Le 10 Thermidor

220px-Execution_robespierre,_saint_just...Plus je lis sur la Révolution et plus je me demande ce qui empêche de considérer la Grande Terreur comme un crime contre l’humanité. En cette année qui couvre le second semestre 1793 et les 6 premiers mois de 1794, il suffit d’être dénoncé par son voisin, sans la moindre preuve, comme « suspect d’antipathie envers la Révolution » pour être incarcéré et guillotiné, y compris les femmes, dans une logique d’extermination clairement affichée. Une fille de 18 ans erre dans la rue, hagarde. Repérée par des « sans culotte », elle leur explique le pourquoi de ses larmes: » Ils ont tué mon père et ma mère ». Arrêtée, traduite devant le tribunal révolutionnaire pour « pensée anti révolutionnaire », elle est décapitée à son tour le lendemain. La Grande Terreur annonce à l’évidence les régimes politiques fondés sur le meurtre de masse et la négation de la vie humaine (Russie soviétique, national-socialisme, Chine de Mao ou Kampuchea démocratique,etc.) Le 10 thermidor est un jour emblématique où les massacreurs et psychopathes sanguinaires – Robespierre qui se voyait en grand prêtre du culte de l’Etre suprême – Saint Just, Couthon, puis Fouquier-Tinville (l’accusateur du tribunal révolutionnaire), etc. se retrouvent à leur tour mis en accusation et conduits à l’échafaud. Cette date, le 10 Thermidor, ou 27 juillet, marque la chute du premier régime totalitaire de l’histoire fondé sur le crime de masse et le culte du sang. Elle devrait être notre véritable journée nationale, la journée des salopards qui payent (tôt ou tard) pour leur crétinerie et leur cynisme.

Maxime TANDONNET

 

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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31 commentaires pour Le 10 Thermidor

  1. patrhaut dit :

    Aussi, à l’adresse de Gilles (et de tous les autres qui ânonnent toujours les mêmes contre-vérités), ceci sur les guerres entre catholiques (l’immense majorité des Français de l’époque) et les protestants, il faut apprendre à se passer de l’enseignement dispensé dans vos écoles « républicaines ». Vous pouvez le faire avec Jean Guiraud qui, dans le tome 2 de son livre Histoire partiale- Histoire vraie, aux chapitres XV et XVI, énumère une impressionnante liste de crimes et de vandalismes huguenots, de destructions d’églises, de statues, de tableaux, de retables, dont voici un court exemple :
    « Agen. A la suite de 1561, les huguenots pillent les couvents des Augustins, des Carmes et des Cordeliers, détruisent les autels dont les débris furent brûlés de la main du bourreau. Les jours suivants, on en fit de même aux couvents de femmes
    Auxerre. S’étant emparés de la ville, en 1567, les huguenots pillent ou détruisent les églises. Bourges. Les huguenots saccagèrent la Sainte-Chapelle. D’Yvoy fit démolir par ses soldats un pan de mur pour pénétrer dans la chambre du trésor dont il enleva toutes les richesses qu’y avait accumulées le duc Jean. Les reliquaires, les statues, les calices d’or et d’argent, produisirent 727 marcs dont il paya ses soldats. Les pierreries, les perles, les camées d’un prix inestimable, furent perdus, brisés ou vendus.
    Castres. Le 31 décembre 1561 et le 1er janvier 1562, les protestants détruisent les images et les autels de la cathédrale Saint-Benoît et de toutes les autres églises de la ville ; le 2 février, on brûle tous les ornements sacerdotaux de l’église des Mathurins
    Grenoble. Le 1er mai 1562, les protestants, excités par le baron des Adrets, s’emparent de la ville, se ruent sur le couvent des Cordeliers, où, après avoir renversé les autels et les images, ils établissent leur temple. Ils font de même dans tout le Dauphiné « faisant partout la guerre aux reliques, aux croix, aux calices et aux images, jusqu’à la Grande Chartreuse qu’ils brûlent après l’avoir pillée.
    Lyon. Pendant plusieurs mois, c’est, une suite ininterrompue de massacres, de pillages et d’incendies. Le sang coule à flots… Le 19 avril 1562, Lyon tombe au pouvoir des protestants. C’est le sac d’une ville prise d’assaut.
    Montpellier. Le 24 septembre 1561, les protestants prennent les armes, s’emparent de Notre-Dame des Tables ; ils en inventorient les ornements et les reliquaires qui sont transportés à l’hôtel de ville ; l’église devient le temple de la Loge. Le 19 octobre suivant, ils assiègent les catholiques réfugiés dans la cathédrale Saint-Pierre. Les catholiques ayant capitulé, la cathédrale est pillée avec une fureur extrême, les autels sont renversés, les retables, tableaux, images, statues sont mis en pièces. Cette église que son fondateur, Urbain V, avait merveilleusement ornée au XIVe siècle, fut entièrement saccagée en sept heures. Toutes les églises, chapelles de Montpellier, au nombre de soixante, furent pillées.
    Les huguenots troublaient, à Toulouse, les cérémonies du culte catholique ; la veille de Noël 1547, ils faisaient irruption dans l’église Saint-Pierre en tenant un lièvre embroché et en criant à tue-tête : Christus natus est ! Le 29 mars suivant, ils empêchaient une procession et un sermon.
    le 15 décembre1560, à Carcassonne, les calvinistes renversent et traînent dans la boue, à travers les rues de la ville, une statue de la Sainte Vierge, « la corde au cou » ; une procession expiatoire ayant été faite à cette occasion par les catholiques, une émeute a lieu mettant aux prises les deux partis. »
    Les rapports afflueront vers Henri II, François II, et Charles IX, et Henri III ; quand ce dernier laisse faire la Saint Barthélemy, la coupe était pleine depuis très longtemps. Et si ce massacre est inexcusable, la lecture de Jean Guiraud l’éclaire d’un jour nouveau, passé sous silence, depuis trop longtemps dans « l’Histoire » qu’enseigne l’école. Mais on sait pourquoi.

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  2. patrhaut dit :

    Pour répondre à Gilles qui ne fait pas de différence entre un génocide et des « répressions »… à croire que les mots ont perdu tous leurs sens, et pour Maxime Tandonnet qui est d’un parti qui s’imagine de « droite » et qui n’est simplement qu’à la droite de la gauche, ce texte qui préface un bouquin que je conseille à tous :
    « (…) qu’est-ce qu’un homme de droite, ou ce qui en tient lieu, en 1789, à la convocation des États généraux ? Un sujet de Louis XVI. Il est encore trop tôt pour qu’il se dise royaliste, mais enfin c’en est un, naturellement. Dans quelques jours cependant, il sera déjà « d’extrême-droite », pour peu qu’il refuse le premier bouleversement imposé par la gauche : un serment au Jeu de Paume, et la constitution d’une assemblée nationale se substituant aux réunions par ordres – clergé, noblesse et tiers-état. Etre de droite ne commence donc que le jour où, ayant accepté, ou au moins subi passivement cette initiative de la gauche – donc acceptant d’entrer dans le mécanisme de la gauche – on se range, résolument tout de même, à la droite du Roi. Mais pour combien de temps ? Déjà la droite se subdivise entre les partisans d’une monarchie à l’anglaise et ceux qui souhaitent préserver les pouvoirs de la Couronne. À leur tour, les premiers sont d’extrême-droite : on a déjà oublié la période d’avant la Constituante, il n’est déjà plus permis d’y penser. Mirabeau, animateur du Serment du Jeu de Paume, donc de gauche, en tient pour une monarchie constitutionnelle : le temps n’est pas loin où cette idée-là passera de la gauche à la droite, puis à l’extrémité de la droite, puis au néant. « Tenir le pas gagné », dira Rimbaud : un phénomène de cliquet permet de passer d’un cran à un autre, selon un processus non-rétrogradable. Un jour, l’homme de droite, quand il sera de nouveau autorisé à l’être, après que la Révolution ait été réputée « finie », ne sera plus désigné que sous l’étiquette de « conservateur ». Mais pour conserver quoi ? Légitimiste sous Louis-Philippe, il sera royaliste au début de la IIIe République, puis républicain de droite. Hostile à l’avortement avant Giscard, partisan de la peine de mort avant Mitterrand, l’abrogation de l’un et le rétablissement de l’autre lui apparaissent aujourd’hui impensables, ou même indésirables : le cliquet est déjà fixé trop loin, il s’agit désormais du mariage des homosexuels, de leur possibilité d’adopter des enfants, de la légalisation de l’euthanasie, du droit de vote pour les immigrés, etc. La gauche poursuit sa révolution, la droite la subit, tout simplement parce que notre système politique a été imaginé par la gauche. La droite, volontiers appelée au pouvoir par le peuple, parce qu’elle ne manque pas de qualités de gouvernement, n’y sera jamais que locataire : le propriétaire est naturellement la gauche.
    Imaginons que se rencontreraient aujourd’hui Danton et un homme de gauche. Quelle émotion ! Ils ont tant de choses à se dire, tant d’idées à comparer, et la comparaison est d’autant plus facile qu’elles s’enracinent toutes dans un terreau philosophique commun : une même méfiance à l’égard du pouvoir en soi, jugé aliénant pour l’individu, un même refus de toute valeur transcendante. Pour son interlocuteur, Danton est l’un de ces « Grands Ancêtres » que la République honore, et rassemble même par-delà la mort. Ainsi le nom de Robespierre est-il gravé sur le même marbre, tant il est vrai qu’aujourd’hui où les dissensions se sont éteintes, leurs fils spirituels retiennent ce qui les unissait, et oublient naturellement ce qui les séparait.
    En revanche, la rencontre serait insolite entre l’homme de droite d’hier et celui d’aujourd’hui. Non pas que le deuxième soit devenu révolutionnaire : il ne l’a jamais été, il déteste les convulsions, il méprise l’arrogance et la bêtise des foules fanatisées autant que ses prédécesseurs. Mais il fête le 14 Juillet avec ferveur, car c’est la fête nationale, la célébration de la patrie. Pour son interlocuteur, cette gaieté est du plus mauvais goût : le 14 juillet 1789 fut une journée de sang, la première où l’on commença à découper des têtes – avec un couteau de boucher – et à les planter sur des piques. Assurément, l’homme de droite est gêné par cette évocation, parce que, contrairement à l’homme de gauche, il réprouve la violence sauvage, aussi bien celle de la Saint-Barthélémy – qu’il regarde comme un débordement condamnable – que celle des « enragés » de la Bastille.
    « Le fanatisme de la gauche est consubstantiel à son idéologie. »
    C’est qu’en fait, l’intolérance n’a pas la même origine selon qu’elle vient de droite ou de gauche, même si une erreur coutumière veut qu’elles soient rangées dans un même sac d’opprobre. La gauche en effet rappelle volontiers les excès criminels parfois commis par la droite pour des raisons religieuses. Certes, il n’est pas question d’en nier l’immoralité. Pourtant, ce fanatisme-là s’appuie sur une fidélité mal comprise envers un dieu extérieur, quelqu’un ou quelque chose de supérieur à soi-même, de sorte que cette extériorité permanente, cette distance considérable entre lui-même et le sujet ou l’objet de son fanatisme fait office de chambre de décompression, permettant toujours à sa fièvre criminelle de retomber. Mais dès lors que l’idéologie de gauche supprime cette transcendance et fait de nous-mêmes notre propre dieu, au nom de la liberté de redéfinir ce qui est bien et ce qui est mal, tout ce qui menace ou contribue à menacer cette liberté fondatrice doit être impitoyablement extirpé. En cela, on observe que le fanatisme de la droite est occasionnel, circonstanciel : encore une fois, pour l’homme de droite, la Saint-Barthélémy est un excès regrettable, et il n’en éprouve aucune fierté, même s’il reste franchement du parti catholique. Tandis que le fanatisme de la gauche, fut-il moins visible quand rien ne menace sa domination, comme c’est le cas aujourd’hui, est consubstantiel à son idéologie, en raison de la nature même de cette idéologie, qui tend à s’ériger en une religion laïque dont l’individu est l’idole.
    C’est pourquoi, pour l’homme de gauche, le sang qui coule à la Bastille ou ailleurs est un mal nécessaire, en vertu du principe selon lequel on ne fait pas une bonne omelette sans devoir casser des œufs. Plus encore, dans sa « mystique » révolutionnaire, il y a quelque chose de sacrificiel, au sens païen du terme, dans le sang ennemi qu’il répand, un « sang impur » qui doit être versé pour régénérer le monde.
    C’est alors que l’homme de droite découvrira dans une encyclopédie quelconque qu’en réalité, le 14 juillet qu’il célèbre est celui de 1790, Fête de la Fédération. Mais rien n’est moins certain que la gauche y pense ce jour-là. Et d’ailleurs, pour l’homme de droite d’il y a deux siècles, cette journée de la Fédération, quoique pacifique, n’a rien non plus de réjouissant. D’abord, elle fêtait le 14 juillet précédent, celui de 1789… Ensuite, il se souvient de cette mascarade, de cette messe probablement invalide où le célébrant était l’évêque Talleyrand, futur défroqué, disant à ses proches : « Surtout, ne me faites pas rire ! »
    L’homme de droite aujourd’hui chante à tue-tête la Marseillaise, l’hymne sacré de la Patrie française. On imagine la stupeur de son interlocuteur. Le « sang impur » dont on a « abreuvé les sillons » est le sien. Et voici que son fils spirituel en redemande ! Il peut rappeler posément que ce chant de la Révolution a toujours été entendu, dans toute l’Europe, puis dans le monde entier, comme un symbole non pas de la France elle-même, mais de ses idées révolutionnaires, avant d’être supplanté tardivement par l’Internationale. Durant les premiers jours de la Révolution russe de 1917, l’authentique révolution, celle de mars (1), l’air était rempli de Marseillaises, pas encore d’Internationales.
    Enfin, l’homme de droite d’aujourd’hui baise pieusement les plis du drapeau tricolore, « qui s’est couvert de gloire sur les champs de bataille » de nos guerres franco-allemandes, mondiales et coloniales. Parce que la vie après la mort est un apaisement, son visiteur, l’homme de droite d’hier, répond sans élever la voix que pour la gauche, et pour la République française, le drapeau tricolore signifie autre chose. S’il avait fallu choisir un symbole de gloire purement militaire et nationale, les lys sur champ d’azur eussent amplement répondu à cette attente. Mais les Trois Couleurs ont un sens politique précis : elles sont d’abord cette cocarde que les Sans-Culottes enfoncèrent dans la coiffure de Louis XVI. Elles pavoisaient autour de l’échafaud quand le Roi fut guillotiné. Ces couleurs vinrent chercher leurs premières gloires militaires en Vendée, et en ce temps-là, lui, l’homme de droite, les regardaient comme ennemies, symbole de la Terreur dans toute la France, et dans le contexte du génocide vendéen, symbole de l’épouvante. Puis ce drapeau franchit les frontières : de l’Espagne à la Russie, il se fixa sur les frontons des églises transformées en écuries ; en Europe il répandit la révolution, quitte à épuiser toute la puissance française et tomber en loques à Waterloo. N’est-il pas d’autres drapeaux, exécrés aujourd’hui par l’homme de droite, qui se couvrirent d’une même gloire comme d’une même honte ? Le drapeau rouge des Russes n’a-t-il pas triomphé héroïquement à Stalingrad, puis flotté durant un demi-siècle à Berlin ? N’a-t-il pas conquis la moitié du Continent ? La Croix Gammée n’a-t-elle pas claqué aux vents du Cercle polaire jusqu’aux îles grecques ? En outre, quelles sont toutes ces guerres dont le drapeau tricolore est revenu vainqueur ? Je ne dis pas glorieux, mais vainqueur ? Celle de Crimée, celle de la Péninsule italienne au moment de son unification, et celle de 14. A tout prendre, les lys d’or ont ramené plus de gloire militaire que les Trois Couleurs n’en auront jamais.
    Pourtant, de ces trois fourvoiements : fête nationale, Marseillaise et drapeau, l’homme de droite aujourd’hui ne peut pas même imaginer qu’il soit possible de s’en dégager. Il étonnera de nouveau son prédécesseur en lui exposant qu’il existe un sens de l’histoire contre lequel on ne peut rien. Voilà encore une idée de gauche, tant il est vrai que ce sens unique de l’histoire, c’est la gauche qui l’a emprunté, puis imposé à la droite : encore le fameux procédé du cliquet. Mais l’homme de droite d’aujourd’hui a un frère, un cousin – voire une cousine désormais : émancipation oblige – à Saint-Cyr. S’il est cultivé, il répondra à son prédécesseur une naïveté du même genre que pour le 14 juillet : les Trois Couleurs étaient les couleurs des livrées royales. Autrement dit, les Sans-Culottes étaient des royalistes qui s’ignoraient, de même que les Socialistes brandissent un drapeau rouge destiné sans doute à reproduire l’oriflamme de Saint-Denis… (…) »
    (1) On sait en effet qu’il n’y a pas eu à proprement parler de « révolution » d’octobre – l’expression a été forgée par la propagande communiste – mais un coup d’État.
    > Le livre « La droite impossible » d’Yves-Marie Adeline peut être commandé sur le site des éditions de Chiré au prix de 14 euros

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  3. Gilles dit :

    Le génocide vendéen comme les autres massacres de la terreur sont une réalité qui obscurcit à jamais la mémoire de la révolution, c’est un fait. Croire pour autant que les répressions royales, en particulier contre les révoltes fiscales ou religieuses, n’étaient pas du même type dans l’horreur est faire preuve d’ignorance partisane ! Quant à la séparation de la communauté nationale entre 2 camps, elle non plus n’avait pas attendu la république ! Du sud occitan contre le nord, des catholiques contre les calvinistes, des jansénistes contre les gallicans ou les ultramontains, les cas ne manquent pas où le pouvoir royal dans l’affirmation de sa prééminence absolu créa une fracture durable.

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  4. Hurluberlu dit :

    Bonjour.
    Enfin le débat progresse! Après 2 siècles de tabous, de censures en tout genre. Merci monsieur Tandonnet.
    Il est temps de crever cet abcès que fut la période 1793-1799. Heureusement une forte société rurale bien structurée a servi de garde-fou à une bande d’hystériques massés essentiellement à Paris.

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  5. Entièrement d’accord avec de Kercohan. La République française a pour origine une révolution sanglante qui a cherché à exterminer tous ses opposants et à anéantir l’Eglise. Je ne puis me réclamer de cette République et plus je réfléchis, plus je m’indigne de ce discours convenu de nos actuels hommes politiques qui n’ont que le mot République à la bouche, (la République, la République, ses valeurs!) on y sent un mépris pour le pays réel qui, lui, croit encore à la France.

    La France de 1799 est un pays exsangue, toutes les structures sociales de l’Ancien Régime ont disparu, l’Eglise est anéantie. La conséquence en est l’effondrement de l’éducation et de l’université, l’absence d’hôpitaux et de dispensaires, l’ensauvagement des hommes et des esprits.

    C’est Napoléon qui ramena l’ordre et qui donna à notre pays les structures administratives sur lesquelles nous vivons encore aujourd’hui.
    Ainsi donc, le seules choses positives de cette époque sont liés à l’Empire et non à la République sanguinaire, sanglante, sanguinolente, ivre de mots et de sang, en un mot folle furieuse.

    Non, je ne suis pas républicain. Mais ai-je le droit de le dire?

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  6. de Kercohan dit :

    Cela ne me fait pas plaisir et même si j’ose dire ce qui me déplaît fortement c’est qu’à aucun moment vous n’êtes arrivé à écrire « génocide ». Vous vous contentez de « crimes contre l’humanité », expression galvaudée à cause de nos droits de l’hommistes patentés et subventionnés qui ont le mot république plein la bouche. Il y a un degré supplémentaire dans l’horreur quand on parle de génocide, un pas franchi supplémentaire dans la volonté, non pas seulement de tuer des êtres humains, « au hasard », mais d’anéantir, systématiquement, une population entière, une « race » comme ils disaient. C’est cela que vous vous refusez à écrire. Car, c’est vrai, et je suis étonné qu’ici personne n’ait réagi, vous seriez obligé de reconnaître que c’est le régime républicain français tel qu’il a été dès le début conçu et pratiqué qui est, originellement et intrinsèquement, vicié. Et peu importe le numéro que vous lui donnerez, la république en France, depuis son commencement, n’a toujours fait, et ne fait encore, que dresser une partie des Français contre une autre partie des Français, que comme une guerre civile permanente, jamais aboutie, toujours excessive, quand elle n’est pas sanglante. Tous nos rapports, et pas seulement en politique, sont entachés par cette tare qui trouve son origine dans ce régime à la fois liberticide et criminel. Mais ça il ne faut pas le dire, il ne faut pas tirer les conclusions complètes puisque le personnel qui nous tient lieu d’élites, confondant de plus en plus la France avec la république, dégouline de « valeurs républicaines » tout en étant incapable de les définir réellement. Mais ça il ne faut pas le dire car, si on le reconnaissait, on serait obligé de mettre à bas ce régime d’imposteurs et de tueurs.

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  7. fleur dit :

    Il y a aussi eu cette église (les lucs sur bourgogne?) remplie d’enfants à laquelle on met le feu, ou les péniches où l’on noyait les vendéens, moi non plus je ne vois pas la différence avec un crime contre l’humanité. Partout les révolutionnaires ont commis d’horribles massacres, égorgeant, éventrant, ça a été complètement démesuré.
    Quand je vois à l’oeuvre les trotskistes, en particulier à l’éducation nationale où ils ont sciemment pris le pouvoir dans les organes décidant des programmes, où ils ont abruti nos enfants en choisissant des méthodes d’apprentissages connues pour conduire à l’analphabétisme, maintenant où ils oeuvrent pour leur bourrer le crâne avec les ateliers de vivre-ensemble (par exemple, dans une école primaire de Paris, un enfant joue le très méchant et égoïste riche, un autre joue le pauvre, très pauvre et très malheureux abandonné de tous, et un 3è joue le juste inspecteur du fisc qui vient redresser le sale fraudeur de riche)… je me dis, dans 10 ans on sera massacrés par les khmers français.
    Ce déluge de sang, cette démesure, ce crime innommable, nous sommes en train de l’encourager en Syrie où nous laissons partir sans trop faire grand chose nos criminels.
    Silence… on massacre…

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  8. souris grise dit :

    je travaille depuis des années sur ce sujet …je ne suis pas historienne ni enseignante …je me passionne pour notre histoire , et j’essaie d’aller au plus près en m’ investissant dans des livres très anciens et qui sont ma propriété …..je n’ai pas la prétention du savoir …..
    j’ai le souffle coupé de lire certaines choses …..
    Chris .

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  9. Frederic_N dit :

    maxime,
    Je crains que vous ne vous cachiez derrière le jugement sur les hommes pour ne pas regarder les choses en face et qui sont beaucoup plus interpellantes. La terreur n’est pas le fait de « criminels » : les dés étaient jetés bien avant et d’ailleurs tuer Marat n’a servi à rien : d’autres l’ont remplacé. Ce sont les idées des révolutionnaires qui ont produit la terreur : c’est parce qu’il avait été éduqué dans Descartes et dans Rousseau que Robespierre est devenu ce qu’il est devenu. Et ces idées sont autant celles de l’émancipation que de la criminalisation des « partisans du monde ancien » . Ce n’est pas blanc ou noir, c’est blanc et noir. Et de toute manière c’est notre les à tous et c’est à nous de les faire évoluer en positif .
    Et ce n’est pas en voulant à toute force juger les hommes et seulement les hommes que vous ferez avancer quoi que ce soit
    Non Robespierre n’était pas un « salopard » comme dit Sartre mais un patriote sincère ! Et c’est de façon très honnête qu’il a conduit des milliers d’hommes et de femmes à l’échafaud. L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions

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    • FrédéricN, vous pouvez dire cela de tous les criminels de masse de l’histoire… Il y a une par de responsabilité personnelle que n’excusent pas les influences intellectuelles me semble-t-il.

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  10. François dit :

    Je vais sans doute vous surprendre, voire vous choquer, mais l’exécution de Robespierre fut pour moi de même nature que celle de Pierre Laval. Exécuter un mourant n’est guère glorieux et surtout ces 2 châtiments procèdent d’un double sentiment :
    – la vengeance (penchant qu’on peut comprendre mais pas cautionner),
    – la peur (qu’ils se taisent à jamais, selon l’expression consacrée) !
    « Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire est de l’épargner. » Louis XV à son fils à la bataille de Fontenoy

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    • François, le 10 Thermidor s’explique certes par la peur, mais le pays a été débarrassé d’une sorte de monstre sanguinaire responsable de centaines de milliers de morts, y compris de femmes et d’enfants. Comment ne pas s’en réjouir?

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  11. François dit :

    Je pense qu’il faudrait modérer un peu vos ardeurs, car la chute de Robespierre n’a pas signifié la fin de la Terreur ! Ce fut un simple interlude car les motivations des conspirateurs n’étaient guère démocratiques et les Français n’ont pas tardé à déchanter :
    « Lorsque les Conventionnels sortirent des Tuileries le 10 thermidor au matin, les acclamations populaires leur apprirent qu’ils venaient de mettre fin à la Terreur. Ils en furent fort étonnés, car ils n’avaient point tué Robespierre pour changer le régime, mais pour n’être point tués eux-mêmes. Leur coalition hétéroclite n’avait d’autre ciment que la peur et la vengeance. Rassurés sur leur sort, les bourreaux d’hier ne demandaient qu’à être les bourreaux de demain. » Pierre Gaxotte in « La Révolution française. »
    Ce sera la « Terreur blanche » … Alors, faire du le 10 Thermidor notre « journée nationale » est un peu fort de café !

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  12. souris grise dit :

    bonjour Maxime , bonjour à tous .

    ce que je retiens de votre billet , c’est que vous livrez une idée par rapport aux livres que vous lisez ….et vous faites bien de souligner la délation de l’époque …qui se répètera des siècles plus tard …
    la grande terreur blanche puis rouge de la révolution est occultée , et j’ai l’impression que bp ont peur de se brûler à l’évocation de cette histoire …..
    pendant cette période la mise en accusation d’une personne durait 10mn environ puis le ou la malheureux(se) allait directement à la guillotine …
    le procès le plus retentissant car il y a eu bp de témoins est celui de l’accusateur public , le médiocre Fouquier -Tinville ….cependant il y en a un autre peut-être le pire de tous dont on ne parle que rarement , je ferais un jour un récit sur ses états de service , si on peut appeler ça comme ça …il a eu aussi un grand procès ..tout ceci se trouve aux archives nationales …. il a actuellement des adorateurs il s’ appelle Le Bon ( ça ne s’invente pas ) eh ! oui , tous ces sanguinaires ont des adeptes ….
    et vous faites bien de souligner le crime de masse …un génocide ….mais on a pas le droit de dire ça ??? ben tant pis je le dis quand même ….
    la Vendée , les noyades de Nantes , Lyon où la population ouvrière rassemblée avec femmes et enfants sur une place de la ville avec devant eux des canons ….une charpie ….., une centaine par jours …..Bordeaux ….Caen … Paris avec des charrettes pleines …..toutes les villes étaient prises les unes après les autres …..

    vous me donnez une idée …vous savez que je ne fête jamais le 14 juillet …..mais choisir virtuellement une autre date je suis partante ….

    voilà ma petite contribution à votre billet que j’apprécie beaucoup …
    amitié à tous .
    Chris .

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  13. de Kercohan dit :

    Qui a dit qu’il n’y avait eu que la Vendée ? Surement pas moi, mais en 10 lignes comme vous vous plaignez – on vous a vu plus prolixe – et si vous vouliez résumer parfaitement les crimes contre l’Humanité, l’organisation volontaire du premier génocide moderne repris par tous les autres au XXème siècle et le mémoricide implacable qui dure depuis deux siècles, vous en êtes la preuve, il suffisait juste, tout juste, d’écrire VENDEE. Ce sont des lettres de sang !

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    • de Kercohan, mon objectif n’était pas de « résumer parfaitement les crimes contre l’humanité » une tâche bien au-delà de mes forces, mais de dire quelques mots de la journée du 10 Thermidor qui met un terme à la Grande Terreur. De là à me qualifier de « preuve du mémoricide », après tout, si cela vous fait plaisir…
      MT

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  14. de Kercohan dit :

    Décidément, on ne fera jamais boire un âne qui n’a pas soif.

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  15. Ribus dit :

    « ….je me demande ce qui empêche de considérer la Grande Terreur comme un crime contre l’humanité ». Il faudrait mieux écrire « ceux qui empêchent… »La plupart de nos politiques font référence à la Révolution française comme une excellente chose, un progrès de civilisation et tout cela sans aucune nuance ou plus simplement connaissance.

    Votre texte pose la question grave de la falsification de l’ Histoire, pratique devenue très courante notamment par les socialistes ; certains en viennent même à falsifier leur propre biographie ( cf. Valls).

    Vous avez donc tout à fait raison de rappeler les massacres et destructions de la Révolution.

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  16. de Kercohan dit :

    Allons, Maxime Tandonnet, en même temps que votre petite demoiselle, il suffisait d’écrire Vendée et tout le monde aurait compris. On ne vous demandait pas de citer toutes les villes et campagnes qui se sont soulevées mais il y a eu une seule région et une seule population qui ont politiquement été l’objet d’une organisation génocidaire, sciemment, techniquement, délibérée.

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    • de Kercohan, les massacres de la Terreur ne se limitent pas à la seule Vendée, voyez par exemple Lyon, rebaptisée « ville affranchie », assiégée et en partie rasée, une partie de sa population massacrée; ma « petite demoiselle » incarne toutes les victimes de toutes les régions peu importe qu’elle soit vendéenne, normande (comme Charlotte Corday), ou parisienne.
      MT

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  17. de Kercohan dit :

    Il est étonnant que vous évitiez de parler de la Vendée et des Vendéens qui, à la vue des preuves, sans doute possible, apportées par Reynald Sécher, ont subi un véritable génocide, et grâce aux, ou plutôt à cause d’eux, républicains aveuglés (pléonasme?), ont depuis, en plus, subi le mémoricide de leur martyre. Mémoricide auquel il semblerait que vous vous joignez, comme d’habitude pour « faire consensus », synonyme de lâcheté et de compromission.

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    • Mais pas du tout de Kercohan, le génocide vendéen est inclus dans les massacres de la Convention dont je parle bien sûr! Mais en 10 lignes je ne peux pas faire la liste des crimes commis, à Lyon, Toulon, Nantes (Carrier), Marseille, Bordeaux (Tallien), etc…
      MT

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  18. Stéphane B dit :

    Bonjour à tous

    Maxime, votre ton me surprend. Je ne m’attendais pas à un tel langage clair et net de votre part au regard de votre CV. Je suis surpris, voire amusé et surtout pas choqué. Vous tranchez avec le politiquement correct que certains emploient aujourd’hui et cela fait un bien fou.

    La Grande Terreur se retrouve malheureusement aujourd’hui dans le discours de bobos socialo verdatre communistes qui la verraient bien revenir au nom de la lutte contre le fascisme. A ce propos, qu’a dit Churchill déjà ? Ah oui, j’y suis « les fascistes de demain s’appelleront eux mêmes antifascistes » Finalement il n’a rien inventé. C’était déjà le cas en 1793-1794 !

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  19. Frederic_N dit :

    bonjour Maxime
    Sincèrement, je pense que vous vous êtes égaré et cela se sent dans les mots que vous employez à propos de la révolution française. Ces mots – qui dépassent largement votre pensée – sont ceux du débat médiatique – mais pas ceux de la réflexion . Crime contre l’humanité ? Mais on met cela à toutes les sauces ! Bientôt on en accusera les trompettes de Jéricho !
    Car une chose est de comprendre les enjeux politiques de telles ou telles actions . Et alors oui, il y a une tendance totalitaire dans le jacobinisme français : mais elle est loin d’avoir été menée au bout .. ce sera le fait du stalinisme ( et non du nazisme ou des cambodgiens : ils n’ont rien à voir avec cela)
    Autre chose est de juger les hommes. Et cela vous n’en avez pas le droit moral.. surtout juste après avoir écrit ce que vous avez écrit sur De Gaulle. Dans les situations de crises c’est très facile de basculer d’un côté ou de l’autre. C’est trop facile de juger nos parents sur la base de notre vie facile, car nous ne savons pas , nous ne saurons jamais comment nous aurions procédé à cette époque. N’oubliez pas : celui qui n’a jamais pêché me jette la première pierre:

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    • FredericN, moi je ne comprends pas votre commentaire, vous voulez dire qu’on n’a pas le droit de juger « les hommes » c’est-à-dire Robespierre St Just et Fouquier, mais alors pas le droit non plus de juger Trotski, Lénine et Staline, Hitler, Mussolini, Mao (le « grand bond en avant » 80 millions de morts, les Chinois en tremblent encore quand on leur en parle…), Pol Pot (deux millions de morts sur une population de 6 millions), compte tenu des circonstances? C’est vrai que nous sommes dans un pays qui ne vit que de dogmes et où il est interdit de regarder les choses en face et encore plus de les dire… Nous aussi, nous avons eu nos monstres, des types tout ce qu’il a de plus banal et médiocre qui se sont transformé en bêtes féroces à la faveur des circonstances. Pourquoi ne pas le reconnaître et continuer à vivre sur des mythes mensongers?
      Maxime

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