La politique et les valeurs

La droite française semble vouloir se reconstruire sur la question des valeurs traditionnelles, d’où cette tribune collective publiée par le Figaro Vox qui en appelle à M. Laurent Wauquiez en ce sens. Etrangement, au prétexte d’un choix supposé aller dans le sens du conservatisme, les cent auteurs de ce texte mettent en avant un mot, celui de valeurs, largement galvaudé par le parti socialiste, qui se définissait comme celui des « valeurs » humanistes et libertaires. Quand la droite parle des valeurs, elle songe à autre chose: la nation, la famille, la religion, les traditions, le travail. Il me semble que cette vision de la reconquête n’est pas la bonne. La politique consiste à faire des choix relatifs à la marche de l’Etat. Or, l’Etat est et doit rester un outil de gouvernement des réalités et non pas de promotion des valeurs, définition de ce qui vaut ou ne vaut pas. Ce n’est pas à lui de définir les valeurs, une notion personnelle qui concerne chacun et la société civile. La politique et l’Etat ont des missions précises: assurer la sécurité des biens et de personnes, le contrôle des frontières, la maîtrise de l’immigration, la liberté d’entreprendre, l’indivisibilité du territoire, la lutte conte le terrorisme, la qualité de l’éducation nationale pour que tous les citoyens soient en mesure d’acquérir le bagage intellectuel, en fonction des capacités de chacun, qui lui permettront de vivre, de travailler et de participer à la vie de la cité en « honnête homme ». Que demander de plus à l’Etat? Aujourd’hui, il est à mille lieues d’accomplir ces missions fondamentales. Bien au contraire, il y a renoncé. Le discours sur les valeurs est une forme de fuite des réalités. Le but de l’alternance à venir doit être de réhabiliter l’autorité et les moyens de l’Etat pour assumer ces missions, d’un point de vue concret, réaliste, pragmatique. Le discours sur les valeurs divise, déchire, favorise la polémique et in fine, l’échec électoral. La politique doit être pour l’essentiel une question de volonté et d’action en faveur de l’intérêt général et les valeurs laissées à la vie privée.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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52 commentaires pour La politique et les valeurs

  1. Georges dit :

    La politique et les valeurs…sonnantes et trébuchantes ….

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  2. Sganarelle dit :

    Il n’y a rien à attendre d’une cinquième république mal adaptée à la vie moderne et rien ne pourra être fait sans en changer la constitution. Si on veut que le culte de la personnalité cesse il faut définir les rôles et qu’un président ne soit pas l’homme orchestre sur lequel retombent toutes les responsabilités. La république du général a fait son temps et sans retourner à celle très instable des générations précédentes un nouveau modus vivendi des dirigeants avec le peuple serait souhaitable.
    Une république monarchiste qui se mêle de tout, des moeurs comme de la vie des citoyens du type  » Petit père des peuples  » est vouée à l’échec. La vie moderne avec les révolutions technologiques a changé les structures de l’information ; l’impact des religions liées à chaque civilisation oriente malgré nous une politique européenne commune , le temps du « chacun pour soi » est dépassé , nous devons nous adapter pour survivre au monde qui nous entoure avec une compétition dans tous les domaines qui est de plus en plus redoutable.
    Une république loin du peuple qui vit dans un chåteau a nos frais avec l’apparat d’un monarque n’est plus de mise . « les roipublicains  » sont amovibles , ils sont nos employés et pas nos maîtres
    Si les valeurs monarchiques ont leurs contraintes les valeurs républicaines ne sauraient être batardes . Commençons par définir les rôles .

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  3. Annick dit :

    Bonsoir Maxime,

    Les valeurs n’ont rien d’absolu. Elles sont conventions culturelles, civilisatrices, et diffèrent d’un continent à l’autre.
    Ce sont des aménagements moraux, très terre à terre, pour essayer de mettre un peu d’ordre dans la jungle du plan terrestre, mis en place pour une humanité qui, dans sa grande majorité, est restée au plan animal, celui du sixième jour de la Genèse, puisqu’au septième jour il y eut un matin, mais il n’y eut pas de soir, Adam/humanité ayant régressé.
    Depuis, elle se noie dans l’absurde, tourne dans son labyrinthe, sans en trouver seulement une porte de sortie. Et pourtant, il y a plusieurs portes pour en sortir.
    Je ne vais pas développer, ce n’est pas le lieu.

    Je partage ce que vous écrivez là, Maxime :

    « L’Etat n’a pas à se substituer à la famille, il ou devrait avoir un objectif de neutralité, faire respecter l’ordre, la sécurité, empêcher la misère, faire respecter les frontières. Son principe essentiel est le droit, la règle que se donne la collectivité pour vivre en paix, pas tellement les valeurs (morales) qui relèvent de chacun. Enfin, c’est mon sentiment! »

    Ce n’est pas seulement un sentiment, c’est ainsi que cela doit être enseigné, compris.
    J’ajouterais au rôle de la famille, celui de la religion.
    Mais nos bergers semblent ne pas avoir décollé du premier plan terrestre et sont incapables de nous faire pénétrer le Verbe, incapables de nous aider à monter les barreaux de l’Échelle de Jacob, ou de l’arbre des Sephiroths qui sont les deux mêmes symboles, nos GPS pour employer un langage qui nous parle mieux.

    Je partage avec Colibri la conviction que nos problèmes sont aussi d’ordre spirituel.
    Un arbre coupé de ses racines, meurt. L’homme est archétypiel ; coupé de son archétype – dont il est l’image – il respire, mais ne Vit pas. Il oublie que sa tache essentielle, celle qui donne du Sens à la Vie, est de « faire » la Ressemblance. Son aveuglement et sa surdité le condamnent à l’absurdité. Ab-surdité qui le rend de plus en plus sourd, impuissant. Impuissance de « l’Avoir  » qui oublie « d’Être ».

    Par contre je saute au plafond, quand un journal paroissial écrit :

     » Il nous faut renoncer au dualisme, à la mentalité de « nous / eux » qui crée la division entre « bons et mauvais » et nous permet de présenter l’adversaire comme la source du mal. »

    Renoncer au dualisme ? Mais sans dualisme, pas de Vie.
    Tout au long de la montée des barreaux de l’échelle, et donc de l’accession à des niveaux de conscience plus élevés, c’est le dualisme qui nous fait avancer, se faisant « barrière », épreuve, à sauter, à surmonter. Ce sont ces « barrières » qui nous sculptent, nous cisèlent, jusqu’au dernier niveau acquis, où là, en effet, nous unissons le « Deux » en « UN ».
    Seul, Jésus y est parvenu, au mont Golgotha (le crâne), dernier plan de conscience à conquérir.
    Et encore faut-il monter tout ce plan et en atteindre le sommet.
    L’apôtre Jean (le Fils, ainsi nommé pour Marie par le Christ sur la croix), le plus avancé des apôtres dans la montée de l’Échelle, n’en était pas loin.

    Que nos jeunes LR laissent tomber les valeurs, et se concentrent sur le rôle d’un État évolué, adapté à la situation actuelle du pays, répondant le mieux possible à une gestion saine, équitable, dans des mains fermes et courageuses qui abolissent clientélisme électoral, censure,
    victimisation/culpabilité, bien-pensance, et j’en oublie.
    Et se serve de Intelligence, Justice, Rigueur, qui elles, sont des qualités ontologiques.
    Rien d’autre.

    Amicalement,

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    • Annick, nous sommes bien d’accord.
      MT

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    • Colibri dit :

      J’ai retrouvé sur internet le document qui a été présenté en premier page de notre journal paroissial de septembre 2017. Le voici: http://nevadadesertexperience.org/lit/Decalogue_Spirituality_Nonviolence.pdf

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    • Annick dit :

      Bonjour Colibri,

      Une liste de « bons sentiments », pour essayer d’apaiser les « mauvais instincts » et mettre de l’ordre dans notre jungle.

      Hé bien, je vais vous dire, ce ne sont pas les « bons sentiments » qui nous sauveront, mais la Connaissance. Connaissance qui est expérience du Divin, approfondissement du Verbe, attention de chaque instant à ne pas perdre SA Présence, volonté de suivre le Chemin, Chemin, il est vrai, rempli de ronces et d’épines.

      Comment voulez-vous que l’Adam reconnaisse en l’autre sa propre personne ?
      Comment voulez-vous qu’il ait conscience de la semence divine en chacun, et en toute chose, alors qu’il est aveugle et sourd et a oublié jusqu’à la Présence en lui-même de cette semence qui, pourtant, ne cesse de l’appeler ?
      Comment voulez-vous qu’il explore cet « autre côté » de lui-même, son féminin intérieur (son inconscient) persuadé qu’il est d’être « UN », alors qu’il est « Deux » et n’a pas encore réalisé l’unité en lui-même.

      Cette « liste » est un coup d’épée dans l’eau. Voilà mon avis.
      Elle n’éclaire en rien le chemin, ni la manière de le faire.
      C’est une simple charte de bonne conduite, de la « moraline » qui ne touche pas le cœur, n’aide pas à le circoncire comme le conseille l’apôtre Saint Paul.
      Et il faut être sacrément affamé pour plonger en soi et y trouver la Connaissance. Connaissance qui est information.
      Nos bergers ne savent plus enseigner, initier, ils ne font que rabâcher, ils ne savent plus faire le sacré. Ont-ils perdu les clefs ?
      Là aussi il y a problème. Dans un sol dur, on ne sème pas la graine.

      Amicalement,

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    • Colibri dit :

      Bonsoir Annick, « Une liste de « bons sentiments », pour essayer d’apaiser les « mauvais instincts » et mettre de l’ordre dans notre jungle. » Oui c’est ce qui a retenu mon attention. « Ce ne sont pas les « bons sentiments » qui nous sauveront ». Dommage car les mauvais sentiments eux ne nous sauveront pas du tout. Que la Connaissance puisse nous sauver je le crois. Ainsi que la Beauté. (Dostoïevski?) Est-ce vous qui m’avait repris un jour où je faisais des citations de Saint Paul sur ce blog? Je relirai demain matin votre commentaire. Merci de votre échange « spi » avec moi . 🙂

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    • Annick dit :

      Bonsoir Colibri,

      Je n’ai plus souvenir de l’épisode des citations de saint Paul.
      Que disiez-vous alors, si vous en avez souvenance ?

      J’ai ri en lisant votre réponse imparable ; c’est certain, les mauvais sentiments n’aident en rien. Mais les bons, mettent, peut-être, de l’ordre quand c’est possible, sans faire grandir d’un pouce, donc se perdent dans un incessant recommencement (le fameux labyrinthe)

      Pour comprendre ce que cela signifie, relisez le livre de Job, dans votre Bible.
      Job est l’exemple même « des bons sentiments », homme bon, charitable, etc.
      Voyez comment Le Père le met en face-à-face avec les vertus ontologiques, bien loin de notre morale bidon.

      Vous évoquez la beauté ; elle fait partie des valeurs ontologiques.

      « A la vue de la beauté, il pousse des ailes à l’âme » disait Platon.

      La beauté c’est ce qui permet à tous les sens et à chacune de nos petites cellules de participer à l’adoration. Notre Église semble l’avoir oublié en simplifiant à l’extrême, architecture et liturgie, pour sacrifier à la modernité. Cela me manque.
      Je me demande s’il n’y a pas là une explication à la désertion.
      La banalité, ça ne relie rien du tout, ça n’élève pas l’âme.
      Tandis que la beauté… sel de la vie.

      Amicalement,

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    • Colibri dit :

      @Annick, Que disiez-vous alors, si vous en avez souvenance ?

      « N ‘ayez pas de prétentions déraisonnables , mais pensez à être raisonnables.

      Fuyez le mal avec horreur , attachez vous au bien . Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle , rivalisez de respect les uns pour les autres .

      Ayez la joie de l’espérance, tenez bon dans l’épreuve.

      Partagez avec ceux qui sont dans le besoin , pratiquez l’hospitalité avec empressement . Bénissez ceux qui vous persécutent;souhaitez leur du bien , et non pas du mal . Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie , pleurez avec ceux qui pleurent . Soyez bien d’accord les uns avec les autres ; n’ayez pas le goût des grandeurs , mais laissez vous attirer par ce qui est humble . Ne vous fiez pas à votre propre jugement . Ne rendez à personne le mal pour le mal , appliquez vous à bien agir aux yeux de tous les hommes . Autant que possible , pour ce qui dépend de vous , vivez en paix avec tous les hommes .

      Ne vous faites pas justice vous mêmes , mais laissez agir la colère de Dieu .

      Car l’écriture dit : « C’est à moi de faire justice , c’est moi qui rendrai à chacun ce qui lui revient , dit le Seigneur . Mais si ton ennemi a faim , donne lui à manger ; s’il a soif , donne lui à boire ; en agissant ainsi, tu entasseras sur sa tête des charbons ardents » .

      Ne te laisse pas vaincre par le mal , mais sois vainqueur du mal par le bien . »

      Je ne suis plus sûr que ça soit de Saint Paul… ma mémoire flanche…

      Amicalement aussi.

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  4. Colibri dit :

    « Notre conscience est souvent bien rapide pour dénoncer les injustices et pour accuser les autres. En soi, rien de mal si ce n’est que nous devons nous aussi ouvrir les yeux sur nos propres fautes. » (frère Olivier Catel, Couvent de Jérusalem)

    « Il nous faut renoncer au dualisme, à la mentalité de « nous / eux » qui crée la division entre « bons et mauvais » et nous permet de présenter l’adversaire comme la source du mal. C’est la racine d’un comportement qui rend possibles les conflits et les guerres. » (Journal paroissial « Rencontres » n°205 – Doyenné de l’Albret.)

    Les problèmes actuels que nous rencontrons ne sont pas seulement scientifiques, technologiques, politiques. Ils sont aussi d’ordre spirituel.

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  5. don Quichotte dit :

    Ils sont devenus fous :

    c’est à présent les statues de Christophe Colomb et du président Grant qu’ils veulent supprimer.

    Le pire est que, comme d’habitude, toute cette démagogie va sans doute nous arriver en France dans quelques années.

    Voilà où nous mène cette politique qui consiste à laisser se créer, puis à favoriser exagérément diverses minorités : une société conflictuelle, divisée, et diabolisant sa propre histoire.

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    • DQ, oui, cet article est très impressionnant et je vous en remercie.
      MT

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    • don Quichotte dit :

      Les exemples de l’article me semblent à vrai dire plus ridicules qu’impressionnants. Ce qui est impressionnant, ce sont par exemple les émeutes de Los Angeles en 1992, ou celles de 2005 en France (où d’excellents citoyens, non salafistes, ont pris part à leur manière à la vie de la cité).

      Mais c’est la manifestation des mêmes tensions, et c’est en partie à cause de la menace sous-jacente que la démagogie multicul se déploie. Mais, dans ce cas, pourquoi continuer à renforcer ces tensions par une politique d’immigration inadaptée ?

      Cela me rappelle une vidéo de 1975, d’un envoyé spécial du Monde, republiée en 2015 par le Figaro.
      L’envoyé spécial du Monde, dans les locaux de l’ambassade, y racontait l’arrivée des Khmers rouges à Phnom Penh, et le début de l’évacuation forcée des habitants.
      Puis, il rapportait avec légèreté les propos selon lui alarmistes d’habitants européens de longue date du pays, qui s’inquiétaient des intentions derrière ces évacuations. Et il concluait, légèrement méprisant, que ces inquiétudes étaient des « relents coloniaux ».

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    • don Quichotte dit :

      Voici d’ailleurs la vidéo en question :

      https://tinyurl.com/yb2r9erl

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  6. E. Marquet dit :

    Vous dites que l’Etat est un outil de gouvernement et non de promotion des valeurs. Mais l’Etat n’est qu’une « image ». Derrière cette entité il y a des humains qui ont des valeurs, une éthique, une morale, une éducation, une sociologie. La politique, une simple question de volonté et d’action en faveur de l’intérêt général, et les valeurs laissées à la vie privée ? Mais on ne peut pas les séparer. Que vaudrait une action dénuée de réflexion basée sur des repaires éthiques, moraux ….
    Si comme le dit A.Briand, « la politique est l’art de concilier le désirable avec le possible », sauf à confondre « valeurs » et idéologie, on ne peut que se réjouir que des jeunes appuient leur discernement politique sur certaines valeurs !

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    • E marquet, oui, je comprends bien ce que vous dites, mais la transmission voire la promotion de ces valeurs est avant tout du rôle de la famille. L’Etat n’a pas à se substituer à la famille, il ou devrait avoir un objectif de neutralité, faire respecter l’ordre, la sécurité, empêcher la misère, faire respecter les frontières. Son principe essentiel est le droit, la règle que se donne la collectivité pour vivre en paix, pas tellement les valeurs (morales) qui relèvent de chacun. Enfin, c’est mon sentiment!
      MT

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  7. Doran dit :

    Bien sûr, je vais passer pour un archaïque et un vil ringard . Mais en abusant de la liberté de votre blog, je vous transmets la déclaration de MGR Louis de Bourbon aujourd’hui le 25 Août 2017. Tout est dit et les réponses à vos questionnements. Il est effectivement l’Héritier d’une lignée qui en 1000 ans a fait la France. Alors , avant de hausser les épaules et de jeter à la poubelle , réfléchissons pourquoi ce pays va à vau l’eau ….. Yves Doran

    DÉCLARATION DE LA SAINT-LOUIS DE MGR LOUIS DE BOURBON, DUC D’ANJOU
    AUJOURD’HUI

    En ce 25 août, fête de mon aïeul Saint Louis, nous pouvons, une nouvelle fois, nous interroger sur la France.

    Louis de Bourbon
    Duc d’Anjou.

    Chef de la branche aînée de la maison de Bourbon, héritier de la Couronne de France sous le nom de « Louis XX ».

    Chers Français,
    En ce 25 août, fête de mon aïeul Saint Louis, premier laïc canonisé mais aussi modèle des gouvernants ayant su concilier, par sa foi, les rigueurs du pouvoir et le respect des hommes, nous pouvons, une nouvelle fois, nous interroger sur la France. […]
    En effet, les interrogations et inquiétudes partagées sont grandes.
    Fidèle à ma ligne de conduite, je m’abstiens de toute polémique vis-à-vis de ceux qui ont en charge la gestion des affaires publiques, me plaçant résolument sur un autre plan.
    J’observe que la France est soumise à d’importantes tensions. Certaines proviennent de l’extérieur. Elles concernent à la fois sa sécurité mise à mal par des forces hostiles qui voudraient imposer leurs pratiques archaïques par des actes aveugles et barbares au cœur même de notre société et le développement des communautarismes brisant l’unité et la solidarité, piliers constitutifs de la France.
    Mais les tensions viennent aussi de l’intérieur, quand la France semble ne plus avoir exacte conscience de ce qu’elle est. Entre des repentances sans objet et l’abandon de ses racines gréco-latines et chrétiennes, le pays est plus que dérouté et ne sait plus d’où il vient ni sur quoi il s’est bâti.
    Dès lors, le doute l’emporte sur l’espérance.[…]
    Une attitude négative, voire passéiste ou nostalgique d’un passé révolu, une attitude de regret permanent et de résignation, n’aide en rien à construire l’avenir.[…] Bien au contraire, les rois nous ont appris à réagir et à anticiper dans les moments où tout semblait perdu. C’est alors qu’ils ont toujours fait preuve du plus d’audace. Retrouvons donc cet esprit conquérant […].
    Il commence par la confiance à redonner à la jeunesse notamment en répondant mieux à ses besoins et attentes, se poursuit par l’acceptation des évolutions et enfin en sachant redonner place aux valeurs et à un certain sens de la gratuité. Or, mes déplacements en France au long de l’année et les rencontres que j’y fais dans tous les milieux me montrent que tout cela est possible […]
    La jeunesse est le temps de l’initiative et de l’action créatrice. Ces dernières années, elle a montré combien elle savait s’adapter. Ainsi, elle a su maîtriser et comprendre les enjeux des nouvelles technologies avec une aisance naturelle ponctuée d’une grande sagesse en comprenant qu’un instrument n’était pas un but. […]
    Cette jeunesse a montré par ailleurs tout son dynamisme, toute sa générosité, toute son exigence dans des combats de civilisation essentiels comme la défense de la vie et de l’intégrité de la personne humaine, de la conception à la mort, la défense de la famille, composée d’un père, d’une mère et de leurs enfants, comme cellule de base de toute société humaine. Les jeunes se retrouvent également dans la défense de la Foi et des valeurs de la Chrétienté, notamment en portant aide et assistance aux Chrétiens d’Orient menacés dans leur existence même par une idéologie barbare.[…]
    Le pouvoir a ainsi une responsabilité notamment en matière d’instruction – donner à chacun, selon ses talents, de quoi s’épanouir – et d’éducation en sachant faire de la formation non pas une matière froide et un simple acquis de connaissances mais un des éléments de l’éthique qui permet à un jeune de devenir un adulte responsable. Tel est bien ce que ma femme et moi ressentons et que nous voulons transmettre à nos enfants. Ce supplément d’âme est nécessaire. Les décennies passées furent sans doute bien fautives sur ce point, ayant trop privilégié les aspects matériels, la consommation et les profits à court terme. Or, l’homme n’est pas qu’un corps dont il faut satisfaire les besoins immédiats et à qui il faudrait octroyer toujours plus de droits, ignorant des devoirs pourtant essentiels vis-à-vis des autres et notamment des plus fragiles. […]
    Dès lors, les notions de bien commun et de solidarité doivent redevenir les moteurs de l’action politique et sociale. Le sens de cette action est celui de l’homme, de l’homme corps et âme, seule vraie mesure de l’action politique. Ce n’est pas un hasard si les deux rois les plus appréciés des Français sont Saint Louis et Henri IV. Le premier a assuré la justice dans un temps où la force primait encore trop souvent sur la justice ; le second a redonné la paix et la prospérité dont le peuple a été le premier bénéficiaire.
    Il appartient à chacun de vouloir en faire son mode de vie. Si les institutions peuvent favoriser ou non le développement, ce sont finalement les hommes et les femmes qui par leur travail, leur enthousiasme, leur abnégation et parfois leur sacrifice, le font, concrètement. Nous le voyons actuellement tout particulièrement vis-à-vis du péril extérieur auquel le pays, comme toute l’Europe, est confronté. Ce ne sont ni les mots ni des gestes compassionnels qui peuvent conjurer les dangers, mais l’action concrète sur le terrain et parfois, mais trop souvent hélas, le sacrifice de nos soldats. Nous comprenons alors pleinement tout le sens d’une action dont l’homme est la finalité car, si certains acceptent d’être blessés et de mourir, ce n’est pas pour des satisfactions matérielles mais bien parce qu’ils savent que la vraie valeur est celle de la défense de la civilisation, de notre Patrie charnelle et spirituelle, et bien sûr de nos femmes et de nos enfants et cela n’a pas de prix…
    […]

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    • Colibri dit :

      Merci Doran de ce partage. Hier matin pendant la visite guidée du château de Nérac où nous avions emmené nos petits enfants il y avait deux jeunes couples avec de jeunes enfants qui manifestement connaissaient bien la vie d’Henri IV répondant « juste » à chaque question du guide au groupe que nous formions. J’en ai été agréablement surpris. Ainsi que par les nombreuses questions du groupe à notre guide. Au fur et à mesure que notre guide nous racontait ce petit roi de Navarre je pensais effectivement à la situation présente et à sa mort tant souhaitée par ses adversaires. Alors qu’il faisait très beau il y avait beaucoup de visiteurs dans ce château qui n’a pas le prestige de certains grands châteaux de France. Et qui est à l’écart des grands circuits touristiques traditionnels de notre pays.

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    • Cyril45 dit :

      Doran,
      Merci pour ce texte plein de bon sens. Et n’oublions pas que Louis de Bourbon est aussi Français qu’Espagnol, pays où viennent d’avoir lieu de nouveaux actes de la barbarie islamiste.

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    • Sganarelle dit :

      C’est parce qu’il y a comme nous des amoureux de notre Histoire qui y consacrent leurs loisirs et leur enthousiasme que subsiste encore cette forme de nostalgie qu’on peut appeler un  » royalisme de regret. »
      Reste que les pays où subsiste une famille représentative de monarche constitutionnelle auraient tendance à mieux s’unir donc à mieux se porter.
      La république chez nous s’est installée dans le sang et il en reste quelque chose d’amer que le temps n’arrive pas à combler et encore moins la propagande continuelle souvent contre productive.

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  8. Philippe dit :

    Bonjour à toutes et à tous,

    Qu’il m’énervent tous avec leur discours vides.
    Je ne peux plus les voir. Le meilleur service que pourraient rendre ces individus à la France c’est de quitter la politique. Wauquiez si je ne m’abuse est vice président des Républicains, il a fait parti de l’ancienne équipe qui a perdu une élection, qui ne devait pas se perdre. Ils ont failli par leur incompétence, leur amateurisme, donc si ils pensaient réellement à l’intérêt général, ils partiraient et quitteraient la politique. mais non tel des sangsues ils s’accrochent.
    Dans beaucoup de pays nordiques ou anglo-saxons lorsque un parti perd des élections les têtes démissionnent, mais en France non, les incompétents vous font croire qu’ils vont résoudre tous les problèmes dont ils sont à l’origine. Comment ne pas s’étonner que les français n’aient plus confiance et méprisent les politiques. Ils parlent de valeurs alors qu’eux en sont dépourvus..
    Le politicard français à une devise qui lui est chère:  » La morale c’est l’ensemble des règles de vie que l’on trouve excellentes pour autrui mais inutile pour soi-même »
    Ce que n’ont pas compris ces sinistres individus, c’est que les français en grande majorité ne font plus confiance en la politique et en leurs politiques.
    A partir du moment que la majorité de la nation doute de l’autorité de l’état de sa capacité à prendre des décisions, ses institutions ne sont plus légitimes. Les différents partis politiques au pouvoir depuis trente ans, lorsqu’ils furent à la tête du pays n’ont pas été efficaces, beaucoup de promesses , de réformes n’ont tenu par populisme, clientélisme et électoralisme.
    Pourquoi? Nous n’avons plus d’hommes d’état, nous avons des politicards d’opérette. Nos politicards pensent une fois au pouvoir aux prochaines élections, pour garder leurs petits avantages, alors que l’homme d’état pense aux futures générations! Comment parler de valeurs lorsque soi même, on en est dépourvue. Une des premières qu’ils n’ont pas c’est la loyauté, ils l’ont tous démontré avec Fillon.
    Ils ont oubliés une chose fondamentale: » les acteurs de la vie politique doivent avoir le respect de l’intérêt général et national »
    Mais ces politicards considèrent que ce qui importe, ce n’est pas tant la construction d’un état digne de ce nom, indépendant des groupes politiques, des intérêts particuliers et capable d’une action politiques efficace, réfléchie et continue avec une vision sur le long terme, mais plutôt une construction, dont les partis politiques et aujourd’hui un seul individu narcissique sont la clé de voûte.
    Michel Debré disait: » La liberté meurt en l’absence de pouvoir ou simplement d’une insuffisante appréciation, par le pouvoir de ses responsabilités. » C’est le cas aujourd’hui pour la France.
    Les dernière années nous ont démontrées qu’aucun n’était capable d’être un homme d’état, ils ont démontré qu’ils sont incapables de dominer les événements, de défendre l’Etat et d’imposer l’intérêt général. Avec les réseaux sociaux pour abrutis, ils réagissent sur l’instant dans l’émotionnel sans réflexion cela d’ailleurs fut fatal à Fillon, on tweet sans réfléchir, pain béni pour les médias.
    Regardez le politicard Macron qui se permet de critiquer ouvertement les français dans un pays étranger, cela démontre le mépris qu’il a pour la France et les français, ce n’est pas digne d’un chef d’état.
    Donc la droite ne peut se reconstruire avec les incompétents qui ont failli, Vu les individus, la droite n’est pas prête de se reconstruire et 2022 sera encore un fiasco! Il faut de nouvelles têtes autour d’un projet, viable, réaliste et non basé sur le clientélisme et l’électoralisme!

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  9. Sganarelle dit :

    Je ne sais pas si j’ai bien compris monsieur Tandonnet le sens de vos propos.
    Difficile pour un pays libre de séparer le concret de l’abstrait , c’est séparer la tête et les jambes et il faut les deux pour faire un corps . C’est vrai il y a une certaine cacophonie, chacun a ses propres valeurs et agit en fonction de celles qu’il prise le plus et dont il ne peut se passer . Qu’elles soient considérées négatives ou constructives nous nous battons pour et contre , et tant mieux si celles de la gauche ne sont pas celles de droite . Il arrive qu’elles se rejoignent parfois mais elles s’appliquent différemment . Elles créent des clivages et orientent une politique. Chaque peuple a les siennes ou bien alors optons pour un gouvernement mondial !
    Difficile de nier l’impact des structures religieuses dans un pays même lorsqu’on prétend les évincer du pouvoir ; ce n’est pas le célèbre slogan républicain d’égalité et de fraternité issu du christianisme qui prouvera le contraire ni le rétablissement du culte de l’être suprême après les tentatives de son éradication….Un état protecteur et rationnel éfficace et sans état d’âme me fait penser au gouvernement d’ un socialisme à la soviétique où l’Etat tout puissant prend soin du citoyen en imposant ses directives c’est à dire ses propres valeurs… on n’y échappe pas.

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    • Sganarelle, le sens de mon propos c’est que la politique doit s’occuper de ce qui la regarde, l’intérêt public – elle le fait mal aujourd’hui – et laisser aux personnes, aux familles, ce qui les concerne, justement la transmission des valeurs.
      MT

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  10. Frederic_N dit :

    Il faut saluer votre article, car il s’engage sur les questions essentielles. Enfin !!!!!!!!!!!!
    Vous avez mille fois raison de distinguer les valeurs et le pouvoir de l’Etat
    En fait ce discours sur les valeurs est emprunté à la sociologie – notamment M Weber. C’est un discours « scientiste » c’est-à-dire de personnes détachées des responsabilités concrètes, ou de personnes qui ne se soucient pas de les mettre en œuvre. Aujourd’hui il signifie à peu près la chose suivante  » nous ne pouvons pas agir sur grand chose dans le monde moderne – thème rocardien s’il en est- mais nous pouvons au moins vous indiquer quelques lignes générales ». Bref c’est la justification de l’impuissance
    Et vous avez mille fois raison : la question posée à la droite est uniquement celle du rôle de l’état. Que doit il faire ? que peut il faire ? comment le changer ( lui et non la société) pour qu’il agisse dans le bon sens ? .
    Ceci étant posé il faut quand même souligner que ces questions ne sont pas vides de principes moraux. Historiquement , nos pères fondateurs ont considéré que le rôle central de l’Etat est d’abord de défendre la sécurité des personnes ( leurs « propriétés » disaient les anciens) ; et vous reprenez ce terme , soyez remercié. Mais ces principes reposaient quand même sur des principes moraux ( comme la responsabilité des citoyens, et leur implication par le travail). N’oubliez pas que les pères fondateurs de la démocratie sont anglais..
    Remettre les gens au travail , leur permettre d’exercer leurs responsabilités en même temps que l’etat les protège, c’est le seul axe possible d’une politique d’intérêt national.
    Mais pour cela excusez moi, il faut commencer par un autodafé : celui des œuvres de Rousseau et de leurs « brillants » continuateurs souverainistes..

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    • Philippe Dubois dit :

      Bonjour
      @ Frederic_N : 24 août 2017 à 13:56
      « la question posée à la droite est uniquement celle du rôle de l’état. Que doit il faire ? que peut il faire ? comment le changer ( lui et non la société) pour qu’il agisse dans le bon sens ? . »

      La question est surtout : « Quel est le bon sens ? »
      Parce que, votre définition du « bon sens » n’est pas forcément partagée par vos interlocuteurs
      Le reste, c’est de la technique, importante certes, mais malgré tout secondaire et qui découle en partie de la réponse à la question primaire.

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    • Frederic_N dit :

      Merci d’une telle question, j’y réponds de façon lapidaire , pour ne pas trop « polluer » : le bons sens c’est ce qui permet à la société d’être solide, et donc à l’état de garantir libertés et propriétés. Cela veut dire puissance économique – pour donner au principe du travail une vrai réalité, et puissance politique pour protéger la société de l’extérieur. Y compris par les armes . Au passage c’est cette question de la puissance que les souverainistes éludent .. en prônant la manipulation de la monnaie.

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    • Philippe Dubois dit :

      @ Frederic_N : 25 août 2017 à 09:57

      Vous donnez dans l’économisme, maladie de nos technocrates
      La société et la Nation ne se résument pas à la puissance économique et le bonheur des citoyens ne dépend pas que de la courbe de croissance ou de celle du chômage.

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  11. Philippe Dubois dit :

    Bonjour Maxime

    Permettez moi d’être en désaccord total avec vous sur ce billet.

    « Le discours sur les valeurs divise, déchire, favorise la polémique et in fine, l’échec électoral. »
    Non, comme l’a d’ailleurs démontré Nicolas Sarkozy en 2007, ce discours est le seul qui puisse permettre à une vraie droite d’accéder au pouvoir.
    Par ailleurs, la politique c’est clivant, c’est un combat d’idées, de visions différentes du monde et de l’intérêt général.

    « réhabiliter l’autorité et les moyens de l’Etat pour assumer ces missions, d’un point de vue concret, réaliste, pragmatique. »
    Certes, mais pour quoi faire ? En mai 68, les gauchistes affirmaient qu’on ne tombe pas amoureux d’une courbe de croissance.
    Parce que, croyez moi, oubliez de payer vos impôts ou l’URSSAF, vous allez la sentir l’autorité de l’état.

    « La politique doit être pour l’essentiel une question de volonté et d’action en faveur de l’intérêt général et les valeurs laissées à la vie privée. »
    On croirait lire un libertarien
    C’est d’autant plus étrange venant de vous que vous savez parfaitement que certains voudraient nous imposer leurs valeurs, y compris par la force et/ou la terreur.
    Vous ne pouvez pas lutter contre l’immigration de masse ou le communautarisme si vous n’affirmez pas un certain nombre de valeurs concernant l’identité de la France, les valeurs issues de sa civilisation gréco-latine (avec des influences celtes et nordiques), imprégnée par 2000 ans de christianisme, valeurs partagées qui seules font société (pour parler comme un expert de la télé) et que l’on retrouve depuis la littérature antique et médiévale jusque dans notre art de vivre (même si ce dernier subit des attaques et des sabotages de toutes parts).

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    • P. Dubois, moi je ne pense pas que ce soit le rôle du politique de réhabiliter les valeurs comme vous dites, « greco-latine, celtes nordiques ou du christianisme », mais d’assurer l’essentiel, la sécurité, la liberté, l’emploi, le cadre pour que chacun puisse vivre ses valeurs qui ne sont pas forcément identiques.
      MT

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    • Philippe Dubois dit :

      Bonjour
      @ Maxime : 25 août 2017 à 07:46
      Donc, vive la société multiculturelle et communautarisée !
      Vous m’étonnez
      Dans votre vision, chaque individu qui vit selon ses valeurs peut-il se regrouper en communautés vivant elles aussi selon leur valeurs et appliquant par exemple leur propre justice ou leur code vestimentaire dérivés de leur foi religieuse ?

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    • P Dubois, sûrement pas! Vous confondez le droit et les valeurs. La règle de droit est la même pour tous, quelles que soient l’origine ou la religion. Les valeurs, « ce qui vaut », relève de la conscience et de la vie de chacun dans le respect du droit, de la règle commune.
      MT

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    • Philippe Dubois dit :

      @ Maxime : 25 août 2017 à 09:14
      Mais ce droit ou cette règle commune ne sont* que la traduction légale des valeurs auxquelles se réfère la société, càd l’ensemble des citoyens.
      *Ou plutôt devraient être car le droit est actuellement confisqué par la caste, à son plus grand profit, contre le peuple.

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    • P Dubois, c’est une approche totalitaire du droit que vous décrivez là: si le droit se confond avec les valeurs (l’échelle des valeurs), cela signifie qu’il régente tous les aspects de la vie sociale, jusqu’à la manière de se vêtir comme le disiez vous-même. La liberté individuelle ou la vie privée disparaissent. Il me semble qu’n démocratie libérale, le droit fixe un cadre, une règle de vie commune, des principes d’existence pacifique, mais que les valeurs (générosité, courage, goût du travail, des loisirs, attachement à la famille, aux enfants, aux livres, aux voyages, les croyances, etc.) relèvent de chacun d’entre nous et le droit n’a pas à s’y ingérer sauf conflit. Ce débat reflète deux modes de pensée opposées, l’un d’essence totalitaire, l’autre de la démocratie libérale.
      MT

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    • Philippe Dubois dit :

      @ Maxime : 25 août 2017 à 17:00

      Donc autorisons burqas et burkinis, puisque ces vêtements sont représentatifs de valeurs personnelles
      Quant à la valeur « dignité égale de l’homme et de la femme », on s’en fiche, c’est du domaine privé.

      Mais votre règle de vie commune doit bien être basée sur des valeurs ou des principes comme vous voulez, principes ou valeurs qui sont forcément dérivés de notre culture et de notre civilisation.

      Peut-être n’avons nous pas la même définition du terme « valeurs », d’où notre dialogue de sourds, il est vrai que je ne pensais pas pas à celles que vous citez, mais à des items comme la liberté de conscience et de parole, l’égale dignité homme/femme, l’honnêteté, la convivialité, bref, tout ce qui fait cet art de vivre à la Française ou plutôt, tout ce qui faisait.

      A titre personnel, je suis partisan d’un état qui se recentre sur ses missions régaliennes et qui arrête d’emmerder les Français, comme disait Georges Pompidou, donc loin de moi l’idée de vouloir un état qui régenterait tous les aspects de la vie sociale, au contraire de notre état actuel qui s’immisce jusque dans votre assiette.

      PS : l’initiale de Philippe est Ph, du Phi grec

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    • P. Dubois, dès lors que l’Etat est recentré que les missions régaliennes, comme vous le suggérez, il n’a pas à s’occuper des valeurs de la population, son mode de vie quotidien, les préférences de chacun, l’éducation, la manière de s’habiller, de se nourrir, de vivre, de penser ou de croire, etc. La question de la burqa est spécifique et vous le savez très bien. Quant à l’égale dignité de l’homme et de la femme, je la rattache justement à une question de droit, de l’égalité des droits et des principes à vocation universelle, tout comme le rejet viscéral du racisme et de la tyrannie, du meurtre et de génocides d’ailleurs. Mais je comprends votre trouble: sans doute faut-il distinguer les principes et les valeurs.
      MT

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    • Philippe Dubois dit :

      @ maximetandonnet : 25 août 2017 à 19:44

      Etant respectueux de toutes les cultures , je ne reconnais aucun principe à vocation universelle.
      Précisions : je respecte les cultures des autres chez eux et je ne m’accorde aucune légitimité à vouloir leur imposer mes principes ou autres
      Par contre, j’entends qu’on respecte ma culture chez moi et qu’on ne cherche pas à m’imposer des principes ou des moeurs étrangères à ma culture.

      Je recite Hervé Juvin, dont les livres méritent l’attention.

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  12. drazig dit :

    Je sais bien que pour beaucoup cela n’est pas possible, mais le salut vient de l’union de la droite: Le Pen… avec qui ?au fait) au sens même où Mitterrand avait réalisé l’union de la gauche (avec Marchais).
    Sinon cela restera, selon la formule de Céline: « Un peu de patience, beaucoup de vaseline, et éléphant encugule moumouche. »

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    • Drazig, je me disais, il y a trop longtemps qu’on n’a pas entendu parler de ce sinistre personnage, pure créature du parti socialiste pour prendre et conserver le pouvoir et diaboliser, ridiculiser, l’idée d’intérêt national.
      MT

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    • don Quichotte dit :

      « maximetandonnet dit :
      25 août 2017 à 08:17

      Drazig, je me disais, il y a trop longtemps qu’on n’a pas entendu parler de ce sinistre personnage, pure créature du parti socialiste pour prendre et conserver le pouvoir et diaboliser, ridiculiser, l’idée d’intérêt national.
      MT »

      Sur la base de cet article :

      http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3?id_article=393

      et de la biographie de Péan/Cohen (qui corrige notamment le calendrier des « déclarations scandaleuses » et dit qu’il n’a pas pratiqué la torture, ce que la presse de gauche a su et a passé sous silence), je ne pense pas que le FN soit une « pure création du parti socialiste ».

      Il me semble que la raison du développement du FN est avant tout l’immigration. Le PS a pu le favoriser, mais la droite a sa part de responsabilité. Notamment, dans l’article de Guy Pervillé, le passage suivant :

      « Le chef du Front national, selon l’historien Mathias Bernard, « cherchait alors à se dégager de son image extrémiste et à donner à son parti une respectabilité nouvelle » : « En 1984 le chef du FN se réclame à la fois de Churchill et du néo-libéralisme américain », et tente d’attirer des transfuges de la droite traditionnelle, comme l’ancien candidat RPR aux législatives de 1981 Bruno Mégret, et l’ancien giscardien Jean-Yves Le Gallou. Il était pourtant attaqué par la presse de gauche pour sa pratique alléguée de la torture durant la bataille d’Alger en 1957, qu’il défendit sans reconnaître l’avoir pratiquée lui-même [8]. Les élections législatives du 16 mars 1986 lui donnèrent 9,8 % des voix (presque autant que le PCF) et 35 députés, dans une assemblée où l’alliance RPR-UDF disposait d’une majorité absolue en sièges, mais très mince en voix.

      Selon l’historien Nicolas Lebourg, Jean-Marie Le Pen espérait alors être appelé au gouvernement, rêvant du ministère de la Défense, mais le Front national fut tenu à l’écart par la majorité de droite comme par la minorité de gauche, et Jacques Chirac fit rétablir le scrutin majoritaire à deux tours en recourant à l’article 49-3 dès le 20 mai 1986. Au début de l’année suivante, Jean-Marie Le Pen était encore soucieux de sa respectabilité, puisqu’il accepta une invitation au Congrès juif mondial à New York, où prit une position très pro-israélienne et anti-palestinienne, qui fut saluée par une « standing ovation » de l’assistance le 17 février 1987. »

      La droite a choisi de ne pas s’allier avec le FN, puis son dirigeant a utilisé une stratégie de provocation.
      Or, les provocations de Frêche n’ont pas empêché le PS de le garder dans ses rangs ; le PS ne s’est pas interdit l’alliance avec le PCF, alors que l’URSS était encore un danger potentiel.
      Donc il y a bien eu un choix, celui de la droite, qui à ce titre est tout aussi responsable que le PS de la situation : le FN n’est pas « une pure création du PS ».

      Et cette stratégie a été mauvaise. Du moins, si on prend au sérieux les déclarations de la droite sur la fermeté en matière d’immigration, sur la souveraineté et sur le patriotisme…

      Bien sûr, si le but est d’imposer aux Français une politique libérale (culturellement et économiquement) dont ils ne veulent pas, c’est une réussite. Mais, peut-être, une victoire à la Pyrrhus.

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  13. Henriane JEGO dit :

    Bonjour,
    Comme vous avez raison ! Il y a une véritable obsession autour des valeurs. Même dans les entreprises, il faut qu’elles soient définies affichées. Comme si la société dans son ensemble essayait de prouver une spiritualité qui ne soit surtout pas la Morale (gros mot) et encore moins la Foi.
    Mais définitivement, je n attends pas d’un parti qu’il me redessine un cadre de pensée. Je suis assez grande pour le dessiner moi-même, mais si son contour demeure évolutif !
    Non j attends bien d’un parti qu’il me propose des solutions concrètes pour que l’Etat joue son rôle et que son rôle. Mais un Etat qui ne jouerait que son rôle tuerait immédiatement toutes un tas de fonctions parasites et ferait voler en éclat ce système qui entretien notre classe politique, si fière d’elle.
    Henriane Jego

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  14. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Et voilà qu’aujourd’hui vous vous mettez martel en tête parce qu’une centaine de jeunes LR – avec Wauquiez à leur tête – tentent de reproduire à leur profit ce que Macron a réussi avec ses marcheurs.
    Cela pourrait sembler risible si ce n’était aussi tragique, pour les raisons que vous exprimez dans ce billet.

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  15. Cyril45 dit :

    Effectivement, on a vu ce que cela donnait, avec cette malheureuse histoire sur le mariage pour tous. Au nom de ces soit disant valeurs, on a poussé les gens les uns contre les autres. Avec bien entendu, ceux rangés dans le camps du « bien », sublime forcément sublime, suivez mon regard. Contre tous ces vieux ringards, rancis, extrémistes, antidémocratiques, forcément des gens intolérants incapables de comprendre l’évolution de la société.

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  16. Gérard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    En premier lieu, je constate que le résultat du prochain congrès d’automne de la droite est pratiquement acquis, L. Wauquiez sera plus que probablement élu à la tête de cette nouvelle droite. Personnellement cela ne m’inspire pas une grande confiance dans ce genre d’instance où tout semble organisé en catimini y compris la répartition des postes stratégiques. Nous ne sortirons donc jamais du pouvoir de cette caste de politiciens mégalomanes (tous partis confondus) qui pensent que sans eux, point de salut.
    En second lieu et c’est là où je ne partage pas complètement votre analyse, je pense qu’un parti politique qui souhaite rassembler un très grand nombre de sympathisants et donc à terme d’électeurs près à le soutenir jusque dans les urnes doit nécessairement se construire autour de certaines valeurs telles que la justice, la liberté, la démocratie, etc. Et pas nécessairement autour de petites valeurs franchouillardes comme semble le souhaiter ces cent jeunes. C’est autour de ces principes que se regrouperont les hommes et les femmes qui devront préparer l’étape suivante pour la reconquête du pouvoir : le programme de gouvernement tel que vous le définissez.
    L’Etat ne peut et ne doit pas être un monstre froid dénué de valeurs autres que Liberté, Egalité, Fraternité tant galvaudées et piétinées depuis des décennies.

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    • G Bayon, oui, valeurs en ce sens là, vous avez raison, mais le mot de valeur est-il alors le plus adapté? « Principes » me semble mieux, mais ne jouons pas sur les mots…
      MT

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  17. Doran dit :

    Non! je ne peux être d’accord avec vous sur ce point fondamental des Valeurs et de la doctrine politique qu’elles sous-tendent . Au contraire, si nous voulons reconstruire un Etat digne de ce nom, il est nécessaire de redonner un socle philosophique, juridique, moral même avant de vouloir définir une politique .
    Comment imaginer que cette » droite » sans cesse à la remorque de la Doxa imposée par la gauche, qui a depuis longtemps cesser de penser, de réfléchir et qui a abandonné des pans entiers de son intelligence puisse revenir au pouvoir sans avoir fait un inventaire total , psychanalyse incluse, de ses échecs qui sont avant tout intellectuels et culturels…
    Je l’ai déjà écrit sur votre blog, rien ne se fera si l’on ne rebâtit pas sur du solide.
    Une réflexion sur la personne humaine, alpha et oméga de toute action politique .
    Une réflexion sur la société :libertés individuelles, droits et devoirs du citoyen;
    Une réflexion sur l’Etat , ses domaines régaliens et les autres en m^me temps que les contre-pouvoirs. Quel système politique ?
    Une réflexion sur l’économie dans toute son acception
    Une réflexion sur le monde dans son évolution et la place de la France : Europe- monde- mondialisation..
    2 lignes directrices qui commandent toutes ces réflexions seraient pour moi :
    Souveraineté et Identité. En y réfléchissant bien ,ans pour autant ces 2 notions couvrent la totalité du spectre sans pour autant limiter les analyses.

    Nous avons pour cela tous les auteurs de références et en prenant les plus contemporains de Hobbes, Burcke, Tocqueville, Taine, Bastiat, Guizot, Peguy, Bainville- Raymond Aron- Maurice Allais-Marc Bloch- Patrick Buisson et j’en passe… C’est un immense travail mais indispensable.

    Car ses conclusions permettront de mettre en oeuvre une nouvelle philosophie de l’Etat et de ses administrations . comment imaginer une réforme de l’Education sans cette réflexion? comment concevoir une réforme fiscale intelligente (non vindicative comme est la fiscalité aujourd’hui ), comment concevoir une « bonne » économie sans avoir analysé au fond les problématiques industrielles, technologiques, concurrentielles, internationales, financières et monétaires,….

    La France est confrontée à de tels problèmes , certains presque insolubles, certains mettant en danger sa survie … il s’agit d’une bataille culturelle essentielle. Le constitutionnalisme, tout en étant important, parait à ce stade secondaire compte tenu de l’enjeu.

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    • Doran, ne pas confondre « valeurs traditionnelles » (objet de mon billet) et « réflexion », bien sûr qu’il faut une réflexion avant l’action, qui pourrait dire le contraire!
      MT

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  18. Infraniouzes dit :

    La droite française veut se reconstruire ? Fort bien. Mais pour toute construction( ou reconstruction) il faut un architecte et des maçons. A droite, les architectes, en l’occurence les postulants à diriger le parti, puis la France, sont légions. Mais des maçons ? Des gens qui sont au travail les mains dans le ciment, y-en a-t-il combien ? J’approuve totalement votre position sur le rôle de l’état. Et ces obscures valeurs dont les gens en manque d’idées se servent pour cacher la vacuité de leur programme ? Quelle poudre aux yeux ! Entièrement d’accord avec ce que vous écrivez. Je vous apprécie bien. Vous êtes ma caisse de résonance…

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  19. Q dit :

    Pour ces clowns le gros avantage de parler des « valeurs » est que c’est tres bon outils de distraction, pour surtout ne pas parler de l’important (remplacement de population, Africanisation, desindustrialisation du a l’euro, landerisation, islam, Avenir des enfants & petit enfants (leur « nouvelle » France va etre terrifiante))

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