Crise sociale, que faire? (pour Atlantico)

1/Le gouvernement semble être divisé sur la suite des opérations à mener pour tenter d’apaiser le pays. Par exemple, Jean-Michel Blanquer est favorable à l’idée de la manifestation du 27 janvier anti Gilets jaunes quand Stanislas Guerini (délégué général de En Marche) semble s’y opposer. Selon vous pour obtenir l’apaisement, Emmanuel Macron et le gouvernement pourraient-ils surjouer le réflexe légitimiste et la stratégie du « moi ou le chaos » face aux Gilets jaunes pour miser sur un retournement comme celui connu par le général de Gaulle en 1968 au risque d’alimenter le climat insurrectionnel ?

Les deux situations sont incomparables. En mai 1968, de Gaulle bénéficiait dans le pays d’une cote de confiance très élevée, d’environ 60%. Son prestige était immense, auteur de l’appel du 18 juin 1940 et de la fin de la guerre d’Algérie. Le président Macron suscite quant à lui une image négative dans les quatre-cinquièmes du pays. Un puissant réflexe légitimiste autour de lui paraît peu probable. Même M. Hollande, dans son impopularité, bénéficiait d’un fond de sympathie dû à son apparente bonhomie, qui a pu se traduire par un réflexe unitaire autour de lui, certes éphémère, lors des attentats terroristes. Chez l’actuel chef de l’Etat, ce lien ultime semble absent. La rupture avec le pays est encore plus prononcée.

2/Est-ce qu’entendre la demande de réintégration dans le champ politique démocratique de ceux des Gilets jaunes qui ne sont pas factieux (et qui, à priori sont une majorité) ne serait pas risquer l’enlisement face à un mouvement non organisé structurellement horizontal ?

Nous avons affaire à un mouvement contestataire d’un type nouveau, sans hiérarchie et tirant sa force de la mobilisation sur Internet. Son mode d’action est foncièrement tourné vers l’image médiatique. Il ne bloque pas le pays, pour l’instant, comme une grève des transporteurs, de la RATP ou de la SNCF. Jamais on n’avait vu un conflit social sans grève, qui se déroule exclusivement le samedi pour éviter de sacrifier une situation professionnelle ou un salaire. Il ne vise pas le patronat, l’entreprise, mais le pouvoir politique. Ce mouvement existe, non par la grève, mais par des opérations violentes spectaculaires et médiatisées qui minent l’équipe dirigeante par l’image de chaos qu’elles diffusent en France et dans le monde entier. Il est ainsi très politique sur le fond. Il n’a pas de revendications précises. Compte tenu du soutien populaire dont il bénéficie, nous sommes dans la revanche de la « France périphérique » qui veut faire plier ce qu’elle considère comme  les élites « parisianistes » au pouvoir. Le mouvement est passionnel plus que rationnel, d’où son caractère dangereusement inflammable.

3/Selon vous, quelle est la stratégie la plus vraisemblable que suivra Emmanuel Macron ?  Et quelle serait la plus efficace ?

Comment se mettre à sa place? Le risque d’un embrasement n’a rien de théorique. Que faire si les lycéens, les étudiants et les salariés se joignent au mouvement? Les choses peuvent gravement dégénérer. Le grand débat ne suffira pas à apaiser les esprits. Il apparaît trop comme une opération de communication et risque d’attiser les tensions. Il faudrait un geste politique et symbolique fort, montrant que le pouvoir a bien conscience du sérieux et de la gravité de la situation. Ce qui a mis fin à la crise de mai 1968, c’est la décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Le président Macron ne prendra sans doute pas ce risque, en tout cas pas maintenant. Mais un changement de gouvernement et un renouvellement complet de l’équipe au pouvoir représenterait un geste à la hauteur de la gravité des événements et un contre-feu significatif.

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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18 commentaires pour Crise sociale, que faire? (pour Atlantico)

  1. jfsadys dit :

    « Elle est tout au fond de l’ombre, presque invisible à force de submersion dans la nuit, cette foule fatale, cette vaste et lugubre souffrance amoncelée, cette vénérable populace des déguenillés et des ignorants. Chaos d’âmes. Cette multitude de têtes ondule obscurément comme les vagues d’une mer nocturne. De temps en temps passent sur cette surface, comme des rafales sur l’eau, des catastrophes, une guerre, une peste, une favorite, une famine. Cela fait un frémissement qui dure peu, le fond de la douleur étant immobile comme le fond de l’océan. Le désespoir dépose on ne sait quel plomb horrible. Le dernier mot de l’abîme est stupeur. C’est donc la nuit. C’est, sous de funèbres épaisseurs derrière lesquelles tout est indistinct, la sombre mer des pauvres. (…)

    Tout cela expire et rampe, n’ayant pas même la force d’aimer ; et, à leur insu peut-être, tandis qu’ils se courbent et se résignent, de toutes ces inconsciences où le droit réside, du sourd murmure de toutes ces malheureuses haleines mêlées, sort on ne sait quelle voix confuse, mystérieux brouillard du verbe, arrivant syllabe à syllabe dans l’obscurité à des prononciations de mots extraordinaires : Avenir, Humanité, Liberté, Egalité, Progrès. Et le poète écoute, et il entend : et il regarde, et il voit ; et il se penche de plus en plus, et il pleure ; et tout à coup, grandissant d’un grandissement étrange, puisant dans les ténèbres sa propre transfiguration, il se redresse, terrible et tendre au-dessus de tous les misérables, de ceux d’en haut comme de ceux d’en bas, avec des yeux éclatants. »

    Victor Hugo

    Source: https://media.blogs.la-croix.com/soutenir-les-gilets-jaunes/2019/01/10/

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  2. Mildred dit :

    « A vouloir étouffer les révolutions pacifiques on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

    C’est en tous les cas ce que s’applique à démontrer Charles Sannat dans cet article :

    https://insolentiae.com/que-nous-dit-le-succes-de-la-cagnotte-du-boxeur-ledito-de-charles-sannat/

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  3. Tracy LA ROSIÈRE dit :

    Et pendant ce temps là…
    Le Conseil d’Etat chasse les grives.
    Je ne sais plus si j’ai déjà dénoncé, ici, la nocivité du Conseil d’Etat. Cette institution est un de ces fromages dont la République a le secret : au pire, une sorte de nec plus ultra du parasitisme ; au mieux, une forme de « club » de « gens biens » hyper privilégiés, pratiquant diverses autres activités rémunératrices puisque la fonction leur en laisse toute latitude et, surtout, tout le temps… beaucoup de temps ! Ils ne disposent même pas de « bureau », bref d’un « lieu de travail ». L’écrivain Éric Orsena rapporta un jour que lorsqu’il fut nommé au Conseil d’Etat, en 1985, il se présenta au Président du Conseil afin de savoir ce qu’il devrait faire. « Restez chez vous et continuez à écrire des livres, lui répondît-on »… payé 10000€/mois !
    Les Gilets Jaune seraient bien avisés de s’approprier des privilèges dont bénéficient cette caste : il y a bien une révolution à faire et elle doit passer par une nouvelle « Nuit du 4 Aout » !
    Cette institution est pourvue de pouvoirs néfastes, à l’image des Parlements d’Ancien Régime. Elle rend arrêts et décisions propres à entraver le système législatif et à s’ériger contre la volonté populaire. C’est plus inquiétant. Ainsi, par exemple, le Conseil d’Etat à institutionnalisé la polygamie en France.
    En 2010 le conseil d’état rendit un arrêt (n° 318726), faisant jurisprudence, contre la décision de refus de visa par le consul de Dakar (pour excès de pouvoir !) à Ibrahima A. et de ses cinq femmes, sans parler de la progéniture qui n’est pas citée. (Voir la décision en lien joint).
    Ibrahima A. put donc immigrer avec ses femmes et sa nombreuse progéniture. Et l’arrêt faisait jurisprudence, c’est-à-dire qu’il devenait impossible de s’opposer, ultérieurement, à de telles requêtes. Au moins 20000 foyers vivent sous le régime de la polygamie en France. Le contribuable paye les allocations familiales à ces familles de quinze à vingt enfants répartis en autant de foyers qu’il y a de femmes avec toutes les aides s’y afférent… À défaut de valeurs, nous avons quelques principes et la polygamie est étrangère aux nôtres.
    http://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2010-04-16/318726
    Le pompon : aujourd’hui nous apprenons que cette institution a validé, le 28 décembre, la chasse des oiseaux à la glu ! Cette chasse consiste à capturer des oiseaux à l’aide de glu posée sur les branches et les buissons.
    Les bras m’en tombent…
    La France est au bord du chaos et voilà qu’elle est la préoccupation de cette caste. Ça m’a rappelle Louis XVI ; il était allé à la chasse. Or, c’était un jour sans et sur son carnet il avait noté : « rien ». C’était le 14 juillet 1789.
    https://www.bioaddict.fr/article/chasse-a-la-glu-la-lpo-porte-plainte-aupres-de-la-commission-europeenne-a6147p1.html

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    • PenArBed dit :

      Vincent Jauvert – journaliste – son livre  »les Intouchables d’Etat » – 2018
      Vincent Jauvert – journaliste – son livre  »les Intouchables d’Etat » – 2018
      « Les Intouchables d’Etat sont les très hauts fonctionnaires qui gouvernent la France : ceux qui dirigent les grandes administrations centrales, les grands établissements publics, autrement dit les six cents qui sont nommés en conseil des ministres. Je parle aussi des hauts fonctionnaires qui sont à la tête de l’État aujourd’hui: Emmanuel Macron, Édouard Philippe, une grande partie de son gouvernement et de leurs conseillers. C’est un des éléments les plus flagrants de l’aspect monarchique de la Ve République : les membres de ces grands corps, issus justement de la monarchie et de l’Empire, se comportent comme des princes auxquels tout serait dû et qui n’auraient de comptes à rendre à personne.
      Six cents sont payés autant, voire plus que le chef de l’État. Un exemple : ils sont cent cinquante à Bercy ! Certains de ces très hauts salaires sont “injustifiés”, dit la Cour des comptes. En ces temps où l’on dit aux Français “Il faut se serrer la ceinture, il faut s’adapter…”, ça ne passe plus.
      Ce qui m’a le plus choqué, c’est le fait que des conseillers d’État, dont le boulot est de conseiller l’État en matière juridique, sont rémunérés en plus lorsqu’ils conseillent des ministères ou certains établissements publics. C’est effarant.
      Quand j’ai écrit un livre sur le Quai d’Orsay [La Face cachée du Quai d’Orsay, Robert Laffont, 2016], j’ai découvert toute une nomenklatura diplomatique plus intéressée à défendre ses propres intérêts que ceux de la France et qui bénéficie de salaires aussi élevés que secrets. J’ai demandé à un ambassadeur : “Mais pourquoi vous refusez de révéler le montant de votre rémunération?” Il m’a répondu : “Lorsque les hauts fonctionnaires de Bercy le feront, alors je vous le dirai.” C’est là que j’ai compris que les rémunérations des hauts cadres du ministère de l’Économie et des Finances étaient, elles aussi, totalement secrètes. Une source me les a communiquées et je me suis dit qu’il me fallait enquêter sur la très haute fonction publique, sur les six cents qui dirigent la France : étudier leurs mœurs, la façon dont tourne la machine administrative. J’ai découvert un système encore plus opaque que le Quai d’Orsay, aussi bien payé et beaucoup plus influent que les grands corps de l’État. Je parle ici des conseillers d’État, des hauts fonctionnaires de Bercy, des membres de la Cour des comptes, des inspecteurs des finances… »

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    • Tracy LA ROSIÈRE dit :

      PenArBed :
      J’ai lu « La face cachée du Quai d’Orsay ». Il y était fait mention d’un personnel diplomatique passé de 1500 à 9600 en 50 ans et des ambassadeurs en poste à l’étranger touchant de 14000€ net/mois jusqu’à 37000€ ( nourris, blanchis, logés…) si je me souviens bien. Il était fait mention aussi d’un personnel pas très regardant avec l’honnêteté et d’un chapitre intitulé « le Gay d’Orsay » mais ça n’est plus une particularité…
      Cordialement.

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  4. Pascal dit :

    Un article intéressant :

    https://www.atlantico.fr/decryptage/3563033/gilets-jaunes-contre-ordre-etabli–et-s-il-y-avait-5-choses-de-part-et-d-autre-qui-devaient-etre-entendues-sur-le-point-de-vue-de-l-autre-quelles-seraient-elles–nicolas-goetzmann

    notamment parce qu’il se demande, une nouvelle fois, si certains présupposés des administratifs (tous les administratifs) en économie ne seraient pas erronés.

    Un autre article intéressant :

    https://www.atlantico.fr/decryptage/3563043/comment-la-reduction-du-nucleaire-penalise-l-ecologie-de-chaque-cote-du-rhin–l-allemagne-emet-encore-7-5-fois-plus-de-co–par-kwh-que-la-france-jean-pierre-riou

    sur un cas d’une politique concrète, permet de se demander si plusieurs autres idées reçues ne sont pas elles aussi erronées.
    En particulier, l’idée que les dirigeants ne pourraient « rien lâcher » pourrait bien être fausse, y compris d’un point de vue financier, si l’auteur de l’article a raison. Car, avec les 120 milliards dilapidés sur ces engins, on pourrait en faire, des choses utiles…

    Bref, avant de savoir comment réduire le populo, il faut aussi se demander…si ce n’est pas lui qui a raison sur le fond, et si les milieux dirigeants ne devraient pas venir à résipiscence.

    L’électorat de retraités qui est le socle de LR et LREM (cf une tribune dans le Figaro par un ex ponte du Budget, qui affirme que les retraités sont le socle des « modérés » et qu’il ne faut donc pas y toucher pour l’instant), a été conduit à croire qu’il y aurait trop de dépenses publiques en France, et qu’il serait impossible de faire des réformes.
    On pourrait rectifier ces croyances comme suit :
    – s’il y a plus de dépenses publiques en France qu’ailleurs, c’est essentiellement du fait des retraites (toutes les retraites)
    – le problème de la France n’est certainement pas l’absence de réformes, mais au contraire l’incroyable prolifération de réformes qui dégradent la situation…

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    • Eric dit :

      Votre article sur la production électrique ilustre parfaitement un de nos problèmes majeurs.
      Dans beaucoup de domaines, les décisions politiques résultent plus du suivi stupide de dogmes à la mode (ou pour le dire autrement, bien promus par des lobbyes) que d’une véritable reflexion. La prochaine concernera l’utilisation de l’hydrogène dont personne ne s’interroge sur la façon de le produire !
      Enfin, vous avez raison, ces 120 Milliards pourraient certainement avoir un meilleur emploi, surtout que, pour une bonne part, ils vont finir en commandes pour l’industrie allemande ou pour l’industrie chinoise qui, l’une comme l’autre, n’en ont pas besoin !
      Bonne journée,
      Eric

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  5. pabizou dit :

    Bonjour . Je pense que vous avez raison sur le premier point, Macron n’est pas De Gaulle et n’a aucune chance de se sortir de ce bazar avec une stratégie de « moi ou le chaos » . Il est le chaos . Il est devenu l’image même du pouvoir illégitime obtenu par la manipulation . Ce sont sans doute les odeurs d’égout de son élection, en plus de sa personnalité et de sa morgue, qui font qu’il ne sera plus jamais audible que pour les16% d’inscrits qui ont votés pour lui . Ceci dit,votre perception du mouvement des GJ, en dehors de l’analyse factuelle de ses méthodes d’action,semble occulter un peu facilement les effets pervers du matraquage médiatique . Bande Fréquence Macron en tête, les journalistes, volontairement ou non, peu importe, et les méthodes discutables qui ont été utilisées pour déconsidérer le mouvement auprès de l’opinion publique me paraissent avoir eu un impact bien supérieur aux violences qui ont tournées en boucle sur les chaines d’intox et a eu l’effet inverse à celui recherché . Nos onéreux subventionnés semblent n’avoir pas encore compris qu’il n’est plus possible de traficoter une scène de violence sans que celui qui veut savoir ce qui est vraiment arrivé n’arrive a trouver la scène complète (les 4 motards agressés par les GJ n’étaient pas aussi blanc-bleu que les tv auraient voulues le faire croire et les exemples de ce type sont nombreux) . Il est donc tout à fait normal que le rejet des médias rejaillisse encore plus sur celui qui est censé bénéficier de leur partialité . Chaque erreur de com ne fera que renforcer le rejet de celui qui a été vendu comme un paquet de lessive et les choses ne pourront pas s’arranger tant que les français se sentiront floués . Ce n’est pas le « grand débat » qui arrangera les chose s’il est circonscrit aux seuls sujets non polémiques . Pour la 1ere fois depuis longtemps le pouvoir se trouve dans l’impossibilité d’acheter la paix sociale et sans un événement extérieur devra capituler en rase campagne ou risquer de confirmer que le socialisme est l’antichambre du fascisme avec le risque de déclencher des événements incontrôlables . Cela s’appelle une impasse et il en est le seul responsable . Etre assez stupide pour rémunérer près de 15000E/mois l’organisatrice du débat ne va pas lui simplifier la tâche . Arriver à ce niveau de stupidité set l’ultime preuve que ces gens là ne sont pas à leur place et que ce n’est pas parce qu’une buse se prend pour un aigle qu’elle volera aussi haut .

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  7. michel43 dit :

    vous savez très bien que Macron ne tombera pas , tant que les syndicats ,étudient ,ne bouge pas ,,le président pense que les GJ vont s » essouffler ,pas sur du tout ,,donc nous attendrons les Européenne, après on verra,,,,

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  8. jfsadys dit :

    Il nous faut penser le monde de demain et panser celui d’aujourd’hui.

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  9. Gerard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    « Mais un changement de gouvernement et un renouvellement complet de l’équipe au pouvoir représenterait un geste à la hauteur de la gravité des événements et un contre-feu significatif. »
    Je ne partage pas cet avis. Même si E. Macron change toute son équipe, lui ne changera pas, il restera ce qu’il est et la nouvelle équipe ne sera qu’une nouvelle collection de copains/copines qui seront immédiatement priés d’obéir « au chef » et de relayer la bonne parole comme l’équipe en place et qui ne changeront pas d’un iota la politique Macronienne. Ce n’est pas du tout ce que souhaite la majorité des Français qui préfèrerait au pis-aller une cohabitation au régime godillot actuel ne serait-ce que pour contraindre E. Macron à mettre un genou à terre.
    Contrairement à ce que nous serinent la plupart des médias qui parlent à longueur de journée d’essoufflement du mouvement, la crise sociale ne faiblit pas, on pourrait la comparer à un feu de forêt : il y a peut-être moins de flammes mais énormément de braises qui ne demandent qu’à s’enflammer au premier coup de vent. Les médias eux-mêmes, pompiers-pyromanes, entretiennent ces braises en surmédiatisant la désorganisation du mouvement des gilets jaunes et en amalgamant la violence des casseurs et des gilets jaunes tout en affirmant qu’il ne faut pas faire d’amalgame.
    La crise sociale n’en est qu’à ses débuts entre E. Macron narcissique, psychorigide et incapable d’admettre une défaite provisoire pour mieux rebondir et le mouvement des gilets jaunes encore majoritairement soutenu par la population même dans ses excès.
    Le match sera rude et ce qui est certain c’est que la politique n’en sortira pas grandie et que la carrière politique d’E. Macron s’achèvera quoi qu’il arrive sur un échec pire que celui de son prédécesseur.

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    • Ce qu’il faut ce sont des législative précédées de véritables débats permettant de comprendre quels sont les vrais projets des forces en présence. Je déteste l’idée de referendum (sauf pour ratifier un traité ou une modification de la constitution) qui ouvre la porte à toutes les démagogies, à des incohérences majeures et à l’irresponsabilité des gouvernants. Un parti de gouvernement doit assumer ses idées et savoir se retirer s’il n’est pas en phase avec les électeurs.
      Le problème des législatives (et des présidentielles) est que le mode de scrutin pousse au vote utile. Un électeur qui souhaite que sa voix serve à quelque-chose n’a aucun intérêt à voter pour son parti préféré s’il est sur qu’il ne pourra pas gagner. Mieux vaut alors voter pour son deuxième choix (ou pire !). Une proportionnelle partielle ne change rien sauf à dose suffisante pour que le parti dominant ne soit pas dispensé de faire des alliances. Le bon système est difficile à trouver et cela mérite bien sur une longue maturation, pas des décisions précipitées en situation de crise.

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  10. Koufra dit :

    « Il fait tirer sur la foule »
    J ai bien peur que Luc Ferry , qui a d habitude des propos nuancés, soit bien fatigué là…

    http://www.francesoir.fr/amp/article/politique-france/luc-ferry-appelle-tirer-sur-les-manifestants-gilets-jaunes-et-intervention-de-armee

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    • Tracy LA ROSIÈRE dit :

      Je respecte beaucoup M. Ferry, que j’écoute avec intérêt le matin (radio Classic), philosophe médiatique, homme de lettre prolifique auquel je reconnais une véritable conscience intellectuelle. Au demeurant, sa réflexion n’est pas idiote: il est de ceux qui ont intérêt à ce qu’on tire dans la masse car en filigrane du débat confus des Gilets Jaunes il y a la question prégnante de savoir où trouver l’argent… Or, l’argent il est là ; il s’évapore, il se gaspille, il se disperse… Au rebours de ses qualités intellectuelles on est en droit de s’interroger si M. Ferry est une conscience morale : en 2011 le Palmipède du mercredi l’épinglait au prétexte qu’il touchait un « salaire » de l’Education Nationale de 4499€/mois pour rester chez lui à écrire ses livres… Alors qu’on l’interrogeait sur cet écart déontologique bénin , il répondit :  » mais il y en a des milliers comme moi »…!
      Alors, oui – si on considère qu’il faudra bien trouver des ressources pour éviter d’essorer indéfiniment les classes populaires et moyennes – il faudra de tirer dans la foule sans scrupule.

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    • Sganarelle dit :

      Macron me fait penser au capitaine Achab de Moby Dick il surjoue se regarde dans une glace et s’admire en relevant le menton . Il n’entend ni ne comprend.
      Tant qu’il restera il subsistera un vent de révolte
      ..Les policiers ne sont pas des enfants de chœur et ils sont armés , arrêtons de ne voir que les images qu’on nous donne, la réalité est toute autre et les torts partagés .
      La police a bien plus de problèmes dans certaines banlieues et on n’en dit rien. On colle des rustines comme toujours sans vraiment les aider. On voudrait une guerre civile qu’on ne s’y prendrait pas autrement .

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  11. jfsadys dit :

    Je partage ce soir le lien suivant parce que j’en partage le titre:

    http://www.koztoujours.fr/panser-la-societe

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    • E.Marquet dit :

      jfs,
      Non seulement j’en partage le titre, mais aussi le diagnostic et la conclusion. Que la majorité silencieuse enfin se réveille et donne de la voix, pour dire « stop »  à la destruction volontaire de notre société, de notre culture, commencée en 1981 avec l’élection d’un autre « M », en espérant qu’il ne soit pas trop tard, et que le coeur même de la France ne soit pas irréversiblement gangréné.

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