Lecture: Jean Sévillia, Cette Autriche qui a dit non à Hitler (1930-1945), Perrin, 2023

Dans son nouveau livre, Jean Sévillia fait la lumière sur un aspect mal connu en France des années 20 à 40, celui de la politique autrichienne face à la montée du national-socialisme en Allemagne.

Cet ouvrage absolument fascinant nous rappelle que l’Autriche fut le grand vaincu de la Première guerre mondiale, les traités de paix débouchant sur le démantèlement de l’empire des Habsbourg, dont il ne restait  que la partie germanophone – alors que l’Allemagne était pour l’essentiel préservée sur le plan territorial.

Dans les années 1920, l’Autriche est un pays dévasté par le chômage chronique, la pauvreté, la misère et le climat insurrectionnel alimenté par les marxistes-léninistes. Gouvernée par le parti social-chrétien conservateur confronté à un parti socialiste tenté par le bolchevisme, l’Autriche doit aussi faire face à un courant pan-germaniste qui, déjà, voit le salut dans la fusion avec l’Allemagne. Un courant nationaliste pro-allemand et antisémite était puissant avant même son avènement en Allemagne.

Adolf Hitler, autrichien de naissance haïssait l’Autriche catholique des Habsbourg et la ville de Vienne qui dans sa jeunesse, n’avait pas reconnu son génie artistique et dont il déplorait le caractère cosmopolite et la présence d’une forte communauté juive. Dès sa prise de pouvoir le 30 janvier 1933 à Berlin, l’une de ses premières ambitions est l’annexion de l’Autriche, son pays natal, pour y imposer le national-socialisme et son Etat raciste. Un puissant courant hitlérien manipulé depuis l’Allemagne en particulier par Joseph Goebbels est à l’œuvre en Autriche, représentant environ 15 à 20% des électeurs et qui multiplie les attentats sanglants et les émeutes dans un but de déstabilisation.

La résistance nationale autrichienne est incarnée par un homme en particulier : Engelbert Dollfuss. Né en 1892, à l’âge de 40 ans, il accède à la chancellerie d’Autriche et devient donc le chef de gouvernement de ce pays désigné par le président de la République Wilhem Miklas. Singulier personnage : issu d’un milieu populaire, fils naturel d’une paysanne, l’homme se caractérise par sa petite taille : 1, 51 m et la ferveur de sa foi catholique. Pourtant, il montre une volonté de fer dans la résistance aux pressions croissantes du voisin hitlérien, instaure un Etat autoritaire, réprime sans pitié la tentation bolchevique comme le chaos nazi. Sa fermeté dans la défense d’une Autriche indépendante permet de tenir en échec les nazis qui multiplient les actes insurrectionnels et pratiquent un terrorisme sanglant. Le 25 juillet 1934, Dollfus est assassiné par les partisans d’Hitler lors d’une tentative de putsch. Son successeur, Kurt Schuschnigg est sur la même ligne de résistance, mais il n’a pas du tout son charisme, son énergie ni son courage physique et intellectuel.

Jen Sévillia fait le récit détaillé heure par heure, des moments les plus sombres de l’histoire de l’Autriche. Le 11 février 1938, Schuschnigg est convoqué par Hitler au Berghof et reçoit une pluie d’insultes et de menaces. Leur échange est largement retranscrit dans le livre. Extrait : – Pour nous Autrichiens, notre histoire entière est une page importante et respectable de l’histoire allemande ; – Elle est égale à zéro ! » Le chef du gouvernement autrichien, souligne l’auteur, « trop bien éduqué, trop poli, trop réservé, assiste, sidéré, à cette logorrhée insultante ». Par la suite, face à la menace d’une attaque imminente, il doit céder sur toute la ligne : renoncement à un référendum sur l’indépendance autrichienne, nomination du pro-nazi Seyss-Inquart comme ministre de l’Intérieur. Mais ces concessions – auxquelles le chef de l’Etat Miklas était opposé – n’évitent pas l’invasion de l’Autriche les 10 et 15 mars, sans résistance de l’armée autrichienne.

L’arrivée de Hitler sur le sol autrichien est un moment particulièrement tragique du livre. Tout d’abord, les nazis sous l’apparence de l’euphorie populaire et d’une « fête de la libération » se livrent dès les premiers jours à une féroce répression de tous ceux qui leur ont résisté et le début de la persécutions des Juifs, se traduisant par des massacres et des déportations, des frontières qui se ferment devant les familles qui tentent de fuir (Hongrie) et doivent rebrousser chemin, s’exposant à l’anéantissement. Le retournement des élites autrichiennes donne le vertige. Même le cardinal Theodor Innitzer, archevêque de Vienne, qui appelait à voter « oui » au référendum sur l’indépendance rend une visite de courtoisie au Führer – avant, sous la pression du Vatican, de regretter son geste et de soutenir la résistance autrichienne.

Jean Sévilla raconte ensuite comment la résistance autrichienne a tenté de s’organiser, les milieux catholiques et socialistes surmontant leurs divergences pour combattre l’oppression nazie dans des conditions extrêmement difficiles et périlleuses dès lors que l’Autriche faisait intégralement partie du « IIIe Reich » et étroitement quadrillée par la Gestapo Il souligne le rôle d’un descendant des Habsbourg dans cette résistance.

Il rappelle aussi à quel point la conquête de l’Autriche et sa soumission ont été permises par la complicité de Mussolini (qui s’y opposait jusqu’à 1935, avant de s’aligner sur la volonté du Führer allemand), les démocraties britannique et française qui ont totalement baissé les bras et laissé faire presque sans broncher… Franchement, un très beau livre absolument passionnant qui ouvre des horizons nouveaux sur tout un pan de l’histoire des années sombres.

MT

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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24 commentaires pour Lecture: Jean Sévillia, Cette Autriche qui a dit non à Hitler (1930-1945), Perrin, 2023

  1. Anonyme dit :

    Aujourd’hui, 12 novembre 2023, nous irons à la manifestation contre l’antisémitisme dans une ville de province.
    Nous irons sans être « invités » par le camp du Bien.
    Nous irons quoique sans-dents et militants de Reconquête! , autrement dit racistes et pourquoi pas nazi avec nos drapeaux tricolores du Trocadéro.
    Nous irons pour apporter notre soutien aux juifs d’ici et d’ailleurs.
    Nous irons pour nous opposer contre une idéologie mortifère.
    Nous irons pour lutter contre des préjugés abjectes.
    Nous irons, car nous savons, qu’à travers « le juif », c’est l’Occidental blanc qui est aussi dans le viseur.
    Nous irons pour la France éternelle.
    Tracy LA ROSIÈRE

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  2. Anonyme dit :

    Rectificatif: lire : « Ça a même un hobby : l’antisémitisme en roue libre . »
    Je m’excuse de cette erreur navrante.
    Tracy LA ROSIÈRE

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  3. Anonyme dit :

    L’ÉTRON
    Ça a un nom : David Guiraud ;
    Ça a une apparence : « représentant » du peuple ;
    Ça a une odeur : l’islamo-gauchisme ;
    Ça a une spécialité : cracher la haine ;
    Ça a même un hobby. : l’islamophobie en roue libre .
    Cet étron vient de s’exprimer à Tunis, devant un parterre bienveillant, dans un discours de haine révisionniste particulièrement abjecte. Extrait : «LE BÉBÉ DANS LE FOUR, ÇA A ÉTÉ FAIT PAR ISRAËL». Le reste à l’envi…
    A vomir !
    Tracy LA ROSIÈRE

    Aimé par 2 personnes

  4. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Tous ceux qui comme moi, connaissent Jean Sévillia de longue date et ont lu son « Historiquement correct », paru en 2003, savent exactement à quoi s’en tenir sur cette période, et ne pourront pas s’empêcher de voir dans votre article, un pas de côté au moment où notre pays est confronté à une vague d’antisémitisme qui ne fait que progresser depuis que Mohammed Merah a exécuté deux enfants juifs et leur père, sur les marches de leur école, en mars 2012.
    Si je ne peux m’empêcher d’être aussi radicale, c’est que je suis née le 1er février 1938 à Vienne, et que les nazis ont bel et bien bousillé ma famille, mon enfance, et marqué mon existence pour toujours.
    Alors non, à ce sujet, il n’y aura jamais pour moi aucun « horizon nouveau » !
    Avec mes regrets.

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    • Mildred, l’antisémitisme islamiste actuel était le thème de mon billet précédent, il ne dot pas m’empêcher de faire la recension d’un livre que j’ai aimé pour le partager avec les amis de ce blog.
      MT

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  5. Raymond dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Bonjour monsieur,

    Avant de vous confier ma pensée sur les peines de ce jour, je me permets une confidence sur celles d’ hier.

    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/11-novembre-une-commemoration-de-l-armistice-particuliere-20231111

    Évidemment, d’autres on déjà fait une analyse …

    https://www.bvoltaire.fr/le-11-novembre-selon-macron-faire-parler-les-morts-ennuyer-les-vivants/

    … de ses paroles, ce qui n’empêche pas que je puisse également faire un petit commérage.

    Du haut de son Olympe, notre brave Achille tallon, ne peut, décidément pas, sentir les tourments de la terre !?
    Lorsqu’il avance :

    《dont nous ne connaissons rien, et savons tout》

    Que dire ?

     » Son image est faite de tous les visages, sa voix a le timbre d’un peuple,…  »
    Tient donc ? Pour les familles de France et d’ailleurs, il a le visage et la voix de celui ou celle qui n’est pas rentré à la maison.
    Et « … son anonymat porte en lui des millions de noms » vu de loin c’est certainement un peu ça ?!
    De plus près, on s’aperçoit rapidement, que si son nom reste inconnu, ce n’est que des absents du péril et de l’épreuve.
    Pour les amis & les proches, du régiment et du pays, il reste un sympathique surnom et une mimiques particulière,
    Pour les familles, il porte un prénom autour de la table et une caresse dans l’intime.
    Ça ! Les dieux le savent peut-être ?
    Mais la distance qui les sépare de la moelle des Hommes & actes, les prive de toutes compréhensions des sentiments les plus profonds…

    De même, ils prétendent tout savoir sur l’identité
    «L’inconnu est tous les soldats de la France. Il est de tous les horizons, de la métropole et de nos Outremers, du Maghreb et d’Afrique, des Caraïbes au Pacifique».
    Si, ils savaient réellement, ils sauraient que leur dissolution n’est pas dans la mort anonyme,
    Mais dans la vie commune de valeurs teintées de bleu, de blanc et de rouge !
    Si, ils avaient un jour partagé le destin Terrestre, ils sauraient !
    Ils sauraient, que ce qu’ils perçoivent comme l’arbre de vie de leurs sujets, n’est en réalité que l’écorce,
    Ils sauraient que dans les veines de leurs troncs, de leurs branches et jusqu’au plus fins rameaux de leur canopée coule une sève commune,
    Ils sauraient et ne se perdraient plus en conjectures inutiles et vides de sens et d’énergies …
    «Il est de toutes convictions, croyants et francs-maçons, agnostiques et libres-penseurs, protestants et musulmans, catholiques et juifs»,
    … ils n’iraient plus vagabonder sur les durs et sourds chemins de l’individuation et de l’individualité chère aux dieux, mais mortifère aux Hommes.
    S’ils savaient et avaient compris, ils iraient sur les chauds et unificateurs sables mouvants des armoiries et devises d’unités.
    Ils sauraient que chacun, fondus et anonymes dans sa collectivité, reste connu et reconnu dans les actes salutaires de celles qui toujours et inlassablement se lèvent, pour protéger l’horizon de tous les matins de France !?
    Mais là encore, la distance ne permet pas cette lecture des événements !

    Si vous saviez, vous auriez compris que ce que vous nommez « inconnu  » dans votre plus grande solennité et dithyrambique expression des maux qui sont finalement les seuls inconnus à votre caste, vous sauriez que sous l’intitulé « inconnu » tous soldats reposent.
    Ils ne sont pour les caprices célestes, que le solde de tout compte de leurs perditions et pour les forces terrestres le prix à payer pour conserver la flamme allumée !

    Ah ! Oui !?! Une dernière chose, avant que je, en tant que bon chrétien, distribue le pain de ce jour.
    Sans vouloir profiter des sémantiques guerrières commemoriel du moment. Mais tout de même un petit peu ?!
    Ne pensez-vous pas, qu’il serait grand temps de revenir sur le plancher des vaches et d’arrêter de dire comme ceux que cela arrange  » Ils » se sont battus pour la France ?
    Il est peut-être temps de se souvenir que quand l’arbitraire frappait, « il » navait rien à faire des confessions, considerations, et conditions !
    Je vous rappelle que l’ami Jean nous interpellait déjà avec  » la raison du plus fort est toujours la meilleure « .
    Comme de surcroît, je vous invite humblement & respectueusement à tendre l’oreille à l’écho …

    … et aux mots de votre référent.
    ¡ Et oui ! Monsieur, Encore lui !
    Il a décidément, le don de mettre le doigt ou ça dérange et fini, systématiquement, par mettre tout le monde d’accord !

    《Radio Berlin avait diffusé un communiqué : « Les Français blancs et de couleur, faits prisonniers à Bir Hakeim, n’appartenant pas à une armée régulière, subiront les lois de la guerre et seront exécutés ». Charles de Gaulle ripostait immédiatement sur la BBC : « Si l’armée allemande se déshonorait au point de tuer des soldats français faits prisonniers en combattant pour leur patrie, le général de Gaulle fait connaître qu’à son profond regret il se verrait obligé d’infliger le même sort aux prisonniers allemands tombés aux mains de ses troupes ». La même journée la radio de Berlin proclamait : « À propos des militaires français qui viennent d’être pris au cours des combats de Bir Hakeim, aucun malentendu n’est possible. Les soldats du général de Gaulle seront traités comme des soldats »》

    Ne peut on pas dire ? Ils se sont battus pour la Liberté !?

    Je crois sans honte et même fièrement comme mes aïeux bâtisseurs, à une certaine Providence mêlée aux circonstances que nous initions.
    Comme je crois également, que ce n’est plus de téméraires marcheurs, ni courageux déambulateurs, que la France a maintenant besoin,
    Mais d’un décideur guidé par le tendre amour des siens, porteur des forces des lumières de l’unité et des douces chaleurs du creuset où tous se connaissent et reconnaissent dans l’indescriptible petit quelque chose du présent éternel •••▪︎

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  6. Gribouille dit :

    Le 11 novembre est l’occasion de se souvenir des 10 millions de Français mobilisés pendant la première guerre mondiale.
    Une fois revenus à la vie civile et politique, les conditions de vie qu’ils avaient connu dans les tranchées ont conduit leur génération a se focaliser sur la ligne Maginot.
    Ligne Maginot qui est devenue le symbole de l’inadaptation, du retard d’une guerre.

    Il semble que la génération du baby-boom a sa propre ligne Maginot, qui est l’antiracisme.

    Avec une petite différence tout de même, c’est que cette génération n’a pas connu l’équivalent de 4 ans de vie dans les tranchées pour justifier son entêtement.
    Elle s’est trouvé un bouc émissaire borgne (peut-être pas opposé à jouer ce rôle, d’ailleurs) et s’en est servi comme défouloir, et comme excuse pour son laisser-aller…

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  7. Gribouille dit :

    « Dès sa prise de pouvoir le 30 janvier 1933 à Berlin, l’une de ses premières ambitions est l’annexion de l’Autriche, son pays natal, pour y imposer le national-socialisme et son Etat raciste. »

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  8. Liber dit :

    Vous prenez des risques Mr Tandonnet ! Faire la recension de l’ouvrage d’un auteur d’extrême droite !
    Du même, à lire aussi : « politiquement incorrect »

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  9. Monique dit :

    On peut lire aussi, gratuitement dans la Revue des deux Mondes, l’excellent article « Hitler et l’Autriche » de Philippe Barrès (fils de Maurice Barrès) qui me semble très intéressant.

     » HITLER ET L’AUTRICHE – Revue Des Deux Mondes »

    « …….On a éperdument essayé de ne pas voir ce qu’est Hitler.
    Cet homme puissant n’est pas un « novateur », il n’est pas,
    comme on a tenté de le dire de divers côtés, « un nouveau
    prophète » qui prépare une Europe pacifiée et antibolchéviste.
    Il est l’homme du destin allemand accommodé au goût du
    jour. Paré de ce socialisme et de cette poésie de fraternité
    nationale qui montait des tranchées, il est, en 1938, l’homme
    du pangermanisme éternel.
    Il l’est resté, parce que, selon la formule de Luther que je
    lui ai entendu reprendre plus d’une fois, Ich kann nicht anders,
    « je ne puis pas faire autrement », ni sentir autrement. Il ne
    peut pas, parce qu’il veut la plus grande Allemagne et qu’il
    sait ce dont cette Allemagne a besoin pour entretenir l’armée,
    l’industrie, la structure administrative et sociale d’un très
    grand pays. Le Reich est trop pauvre pour mener ce train
    sans exporter de façon massive. Et pour exporter, il faut
    qu’il dispose d’une large part du marché mondial. Hitler a
    répété tout cela dans Mein Kampf et il l’a ramassé dans cette
    formule : « L’Allemagne sera une puissance mondiale ou elle
    ne sera pas. »……. »

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  10. Anonyme dit :

    Merci du commentaire et de ce conseil de lecture.
    Valeurs Actuelles, souvent de bon conseil, y consacre trois pages dans le numéro de cette semaine.

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  11. Monique dit :

    Bonjour Maxime Tandonnet, toutes et tous,

    Voilà un livre que je vais lire, je suis aussi une passionnée de cette époque qui n’est pas si lointaine et on voit bien qu’on ne l’a pas vraiment laissée derrière nous.
    L’avantage c’est que Jean Sévilla est un historien intègre et qu’il nous livre l’histoire telle qu’elle l’a été et non pas « telle qu’on l’a commandée » par des petits représentants politiques.
    Pour ceux qui aimeraient l’autre face romancée, il y a l’excellent livre d’Eric-Emmanuel Schmitt « La part de l’autre » (2001 également en livre de poche)
    « La Part de l’autre » est une biographie romancée d’Adolf Hitler en parallèle avec une biographie uchronique d’Adolf H. Selon Schmitt, « la minute qui a changé le cours du monde » est celle où l’un des membres du jury de l’École des beaux-arts de Vienne prononça la phrase « Adolf Hitler : recalé ».
    Le personnage historique échoue au début du roman au concours d’entrée à l’École des beaux-arts de Vienne et commence à descendre le chemin qui le mènera à la direction du parti nazi puis de l’Allemagne. Adolf H., quant à lui, entre dans cette école et découvre un monde et des sentiments que son double n’a jamais connus d’après Schmitt.
    Dans la version où il est admis à l’École des beaux-arts, Adolf H. rencontre très vite le docteur Sigmund Freud, reconnu comme le créateur de la psychanalyse et héros d’une pièce de théâtre de Schmitt, Le Visiteur.
    En 2015, Schmitt estime que La Part de l’autre est le livre le plus lu sur l’ensemble de son œuvre. »
    Il y a beaucoup d’ambiguïté chez Hitler, car non seulement il était autrichien mais sa mère était juive. Je ne pense pas que son livre soit seulement le fruit d’un simple refus aux Beaux Arts.

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  12. Pradault Louise dit :

    Bravo pour Jean Sévilla que j’apprécie tout particulièrement pour sa connaissance de l’ Histoire et de la révolution française en particulier. Il a écrit un livre sur l’impératrice Zita et attiré l’attention sur les origines de la guerre de 14 , il y fustige quelques idées reçues. .Passionnant.

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  13. there dit :

    Jean Sévilla est toujours passionnant . Tout parallèle avec notre propre histoire actuelle est évidemment fortuit . On a bien « un pays dévasté par le chômage chronique, la pauvreté » , « le climat insurrectionnel alimenté par les marxistes-léninistes » et  » les actes insurrectionnels et la pratique(nt) du (un) terrorisme sanglant » En revanche , on attend le charismatique conservateur catholique fervent et courageux qui pourrait freiner le processus . Vous me direz , il n’a rien pu faire non plus . Et j’ajouterai , la démocratie a triomphé quand même , mais bon non sans épouvantable tragédie et non sans honte . C’est quand même désolant l’incapacité des démocratie à se défendre des tyrannies .

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    • lugardon dit :

      « C’est quand même désolant l’incapacité des démocratie à se défendre des tyrannies . »

      Bonjour there, à votre remarque j’ajouterai même que parfois les démocraties à l’insu de leur plein gré « accouchent » de tyrannies.

      L’intervention de l’ex-URSS en Afghanistan puis des Américains des Anglais et des Français débouchent sur Al Qaïda et finit par laisser le pays entre les mains des dirigeants afghans actuels.

      Les démocraties occidentales ont laissé tomber le shah d’Iran. La France cerise sur le gâteau a même protégé l’ayatollah Khomeini.

      Les deux guerres en Irak ont montré au monde entier qui avait les armes de destructions massives et qui ne les avaient pas. Et ont enfanté Daesch.

      Et ne parlons même pas du conflit israélo palestinien que personne n’arrive à arrêter et qui dure depuis 1947…

      Après la note d’optimisme que je vois c’est que plus de sept milliards d’êtres humains ne se font pas la guerre. Ici et là il y a encore des espaces de liberté et beaucoup d’êtres humains ont le souci de bien faire.

      « Un optimiste c’est un pessimiste lucide » (ou le contraire? 🙂

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    • lugardon dit :

      … et qui ne les avait pas…

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  14. Ping : Lecture: Jean Sévillia, Cette Autriche qui a dit non à Hitler (1930-1945), Perrin, 2023 – Qui m'aime me suive…

  15. Raymond dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Bonjour monsieur,

    Au coup d’œil, du jour, un simple, mais tres important rappel (finalement), sur le phénomène des 《causes & effets 》qui régit systématiquement notre commun et devrait normalement, nous inciter à peu se servir du neurone, je passe…

    À l’article de la balade Élyséenne, je ne peux que vous faire remarquer que la caste, qui veux marcher sur les boulevards Franchouillards et celle qui a (depuis des années),créé la situation dans laquelle nous pataugeons maintenant !?!
    No comment !

    À la remarque de there,
    Je ne peux que répondre : Bien joué ! Mais non !
    Je n’oublie pas, biensur, la charge de la cavalerie légère sur le sable de Ramatuelle, pas plus, que je n’oublie celle du dernier carré, (d’une France certaine), sur le sable de Bir Hakeim !
    Là encore, la majorité de neurone l’a zappé, (normal ! Ils n’y étaient pas non plus, puisqu’ils étaient (toujours) sagement occupés à faire des vocalises avec : maréchal nous voilà !).
    Il est vrai, que ce lieu ne tient place, que dans les constats d’une faible minorité, maintenant, (tout le monde s’en fout !) ?
    Pourtant, les courses, dans ce coin de désert, n’ont pas fait que laisser traces de pas ?
    Si l’on prend le temps d’un peu renifler, les odeurs et sentir les effets vitalisants, du, (chaud), courant d’air qui a effleuré sa surface, l’on s’aperçoit que militairement, politiquement et peut-être ou surtout spirituellement, elles ont commencé à rassembler les ingrédients nécessaires à la constitution du ciment de l’unité ? … Bref !
    Je bougoune, je bougoune & je fais comme ma conscience Jupitérienne, 《j’em_ _ _ _e》 les Franchouillards avec mes divagations ¡¿

    Aujourd’hui, there, c’est 11 novembre …

    https://www.bvoltaire.fr/lorsquon-mesure-leur-sacrifice-on-est-a-des-annees-lumiere-de-notre-epoque/

    … et ce n’est pas des exotiques et lointaines senteurs du sable chaud, que remontent les effluves de la détermination et de l’abnégation, mais des froides & détrempées, terres de certains coin du pays.
    Bien que lourdes, accrocheuses & argileuses, elles portent, elle aussi, les promptes exhalaisons de l’unité nationale.
    Recueillons nous et portons, silencieusement, nos pensées sur l’achimique mémoire & respect, de l’élévation de l’esprit & du courage du corps, unique creuset de l’unité et de l’acte libérateur •••▪︎

    À suivre,
    Cordialement

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  16. Léo C dit :

    Bonjour Mr Tandonnet, toutes et tous.

    Celui qui ne sait s’inspirer des leçons que donne l’Histoire est condamné à en revivre les tourments et périodes sombres.

    Cela fut déjà formulé autrement et en d’autres temps.

    L’Humanité est ainsi faite, nous avons et aurons toujours des ennemis; ceux d’aujourd’hui sont au moins aussi dangereux que le monstre moustachu et sont clairement identifiés.

    Nous eûmes un petit aperçu début juillet d’un futur conflit, pour l’instant larvé, n’en doutons pas, en France. Aujourd’hui, depuis le 7 octobre, ça se répand mondialement.

    https://www.journaldequebec.com/2023/11/09/un-charge-de-cours-de-luniversite-de-montreal-filme-en-train-dinsulter-des-etudiants-juifs-a-concordia

    J’ai connu un autre Montréal il y a longtemps. Un mien ami émigré à Québec me tiens ces mots: « Le Québec n’a que 10 ans de retard sur la France ».

    Mon fils vit à Montréal, dans le quartier cité par le passant interrogé et m’assure que les structures sociétales y sont identiques, à peu près, aux nôtres, ce qui diffère est la présence policière certaine (je l’ai vérifié encore cet été), toujours en patrouille.
    Il est à New-York depuis jeudi et m’a rapporté une manifestation pro-palestinienne, le jour de son arrivée, dans une ville qui doit compter une communauté juive plus nombreuse que les habitants d’Israël.

    Si personne ne se réveille, l’Occident est condamné. C’est ma conviction.

    Aimé par 1 personne

  17. lugardon dit :

    Pour celles et ceux qui aiment les livres et les questions démographiques:

    https://books.openedition.org/ifpo/502?lang=fr

    Aimé par 1 personne

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