Débat: préparer demain

Cher Monsieur Tandonnet

Je partage votre point de vue. L’essentiel aujourd’hui est de mettre en place sinon un programme politique tout au moins une ligne qui tienne compte à la fois de nos certitudes et des demandes que nous entendons monter à Droite et à Gauche et que nous avons trop négligées. Le « dégagisme » n’est pas le rejet des grandes tendances historiques qui font notre pays, mais bien plutôt le rejet des hommes et des femmes qui veulent s’en exonérer dans une perspective évidemment personnelle.
Pour faire référence à l’actualité, Neymar est sans doute un des plus grands joueurs de football au monde, mais tout seul, sans dix autres personnes, il ne peut rien, pas même entrer sur le terrain.
La vraie difficulté reste que les citoyens ne croient plus un mot de ce qu’on leur raconte précisément parce que la domination irréversible d’un seul ne garantit en rien que les retournements les plus imprévus ne puissent intervenir. L’homme ou la femme de l’Elysée, aujourd’hui, n’est responsable de retournements que devant lui même.De ce point de vue une ligne adoptée solennellement par une équipe et servie collectivement donnera des garanties infiniment plus fortes puisque celui ou celle qui s’en démarquera devra en rendre compte aux autres.
Encore faut-il que le débat ait lieu avant que la conclusion en soit tirée. Un débat au cours duquel nous saurons affirmer que tout, absolument tout peut être soutenu et combattu. Peut-être, ce n’est pas mon avis mais peu importe, le programme de François Fillon était-il le meilleur. Examinons le et confrontons le avec d’autres vues et nous constaterons ce qu’il en est.
Il nous faut une équipe qui s’engage sur une ligne et non sur une allégeance. C’est cette équipe qui choisira son capitaine. D’ici là, des affrontements mortifères, même s’ils sont prévus par des statuts gagneraient à nous être épargnés.

Etienne Tarride

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Bonjour à toutes et à tous, bonjour Monsieur Tarride,
Sur le plan des principes, tout cela est idéal mais dans les faits que se passe-t-il réellement dans le sport, comme dans l’industrie ou la politique :
– la constitution d’une équipe commence généralement par la désignation de son leader qui se positionne comme tel et s’entoure ensuite des personnes ad hoc qu’il choisit.
– une équipe constituée intègre un nouveau leader, celui-ci commence en général par imposer, nécessairement très rapidement ses projets, ses idées et les moyens qu’il compte appliquer pour les mettre en œuvre.
Et comme le leader a envie de réussir et de conserver sa position de leader et qu’accessoirement son équipe réussisse, tous ces braves gens tombent très vite dans le phénomène de cour et d’allégeance.
Je n’ai jamais vu tout au long de ma carrière d’autre schéma et ai donc du mal à imaginer le travail d’une équipe sans chef et sans vision précise qui choisirait son leader une fois le travail accompli.
Mais je reste un grand naïf et voudrais bien y croire.

Gérard Bayon

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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12 commentaires pour Débat: préparer demain

  1. Annick dit :

    Bonsoir Etienne,

    Ce qui me gêne dans votre réflexion, c’est le souhait ainsi exprimé :

     » un programme politique tout au moins une ligne qui tienne compte à la fois de nos certitudes et des demandes que nous entendons monter à Droite et à Gauche et que nous avons trop négligées. »

    Les demandes de la droite ET de la gauche ?
    Ce que veut faire Macron, en quelque sorte, et qui, à mon avis est une utopie vouée à l’échec.
    Sans opposition, adios le jeu démocratique.

    Je préfère la proposition de Frédéric, d’un programme qui pourrait être commun à toutes les droites.
    Programme à la condition, en effet, qu’il tienne enfin compte des demandes des Français, militants ou sympathisants. Et des intérêts de tous, pas seulement les intérêts particuliers, comme c’est le cas aujourd’hui, où une minorité impose grâce à un pouvoir de nuisance réel, ou supposé.
    Sans cet impératif, la droite tombera à nouveau dans ses chimères partisanes, individuelles, et se fera jeter à nouveau.
    Un parti ne gagne pas les élections, le pouvoir, tout seul. Sans le peuple qui adhère – s’il est écouté, s’il est respecté – il n’est rien. Rien qu’une baudruche gonflée de ses prétentions.

    Il ne s’agit pas de tout changer, mais d’adapter, et de faire en sorte que personne ne reste au bord du chemin, que l’un soit plus favorisé que l’autre. Avec pour résultat que l’un vive, au prix de la mort de l’autre.

    Gouverner, c’est être JUSTE, équitable, et ferme dans les réformes indispensables, non pour combler d’aise ses soutiens financiers, ou autres, non pour détruire tout notre socle qui nous soude depuis que la France est France, mais pour nous ouvrir à ce monde moderne tout en préservant notre identifié, notre culture, nos racines.

    Il ne s’agit pas d’imposer un programme, des idées (les leurs) mais de le partager avec le plus de Français possible, en s’appuyant sur ce qu’ils désirent pour leur avenir. Une majorité, c’est ça.
    Lequel nous fait cette proposition ?
    Tous ne se soucient que de l’avenir de leur parti respectif.

    Amicalement,

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    • Bonjour Annick

      Je suis sensible à l’idée selon laquelle je ferai du Macronisme. C’est pour moi une critique douloureuse.
      Quand je dis qu’il faut tenir compte de ce que nous pouvons entendre à Droite et à Gauche je ne pense nullement soutenir comme l’actuel Président qu’il faille tenir la balance égale et butiner un peu partout. Je pense seulement que pour définir une ligne il ne faut pas exclure avant tout débat des idées au seul motif qu’elles viennent d’ici ou de là, et que le rejet éventuel de ces idées viendra le cas échéant après discussion sauf naturellement les conceptions inacceptables telles le racisme et l’antisémitisme l’expropriation sans dédommagement, la fiscalité confiscatoire ou, au contraire, reposant sur les plus démunis donc les plus faibles.
      Vous avez raison de penser que la France repose sur un socle d’idées qui la soude. C’est par le débat le plus clair que nous pourrons exprimer ce qui nous apparait être ce socle.
      Vous avez raison, aussi, de considérer qu’il faut, dans une Démocratie une majorité et une opposition.Si les Gaullistes parviennent au pouvoir, je ne crains pas le vide s’agissant de l’opposition mais plutôt le trop plein.

      Bien à vous

      Etienne Tarride

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  2. Anne-Marie dit :

    Il est temps de revoir la constitution et de désigner un collège de gouvernants qui serait capable de consensus. Par ailleurs, redonner au peuple le pouvoir de proposer des initiatives qui seraient débattues démocratiquement par l’ensemble du peuple Français avant de la soumettre au vote populaire. Egalement, donner aux régions plus de responsabilités et finances et la possibilité de se gouverner sans l’intervention de Paris. La capitale avec le représentant national, ne garderait que le régalien…Voilà, il me semble une bonne gouvernance et une proposition, sans prétention aucune

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  3. Gérard Bayon dit :

    @Frederic N
    Merci de votre commentaire mais je ne vois pas en quoi il contredit mes propos.
    C’est bien le congrès d’Epinay (1971) qui a permis à F. Mitterrand de rassembler provisoirement les nombreux et divers « courants » du PS ainsi que provisoirement le PC de G.Marchais en 1972.
    Nous étions donc bien là dans l’un des schémas que j’évoquais c’est à dire celui où le leader qui rejoint une/des équipe(s) constituée(s) et fait avancer ses idées. Inutile de se cacher derrière son petit doigt, quand on parlait en ce temps de « programme commun » ou « d’union des gauches » ce n’était que pour immédiatement évoquer son leader d’alors.
    L’attitude de G.Marchais lors de son renoncement au programme commun en sept 1977 ne relevait que d’une volonté de faire survivre le PC qui déclinait dangereusement, encore une réaction du leader qui veut conserver son pouvoir !
    Cordialement.

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    • Pilou dit :

      Quand on a joué dans une « relativement bonne équipe de foot amateur » qui parvenait à faire l’amalgame de sous-groupes de culture, amitiés et années d’étude différentes (dans une grande école ouverte sur le monde), qui intégrait notamment des « docteurs du magreb » venant passer des thèses de 3eme cycle, on comprend qu’une équipe qui gagne c’est d’abord sélectionner les meilleurs avec un minimum de cohésion et une grande motivation vers un objectif commun. Cette équipe gagnait sans vraiment de leader et davantage par une concurrence entre joueurs. C’était pareil avant quand je jouais en minime dans le 93. Il y a eu de grandes équipes sans véritable leader, ou alors avec plusieurs leaders. Humblement, je crois que c’est d’abord le courage de la vérité, l’amalgame de personalités différentes pour une efficiente complémentarité.
      La politique c’est différent, du moins pour ce qui concerne le role-clé du leader.
      Je conseille à certains d’aller jouer dans le 93 avant de parler de sport et de politique dans un même billet, ou de s’engager à la légion étrangère pour comprendre ce qu’est la cohésion
      J’ai connu ensuite un véritable leader dans une équipe de rugby et j’ai alors nuancé ma définition d’un « Grand joueur »: « celui qui enchaine les duels victorieux et qui sait toujours passer à temps le ballon sans le faire perdre à son équipe »

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  4. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    J’ai déjà lu cela quelque part d’où cette impression de tourner en rond !
    Seriez-vous victime d’une de ces pannes qui affectent certains hommes au moment où il leur faudrait bander leurs forces pour sauter un pas ?

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    • don Quichotte dit :

      J’ajoute que votre censure de mes messages est d’autant plus bizarre que la chronique de Renaud Girard, dans le Figaro de ce jour, reprend une partie de ce que je dis, et qui est sans doute ce qui vous pose problème, en disant qu’il faut se poser la question de l’intégration des musulmans. Donc lui aussi pense qu’il faut regarder les choses globalement.

      Pour s’en tenir à cette politique, la réalité simple est que la majorité des Français ne veut pas avoir, en nombres toujours croissants, vos minorités agressives et revendicatrices comme concitoyens.

      La question des institutions est vraiment tout à fait secondaire face à ce divorce entre ce que veulent les gens et ce que veut la petite couche dirigeante, sur ce thème par exemple.
      Et le phénomène se retrouve de manière plus ou moins semblable dans tous les pays d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, donc ce n’est nullement une question d’institutions. C’est une question culturelle, une évolution néfaste dont les pays d’Europe de l’Est semblent avoir été protégés par la glaciation communiste.

      Changer les institutions vers moins de présidentialisme serait-il souhaitable ? Ce n’est pas impossible.
      Mais je ne vous (au sens collectif, gens de cette couche dirigeante) fais aucune confiance, compte-tenu du nombre de réformes théoriquement miraculeuses qui se sont en pratique traduites par une dégradation de la situation.
      Et, d’autre part, c’est tout à fait secondaire par rapport au problème de fond, qui est que la couche dirigeante impose, par idéologie, des changements importants dont les gens ne veulent pas.

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  5. astrojournal dit :

    Si plus personne ne croit les politiques, c’est parce que ceux-ci n’ont cessé de mentir aux Français, tout en se mentant à eux-mêmes et en reniant leurs convictions.
    Le mal est fait. Il est trop tard. Les partis politiques doivent disparaître.

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  6. Infraniouzes dit :

    Je ne vois pas ce que Neymar vient faire dans ce billet. Le football se joue à 11 et se jouera ainsi pendant encore longtemps. Il faudra toujours des Neymar pour tirer et une équipe et la conduire vers l’excellence.
    Quant à l’élection présidentielle au suffrage universelle par exemple, tout le monde a compris que c’était celui qui était sous les projecteurs de l’actualité et qui avait une gueule sympa avait toutes les chances de l’emporter. Etre connu ou ne pas être. Voilà le challenge. On n’est plus dans la solennité gaullienne avec le poids et la magie du passé . Je crois que Monsieur Tarride fait, comme beaucoup, du Yaka et du Fokon. Si on commençait par réécrire de fond en comble cette constitution qui ne colle plus du tout avec la réalité. Des volontaires, des amateurs ? Certainement très peu…

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  7. Gérard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous, bonjour Monsieur Tarride,
    Sur le plan des principes, tout cela est idéal mais dans les faits que se passe-t-il réellement dans le sport, comme dans l’industrie ou la politique :
    – la constitution d’une équipe commence généralement par la désignation de son leader qui se positionne comme tel et s’entoure ensuite des personnes ad hoc qu’il choisit.
    – une équipe constituée intègre un nouveau leader, celui-ci commence en général par imposer, nécessairement très rapidement ses projets, ses idées et les moyens qu’il compte appliquer pour les mettre en œuvre.
    Et comme le leader a envie de réussir et de conserver sa position de leader et qu’accessoirement son équipe réussisse, tous ces braves gens tombent très vite dans le phénomène de cour et d’allégeance.
    Je n’ai jamais vu tout au long de ma carrière d’autre schéma et ai donc du mal à imaginer le travail d’une équipe sans chef et sans vision précise qui choisirait son leader une fois le travail accompli.
    Mais je reste un grand naïf et voudrais bien y croire.

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    • Frederic_N dit :

      M Bayon
      Seriez vous borgne à ne regarder que d’un seul côté ? Vous dites ne pas avoir vu un schéma collectif en politique dans votre carrière. Mais c’est sur ce schéma collectif que la gauche à fonctionné et depuis très longtemps. Quant on parlait de la gauche dans les années 70, on disait : « union de la gauche, » « programme commun » on disait pas Mitterrand ou Marchais. Et ces deux principes ont été appliqués malgré les hommes et au moins jusqu’à Jospin ( malgré par exemple l’essai de torpillage de la victoire de la gauche par G Marchais). D’ailleurs si Hollande a eu tant de difficultés avec ses frondeurs, c’est que la tradition à gauche était celle du projet collectif.
      Alors je ne vois pas pourquoi la droite n’emprunterait pas à la gauche la recette qui l’a fait gagner pendant si longtemps

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