoir dessiner est une chose, dessiner dans un journal en est une autre. On travaille pour des lecteurs, le dessin doit être compréhensible et accessible par le plus grand nombre.

    CABU ne savait pas dire non. Quand je le sollicitais, il ne m’a jamais répondu « je ne peux pas, je n’ai pas le temps, tu n’as qu’à te débrouiller tout seul ». CABU arrivait aussitôt pour me donner son avis sur mon travail . C’était surréaliste qu’un débutant comme moi ait à ses côtés un tel monument du dessin. Car la préoccupation de CABU était de former une nouvelle génération de dessinateurs qui prendrait la suite de la sienne dans cette presse si particulière qu’est la presse satirique. Le savoir faire de CABU était immense. CABU avait créé des personnages comme le Grand Duduche ou le Beauf. Il avait donné au reportage dessiné une valeur journalistique et avait un art de la caricature que tous les dessinateurs de presse lui enviaient. A part la couleur qu’il ne maîtrisait pas très bien, comme il le concédait lui-même, CABU savait tout faire, il était un athlète complet du dessin.

    Son talent ne résultait pas uniquement de sa technique. La technique ne suffit pas. Tout vient des tripes. CABU était une éponge qui se nourrissait de tout, à l’affût du moindre frémissement qui pourrait lui faire comprendre le monde. Il avait beau faire ce métier depuis 60 ans, il était aussi curieux que le jour de son arrivée à Paris. CABU venait de province. Il avait grandi à Chalons sur Marne, aujourd’hui Chalons en Champagne et il avait conservé cette humilité et cette curiosité qu’ont les provinciaux quand ils arrivent à Paris, comme lui en 1955. Quand on vient de province, tout dans la capitale est extraordinaire.

    Sur son petit carnet, CABU dessinait ces choses extraordinaires qui l’entouraient, à Paris comme ailleurs. Son regard n’a jamais été usé par le cynisme et la désillusion. Il ne fut jamais atteint par cette maladie qui frappe beaucoup de journaliste : être blasé de tout. Car le journaliste se lasse vite. Le journaliste attend de l’actualité qu’elle le distraie, qu’elle se réinvente pour le sortir de sa torpeur. Très vite le journaliste sait tout, a tout vu, a tout compris. La mort lente de la presse écrite est peut être aussi causée par cette morgue, propre au journaliste, qui ne s’étonne plus de rien et finit par ne plus étonner le lecteur.
    CABU aurait pu, avec son immense expérience, sombrer lui aussi dans l’autosatisfaction. Bien qu’avec les années il soit devenu un vrai parisien, il n’est jamais devenu un journaliste parigot. Aujourd’hui quand de jeunes dessinateurs arrivent de province avec leur candeur sous le bras, je leur conseille de la garder précieusement car c’est elle qui les protégera du nombrilisme et de la lassitude.

    Seul un provincial comme CABU pouvait réaliser les extraordinaires reportages qu’il a dessinés dans les années 1970 sur la France de cette époque qui se laissait bétonner et défigurer.
    CABU m’expliquait que ce qu’il aimait quand adolescent il partait en vacances avec ses parents, c’était ce qu’il appelait les « entrées de villes ». Par cette expression, il désignait les allées de platanes par lesquelles chaque petite commune de province accueillait le voyageur avec ses plus beaux arbres. Rien ne le révoltait plus que l’urbanisation sans pitié et anarchique qui avait détruit cette politesse que les villes offraient à leurs visiteurs, lorsque les arbres furent coupés et remplacés par d’abominables centres commerciaux.

    Quand CABU dessinait en reportage, il faisait attention aux détails comme à la vue d’ensemble.
    Le temps nécessaire au dessin de reportage permet aussi de réfléchir (…) Voilà pourquoi CABU était le roi du dessin de reportage, il était une tête qui ne cessait jamais de s’interroger pendant que ses yeux ne cessaient jamais de scruter.

    CABU traînait dans son sac un petit carton à dessin dans lequel s’entassaient des feuilles A4 sur lesquelles il notait les idées que lui avait inspirées ce qu’il avait entendu à la radio, à la télévision ou lu dans les journaux. Le lundi quand on ne parvenait pas à trouver une idée pour la couverture, on se tournait vers lui pour lui demander s’il avait repéré quelque chose qu’on aurait oublié et qui pourrait faire une bonne une.
    Il nous indiquait alors quelques sujets dont on « parlait dans les bistrots » selon son expression. CABU n’était pourtant pas très familier des bistrots mais toujours à l’affût de ce qui faisait débat. Le jour du bouclage, après le journal de 13h, il écoutait une émission de radio où les auditeurs donnaient leur avis sur l’actualité. Il rapprochait le petit transistor et y collait son oreille comme s’il attendait un message de Radio Londres. Chaque fois qu’un auditeur disait une stupidité il explosait de rire. Il était comme un pêcheur du dimanche qui épie le bouchon de sa ligne pour ferrer un beau poisson. Lui, c’était les conneries des auditeurs qu’il attendait en embuscade. « Ils sont formidables », gloussait-il à chaque énormité prononcée. Leur beauferie était son terrain de chasse et CABU ne pouvait s’empêcher de transformer leur méchanceté en éclat de rire.

    Le rire était Cabu. C’était sa raison de vivre. J’attendais la venue de Cabu au journal car je savais qu’à un moment ou à un autre on rirait ensemble. Il avait le rire facile mais à une condition. Le rire devait être inventif. Dire une bêtise ne suffisait pas , il fallait la construire autour d’une trouvaille. Ce n’était pas la grossièreté qui le gênait mais la vulgarité de la grossièreté, c’est-à-dire sa banalité. Rire de tout est à la portée de tous. Rire de tout avec créativité , beaucoup moins. Pour CABU, chaque dessin devait comporter une surprise, graphique ou écrite ? Car les mots, leur sonorité, le rythme prononcé détiennent une puissance comique aussi forte que le dessin. Pour lui, un dessin réussi devait être graphiquement original mais aussi inventif dans sa formulation. Ces 2 exigences réunies, tout pouvait être dessiné ou écrit. La créativité faisait disparaître la vulgarité.

    Rien n’attristait plus Cabu que la presse gratuite. Ce qui le déprimait , c’était de voir les journaux gratuits abandonnés dans les caniveaux par les colporteurs à la fin de la matinée. « On marche sur des journaux », nous disait il comme si on avait marché sur des enfants. Pour Cabu, un journal était un objet noble et notre époque, en les jetant par poignée sur les trottoirs, jetait l’idée même de la liberté d’expression aux égouts. A ses yeux la presse écrite s’était discréditée et avait accéléré son déclin en acceptant de cohabiter avec ses journaux qui faisaient croire aux lecteurs que l’information est gratuite et que le travail de ceux qui la produisent ne vaut pas beaucoup plus.
    (…)
    Avec leurs crayons, leur gomme et leur trousse, les dessinateurs de presse ressemblent à des écoliers et leurs rires à ceux des cours de récréation.
    L’extraordinaire popularité de CABU doit beaucoup aux enfants. Sa participation à l’émission de Dorothée a marqué toute une génération. La télévision n’était pas son univers mais Cabu espérait l’utiliser pour ce qu’elle fait le mieux quand elle s’en donne la peine : la transmission du savoir. Avec cette émission où il dessinait avec des enfants, Cabu voulait rendre le dessin accessible au plus grand nombre. Les enfants qui suivaient cette émission lui envoyaient des tonnes de cartes postales. Il en avait conservé dans des cartons qu’il entreposa au journal. Parmi des centaines, j’en pris une au hasard. Elle était illustrée d’une photo de barres de HLM, grises et tristes comme la ligne Maginot, quelque part en banlieue parisienne. Au dos de la carte, une écriture enfantine s’adressait à Cabu : « c’est là que j’habite ». Dans cette grisaille urbaine , les dessins de Cabu égayaient peut être ce gamin, chaque fois qu’il le voyait à la télé…

    Après avoir participé à un reportage dans le sud de la France et alors que nous attendions sur le quai le train qui nous ramènerait à Paris, nous vîmes arriver un flot de militaires. Des légionnaires. Cabu détestait la Légion étrangère. Cette animosité datait de la guerre d’Algérie à laquelle Cabu avait participé comme appelé du contingent. Il n’aimait pas trop parler de cette période et encore moins de ce qu’il avait vu là bas. Il en était revenu farouchement antimilitariste et, pour lui, la Légion étrangère avait été responsable dans ce conflit atroce de beaucoup de choses pas très belles. Il nous racontait ; « On nous déployait autour d’un patelin pour empêcher les villageois de s’enfuir. Puis on envoyait la Légion dans le village. Au bout d’un moment , on voyait monter un panache de fumée. C’est bizarre mais personne ne s’est jamais échappé ».

    Et voilà que sur ce quai de gare un grand légionnaire avec son képi blanc reconnaît CABU et se dirige vers lui. CABU ne savait pas dans quelle direction tourner la tête, craignant d’être abordé par ce militaire qui lui faisait peur. Arrivé à notre hauteur, le soldat s’adressa à lui ; « Ah CABU, c’est super ! je vous regardais au club Dorothée, quand j’étais petit ! » CABU était sans voix, sidéré qu’un légionnaire ait apprécié ses dessins dans son enfance. Une autre génération de légionnaires avait succédé à celle de la guerre d’Algérie et CABU avait du mal à imaginer qu’on puisse être dans la Légion étrangère et en même temps avoir aimé ses dessins. Toujours soucieux de diffuser sa passion pour le dessin, il n’avait jamais pensé transmettre quelque chose à un légionnaire.

    CABU traînait une vieille trousse où il rangeait son matériel : ses crayons à papiers, il les affûtait au cutter, ce qui leur donnait une silhouette rustique avec des pointes effilées. Après avoir réalisé son crayonné, il sortait une plume Sergent major qu’il enfonçait sur son manche et trempait ensuite dans une bouteille d’encre de Chine. L’encre séchée encrassait les plumes et il nettoyait rarement les anciennes, préférant les remplacer par de nouvelles.
    Pour rectifier ses dessins il utilisait un tube de gouache blanche épaisse et opaque qu’il étalait avec des pinceaux souvent à bout de souffle. Pour les surfaces plus grandes, il découpait des morceaux de feuilles qu’il fixait sur son dessin original avec de la colle blanche en tube d’écolier.

    CABU dessinait comme un artisan. Dessiner lui procurait un plaisir intellectuel, artistique, physique. Il fallait que le papier craque sous sa plume, ses dessins portaient ses idées, et sa manière de faire crisser la pointe de son feutre donnait l’impression qu’il voulait aussi faire couiner ses personnages.
    Le pire était lorsqu’il dessinait avec de gros feutres épais qu’il était le seul à utiliser au journal. Dès qu’il retirait leur bouchon il s’en dégageait une puissante odeur de solvant qui envahissait toute la pièce. CABU, l’écolo de toujours, n’avait rien à redire contre ces feutres dont un seul exemplaire aurait pu asphyxier une taupinière !
    Leur encre se diffusait abondamment au point qu’elle traversait le papier. On pouvait identifier aisément la place de CABU autour de la table de la rédaction car le bois était marqué de multiples traces de feutres.
    Ces feutres, je les connaissais bien avant de rencontrer Cabu.
    Mon grand père , gardien de nuit en banlieue parisienne, les utilisait aussi pour son travail. Sur le buffet du salon où nous allions le dimanche midi partager le rituel pot-au-feu, il en traînait toujours quelques uns au milieu des tickets de tiercé et des petites pinces qui permettaient de cocher ses canassons favoris. Quand j’ouvrais le capuchon de ces feutres épais, leur solvant infernal me sautait au nez, ce qui était aussi désagréable que délicieux. Leurs effluves étaient pour moi indissociables des après midi en famille, où vers 15h mon grand père allumait la télé en noir et blanc pour suivre le tiercé à Longchamp ou à Vincennes.
    CABU dessinait avec les feutres de mon grand père. Même si autour de la table de rédaction tout le monde râlait contre leurs vapeurs infâmes, sans rien dire, je trouvais plaisir à retrouver cette odeur oubliée de mon enfance.

    Extrait du livre de RISS, directeur de Charlie hebdo
    « une minute quarante neuf secondes »
    Aux édition Acte sud
    Les portraits d’autres journalistes tués par les 2 extrémistes islamistes sont aussi à lire…

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  3. Zonzon dit :

    @ Maxime Tandonnet

    Vous reprochez à Mildred de ne pas mettre les liens, c’est de la simple modestie, peut-être de la discrétion.

    Quant à l’autopromotion, permettez …. pourquoi réécrire ce qui l’a été depuis longtemps et qui n’a eu aucun effet sur quoi et qui que ce soit. Il faut une sacrée ténacité pour continuer à prêcher dans le désert, pour garder au cœur le faible espoir de voir renaître un jour notre France, celle où nous sommes nés !

    Gardons nos forces pour le combat ultime … celui de 2022.

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  4. Papi 2.0 dit :

    Nous ne vivons pas sous un fascisme à fond. Macron n’est pas Mussolini, Franco ou Pinochet. Dans un régime fasciste à fond le blog de Maxime Tandonnet, le Figaro, les radios associatives n’existeraient plus. Des milices armées s’en prendraient aux opposants et certains d’entre nous seraient emprisonnés dans des camps aux îles Kerguelen.

    Oui nous perdons des libertés et nous en perdons depuis Valéry Giscard d’Estaing.

    J’ai souvent l’impression depuis VGE que nous vivons la lutte des classes à l’envers. Les classes dominantes de notre pays veulent toujours plus nous dominer et revenir toujours plus sur tout ce qui protège les petites gens que nous sommes. Bien sûr toujours « pour notre bien ». Pour moderniser notre pays.

    Je n’ai pas vu venir les gillets jaunes mais j’ai vite compris que ça allait finir comme Mai 68: les gauches et les droites n’ont pas soutenu les gillets jaunes, n’ont pas soutenu Mai 68. Il y a eu quelques exceptions individuelles mais au niveau des partis politiques il n’y a pas eu de soutien.

    Dès l’âge de 8 ans j’ai compris que je ne serai jamais libre: je vais mourir. Mais j’ai longtemps pensé que je pourrais arracher ici et là des petits moments de liberté. J’y suis parfois parvenu mais de manière très éphémère. J’ai longtemps pensé que ma mort serait lointaine.

    Et puis voici venu le temps du Covid 19 : je vais en mourir demain ou après demain. Zut de zut je commençais à aimer la vie.

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  5. Trigwen dit :

    Les terroristes ont tué des dessinateurs et humoristes de talent parce que ceux-ci partaient du principe que la liberté d’expression permettait qu’on puisse se moquer et rire de tout.
    Les islamistes extrémistes n’ont pas accepté cette idée et ont assassiné ceux qui traitaient leur religion comme les autres. Des millions de gens, politiques en tête ont défilé en disant « je suis Charlie ». Les politiques nous ont juré leurs grands dieu que jamais on ne toucherait à la liberté d’expression et pourtant.
    Pourtant, cinq ans plus tard, d’autres extrémistes, des communautaristes poussent nos politiques à baisser leurs pantalons et à interdire que soit dit telle ou telle vérité ou qu’on se moque de telle ou telle autre minorité.
    La liberté d’expression, depuis 2015, a pris de sacrés coups pour finir par être muselée et on ne peut plus rire de tout sans que certains ou certaines crient au loup, poussent des cris d’orfraies et menacent de porter plainte.
    En cela, les sinistres frères Kouachi ont malheureusement gagné.

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  6. Pierre-Jean dit :

    Maxime,
    Je relis mon message et m’aperçois que l’expression « en partie réussie » est très maladroite. Voici donc mon texte :
    « Maxime,
    Vous écrivez qu’il faut pouvoir rire de tout. Je pose donc une question : peut-on et doit-on rire aussi à propos ou autour de l’entreprise d’extermination des juifs pendant la 2nde guerre mondiale, entreprise qui a malheureusement abouti, au moins en partie ? »

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  7. Janus dit :

    Une telle catastrophe ne peut plus s’arrêter avec des moyens classiques. Nous boirons les calice jusqu’à la lie et son contenu sera amer !

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  8. Freddie dit :

    Oui, bon, d’accord ce n’est pas parce qu’on a défilé sous la bannière Charlie que tous ceux qui l’ont fait sont prêts à prendre des risques pour la liberté d’expression. Mais regardons les choses en face : la plupart des gens sont des suiveurs, pas des héros. Ils ont manifesté parce que leur ville l’a organisé. Certes, il ne fallait pas en attendre beaucoup, mais comme me l’a dit un copain : « c’est mieux que de ne rien faire du tout, imagine qu’on n’ait même pas protesté ». C’est ainsi, pour beaucoup, mener sa propre vie est déjà assez de travail. D’après certains sociologues, je crois, cela facilite la vie du groupe. Imaginez un peuple composé uniquement de chefs ! Le monde a toujours été bouleversé par le petit nombre. Ici, on tape beaucoup sur les Français et leur inertie. Elle n’est pas spéciale. Toutes les majorités sont comme ça.

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    • « la plupart des gens sont des suiveurs, pas des héros », c’est bien évident…
      MT

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    • there dit :

      @Freddie les héros ne sont pas forcément des gens qui font grand bruit. Contrairement à vous je crois à mille héros du quotidien dont personne n’entend parler (le vrai héros est modeste, il se fout de la postérité) telle une amie qui a vu et s’est occupée d’une femme qui venait de se faire violer, etc . L’héroïsme pour moi c’est d’être en éveil.. Evidemment nous ne sommes pas disponibles et prêts à agir 100% de notre temps . Mais je crois que chacun est destiné à être un héros à sa manière à son heure et parfois veule et lâche à d’autres .

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    • Annick Danjou dit :

      Freddie nous n’avons pas suivi ces manifestations qui s’avéraient être des coups d’épée dans l’eau. A quoi ça sert une manif qui fait bien rire ceux qui sont les auteurs de ces tueries. Avec le président de l’époque nous savions que nous n’étions pas en sécurité ( pas plus qu’à l’heure actuelle) . D’ailleurs son hypocrisie après le bataclan, sa manière d’en tirer une gloire en invitant les gouvernants des autres pays à venir jouer la comédie bras dessus bras dessous avec des prises de vue truquées et des discours inutiles, montraient bien que tout cela ne sert à rien. Les gens manifestent pour avoir l’impression d’appartenir à une nation qui se délite dès le lendemain et qui n’existe plus depuis belle lurette.
      Nous avons préféré écrire un article qui dénonçait toutes ces supercheries et qui s’intitulait liberté… liberté chérie .

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