Le pari de la hauteur

Ce n’est pas être prétentieux que de dire qu’il faut prendre du recul et de la hauteur. Si j’en juge par les commentaires de mon dernier billet de blog, publié sur le Figaro Vox, le ton en est mal compris et les critiques fusent autant des partisans de l’occupant de l’Elysée que de ses adversaires qui me trouvent trop indulgent (je parle des commentaires sur le Figaro Vox)…

Il me semble que la question n’est pas d’adorer ou de lyncher. Elle est de faire un état des lieux de la République française depuis quelques années. DSK, Cahuzac, Léonarda, la crise des Sans dents, du livre « un président ne devrait pas dire ça », les présidentielles faussées par le scandale en 2017, aujourd’hui l’affaire Benalla! On me dit: oui, « mais ce n’est pas si grave, un garde du corps qui rompt une durite, et alors? ». Mais il faut voir les proportions que prend l’affaire: une révision constitutionnelle (acte juridique le plus fondamental dans une République) reportée sine die, c’est la première fois dans l’histoire! La disproportion est le signe d’une République fragile, malade. On me dit à l’inverse, non, c’est beaucoup plus grave que les affaires précédentes (violences physiques d’un proche collaborateur de l’Elysée).  Inexact! souvenons nous des crises de l’époque Hollande, Léonarda et autres… Trois semaines de Unes outragées etc. C’était la même chose au moins dans les effets!

Bref, une République, qui s’embrase et devient folle, au moins une fois par an dans d’épouvantables scandales (quelle qu’en soit l’origine), crises d’hystérie, est une République malade, à l’agonie. Il faut voir la France politique actuelle. Elle n’existe plus que dans les scandales, la bêtise émotionnelle (adorer ou lyncher), le culte de la personnalité d’un autre âge, l’amour ou la détestation d’une image médiatique omniprésente, les faux-semblants, les  mystifications par exemple l’idée que la France serait devenue un pays libéral alors qu’elle s’enfonce toujours davantage dans le socialisme avec ses prélèvements obligatoires,  contraintes sur l’entreprise (déclaration à la source), poids des dépenses publiques record. Et pendant que se déroule le grand spectacle tragi-comique, la France ne cesse de se fragmenter et de perdre du terrain: violence quotidienne, dette publique, frontières, autorité de l’Etat, école, communautarisme. De tous ces sujets décisifs pour l’avenir,  plus personne ne dit mot. Ils n’existent quasiment plus…

Je persiste et signe: en l’état actuel des institutions, du fonctionnement de l’Etat et surtout des mentalités, remplacer M. Macron par tout autre, n’importe quel autre, même en 2022, ne changerait strictement rien. Avec  tout autre, en l’état actuel du régime politique et de l’état d’esprit général, nous aurons six à 12 mois mois de gesticulations et de communication autour de la « présidence normale », ou « irréprochable », du renouvellement, d’un « monde nouveau » succédant à « l’ancien monde » (comment cela a-t-il pu si bien marcher, au pays de Montaigne de Descartes  et de Molière!), six mois de gesticulations et de réformes bidons, puis une chute de la popularité dans les sondages, les premières fractures d’une majorité, les états d’âme, enfin au bout d’un an environ, un vertigineux scandale et l’effondrement général.

Mon idée est celle d’une transformation profonde des états d’esprit qui passe par une prise de conscience: l’absurdité du présidentialisme dégénéré, qui concentre toute l’image de la puissance publique dans une figure présidentielle et se nourrit de la naïveté générale. Cette  image totémique a vocation à être adorée puis lynchée et entraîner ainsi la France politique dans l’impuissance et dans la chute.

Il faut que les Français réfléchissent à ce que doit être la République, la res publica, fondée sur le seul intérêt général, le bien commun, et non le culte idolâtre; la vérité comme principe absolu, et l’action authentique au service de la Nation. La France doit se remettre à réfléchir, et cesser de se prosterner ou de se morfondre. Ce qui compte, ce n’est en aucun cas le destin personnel ou les facéties d’untel ou d’untel, c’est la baisse des impôts et de la dette publique à long terme, la maîtrise des flux migratoires, la sécurité des biens et des personnes, la baisse du chômage et de la pauvreté, la grandeur et la liberté de la France dans le monde, l’avenir de l’Europe dans la tourmente planétaire. D’abord les idées et les projets, ensuite les personnalités, simples, modestes, entièrement dévouées au bien public, engagées collectivement, au seul service de ces idées et de ces projets et non de leur petite gueule. La France a besoin d’hommes  et femmes d’Etat, pas de piètres acteurs narcissiques en guise de politiques. Mais d’abord, une prise de conscience qui ne peut venir que de nous et de nous seuls. Réfléchir, avec le recul de la raison et faire circuler les idées.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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16 commentaires pour Le pari de la hauteur

  1. E. Marquet dit :

    Tout cela a déjà été analysé, disséqué, réfléchi, mais est toujours de l’ordre du concept. Il faudrait en sortir. Parler moins et agir plus. Nous sommes normalement dans une démocratie représentative, la seule agora des « Français » est leur bulletin de vote, et depuis qq années on en voit les résultats. Depuis 68 on est tjrs dans le système « élections piège à c… »
    Votre dernier paragraphe n’est que l’aveu de l’impuissance des élites à faire ce que vous appelez les Français de la base à faire. La base n’a pas les moyens de moraliser l’élite.
    L’affaire B et les auditions parlementaires actuelles sont édifiantes. La Hiérarchie se couche. La majorité se pâme, l’opposition tonitrue, et le Président joue à « attrape moi si tu peux ».

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  2. Infraniouzes dit :

    La mascarade continue. E. Macron assume tout dans l’affaire Benalla. C’est donc qu’il est responsable de tout ou en partie, donc qu’il savait. Nous avons bien affaire à un scandale d’Etat. Mais comme il n’y a plus d’Etat, ce n’est pas bien sérieux. Le peuple français peut se rendormir paisiblement sur la plage. Les vacances continuent…

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  3. Philippe dit :

    Bonjour Maxime, Bonjour à tous,
    Vous dites : « D’abord les idées et les projets, ensuite les personnalités, simples, modestes, entièrement dévouées au bien public, engagées collectivement, au seul service de ces idées et de ces projets et non de leur petite gueule. »
    Cela est aujourd’hui difficile vu la mentalité individualiste des français. Le vivre ensemble, le débat d’idées, l’intérêt général, la majorité des français s’en fichent.
    Je le vois au niveau des collectivités locales, des communautés de communes, des associations, je suis moi-même très investit dans la vie locale. Dès que nous essayons de penser à l’intérêt général, nombre de peaux de bananes, de bâton dans les roues s’abattent sur votre chemin. Chacun tire la couverture à soi. L’individualisme est roi, beaucoup de maires sont écœurés, des roitelets, des marquis d’opérette s’évertuent à faire capoter des projets intéressants.
    Le lynchage est devenu la règle, il suffit de voir à la télé les bienpensants, les nommés de la conscience morale de la France qui lynchent toutes personnes qui pensent différemment. On isole les individus, on est dans le monde de la crétinisation des masses. Le débat d’idées est fustigé, méprisé.
    Dans notre département les nouveaux députés LREM partent du principe, qu’ils sont seuls à détenir la vérité suprême, et que toute opposition est néfaste et antidémocratique.
    Nous avions des projets ambitieux qui furent balayés d’un revers de main. Ils entretiennent les divisions. Il suffit de voir les magouilles qu’il y a eu lors des DGF au niveau des communes. Les maires qui furent côté LREM ont vu leur dotation explosée, quant aux autres se fut une baisse allant de 20 à 100%, oui 100% pas de DGF. Mon frère maire dans le JURA eut la surprise de voir sa DGF baisser de 45%.
    L’individualisme et le carriérisme n’ont jamais été aussi forts. Beaucoup de ceux qui s’investissent baissent les bras. Beaucoup de Maires démissionnent, et d’autres ne se représenteront pas, penser à l’intérêt général est devenu une tare. Un député LREM a dit à mon frère qui défend avant tout l’intérêt général, sa commune et ces administrés : « vous vous investissez pour l’intérêt général car vous avez besoin que l’on vous admire, vous avez besoin de reconnaissance, vous êtes un frustré de la vie » Voyez le niveau !
    Le carriérisme, l’individualisme, la performance, la productivité, la corruption sont devenus les règles du jeu au mépris de l’intérêt général, des français, l’humain n’a plus aucune importance.

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    • Colibri dit :

      Cette critique méchante et gratuite peut venir d’un homme qui projette sur l’autre ses propres défauts?

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    • Colibri dit :

      « vous vous investissez pour l’intérêt général car vous avez besoin que l’on vous admire, vous avez besoin de reconnaissance, vous êtes un frustré de la vie »

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  4. Jordi dit :

    Votre article souhaite prendre de la hauteur, mais n’y arrive pas toujours. Je vous accorde que l’hyper-personnalisation de la présidence (et non du pouvoir) est un problème, problème dont l’affaire Benalla rappelle l’acuité. Notre régime a dérive, le premier ministre est désormais un sorte de secrétaire du président, et le parlement un ramassis de godillots.

    Mais je pense que le problème est bien plus de nature démocratique, les dysfonctionnement actuels tiennent du fait que, puisque beaucoup de gens ont du pouvoir sans responsabilités correspondantes, d’autres se retrouvent avec des responsabilités sans pouvoir. En France, le président est désormais la seule personne élué démocratiquement au plan national. Des réformes imbéciles (ou scélérates) entérinées par la presse bien-pensante ont retiré ce rôle aux députés, faisant du parlement un croupion.

    Je propose de revenir a des députés forts, porteurs par eux même d’une légitimité démocratique et d’un ancrage local.

    * rétablissement, et encouragement, du cumul des mandats. Le député maire, c’est un type qui a une légitimité autre que l’investiture de son parti.
    * modification du cycle électoral de l’assemblée Nationale, idéalement renouvelée par tiers tous les deux ans, et susceptible de dissolution uniquement après un referendum (dans ce cas, certains députés seraient élus pour 2 ans, d’autres 4 et d’autres 6). En compensation, le président pourra désormais dissoudre, une fois par mandat, le conseil d’état ou le conseil de la magistrature. Les dissolus rejoindront des millions d’autres français à Pôle Emploi, l’Egalité étant un pilier de la devise nationale.
    * obligation de résidence des candidats à la députation dans leur circonscription, sur les dix dernières années
    * suppression des obligations de type parité, qui favorisent insidieusement un scrutin de liste. De façon plus générale, il est éminemment souhaitable de supprimer toute aide aux partis politiques, pour les réorienter vers des aides directes aux candidats (élus ou malheureux).
    * interdiction totale à un parti de soutenir (même indirectement) un candidat opposé à un député sortant qu’il avait soutenu à l’élection précédente. Un député souhaitant renouveler son mandat ne doit pas passer sous les fourches caudines de commissions d’investiture.
    * remboursement des frais de campagne individuel à chaque candidat, et non plus aux partis politiques.
    * revalorisation financière du statut de député, libre de choisir les collaborateurs de son choix, y compris sa femme si ça lui chante. C’est aux électeurs de juger, non à de tristes censeurs pas élus. On pourrait par contre imposer la publication de l’usage des frais de mandat.
    * revalorisation massive de la réserve parlementaire, donnant aux députés un petit pouvoir de saupoudrage local bien pâle en comparaison des facilités dont à pu bénéficier tel ou tel collaborateur du président mentionné dans l’actualité récente.
    * on pourrait imaginer à l’inverse de franchir le pas dans l’autre sens, et élire l’assemblé à la proportionnelle intégrale. Pourquoi pas. Mais le système actuel cumule les inconvénients de la proportionnelle sans en avoir aucun des avantages.

    Ces députés constitueraient l’ossature d’un parlement puissant, à même de créer d’autres pôles de légitimité démocratique que l’Elysée. Je suis par exemple institutionnellement admirateur de la qualité politique du travail de Francois Ruffin ou Chistian Vanneste. C’est à eux que devrait ressembler un député, et non à un godillot LREM

    Pour le reste, la réduction du pouvoir des entités non élues me parait être une urgence bien plus fondamentale que les débat sur le sexe des anges et la sexualité des présidents.

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  5. l'étrange rengaine dit :

    Il n’y a aucun besoin urgent de baisser les impôts, car les comparaisons entre pays sont volontairement faussées par le choix de périmètres différents :
    – inclusion de tout ou partie des dépenses sociales dans les dépenses publiques
    – proportion de la population en âge scolaire différente
    – dépenses de défense, avec une différence pouvant aller à près de 1% du PIPB

    Le fait de fausser volontairement cette comparaison, pour faire croire à l’urgence de baisser les impôts, participe d’ailleurs à la mauvaise qualité du débat public.

    En l’état actuel des choses, la seule possibilité de baisser de manière importante les impôts est de faire passer, fictivement, les dépenses sociales du public vers le privé. Cela ne les ferait nullement baisser en réalité (ne baisserait pas leur poids sur l’économie française, comparable à ce qu’il est dans la plupart des pays développés) mais les ferait passer en gestion vers le privé, c’est à dire en accorderait le bénéfice à des entreprises privées, comme on l’a déjà vu sur les autoroutes.

    C’était le programme de Fillon, et c’est aussi la raison principale pour laquelle Fillon a été battu, car c’est un mauvais programme.

    Enfin, vous nous dites que le caractère libéral croissant de la France serait un mythe : mais votre raisonnement est fallacieux, car vous faites semblant de croire que libéral serait synonyme d’impôts plus bas.
    En réalité, la France est effectivement plus libérale qu’il y a 20 ou 40 ans, car elle a renoncé au colbertisme. Cela signifie que ses grands groupes n’en font qu’à leur tête et sont rachetés par les puissances étrangères (cas emblématique d’Alstom récemment) ce qui est inquiétant pour l’avenir, et que les Allemands par exemple n’admettent nullement pour les secteurs clés de leur économie.
    Là aussi, nier les choix économiques (par ailleurs mauvais) libéraux qui ont été fait ne contribue pas à améliorer le débat public.

    La vie politique française serait de meilleur qualité si elle n’était pas actuellement dominée par la mauvaise foi de ceux qui veulent imposer une politique libérale nocive pour l’immense majorité des Français (y compris pour ceux qui se sont fait duper en votant pour Fillon aux bien nommées « primaires »), tout en prétendant d’une part que leur politique est inévitable, et d’autre part…qu’elle n’existe pas.

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    • Bernard 06 dit :

      J’aurais, pour ma part, la nature humaine étant ce qu’elle est, une certaine inclination pour les dissolues, si si j’insiste rien que les dissolues…

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  6. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    La question, écrivez-vous, « est de faire un état des lieux de la République française ». Eh bien, faisons-le ! Et ce n’est tout de même pas à vous, que nous pourrons apprendre que les « affaires » ont toujours fait partie intégrante des Républiques françaises en général, et de la Vème République en particulier. Qu’on se souvienne du rôle des barbouzes dans la disparition de Mehdi Ben Barka, non élucidée à ce jour ! Il y en eut de plus légères. L’affaire Benalla aurait dû être de celles-là.
    L’affaire Benalla c’est l’histoire d’un adolescent sur-doué qui, à seize ans, amoureux de son professeur de français, finit par l’épouser mais qui, à quarante ans, alors qu’il a été élu président de la République, laisse faire à son garde du corps ses quatre volontés.
    Présentée ainsi aux Français, l’affaire Benalla n’aurait pas eu plus d’importance que les escapades nocturnes de Hollande sur son scooter. Que s’est-il donc passé, et à quel niveau pour que la République s’embrase de la sorte ? J’ai idée que nous ne tarderons pas à l’apprendre.

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    • Sganarelle dit :

      Et bien chère Mildred nous n’apprendrons rien du tout que nous ne sachions déjà car le président est responsable certes .. Et alors? Il assume .. Et après?
      Pas d’explications , il applique le  » never explain never complain » britannique et il est comme la république  » inaltérable » et « limite victime »
      Toutefois il cumule les erreurs les bévues et les manques de tact et le peuple n’aime pas ses airs prétentieux , difficile de réformer dans ces conditions , la confiance s’il en éxistait une, est caduque
      Une république de copains et de coquins comme toutes les autres

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  7. Gérard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Réfléchir, proposer, projeter…c’est ce que déjà de nombreux Français font depuis bien longtemps et votre contribution régulière y participe largement et aide ceux qui vous lisent. Les idées, les propositions, les projets, ils existent ; il nous manque seulement les « personnalités simples, modestes, entièrement dévouées au bien public, engagées collectivement » prêtes à les valider et les mettre courageusement en œuvre à la condition qu’ils accèdent au pouvoir ou plutôt le prenne.
    Nous savons tous que nous n’avons rien à attendre de nos politicien(ne)s actuel(le)s qui ne sont capables que de reproduire les comportements, les erreurs et les dysfonctionnements du passé, d’où le désintérêt de plus en plus important des électeurs vis à vis de la politique et de ceux qui en vivent et nous trompent sans cesse depuis 44 ans. Attendre qu’ils s’en aillent d’eux-mêmes est illusoire puisqu’ils s’accrochent à leur pouvoir et à leurs prébendes jusqu’au terme de leur vie, De plus, ce sont elles et eux qui cautionnent et « forment » ou plutôt déforment leurs remplaçants.
    Il va donc falloir du temps, beaucoup de temps. La France en a déjà trop perdu et comme vous en faites régulièrement le constat, nous ne pouvons pas attendre encore une dizaine d’années pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Notre pays et vous le savez mieux que nous, est au bord du chaos, il nous faudrait réagir vite et provoquer l’électro-choc salutaire pour rebâtir du sous-sol au plafond la Res publica et porter au pouvoir celles et ceux qui en seraient dignes.
    L’Histoire de notre pays montre qu’un changement profond de régime ne s’effectue jamais sans une grave crise et sans qu’une grande partie de la population en paie le prix fort. Par ailleurs, la France n’est plus seule à décider de son avenir et de ses lois, alors, quelles solutions peuvent encore s’offrir à nous pour la sauver ? Où trouver les femmes et hommes d’Etat puisque l’E.N.A. et les plus prestigieuses écoles de la République ne nous ont donné que de piètres responsables politiques ?

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  8. artofuss dit :

    Cher Maxime,
    Ne vous inquiétez pas des commentaires débiles sur votre dernier Figaro Vox: la macronerie a dû donner ses consignes pour que les godillots de service aillent défendre un peu le Guide sur Internet… Quant au présent article: difficile de « prendre de la hauteur » pour essayer d’entraîner sur les cîmes des innocents soigneusement formatés par 50 ans d’Education « nationale » destructive. Aucun mépris dans ce que je dis là: simple constatation à la lecture de trop de réactions au ras du plancher. Terrible paradoxe de notre époque: au moment où la technologie permet à chacun de s’exprimer sur des sujets essentiels, le niveau général a été tellement abaissé que l’exercice tourne à la déroute de l’esprit. Je vais me faire incendier par certains, mais tant pis, j’assume: d’autres me comprendront. Profitez de votre rocher: rechargez vos batteries, nous avons besoin de votre hauteur….

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  9. Jean-louis Michelet dit :

    Les deux côtés de la Nation.
    D’un côté, ceux qui s’accommodent et de l’autre, ceux qui se résignent …

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    • Colibri dit :

      « D’un côté, ceux qui s’accommodent et de l’autre, ceux qui se résignent ». Je me retrouve très bien dans cette phrase. Je me suis résigné à ne jamais voir le monde devenir ce que j’aimerais qu’il devienne. Je me suis résigné à ne plus essayer de le changer. Peut-être que c’est mieux comme ça. Je mourrai sans avoir tué personne et surtout sans avoir fait tuer personne. Je l’avoue; je m’accommode de la situation présente. Parce que je me suis résigné à l’accepter. Parce qu’une petite voix intérieure me murmure souvent : « ça pourrait être pire ». Cela pourrait être pire dans les mois et les années à venir parce que les pauvres ne dirigent pas le monde, les migrants non plus; parce que les chefs d’état actuels n’ont pas connu la seconde guerre mondiale et enfin parce que nous venons de vivre probablement la plus longue période de paix de notre histoire contemporaine. Tout est réuni pour de nouveaux drames… Pour du sang, des pleurs et des larmes. C’est déjà commencé dans certains pays. J’espère qu’il n’y aura pas d’effet domino mais je me suis si souvent trompé que parfois je fais moi aussi du Cassandre.

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  10. H. dit :

    Bonsoir Maxime,

    Parmi tous les billets de qualité qui sortent sur cette affaire gravissime, ceux de Régis de Castelnau sont les plus impitoyables parce que les plus justes (http://www.vududroit.com/2018/07/affaire-benalla-code-penal-quoi-faire/ et http://www.vududroit.com/2018/07/macrongate-petit-roi-mepris-droit/). Ce n’est pas tant l’acte imbécile que nous avons tous vu qui me choque mais c’est ce qu’il révèle de malsain et de nauséabond dans l’exercice quotidien du pouvoir. Si des mots peuvent bien caractériser ce dernier, ce sont la fatuité, la flagornerie et, in fine, la lâcheté. Le spectacle auquel nous sommes contraints d’assister depuis hier est proprement pitoyable. On a même droit à des judas qui reviennent sur leur déclaration « sous serment ».
    Je partage pleinement votre constat, ce pays et ce régime sont bien malades entre les réformes ubuesques de la Constitution sous la pression de lobbies infantiles et une chambre d’enregistrement qui ne sait plus quoi faire pour exister (je note que seuls 57 de nos « représentants » ont intenté une action contre la mesure imbécile des 80 km/h ce qui en dit long sur le courage des 520 autres). La coupure va aller grandissant entre une classe politique totalement déconnectée de la vis quotidienne et une population qui, tant à tort qu’à raison, souffre de la situation (j’apprécie particulièrement « la France serait devenue un pays libéral alors qu’elle s’enfonce toujours davantage dans le socialisme avec ses prélèvements obligatoires, contraintes sur l’entreprise (déclaration à la source), poids des dépenses publiques record. ». Si elle était un tant soi-peu libérale, ça irait nettement mieux mais aujourd’hui. Voici ce que pensent les petits patrons, ce qui font l’économie au quotidien: « Trois conseils à un futur entrepreneur en France : 1. n’entreprends pas, 2. n’entreprends pas, 3. n’entreprends pas. Si tu n’as suivi aucun de ces conseils, voici trois autres conseils: 1. n’embauche pas, 2. n’embauche pas, 3. n’embauche pas. Si malgré tout t’as embauché… ben… dém*** toi » . » (http://www.jovanovic.com/blog.htm)).
    La pression monte dans la marmite et ce n’est jamais bon: « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK).

    Bonne soirée

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  11. François Martin dit :

    Il y a eu une époque où la République romaine a commencé à perdre ses fondements, qui reposaient moins sur des principes juridiques ou une organisation politique que sur les valeurs de travail, de res publica, d’humilité des responsables politiques, de désintéressement. Cela a fini par l’Empire, avec de bons empereurs et de très mauvais, tout reposant sur leur personnalité. A quel stade en sommes nous?
    Et pendant ce temps, dans le délire narcissique et médiatique, qui prépare l’avenir?

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