Charlie, entre l’ange et la bête

Capture-decran-2015-10-07-a-18« Je suis Charlie », vous vous souvenez? En janvier 2015, à la suite des attentats terroristes contre Charlie hebdo, tout le monde devait être Charlie. On se battait devant les kiosques pour acheter Charlie, des millions d’exemplaires étaient écoulés, une fortune accumulée. Une marée humaine voulait son Charlie. Cela signifiait, bon, ouvert, tolérant, moderne, jeune, bon, généreux. Dans l’ivresse des bons sentiments, l’euphorie unanimiste, le matraquage médiatique et la manne des millions d’euros, il fallait « traiter » (bannir) ceux qui n’étaient pas Charlie, ceux qui n’avançaient pas avec la troupe. Le peuple uni était dans la rue avec Charlie. Aujourd’hui, neuf mois plus tard, Charlie se vautre dans le salace. Franchement, je ne parle même pas du Général, ni de Nadine Morano, mais qu’il y a-t-il de plus ignoble que de se moquer du handicap mental, de la trisomie? Rire de tout? Oui, mais là , on ne rit pas, on vomit. S’en sans-titreprendre au chagrin et à la dignité des parents, à la fragilité et à la faiblesse de l’enfant touché par le handicap. L’humour et la moquerie sont deux notions différentes. Se moquer d’Anne de Gaulle, symbole de la France martyrisée des années 1940, est une ignominie. Il est tellement plus facile et moins risqué de s’attaquer à Anne de Gaulle, dans la France d’aujourd’hui, qu’au prophète.  Tourner en ridicule le handicap mental  n’a rien de drôle ni d’humoristique. Cela rappelle les pires époques de l’histoire qui s’en prenaient aux personnes infirmes. « Qui veut faire l’ange fait la bêteimages » nous dit si justement Pascal. Cela fait partie d’une vérité humaine fondamentale, cet éternel basculement du « bien total » incarné par une époque, un parti, un groupe, une croyance, au « mal absolu », à la déchéance et au crime. Moi, qui me méfie comme de la peste de tous les troupeaux bêlant et de toutes les meutes, des vagues de fièvre, de tous les mots d’ordre, de toutes les modes et de toutes les morales de circonstances, je n’ai jamais été Charlie. Bien sûr, comme tout le monde, j’ai été bouleversé par les attentats qui ont ensanglanté la France, et notamment celui qui a provoqué la mort d’un intellectuel adorable, que je connaissais un peu, Bernard Maris (il parle de notre rencontre dans son livre posthume sur la France) de deux policiers et de jeunes garçons de confession juive. Pourtant, je ne suis pas allé aux manifestations et n’ai pas fait la queue devant les kiosques. Je n’ai jamais aimé Charlie, je n’ai jamais été Charlie, comme on disait à l’époque, et aujourd’hui, j’en suis fier. Il faut toujours rester soi-même.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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22 commentaires pour Charlie, entre l’ange et la bête

  1. PhD dit :

    Bosoir Maxime

    Je ne peux qu’approuvez « libresechanges : 10 octobre 2015 à 17:09 »

    La liberté d’expression ne se divise pas

    Les dessins de Charlie ne vous plaisent pas, ils ne me plaisent pas non plus, ils ne plaisent pas à certains autres. Vous pouvez les trouver ignobles, moches, tout ce que vous voulez
    Certes, mais ils doivent avoir le droit de les publier
    Nous sommes libres de ne pas les acheter,

    Il y a déjà suffisamment de lois liberticides et suffisamment d’assoces subventionnées pour porter plainte au moindre dérapage pour en rajouter une couche. D’ailleurs, vous savez très bien que ce ne sont pas ceux que vous souhaiteriez protéger qui vont profiter de cette nouvelle atteinte à la liberté

    Je n’ai participé à aucun rassemblement « Charlie », qui puaient la manip politicienne à plein nez, mais le premier qui me dit que Charb et ses collègues l’avaient quand même un peu cherché se prend un bourre-pif

    Que Charlie Hebdo crève par absence de lecteurs, c’est un autre problème

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  2. Anonyme dit :

    Je me demandais parfois pourquoi je n’étais quand même pas descendu dans la rue le 11 janvier, et pourquoi je ne me sentais pas Charlie comme les autres.
    Maintenant je le sais, je suis le grand-père d’une petite fille trisomique.

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  3. Mildred dit :

    Étonnant non, ce que tous ces gens qui se targuent de n’être pas Charlie, et même de n’avoir jamais été Charlie, ont encore à écrire sur Charlie ?

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  4. Tracy LA ROSIÈRE dit :

    Il faut le dire, le redire et le répéter sans cesse ; c’est le seul mot d’ordre qui vaille : MORT AUX CONS !
    « Vaste programme » se serait écrié le Général.

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  5. Jean dit :

    Je ne suis pas Charlie et ne l »ai jamais été. Je n’ai pas acheté le fameux Charlie-Hebdo. Je n’adhère pas à son « humour » mais suis contre toute censure. Je suis blanc et fier de l’être, Fier de notre histoire. Fier de ce que le monde occidental a apporté à l’humanité toute entière et cela ne fait pas de moi un raciste ! Je suis totalement déconnecté des médias de masse qui s’autoproclament donneurs de leçon. D’ailleurs la moindre vue d’un JT me donne de l’urticaire !
    J’ai longtemps douté de moi, de mes idées qui ne suivaient pas le mouvement général, qui n’étaient pas dans le moule « officiel ». Puis petit-à-petit en traînant ici et là sur internet j’ai découverts une autre monde. Une sorte d’espace parallèle, beaucoup moins connu que celui qui nous est imposé par une soi-disant élite qui détiendrait la vérité.
    En même temps méfiance ! Comme le chantait Gabin « Maintenant je sais, je sais qu’on ne sait jamais ! La vie, l’amour, l’argent, les amis et les roses. On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses C’est tout c’que j’sais ! Mais ça, j’le SAIS… ! « 

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  6. Hurluberlu dit :

    Charlie Hebdo d’avant janvier, avait piétiné toutes les valeurs éthiques; et sans celles-ci, une société devient un purgatoire, voire un enfer. Depuis plus d’un siècle, et en particulier à compter du suicidaire conflit 14-18, les valeurs de la civilisation française tombent les unes après les autres, comme à Verdun.

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  7. Gerard Bayon dit :

    Bonsoir à toutes et à tous,
    Comme je l’avais écris en janvier dernier, je n’ai jamais été et ne serai jamais Charlie et je n’ai donc pas participé à la « guignolerie » du 11 janvier organisée par Bisounours 1er et ses sbires ni jamais acheté un numéro de charlie hebdo ou de Hara Kiri.
    Cela ne veut pas dire que je n’aime pas l’humour, bien au contraire mais je déteste les leçons de morales de nos bobos de gauche surtout lorsqu’elles sont déguisées sous des traits de crayons !
    Je considère comme beaucoup de personnes que l’on peut rire de tout mais pas avec tout le monde, je respecte donc ceux et celles qui n’ont pas le même humour et la même tolérance que moi mais refuse toute leçon de morale à ce sujet.
    Aujourd’hui Charlie hebdo est moribond, je dirais tant mieux ! ceux qui l’avaient fait vivre avec courage sont morts et ceux qui ont cru que l’immense fortune collectée après le drame du 7 janvier suffisait à le faire survivre se sont trompés et ne sont comme j’aime les appeler que de minables folliculaires, qu’ils s’en aille, bon débarras !

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  8. libresechanges dit :

    Je n’ai aucune vocation à défendre les caricaturistes de Charlie, il me semble cependant que le dessin du Gl de Gaulle et de N.Morano « sa fille trisomique cachée » ne ridiculise pas le handicap en général, ni les trisomiques en particulier, il critique d’abord Nadine Morano.
    Charlie a toujours été un journal satirique d’extrême-gauche provocateur et anti-religion.
    Ses caricatures se veulent iconoclastes, elles n’épargnent rien ni personne, ne respectent rien ni personne, parfois drôles parfois moins, le but n’étant pas l’humour et certainement pas le bon goût mais une critique féroce au bout du crayon.
    C’est le propre d’un journal satirique.
    Avant l’attentat de janvier, le journal avait déjà subi un incendie criminel après la publication des caricatures du prophète, l’attentat a fauché les plus courageux, et il faut du courage pour ne pas céder au terrorisme.
    Riss qui est un survivant, a annoncé quelque temps après l’attentat qu’il ne caricaturerait plus le prophète (ni N.Sarkozy… on se demande pourquoi ! )
    Personne ne peut en vouloir à ces gens de ne plus vouloir risquer leur vie mais tout de même… tout ça pour ça !
    Après l’attentat « je suis charlie » est devenu un slogan pour la liberté d’expression, de caricature, et contre le terrorisme qui muselle par la peur.
    Se dire « charlie » ce n’était pas être islamophobe ni approuver la ligne politique de Charlie-Hebdo, ni applaudir devant des dessins parfois quasi orduriers, c’était juste revendiquer le droit la liberté d’expression face à la censure du terrorisme, point final.
    Nul n’est contraint d’acheter Charlie-Hebdo, nul n’est contraint de le lire ni d’adhérer à ses idées, reste à savoir si en France Charlie-Hebdo ou tout autre journal satirique est libre de paraître et le cas échéant de choquer sans qu’il y ait une association quelconque pour porter plainte car la liberté d’expression est sans cesse combattue par ceux qui la considèrent dangereuse, selon leurs critères.
    Charlie-Hebdo est moribond, certains s’en réjouiront, pour moi qui n’ait aucune affinité avec leurs idées mais qui ait admiré leur courage, c’est un coup dur pour la liberté d’expression déjà bien malmenée par la multiplication de lois liberticides.

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    • libresechange,je pense qu’il s’est passé quelque chose entre temps, ce ne sont plus les mêmes, je crois que l’ancienne équipe avec Maris n’aurait pas fait un truc aussi vulgaire. Dans la provocation, il y a une finesse que le nouveau Charlie n’a pas…
      MT

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  9. Rayon dit :

    Entièrement d’accord avec vous Maxime pour la différence d’entre l’humour et la moquerie. J’avoue toutefois avoir été parmi ceux qui ont été outrés par cette ignominie, j’avoue avoir également été un moment Charlie, avoir fait la queue pour acheter le numéro suivant par principe, certes cela fut probablement naïf de ma part mais je ne le regrette pas, je suis moi aussi contre la bétise qui par le couvert d’une religion donne à certains « le droit » de se rendre justice. Personne ne détient la Vérité, verité d’un jour n’est pas verité de toujours. Tout est matière à discussion, à débat, c’est le principe de l’ouverture d’esprit et de la tolérance qui est l’art de savoir confronter les idées. Je me souviens des points de rassemblement où tout le monde descendait dans la rue pour manifester cet élan du coeur, je n’y ai toutefois pas participé, parce que cela me faisait penser à ces personnes qui se rassemblent à l’office d’une messe pour se faire pardonner la médisance faite toute la sainte semaine et qui dès la sortie de l’église reprennent de plus belle. J’ai toutefois trouvé cela beau à l’image donnée par notre lucarne magique. Mais tout autant consternant la récupération politique, ceux notamment qui jouaient des coudes pour être au premier rang, c’était pathétique. L’équipe de Charlie hebdo était tout de même constituée d’excellents dessinateurs, mais il est vrai que je ne l’ai jamais acheté car bien trop orienté politiquement à la gauche assez gauche d’ailleurs .. de la gauche. Je comprends et abonde dans votre sens concernant cette folie merdiatique qui s’est emparé de cet événement (et qui continue d’ailleurs), c’est le problème de l’image, du sensationnalisme, il faut nourrir la plèbe avec de l’info servie à la sauce TF1, saupoudrée de Gala, un soupçon de Voici, de présentateurs bien peignés, avec les moues qui conviennent. Marchands de soupe ! Bon allez j’arrête j’ai des aigreurs aarrgh !! Bon week end à vous cher Maxime et merci pour vos bons billets.

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  10. Grélot Laurent dit :

    Maxime, je vous lis quotidiennement et je partage nombre de vos analyses. Sur celle-ci, je ne suis pas certain de vous suivre.
    Comme vous, je n’ai pas fait la queue pour acheter le Charlie post-attentats, comme vous je n’avais d’ailleurs jamais acheté un exemplaire de Charlie Hebdo avant les attentats, comme vous je n’aimais pas (vraiment) Charlie Hebdo et son humour « bête et méchant », comme vous je n’ai pas été de ces rassemblements de rue ou de lieu de travail, comme vous j’ai été profondément meurtri par l’incommensurable méchanceté, bêtise, lâcheté, inhumanité …des assassins. Et pourtant « je suis Charlie » . Pour moi se sentir « Charlie » signifiait en janvier dernier simplement que j’étais solidaire des victimes de ces crimes, que je pensais que l’on pouvait se moquer de tout (et de moi le premier) sans mettre sa vie en péril, que j’étais viscéralement attaché à des valeurs républicaines bafoués par des crétins, incultes et meutriers. Voila ce qu’étais ma façon d’être Charlie. Gandhi disait « en réalité, il existe autant de religions que d’individus » , je pense que cela s’applique à cette immense mobilisation qu’a été « Je suis Charlie ».
    Dans mes cours, j’ai introduit des unes de Charlie, bien sûr en rapport avec mes sujets à traiter, démontrant s’il le fallait que l’humour de Charlie Hebdo s’en prenait à tout (sacré ou non). De façon inattendue cela n’ouvre jamais de débat avec les étudiants. La une de Charlie qui suscite votre présent billet ne déroge pas à la ligne originelle « bête et méchante »…Charlie se vautre dans le salace, oui mais pourquoi s’en émouvoir c’est sa marque de fabrique, son ADN.
    Laurent

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    • Grélot Laurent, je vous comprends, vous « étiez Charlie », moi je ne l’étais pas car je sentais la manipulation, la pression médiatique et le mimétisme, ce qui ne m’empêchait pas d’être bouleversé et effondré comme tout le monde par le flot de sang qui a coulé. Je crois surtout que Charlie hebdo d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était il y a dix mois. La mystique s’est transformée en politique comme dirait quelqu’un…
      MT

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  11. H. dit :

    Bonsoir,

    Un proverbe arabe dit:  » Si tu veux que quelqu’un n’existe plus, cesse de le regarder « . Cessons donc de regarder Charlie qui ne fait rire que lui. J’ai toujours eu un faible pour Hara Kiri, journal bête et méchant. Il me faisait et fait encore rire. Pour Charlie, rien, nada. La dernière une est absolument abjecte, du niveau de ses auteurs. Je ne serai jamais Charlie.
    Cessons de regarder Charlie. Il n’en vaut pas la peine.

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  12. michel43 dit :

    vous avez du, remarquer ,Maxime que je fut muet, sur le massacre , de CHARLIE , pars de FRANCO -Musulmans le nouveau CHARLIE , contrairement a beaucoup de gens, je m’en fout ,cars JAMAIS, je n » ai acheter ce canard de gauchiste , étant pour la liberté d’expressions , même si cela ,me gêne, j’accepte ,cette imbécilité ,PEU t « on rire de TOUT ? bien sur que NON..et pourtant , il y en a ;; qui ne s’en prive PAS.. Lorsque NICOLAS , a traiter cette, homme de pauvre CON .entourer , de ses gardes du corps ,j’ai eu HONTE , notre Président de la REPUBLIQUE ,doit prendre de la hauteur , il doit se contrôler P.S : il a été se mélanger a la clique de gauchiste, bien pensants, il a même jouer des coudes, pour être dans les premier, je trouve cela, LAMENTABLE , se rendre a titre personnel , sur tout les lieux , l » aurais grandi

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  13. raimanet dit :

    A reblogué ceci sur Boycottet a ajouté:
    ET DONC NE JAMAIs ETRE MOUGEON !!!

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  14. Florence dit :

    J’aime beaucoup la chute de votre article. Il faut toujours rester soi-même.
    Je n’ai jamais été Charlie non plus. Cette phrase  » je suis Charlie » a tellement de sens qu’elle n’en a aucun. C’est un slogan, rien d’autre. Et comme tous les slogans, cela finit à la poubelle un jour ou l’autre.

    Cela dit, je tenais à dire qu’ Anne De Gaulle vaut mille fois mieux que tous ces Charlie réunis.

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  15. fredi maque dit :

    et notamment celui qui a provoqué la mort d’un intellectuel adorable, que je connaissais un peu, Bernard Maris

    Personnellement j’aimais beaucoup l’écouter sur France Inter ; son éclairage sur le libéralisme dévoyé était salutaire et rare. Rare, hélas, il le sera encore un peu plus.
    Quant à Charlie, rien à en dire sinon que je n’ai jamais été Charlie non plus, que leur humour prévisible et systématique ne m’a jamais fait rire.

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  16. Ann dit :

    Cette Une de Charlie ne surprend pas ceux qui ont toujours su que ces blaireaux étaient d’extrême gauche à savoir de monstrueux tartufe, prétendant dénoncer chez autrui ce qu’ils se permettaient à la puissance 10. Ni que les manifestations « géantes » (Officiellement 4 fois plus importantes que celles contre la loi Taubira sur un espace 4 fois moindre… ) n’ont été organisées que par des manipulateurs d’opinion scandalisés avant tout par le fait que les terroristes aient franchi la ligne jaune en s’attaquant à ces 4 minables, les 13 autres (dont votre ami Bernard Maris et es personnes inconnues) n’étant qu’accessoires. Il suffit de considérer le traitement médiatique réservé quelques semaines plus tard au malheureux Hervé dans l’Isère.

    Mais pourquoi les gens qui « savaient » au sujet de Charlie sont-ils tombés dans le panneau ? Sarkozy ignorait-il qui étaient ces gens ? Vous souvenez vous des propos obscènes prononcés lors de l’éloge funèbre de Charb ? Rien que cela aurait du retenir des gens dignes de faire la courte à Hollande et à son gouvernement ce jour là. Etre assassiné fait de de n’importe qui une « victime » mais n’a jamais transformé des minables en martyres exemplaires, s’il avait su le rappeler, nous n’en serions peut-être pas à cette énième infamie qui ne se vendra pas d’ailleurs même si Ruquier la dégaine- hilare- dans son émission parmi ses nombreuses flatulences.

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