L’hystérie

imagesLe sujet des Roms est passionnant car il témoigne du degré de folie qui s’est emparé du système politico-médiatique français et de son incapacité à analyser et à prendre en compte des enjeux de société tels que celui-ci :

–          L’hystérie collective : on ne parle pas de ce sujet pendant des années,  écrasé par le tabou et l’omerta, et il suffit d’une parole d’un homme politique, d’un ministre, même socialiste, jugée politiquement incorrecte, pour déclencher une tornade.

–          Les mensonges, les amalgames et l’incompétence: une politicienne annonce ce matin que l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans Schengen le 1er janvier va « entraîner l’arrivée de centaines de milliers de Roms ». Les plus grands « experts » désignés se relaient à la radio pour confirmer cette déclaration. Or, en vérité, Schengen n’a rien à voir avec les Roms, citoyens de l’union européenne depuis 2007 et qui bénéficient déjà à ce titre de la libre circulation des personnes… (je ne connais pas grand chose, mais cela, je connais…)

–          La dictature du court terme : la panique générale du parti socialiste s’explique par l’approche des élections municipales alors qu’un tel sujet se traite sur la durée et la continuité.

–          La fracture entre la caste politicienne (en incluant les extrêmes) et les Français : on se déchaîne soudain à la faveur d’une polémique alors que ce sujet, résultat de l’aveuglement général, notamment sur les questions européennes, touche tous les jours de plein fouet les citoyens dans leur vie privée depuis des années.

–          L’hypocrisie politicienne : quand le président Sarkozy, l’un des premiers à mettre en avant cet enjeu, en a parlé dès 2010, toute la caste médiatique et politicienne française et européenne (les extrêmes inclus) lui est tombée dessus avec une violence inouïe en le traînant dans la boue et en lui crachant les pires insultes au visage.

–          La quête du sensationnel et du gain électoraliste : tout ce qui intéresse les politiciens est d’en tirer parti, entre l’affichage de la fermeté ou la tartufferie grenouillante de ceux qui prônent l’accueil inconditionnel mais n’en veulent à aucun prix chez eux.  En effet, on cherche la petite phrase qui tue, qui attire l’attention, mais pas un instant on ne s’interroge sur les solutions et les décisions à prendre. Or celles-ci existent, à la fois humaines et réalistes, et se trouvent pour l’essentiel en Roumanie et en Bulgarie…

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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45 commentaires pour L’hystérie

  1. Koufra dit :

    Bonjour Jacques,

    De grandes écoles, j’en ai fait, certaines n’étaient plus des écoles mais des institutions, c’est à dire les éléments structurants d’un pays sans que cela soit en rapport avec la qualité de la formation ou l’adaptation de la formation aux besoins.

    Ces écoles recrutent les meilleurs éléments, mais une fois intégré, plus besoin de faire ses preuves, on arrivera sans difficultés à obtenir son diplôme. Le système admet difficilement avoir fait une erreur sur un recrutement, les seuls qui soient partis sans diplômes sont ceux qui ont montré trop ouvertement qu’ils étaient rebels au système ou qui n’ont jamais rendu leur mémoire de fin d’étude…

    Puis la réputation de l’école et le réseau d’ancien fait le début de carrière et comme les ressources humaines n’aiment pas dire qu’elles se sont trompés sur un recrutement, et bien ça continue comme cela jusqu’à la retraite…

    Néanmoins cela change aujourd’hui, les gens sont obligés de se battre depuis quelques années… Ce qui n’était pas le cas il y a 10 ans.

    La concurrence internationale fait qu’on ne peut plus vivre sur sa gloire passé… Et cela est même vrai pour les « institutions ».

    Le pays bouge, il a de l’inertie certes mais je pense qu’il va bouger assez vite une fois passé les forces de résistance.

    Par contre, la rupture risque d’être brusque.

    On verra bien mais je pense qu’il y a des raisons d’espérer, de toute façon de grès ou de force, le pays devra s’adapter, autant que nous soyons moteurs de ce changement plutôt que de le subir et de vivre dans l’aigreur.

    Cordialement

    Koufra

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    • Jacques dit :

      @Koufra.
      Merci de ces mots. Je connais un certain nombre de personnes que j’estime énormément qui se sont passé par les dites écoles. J’ai été impressionné par le fait que les personnes qui en sont sortis y sont de sorte: soit il devenait des grands personnages dans la fonction publique en France, ou il quittait la France pour faire leurs carrières a l’étranger. Généralement, ces derniers été vu avec beaucoup de respect….sauf que j’eusse connu déjà beaucoup d’étrangers a l’étranger me disant que l’enseignement donné était déjà passé. La force de ces écoles c’est l’esprit scientifique et rationnel qui en dégage, une force intellectuel hors pair mais pas vraiment la gestion, chose qui vient des anglo-saxons.
      Notre pays as un vivier extraordinaire de possibilités, de personnes de tout catégories sociales, culturelles et économique, et pourtant notre gestion est lamentable…

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