Elections piégées

J’allais commencer  avec un autre titre, ressemblant, version soixantehuitarde et je me suis dit, « non », il faut toujours rester poli. Hier, j’ai vu en première page du Monde un article intéressant. Telle ministre du gouvernement déclarait en substance: « les élections européennes de 2019 seront dominées par  l’affrontement des « progressistes contre les nationalistes » (sic). Elle aurait pu  dire les choses autrement, parler de l’affrontement de la lumière contre les ténèbres,  de la paix contre la guerre, du jour contre la nuit,  du bien contre le mal,  de la vie contre la mort, de l’ange contre le diable, du bonheur contre le malheur, de l’optimisme contre le pessimisme, de la modernité contre le populisme, en somme, d’En marche contre la peste.  Tout le jeu  de la politique française de l’avenir va ainsi consister à emprisonner les Français dans un dilemme infernal: le salut ou l’enfer, le sauveur ou l’apocalypse.  Il ne sera pas question de l’avenir du continent européen, quelle idée! Le bien contre le mal, braves gens: et surtout, interdiction absolue de réfléchir. Certes les règles du jeu de cette élection européenne ont été trafiquées. La proportionnelle nationale sert à radicaliser le scrutin, à avantager les partis hors sol ou extrémistes tout en éloignant toujours davantage le vote des réalités quotidiennes. De mon point de vue, des élections dont la règle a été modifiée unilatéralement, en profondeur, sans concertation avec les autres formations politiques, dans un intérêt électoraliste, n’ont aucune valeur démocratique. Mais quand même, toute occasion de dire non au processus d’abrutissement collectif mérite d’être exploitée. C’est pour cela qu’il faudra quand même aller voter en 2019: le vote des « fainéants », des moutons noirs et des sans dents, pour la défense de la démocratie, des libertés et de la dignité, le vote du refus de la crétinisation.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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58 commentaires pour Elections piégées

  1. Georges dit :

    Les progressistes ,ces nomades de la finance ,ces banquiers faiseurs de guerre .Les nationalistes,ces citoyens sédentaires qui peinent à survivre et qui sont plumés par les premiers.D’après une dynastie d’usuriers éminemment rouée ,devinez quel est le dernier verrou à faire sauter ?Mais le nationalisme pardi.Mais peut-être avantageront -ils une personnalite (aux ordres) d’une dynastie ultra pour l’accession au trône .

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  2. Annick Danjou dit :

    Bon, alors Maxime, je vais le dire à votre place: « Elections piège à cons », c’est ça non? On le constate chaque jour et encore plus depuis que notre cher Président est revenu de vacances après s’être régalé dans sa piscine hors sol. Les affaires sont enterrées, tout va très bien madame la marquise, circulez y’a plus rien à voir, ni à dire, le roi est complètement nu mais il s’affirme hautain et arrogant, il va faire la police en Syrie, alors qu’il n’est pas capable de protéger ses propres citoyens, et nous, pauvres de nous, allons nous continuer à tout accepter sans bouger???

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  3. p dit :

    Et pendant ce temps là de l’autre côté de la Méditerranée…..
    Ca me rappelle « l’huitre et les plaideurs »!

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  4. Citoyen dit :

     » l’affrontement des « progressistes contre les nationalistes »  »
    Ah mais, … ça pourrait être drôle, si c’était le texte d’un spectacle comique !
    Le problème est qu’ils se pensent sérieux … C’est toujours comme ça dans les sectes … ils sont déconnectés de la réalité, mais sont les seuls à ne pas s’en apercevoir !

     » le salut ou l’enfer  » … C’est bien leur façon d’appréhender la réalité, Maxime … Sauf qu’avec l’inversion des valeurs, et du langage, pratiqué dans la racaille socialo-marxiste, ils ont perdu de vue qu’ils sont l’enfer duquel la société se doit de se sauver … ils sont porteurs de l’apocalypse.

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  5. l'étrange rengaine dit :

    Sur le site de Michèle Tribalat, cette recension :

    http://www.micheletribalat.fr/436804830

    rappelle qu’au Royaume-Uni aussi, les choses étaient présentées de cette manière :

    « La déclaration de Tony Blair, au moment de quitter son poste en 2007, ne peut manquer de trouver un écho en France, pays qui a vu les deux principaux partis sombrer, tout particulièrement le parti socialiste, lors des dernières élections. En 2007, Tony Blair déclarait que la politique moderne a moins à voir avec les positions traditionnelles de droite ou de gauche qu’avec le choix moderne entre ouverture et fermeture. »

    avec le bien (ouverture) contre le mal (fermeture).

    Et le propos du livre est de dire que cela correspond à quelque chose : la convergence de la droite et la gauche auto-proclamées raisonnables vers le même type d’orientation, c’est à dire immigration et privatisations.

    Or cette orientation est mauvaise, et la majorité n’en veut pas.

    Il faut donc que les gens auto-proclamés raisonnables soient un peu moins cupides, et qu’ils revoient leurs orientations.

    ***
    La recension montre aussi que la GB a elle aussi trouvé son épouvantail :

    « D’après David Goodhart, Enoch Powell, avec son discours sur les « rivières de sang », a fait grand tort à son pays. D’abord en enterrant pour une génération tout débat sur l’immigration. Ensuite en formulant des prédictions si dramatiques qu’il a encouragé les politiques à mettre la barre trop bas en matière d’intégration. L’essentiel n’était-il pas d’éviter des « rivières de sang » ? »

    ce qui fait soupçonner qu’on trouve toujours un épouvantail quand on en a besoin. Si même un Enoch Powell, professeur à Cambridge, parvenu au grade de général pendant la 2e guerre mondiale, s’est fait épingler pour ce rôle, il semble clair qu’en l’absence d’un Le Pen les partis « raisonnables » se seraient trouvé un autre épouvantail pour remplir le rôle.

    Donc, les blocages liés à cet épouvantail ne viennent pas de l’épouvantail, comme vous le dites parfois, mais des gens « raisonnables » qui se cherchent un épouvantail, pour ne surtout rien changer.

    Ce n’est ni la faute de Powell ni la faute de Le Pen si le débat sur l’immigration est enterré, mais la faute de ceux qui ne veulent pas changer de politique. C’est donc eux qu’il faut critiquer, et pas leurs épouvantails.

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