Le Monde: « Mercredi soir, les monarques britanniques ont rejoint le château de Versailles pour participer à un dîner d’Etat. Ils y ont été accueillis [par le couple présidentiel] avant d’entrer tous les quatre dans le château. Le dîner d’Etat à Versailles – autre temps fort de la visite – est un clin d’œil à la mère du roi, Elizabeth II, qui fut invitée à déjeuner dans le même décor somptueux en 1957 et revint à Versailles en 1972. Dans les personnalités du monde de la culture, on attend notamment le chanteur des Rolling Stones Mick Jagger, les acteurs Hugh Grant, Charlotte Gainsbourg et Emma Mackey, les écrivains Ken Follett, Kate Elliott et Christopher Hampton, les photographes Bettina Rheims ou Yann Arthus-Bertrand. Parmi les représentants du monde sportif figurent l’ancien manager d’Arsenal Arsène Wenger, les ex-footballeurs Didier Drogba et Patrick Viera qui ont beaucoup joué en Angleterre, l’ancienne joueuse de tennis Amélie Mauresmo (gagnante de Wimbledon en 2008) ou encore le président du comité d’organisation de Paris 2024, Tony Estanguet. Les grandes entreprises françaises seront fortement représentées avec le PDG du groupe LVMH, Bernard Arnault (LVMH), le dirigeant d’Iliad, Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Monde), la dirigeante de Chanel, Leena Nair, ou encore la directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor. La liste d’invités comprend aussi des responsables d’institutions franco-britanniques ainsi qu’une quinzaine de politiques, dont cinq membres du gouvernement. »
On voudrait ne pas rouspéter tout le temps, apparaître comme le ronchon de service. Mais quand même, ce genre de festivité a l’inconvénient de faire quelque peu entre-soi, entre célébrités, vedettes du star system, la clique des puissants, des richissimes et des célébrités. Un peu plus tard a eu lieu la descente des Champs-Elysées, mais l’avenue était déserte, le peuple absent, cela n’intéressait personne. Pendant qu’un tiers des Français ne parviennent plus à boucler les fins de mois dans un contexte d’inflation vertigineuse, 5 à 6 millions de chômeurs nonobstant les mensonges, 2 millions de RSA, 10 millions de pauvres selon l’INSEE, des familles qui ne mangent plus de légumes à cause de la cherté, les jeunes parisiens et banlieusards sont dans l’impossibilité de se loger à cause du prix des loyers et de la montée des taux d’intérêt, ou les Français souffrent devant les images tragiques de Lampeduza et du Haut-Karabagh, ces Mesdames Messieurs très importants, célèbres et très fortunés font la fête. Au menu: un « tourteau de casier et homard bleu, voile d’amandes fraîches », assaisonné d’un gel de menthe chartreuse et d’une sauce au saké. Le plat, sera une volaille de Bresse marinée au champagne, avec une extraction de maïs rôti et un gratin de cèpes. Le plateau de fromages sera composé d’appellations françaises et anglaises. Pour le dessert, sera servi l’Ispahan, un entremets à la rose, aux litchis et framboises sur une base de macaron, selon les informations de Paris-Match et du Point. Le tout pour 160 invités de marque. Franchement, ce n’est pas de la jalousie car j’ai horreur des mondanités et des dîners au-delà de six personnes. Mais pas sûr que le signal envoyé à l’opinion par un tel spectacle hors sol soit très positif… Et ce qui me surprend le plus, finalement, c’est le consentement politique, l’approbation médiatique, l’absence de regard critique sur tout cela, y compris de la presse de gauche, bref la déconnexion, la soumission.
MT
Le niveau dans les matières fondamentales a considérablement baissé en soixante ans, notamment dans les matières fondamentales telles que le français et les mathématiques. Si bien que la plupart des élèves admis actuellement en sixième seraient inévitablement recalés si on leur faisait passer l’examen d’entrée au collège qui fut longtemps le lot de leurs ainés.
Dans le même temps on reste parfois stupéfait en considérant les notations plus que flatteuses, et jusqu’à des 19 ou 20 pour des épreuves qui autrefois n’auraient pas eu droit à la moyenne, voire n’auraient récolté qu’un zéro pointé.
Sans compter que nombre de professeurs ne se donnent même plus la peine de corriger des fautes d’orthographe élémentaires, arguant que ce genre d’appréciation est secondaire et ringard par rapport au but pédagogique (actuel) recherché, quand ils ne les commettent pas eux-mêmes, à foison, sans la moindre honte ni complexe.
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« POTICHE »
J’écoute, comme tous les dimanches, l’émission « L’esprit public », sur France Culture. On le sait, Hervé Gardette remplace Patrick Cohen pour animer les débats.
Les participants sont toujours excellents, maintenant comme avant. Ce jour, Bertrand Badie, Sylvie Kaufmann, Anne-Lorraine Bujon* (qui dirige le revue « Esprit ») et Brice Couturier. Ce dernier dit soudain « cette potiche », en parlant du roi d’Angleterre. L’animateur s’exclame et, n’en croyant pas ses oreilles, fait répéter. Brice Couturier répète. Et , en fin d’émission Hervé Gardette plaisante en disant : « Brice Couturier est en train de rédiger sa lettre d’excuse à Charles III ».
Pourquoi ce mot désobligeant? On le devine. Parce que le roi Charles III a zéro pouvoir. Il a du personnel, un très beau logement, est reçu en France avec tous les égards, possède une fortune immense, mais…compte pour du beurre. « Potiche »? Oui.
* fille de l’extraordinaire François Bujon de l’Estang. Si vous ne le connaissez pas , lisez donc sa notice Wikipedia.
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La démesure de ce repas par le nombre de convives et les plats servis ainsi que la présence du violoniste Daniel Lozakovich, dont on peut estimer le cachet à quelques dizaines de milliers d’euros, a un petit parfum de camp du drap d’Or. Je perçois mal l’impact positif que peut avoir cette débauche de dépenses pour les affaires de la France. On sait ce qu’il advint de la suite du Cap du drap d’Or.
Un Roi sans divertissement est un homme plein de misères disait Blaise Pascal. Finalement la République ne change rien.
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Ping : De telles pubs et de tels commandements permettent de comprendre à quel peuple d’imbéciles ils ont affaire ; aussi ne prennent-ils plus de gants avec raison et le traitent-ils en conséquence ce peuple en insultant les mécontents du Jéroboam de Ver
Rappel à M. Tandonnet : le tzar (Alexandre III of course) avait fait de Lucien Guitry son ami, et il était parrain de Sacha. Le Prince de Galles (futur Edouard VII), quand il ne venait pas au bordel à Paris dans ses fauteuils orthopédiques, courait après Lily Gantry. Il n’y a pas une élite ou époque pour rattraper l’autre.
Quant à Montesquieu (qui parle très bien de la dette royale et du déficit et des dépréciations) :
Quand je te dis qu’ils méprisent tout ce qui est étranger, je ne parle
que des bagatelles ; car, sur les choses importantes, ils (les français) semblent s’être
méfiés d’eux-mêmes jusqu’à se dégrader. Ils avouent de bon cœur que
les autres peuples sont plus sages, pourvu qu’on convienne qu’ils sont
mieux vêtus ; ils veulent bien s’assujettir aux lois d’une nation rivale,
pourvu que les perruquiers français décident en législateurs sur la
forme des perruques étrangères. Rien ne leur paraît si beau que de
voir le goût de leurs cuisiniers régner du septentrion au midi, et les
ordonnances de leurs coiffeuses portées dans toutes les toilettes1
de l’Europe…
Cliquer pour accéder à Montesquieu%20-%2003%20Lettres%20persanes.pdf
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permettez moi de partager un commentaire lu ailleurs :
« On ne va quand même pas l’inviter chez mac Do
Voilà le menu servi à la réception du Tsar de toutes les Russies lors de sa visite en 1896:
Huîtres de Marennes
Consommé aux Nids de Salanganes
Crème de Volaille
Carpes de la Creuse glacées sauce Française
Selle de Faon aux graines de pins
Suprêmes de Poulardes aux Truffes du Périgord
Terrines de Homard Toulonnaise
Barquettes d’Ortolans des Landes
Oranges de Nice granitées
Citrons de Provence glacés
Faisans flanqués de Perdreaux rôtis sur Croustades
Truffes au Champagne
Foie gras à la Parisienne
Salade Francillon
Aubergines farcies Fermière
Coeurs d’Artichauts à la Créole
Abricots et Reine-Claude Montmorency
Glaces aux Avelines
Gaufres Condé
Desserts
Vins
Xérès Goutte d’Or
Château Lagrange en carafes
Sauterne en carafes
Champagne rosé en carafes
Château Yquem 1876
Château Laffitte 1875
Clos Vougeot 1874
Roederer frappé
De nos jours on fait dans le chichiteux. » 🙂
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Charlotte Gainsbourg et Mike Jagger et Bernard Arnaud étaient aussi invités? Et puis à l’époque, la France n’avait peut-être pas une dette publique de 3000 milliards d’€!
MT
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Si on regarde l’apport calorique nécessaire avant la modernité, il était normal, pour ceux qui avait les moyens d’avoir des repas consistants. Il n’y avait pas à l’époque de trottinettes, voitures écrans pour vous éviter de marcher et de dépenser des calories.
Quand vous regardez les éléments d’un repas au Moyen-âge, vous pouvez constater qu’il y avait beaucoup de gras et de vin.
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Où est passée la « sobriété » chère à Macron (pour les gueux qu’il emmerde) j’airais bien vu des sauterelles grillées au jus de grillon, en entrée, un pâté de quinoa et des brochettes de tofu. Puis un aller-retour Paris-Bordeaux en TGV avec visite des lieux à vélo! De quoi sauver la planète qui vit sa vie sans soucis de ce qui grouille sur sa croûte terrestre qui en a vu d’autres! Sans nous la terre continuera de tourner sans savoir que des homoncules y ont vécu en l’appelant Gaïa.
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La gauche caviar avec fabius Strauss-Kahn Hollande Moscovici aurait fait la même chose. Une élite déconnectée du peuple. La famille le Pen est très riche aussi. Elle veut juste le pouvoir et n’a rien à faire du peuple.
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Au risque de contrarier ou de déplaire à certains, je pense que ce genre de fête, fait partie du decorum, et que la France y maintient « une certaine image » de puissance de premier plan, qui accessoirement en rassurant les investisseurs, lui permet de continuer à emprunter sur les marchés financiers …
En clair, ces millions dépensés en festivités et agapes, sont le prix à payer pour le maintien de la crédibilité nationale. Quand un chef d’état se rend à Londres ou Washington, personne ne s’émeut du montant de l’addition supportée par la population du pays hôte.
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Totalement d’accord avec vous, à une nuance près: était-il nécessaire de recevoir le roi Charles III dans la galerie des glaces, à Versailles, quand tous les prédécesseurs de Narcisse 1er le faisaient à l’Élysée ?
Il est vrai qu’en matière de pognon de dingue, il en connait un bout, le résident.
Je pense également qu’il faut savoir tenir son rang, ce qui lui est étranger, tant il plastronne à l’envi.
Je n’évoquerai ni ses entorses au protocole ni ses manières discutables.
Quant à la crédibilité nationale, je pense qu’elle est sérieusement émoussée, depuis très longtemps; ce genre de réception n’est que cautère sur jambe de bois.
Je maintiens toutefois, vous avez raison, cela fait partie des relations internationales et des affaires extérieures, malgré la suppression du corps diplomatique décidée par le même hystérique.
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@Pheldge
Je n’ai jamais entendu parler ni lu que la Suisse organisait de telles festivités pour des têtes couronnées ou chefs d’Etat et pourtant sa crédibilité internationale est autrement plus forte que la nôtre.
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