La fin des présidents?

Couv. Histoire présidentsLe vingt-quatrième sera-t-il le dernier (au moins au sens contemporain)? Pour le général de Gaulle, créateur de la présidence de la République souveraine de la Ve République, le président devait être le « guide de la France« ,  le « chef de la Nation« , le monarque républicain, un modèle, un exemple pour les citoyens. Aujourd’hui, l’institution incarne tout le contraire, le carriérisme débridé, le nombrilisme, l’impuissance et l’aveuglement. La présidence gaullienne était faite pour les grands hommes de l’histoire, pas pour des politiciens. Dans un monde médiocre qui est le nôtre, le piège de l’Elysée est inévitable. Il pousse de petites gens à se prendre pour le roi, à oublier l’intérêt général et se focaliser sur leur ego pendant 5 ans,  à l’abri de toute sanction et mise en jeu de leur responsabilité, à et préparer une réélection qui les pousse à céder à la démagogie et à renoncer à travailler en profondeur pour le bien du pays. Cette vraie/fausse monarchie dégénérée, décadente, conduit le pays à l’abîme. Parmi les politiciens candidats à la succession, les Valls, le Pen, Copé, Fillon, Borloo aucun ne me paraît, sur le plan de la volonté, de la vertu, du niveau intellectuel, de la lucidité, à la hauteur de l’idéal gaullien. Que feraient-ils une fois à l’Elysée? Il ne suffit pas d’être élu en bombant le torse! Sont-ils seulement assez intelligents pour le comprendre? Eh bien, sans doute pas mieux que l’actuel, peut-être pire; et leur disgrâce, leur chute dans l’impopularité, voire même dans le ridicule, tout aussi vertigineuse…   Notre époque moyenne ne se prête pas au culte de la personnalité.  Tu voulais le prestige, la renommée, ton nom dans les livres d’histoire? Tu auras la honte et le ridicule! S’il est un message à redécouvrir, c’est celui des grands républicains du passé, Gambetta, Ferry, Clemenceau, Poincaré, qui se méfiaient de l’illusion mortelle du « pouvoir personnel », inscrit dans la durée et hors contrôle. Soyons sérieux, s’il est dans l’avenir une petite chance de redresser le pays, une petite, sera celle, non pas d’un roitelet de 5 ans, mais celle d’un grand premier ministre, du style Poincaré, Mendès France, Pinay, de Gaulle (1958), ou Raymond Barre, désintéressé par les ors du pouvoir, avec la responsabilité partagée d’une majorité, son appui et sous son contrôle, pour une durée indéterminée. Je peux me tromper mais j’en suis de plus en plus convaincu.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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20 commentaires pour La fin des présidents?

  1. MICHAUD Alex dit :

    Il va de soi que les statures historiques sont derrière nous, et que le manque d’épaisseur caractérise les hommes politiques actuels, qui deviennent rarement des hommes d’Etat.
    – Jean MAURIAC. L’après de Gaulle. Fayard.

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  2. Annick dit :

    Mon commentaire toujours en modération ? Y a-t-il un pb ?

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  3. Alexandre dit :

    Le poison venait du régime des partis….la mort de notre pays viendra des partis .. Peut être subissons nous la malédiction d’un républicanisme oligarchique.
    Mais peut etre que le cycle arrive à son terme … 1-2-3-4-5 …rappelons nous : La Première République s’est terminée lamentablement dans la corruption et l’incompétence.
    Et fut soldée par le coup d’État du 18 brumaire et l’aventure napoléonienne….( y’a comme un bug pour le cycle )

    Reprenons la constitution et rebâtissons tout ! …

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  4. Annick Danjou dit :

    Cher Monsieur Tandonnet et tous les contributeurs et lecteurs de ce blog. Tout d’abord tous mes voeux à tous, même si cette année, le coeur n’y est pas. Comment souhaiter une bonne année quant on vient de subir autant d’affronts, de mépris, de mensonges et que les impôts et les taxes ont continué à s’envoler.
    Avec Mr Hollande on ne sait plus à quel « sein » se vouer! On avait eu DSK le dernier (connu) en date et tous les autres sur lesquels je ne reviendrai pas.
    La mauvaise foi des journalistes qui veulent comparer la situation actuelle à celle de N. Sarkozy est écoeurante. Car même si, comme je l’ai déjà dit, je ne défends pas N.Sarkozy aveuglément, il n’ y a pas de comparaison possible. Et c’est incroyable comme, quant il s’agit d’une personnalité de gauche, les journalistes sont conciliants, indulgents, aimables, compréhensifs. On ne dévoile pas la vie privée de tout un chacun, disent-ils en choeur, et Closer a été ignoble d’oser. Il est vrai que lorsque notre président normal prenait le train et mangeait son sandwich, toute la presse était là, aux ordres, pour prouver à tous sa « normalitude ». Mais quant il découche et qu’il trompe les citoyens français qui le croient en sécurité et prêt à répondre présent en cas de problème; il s’agit de sa vie privée. Ce petit homme est le président du pays, il me semble, non? et sa vie privée ne lui appartient plus vraiment. Quant on accepte les ors de la République, du pouvoir, du palais présidentiel, on en accepte les contraintes et les servitudes. Nous avons dû accepter une concubine comme première Dame de France, que va nous proposer à présent ce socialiste décomplexé? Un concubinage à trois? Une première Dame trompée?
    Plus de 50% des français sont d’accord pour dire qu’il s’agit de sa vie privée, difficile à comprendre. J’ai le sentiment d’être plutôt large d’esprit mais il s’agit ici du personnage qui gouverne le pays, incompétent, il nous l’a prouvé, incapable de s’engager, il nous le montre chaque jour. J’estime que nous ne pouvons plus accepter ses marivaudages et ses provocations. Les français sont parfois étonnants, ils n’en sont pas à un paradoxe, à une contradiction près, c’est vraiment déroutant, incompréhensible, mais par dessus tout désolant et je suis désolée!

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  5. gratien dit :

    Passons immédiatement à la VI eme République avec un seul mandat de sic ans ( + ou -) NON
    reconductible.
    AVEC la suppression de SENAT refuge de cumulards inutiles.

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  6. Sceptique dit :

    Ce ne sont pas les institutions qui sont imparfaites, mais les hommes qui les servent. Des régimes parlementaires fonctionnent en Europe, pas en France, car nous n’y sommes pas aptes. La Vème, Présidentielle, fonctionnerait bien, si elle n’était pas conduite, de temps en temps, n’importe comment.
    Il y a des monarchistes qui fréquentent votre blog, et leurs commentaires sont justes. Mais il ne me parait pas pensable de revenir au régime qui nous a façonné, et il faut se satisfaire d’une copie républicaine.

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    • Sceptique, les deux comptent, le caractère et les institutions, et interagissent l’un sur l’autre, voyez comme la perspective de la « présidence » les transforme en moucherons ivres dans la lumière…

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  7. MICHAUD Alex dit :

    A LIOT. Denis PAYRE, entrepreneur, propose de diriger le pays comme une entreprise avec sa nouvelle équipe « Nous Citoyens », présent aux municipales, puis aux européennes de 2014, pour commencer de suite. Charles BEIGBEDER a une démarche similaire, il devrait pouvoir se rejoindre, vu leurs parcours respectifs similaires.

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  8. Frederic_N dit :

    Ne vous découragez pas , Maxime

    WO ABER GEFAHR IST? WäCHST DAS RETTENDE AUCH – Hölderlin
    Mais là où est le péril, là croit aussi ce qui sauve

    amitiés

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  9. Freddie dit :

    Le problème c’est qu’on peut se demander si la France existe encore, à part sur le plan administratif. Pour qu’un dirigeant puisse agir, encore faut-il que lorsqu’il tente de répondre aux attentes d’une partie de la population, l’autre partie ne lui savonne pas la planche. Il n’y a plus de consensus, plus d’intérêt général Les politiques essaient de trouver des causes rassembleuses mais aucune des grandes causes ne l’est. Lutter contre le chômage, par exemple ? Cela entre de plein fouet en contradiction avec les besoins en mobilité des entreprises. Alors on se trouve des Dieudonné. Se proclamer anti-antisémite, depuis la shoah voilà qui devrait vous redorer le blason et réunir le peuple autour de soi. Et puis taper sur un seul homme avec tout un gouvernement, ce n’est pas trop risqué. Manque de bol, on se mobilise peu contre la propagande active qui traverse les médias cherchant sans cesse à faire de la désinformation anti-Israel, et on se fiche des massacres de chrétiens. On ne s’émeut pas trop non plus de l’insécurité accrue. Alors, forcément, avec l’affaire Dieudo, question remontée de la cote, on se prend un bide. Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir trouver comme prochain coup médiatique (attitude du Penseur de Rodin…) ?

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  10. Annick dit :

    Bonjour Maxime,

    La fin des présidents, tels les spécimens dont s’est affublé notre pays depuis quelques décades, c’est certain. Les Français ont perdu leur souveraineté, leur contrôle (puisqu’on ne leur demande plus leur avis sur les questions qui engagent pourtant leur avenir) et cela ne peut durer, sauf à finir dans un grand clash.

    Nous sommes en faillite économique, en naufrage sur toutes les questions de société, en danger face à une justice qui ne sait plus peser entre la victime et son agresseur et des forces de l’ordre contraintes de ne pas intervenir sur des pans entiers du territoire livrés aux barbares.
    Un gamin de 20 ans qui se fait tuer en plein Champ de Mars le soir de la Saint-Sylvestre ; qu’aurait fait le Général ? Qu’ ont fait Valls ? Hollande ?
    Paris rétrogradé à la cour des miracles. Le reste de la France pas plus épargné, mais « nos premiers de la classe » se mobilisent contre un saltimbanque, UMP compris, en appelant illico presto le Conseil d’État et s’accommodent sans sourciller de la mise en danger des Français.

    Totalement d’accord aussi avec Liot ; il est plus qu’urgent d’abandonner la gestion marxiste du pays qui nous a précipités tout droit vers le tsunami qui se prépare.
    Plus qu’urgent aussi de rebâtir l’Europe en éliminant les technocrates non élus qui ne voient que leur intérêt carriériste.

    Un modèle à la suisse, oui, c’est évident, il y a longtemps que je le plébiscite.

    Bien à vous,

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  11. Cyril45 dit :

    Allez hop, une monarchie constitutionnelle. Avec Louis XX duc d’Anjou naturellement.
    Reste évidement le problème de trouver des Premiers ministres qui ne tombent pas dans les travers décrit dans votre article Maxime.

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  12. fleur dit :

    En tous cas pour en revenir à « l’opposition », voici ce qu’on lit:
    « Denis Jeambar, consultant pour la chaîne LCP, a évoqué un coup de fil de Jean-François Copé à Manuel Valls pour lui demander de faire cesser les agissements de Dieudonné.
    Valls a été d’accord à condition que la droite le soutienne, ce qui de fait s’est remarqué puisqu’il n’y a aucune voix discordante à l’UMP pour dénoncer les interdictions de spectacle.
    Alain Juppé a même été le premier maire a annoncé qu’il interdisait la tenue du spectacle dans sa ville.
    Quant à Jean-François Copé, il a apporté son soutien total à Valls tout en appelant le gouvernement à aller plus loin : « Il est plus que jamais urgent que chacun prenne ses responsabilités pour que cesse cette mascarade. Le gouvernement, à commencer par Christiane Taubira et Manuel Valls, doit agir vite et fort pour que Dieudonné M’bala M’bala soit condamné pour ses propos inqualifiables et que toutes les condamnations soient dûment appliquée. » »

    Pour moi, comme je vous l’ai dit, c’est le socialisme qui dirige la France aujourd’hui: UMP ou PS, c’est pareil (désolée… ça ne veut pas dire que j’attends quelque chose des autres partis). Le système socialiste repose sur une organisation de la société qui ne veut pas de chef.
    Le socialisme considère qu’avoir un chef est un fascisme ou un ersatz de royalisme: c’est donc contraire au socialisme d’avoir un président. Pour un socialiste, la seule chose souhaitable est une organisation « plurielle » de la société, reposant sur des partis et une « gouvernance » par ailleurs mondiale, et un peuple qui n’a pas d’identité ni de racine. Pour ce système, seuls sont tolérables pour gouverner, des fonctionnaires choisis pour leur capacité à ne pas faire de vagues et à se ranger aux décisions communautaires, à négocier des accords commerciaux internationaux, à se ranger et accepter la domination d’autres puissances.

    En conclusion, soit nous entrons dans le nouvel ordre mondial, et nous serons parasités par des petits hommes, soit nous nous libérons moyennant une vraie bataille – parce qu’ils ne lâcheront pas comme ça – au cours de laquelle émergeront des hommes qui aspirent à la liberté.
    J’ajoute par ailleurs que je ne suis pas hostile à tel ou tel peuple, ni à tel ou tel fonctionnement économique. Je suis de plus en plus et simplement contre ce système qui nous met artificiellement en faillite et se perpétue moyennant l’achat de votes auprès de miséreux prêts à tout pour gagner 2€.

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  13. Bernard dit :

    Parmi les sénateurs, il y en a un que je connais et qui mène son Conseil Général dans le sens du bien de chacun. Pour vous aider, son département fait partie de ceux qui affichent une croissance démographique.

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  14. LIOT dit :

    Bonjour Mr TANDONNET ,

    Je vous présente mes meilleurs voeux et je vous précise que
    Je suis un admirateur d’Antoine PINAY et de Raymond BARRE .

    Je préconise que LA FRANCE soit dirigée par un ENTREPRENEUR ,
    exactement comme une entreprise .

    Le dirigeant ayant des comptes a rendre a un conseil de surveillance
    composé de personnalités venant de la société civile et de la monarchie .

    En cas de déficit , de mauvaise conduite ou de faute grave , le dirigeant est
    licencié immédiatement ; celà évite d’attendre 5 ans et de voir le pays
    s’enfoncer dans le marasme comme actuellement .

    Mon modèle pour la FRANCE et pour l’EUROPE c’est la SUISSE .
    L’entreprise et le travail sont respectés et le revenu moyen mensuel par habitant
    est supérieur de 1000 e par rapport au notre !

    SEUL le travail crée du travail et de la richesse .

    c’est toujours un plaisir de lire votre blog .
    bien cordialement
    Alain LIOT

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  15. Sceptique dit :

    On ne va quand même pas revenir à la IVème République, en attendant la prochaine guerre mondiale! Comme l’aurait dit Bonaparte à Barras qui le trouvait trop jeune: »On vieillit sur les champs de bataille, et j’en viens. » Autre condition: en sortir vivant.

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