Douze raisons de voter LR aux législatives

1) Le phénomène « En marche » doit son succès au thème du renouvellement de la classe politique. La rapidité des scandales et des polémiques qui se sont déclenchés depuis la formation du gouvernement ne dénotent aucune amélioration sur ce plan.
2) Des zones d’incertitudes graves recouvrent les projets d’En marche, sur l’Europe, l’immigration, la sécurité, le cannabis, la politique internationale, la CSG et la fiscalité en général, etc. Lui donner la majorité absolue reviendrait à un blanc-seing, ou feu vert de cinq années qui n’est pas sans danger.
3) Au-delà du brouillard, des confusions, de l’enfumage, des manipulations et de l’air du temps, il n’est pas inutile d’en revenir aux faits et de se souvenir que le chef de l’Etat est l’ancien conseiller et ministre de l’Economie du président Hollande dont il partage inévitablement la sensibilité profonde.
4) Il est temps d’inventer une opposition moderne, qui ne serait ni systématique ni destructrice, prête à soutenir des initiatives bénéfiques mais disposant des moyens, à l’Assemblée nationale, de contrer une politique néfaste.
5) Il faut récompenser ceux qui ont eu le courage de ne pas céder aux sirènes du carriérisme et de la trahison de leur camp politique en ralliant opportunément En marche. Ils sont loin d’être parfaits, ils ont leurs défauts, leurs errements passés. Mais dans la tourmente actuelle, ils ont le mérite de se tenir debout et dans l’honneur. On est en droit d’espérer que cette noblesse de comportement ouvre une ère nouvelle ou les convictions et le sens du bien commun auront toute leur place.
6) Les présidentielles 2017 ont été souillées par le scandale et le pays privé de débat démocratique sur le fond des sujets. En refusant de plébisciter En marche aux législatives, les Français montreraient qu’ils ne sont pas dupes de la mascarade qui a eu lieu.
7) La démocratie n’existe pas, d’un point de vue historique, sans Parlement. Les régimes despotiques et totalitaires, dans l’histoire, ont pour premier geste de supprimer le Parlement. Le principe actuel du régime français (admis depuis trop longtemps) d’une Assemblée nationale, dont le seul objet est de confirmer le résultat des présidentielles, revient à nier l’autorité et l’indépendance du Parlement, relève de la forfaiture et renvoie aux heures les plus sombres de l’histoire. Les Français ont aujourd’hui l’occasion de résister à cette déviance, ou anéantissement de la démocratie.
8) L’hyperprésidence, la personnalisation du pouvoir à outrance, revenant à confier le destin du pays à un une figure médiatisée, conduit inévitablement au culte de la personnalité au détriment de l’intérêt général, à la polémique, puis au lynchage, à l’impopularité, à la crise de confiance, à l’impuissance, entraînant le pays à l’abîme.  Ce régime n’a strictement aucun rapport avec la République gaullienne de 1958 qui respecte le partage entre les rôles du président, du Premier ministre, du Parlement souverain. Refuser la majorité absolue à En Marche revient à refuser la poursuite de l’hyperprésidence vénéneuse.
9) Refuser la majorité absolue à En marche n’implique pas d’entrer dans la « cohabitation » que les Français rejettent. Dès lors que le nouveau pouvoir entend dépasser le clivage droite/gauche, le risque d’un affrontement entre deux camps rivaux au sommet de l’Etat est exclu. L’idée serait uniquement d’imposer à l’exécutif un nouveau partage des responsabilités.
10) Au-delà du mythe du renouvellement, la continuité prévaut largement en matière de mœurs politiques: fuite dans la communication, culte de la personnalité à outrance, débauchages et manœuvres politiciennes: les Français ont l’occasion de montrer qu’ils sont un peuple intelligent qu’on ne mène pas à la baguette ni par des manipulations et qu’ils ne sont pas dupes.
11) Le véritable changement consisterait à replacer le monde réel, l’intérêt général, le bien commun, le débat d’idées au cœur de la vie politique et d’en finir avec sa dérive narcissique. Nous en sommes bien loin. Les Français ont l’occasion d’envoyer aux dirigeants du pays un avertissement démocratique de premier ordre en leur refusant la majorité absolue.
12) Résister à l’air du temps, au courant dominant, au vertigineux matraquage médiatique en cours serait tout à l’honneur des Français.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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47 commentaires pour Douze raisons de voter LR aux législatives

  1. ann dit :

    Et sans toutes ces bonnes raisons, j’en vois une encore plus importante. Mettre une claque magistrale, retentissante, bien vigoureuse et bien sentie, clack !, à la propagande éhontée dont nous sommes abreuvés par toute une caste qui pense bien sauver sa peau au travers de Macron. La résurrection d’une gauche donnée moribonde il y a six mois et qui aurait entraîné dans sa chute nombre de ses serviteurs zélés qui sévissaient sur les ondes et dans la presse subventionnée où ils insultaient les Français de droite grassement payés par l’argent de leurs impôts….a fait redoubler de malfaisance les Fogiel, Apathie, El Krief, etc, etc….
    Les émissions d’informations ne m’ont jamais tant rappelées qu’aujourd’hui les actualités sous l’Occupation qu’on voyait dans les années 70 en accompagnement des films d’époque dans « Au Cinéma ce Soir », les parents nous expliquant que la propagande à cette époque c’était ça….. C’est à présent le même ton neuneu, les assertions martelées, la même mauvaise foi, en 2017 et en France mais par pour le même régime, seule différence….

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    • Anonyme dit :

      dans un sens ,vous avez raison ,dans l » autre ,BAROIN explique que LR ,et en marche, doivent s »associer, contre Mme LE..PEN ,il a toujours rien compris le pauvre BAROIN

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  2. Philippe Dubois dit :

    Bonjour Maxime

    Une raison de ne pas voter LR aux législatives

    http://www.leparisien.fr/elections/legislatives/legislatives-francois-baroin-est-pret-au-partage-des-responsabilites-avec-macron-28-05-2017-6990243.php
    « En cas de victoire, François Baroin affirme que les rapports entre les Républicains et Emmanuel Macron n’auraient « rien de conflictuel »

    Et vous appelez ça une opposition ?
    Qu’ils aillent au diable

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  3. Annick dit :

    Bonjour maxime,

    De mieux en mieux ; une candidate islamiste à Évry :

    « Fella Meslem, battue aux législatives algériennes, elle se présente en France ! »

    « ALGÉRIE (Tamurt) – La candidate malheureuse du PARTI ISLAMISTE TAJ, dans la liste d’émigration en France, Fella Meslem, tourne complètement sa veste. Elle vient de se présenter aux législatives Françaises, après avoir sévèrement critiqué la France lors de sa campagne électorale aux législatives Algériennes…
    …Une fois les résultats connus et elle n’a pas obtenu son siège, Fella Meslem a tout effacé de ses comptes des réseaux sociaux. Toute honte bue, elle se présente ainsi cette fois aux législatives Françaises. La candidate d’Amar Ghoul opte pour le mouvement En Marche, à Evry-Corbeil comme colistière de Jean-Luc Raymond, plus exactement. Les militants islamistes sont connus généralement pour leur hypocrisie dans tous les domaines, que ce soit en politique, leur faux amour pour leur patrie, mais aussi en religion. »

    Est-elle française ou algérienne ?

    http://www.tamurt.info/fella-meslem-battue-aux-legislatives-algeriennes-se-presente-france/

    Amicalement,

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  4. Anonyme dit :

    Jusqu’alors, TOUS les partis ont montré qu’ils étaient incapables de faire une « opposition raisonnée » qui permettrait de voter les lois ayant un consensus national même si elles viennent du camp d’en face mais vous en êtes incapables. Si Macron a été élu (et je n’ai pas voté pour lui) c’est à cause de vous. Alors vous pouvez toujours venir expliquer aux gens que ça va changer mais vous en êtes incapables, tous autant que vous êtes.

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  5. Annick dit :

    Complément pour ne pas donner pleins pouvoirs à Macron :

    « …Macron n’est pas un centriste: il a été discrètement soutenu tout au long de la campagne par la plupart des dirigeants du Parti socialiste et par le président socialiste sortant, François Hollande. Le lendemain de l’élection, lors d’une cérémonie de la Victoire, Hollande ne pouvait cacher sa joie. Quelques jours plus tard, le 14 mai, lors de la passation de pouvoir à Macron, Hollande a déclaré que ce qui se passait n’était pas une «alternative» mais une «continuité». Tous les membres de l’équipe de Macron étaient des socialistes ou des gauchistes. Le principal stratège politique de Macron, Ismael Emelien, avait travaillé pour la campagne qui a conduit à l’élection de Nicolas Maduro au Venezuela.

    Tout le programme de Macron est socialiste. Les propositions de nouvelles dépenses publiques abondent. Le «changement climatique» est défini comme «le problème clé pour l’avenir du monde». Les changements proposés au Code du travail et au système fiscal sont en grande partie cosmétiques et semblent davantage donner une illusion de changement que de provoquer des changements réels. Alors que Macron ne rejette pas une économie de marché, il pense qu’il doit être mis au service de la «justice sociale» et que le rôle du gouvernement est de «guider», de «protéger», «d’aider» – de ne pas garantir la liberté de choisir. De manière significative, les économistes qui ont participé à l’élaboration du programme de Macron sont ceux qui ont élaboré le programme économique de Hollande en 2012.

    Même s’il est jeune, Macron n’est pas un nouveau venu en politique et ne représente pas le renouvellement. Il a non seulement travaillé avec Hollande pendant cinq ans, mais ceux qui ont façonné son ascension politique ont une longue carrière derrière eux: Jacques Attali était le conseiller du président François Mitterand dans les années 1980; Alain Minc a travaillé avec tous les présidents français depuis que Valery Giscard d’Estaing a été élu en 1974 et Jean-Pierre Jouyet était directeur de cabinet pour le Premier ministre socialiste Lionel Jospin à la fin des années 1990. Juste après les élections, trois documentaires ont été diffusés sur la télévision française expliquant en détail comment la campagne de Macron était organisée. Macron est le pur produit de ce que les analystes qualifient de «nomenklatura française» – une élite arrogante, composée de hauts fonctionnaires, de titulaires de pouvoir politiques et d’hommes d’affaires travaillant en étroite collaboration avec eux…. »

    Lien ici pour l’article complet (descendre sur la page pour lire la traduction française ) :

    Macron est il le président de l’élite ? Est il légitime? Avec traduction en bas de texte par Ecureuil

    Autre lien à ne pas manquer de lire sur le même site,
    « Macron et la construction d’un peuple bidon » :

    Macron et la construction d’un peuple bidon

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  6. Clotilde PSM dit :

    Tout à fait d’accord avec Niccolo : le point 4 est particulièrement important. Il faut reconstruire une droite moderne. Poursuivons le travail remarquable initié par François Fillon et Pierre Danon auprès de la Société Civile dans le cadre de Force Républicaine, avant En marche d’ailleurs.

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