Verdun, la France, champ de ruines

XVM860e09d4-1752-11e6-a38d-8a6c5a1589e5 (2)La logorrhée haineuse de certains socialistes à la suite du renoncement au concert de Black M aux cérémonies de Verdun est consternante: « fasciste, raciste, ordre moral, nauséabond », etc. Mais le triomphalisme arrogant des édiles du FN est tout aussi indigne: « victoire! » proclament-ils, comme pour bien exciter un peu plus les esprits. On se demande bien quelle victoire, quand après une polémique de trois jours, notre pays donne le sentiment d’être un champ de ruines.

  • La mémoire de Verdun a été depuis cent ans, un socle et symbole de l’unité nationale. Jamais, en un siècle, la moindre polémique n’est survenue sur le deuil collectif de la Nation. Aujourd’hui, pour la première fois depuis 1918, le pacte sanglant de Verdun est déchiré en mille morceaux. Bravo à nos politiques, à nos gouvernants, en principe responsables de l’unité de la Nation.
  • La faillite des élites françaises, médiatiques, universitaires, politiques, dans leur ensemble (avec des exceptions), donne le vertige. Elles paraissent dans l’incapacité de comprendre que des millions de Français puissent être choqués à l’idée de voir la commémoration du martyre de 700 000 jeunes gens, sur un site consacré au deuil et au recueillement, ainsi dévoyée en spectacle ludique et festif. [Un concert de rap, de rock ou de techno est-il désormais envisageable lors d’une cérémonie patriotique sur les ruines d’Oradour-sur-Glane?]  Je pense tout simplement que les élites françaises dans leur globalité, ont perdu les outils de la connaissance ou du jugement permettant de sentir ce malaise. [A ceux qui ne comprennent pas ce que je veux dire, je suggère de regarder la vidéo ci-jointe]
  • Le climat de soumission qui s’est installé sur la France est préoccupant. Le silence des associations d’anciens combattants est particulièrement étrange. De quoi ont-elles peur?  Un mot du souvenir français ou des « gueules cassées », les seules autorités morales habilitées à se prononcer au nom des morts de Verdun et de leurs descendants aurait pu apaiser les esprits. Il n’est pas venu.
  • La dramatique destruction de la politique française: entre les excités du parti socialiste et du Front national, que reste-t-il? Le néant absolu: une douzaine de personnages obsédés par leur destin personnel, noyés dans l’obsession des présidentielles et de leur image médiatique. Les ténors de la politique française se sont montrés totalement absents du psychodrame laissant le champ libre aux extrémistes de droite comme de gauche. De fait, la poussée hystérique de la  politique française est l’autre face de son néant.
  • Bien sûr, quelques voix dissidentes, courageuses et clairvoyantes se sont exprimées, Figaro Vox le premier, notamment par ma plume, mais aussi, l’hebdomadaire Marianne, encore et toujours Marianne, magazine marqué à gauche mais lui aussi au centre de la résistance intellectuelle face au rouleau compresseur médiatique . L’autre satisfaction tient à la levée de boucliers venue de la Nation dans ses profondeurs et qui s’est exprimée sur Internet. Mais dès lors que cette sensibilité ne trouve pas d’expression politique, sur quoi peut-elle bien déboucher? C’est la grande question.

Maxime TANDONNET

 

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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43 commentaires pour Verdun, la France, champ de ruines

  1. Jean M. dit :

    Bonjour,
    C’est le première fois que j’écris un commentaire sur ce blog, que je lis très régulièrement.
    Permettez-moi cette remarque : à quoi bon faire comme si les « élites » politiques et médiatiques et leurs polémiques représentaient la société autrement que par le biais des institutions (par exemple, sont-elles socialement, culturellement, etc, représentatives) ? Dans cette histoire, que des hommes politiques de gauche se trouvent piégés par leurs contradictions et que ceux de droite restent silencieux, c’est bien triste, mais cela porte-t-il la parole ou la pensée des Français, ou plutôt, leurs paroles et leurs pensées ? Cela ne les recouvre-t-il pas plutôt d’un voile médiatique ?
    Jeune professeur de khâgne, de gauche, travaillant dans un lycée à forte mixité sociale (et donc, comme souvent en France, culturelle ou ethnique), je ne me reconnais absolument pas dans les propos des élites du PS, et je ne doute pas un instant que mes collègues, tout comme moi, trouveraient pour le moins incongrue l’idée d’un concert festif pour clore ces commémorations franco-allemandes. Belle illustration de la figure de l’homo festivus… D’ailleurs, les étudiants avec qui j’en ai discuté ont eu la même réaction. Le choix de l’artiste, s’il reste bien sûr problématique, est pour moi second.
    J’imagine qu’il en va de même pour beaucoup de gens, et que les propos et indignations grossis et déformés par l’effet de loupe des réseaux sociaux et de leurs relais dans les médias ne représentent pas non plus leurs points de vue.
    Vous êtes haut fonctionnaire, de droite, souverainiste, mais les hauts fonctionnaires de gauche européistes (au sens institutionnel) que vous devez sans doute croiser dans le cadre de vos fonctions pensent-ils comme les politiciens qui sont censés représenter leur sensibilité ? Je serais curieux de le savoir.
    Que tout ces débats parfois futiles et parfois graves vous rendent pessimiste, je le comprend fort bien, mais désespérer des élites, de leurs outrances, de leurs petites combines et astuces, doit-il automatiquement vous conduire à penser que « la France est un champ de ruines » ?
    En espérant que ce message saura retenir votre attention,
    Cordialement,
    Jean

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  2. simon dit :

    Bonjour à tous,
    J’adhère totalement avec les propos tenus sur ce blog. J’ai en mémoire les propos de mon arrière-grand-père qui avait vécu Verdun et qui, soir après soir, au soir de sa vie, racontait sa guerre aux petites filles que nous étions, il est décédé la veille de mes douze ans. Qui aurait l’idée d’aller danser sur les tombes de nos chers disparus, sinon ces socialogauchos nourris au lait de l’Internationale ? Je ne peux qu’espérer qu’un jour, dans ce monde ou dans l’autre, et au moins au tribunal de l’Histoire, ils seront jugés.
    Je reçois des pélerins, et deux soirs de suite, un Hollandais et un Canadien ont partagé notre soirée. Vu de l’étranger, nous sommes au bord de la guerre civile, ce qu’ils ont ressenti avec force de par les propos entendus sur le chemin…
    Quant à l’importance de l’identité, « notre Canadien » se définissait comme Américain avec des racines françaises, très fier de parler de ses ancêtres normands et bretons partis au XVIIème siècle dans la « belle province ». Les hommes ne naissent pas hors sol, ils tiennent à leur langue et leur culture. Notre France ne peut disparaître !

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