« Nouvelle coalition », « union nationale », « accord de gouvernement » et autres formules de compromission qui mènent à l’impasse et au chaos (pour Atlantico)

Dans un entretien au Figaro, Édouard Philippe a lancé un appel à une nouvelle “coalition” pour “stabiliser le jeu politique”, d’une gauche sociale-démocrate à une droite gaulliste. Emmanuel Macron a indiqué dans son interview de ce mercredi qu’il souhaitait effectivement que la Première ministre puisse bâtir un “élargissement de la majorité dans les semaines à venir”, “avec les femmes et les hommes de bonne volonté qui de droite et de gauche sont prêts sur les priorités que j’ai fixées à avancer avec elle”. Comment considérer ce projet de vraie fausse union nationale ? 

Les termes d’union nationale ne sont pas adaptés à ce projet. Car dans l’esprit d’Edouard Philippe, cette coalition n’a pas vocation à intégrer les deux oppositions Nupes et RN qui représentent la moitié de l’électorat. La proposition de l’ancien Premier ministre recouvre l’idée d’un « accord de gouvernement » entre les macronistes et LR. Dans son esprit, l’objectif est d’achever le processus à l’œuvre depuis 2017 de ralliement de la droite modérée au macronisme, qu’il a lui-même initié avec Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, avant d’être rejoint par Eric Woerth. De nombreuses personnalités de droite importantes ont appelé à un accord de gouvernement, en particulier M. Sarkozy, M. Copé, M. Raffarin et Mme Dati. En outre, les prises de position passionnées de plusieurs membres importants de LR, tels M. Ciotti ou M. Retailleau, en faveur du report de l’âge de la retraite à 64 ans, une mesure emblématique de la campagne de 2022 du président Macron, vont dans le même sens bien que les intéressés s’en défendent. Les propos de M. Philippe accompagnent ainsi une tendance très lourde de la vie politique française.

– Ce projet ne risque-t-il pas d’aboutir à affaiblir encore un peu plus les institutions et à une forme de dépolitisation ? 

Faute d’une véritable union nationale, ce projet aboutirait à constituer une « troisième force » sur le modèle du début de la IVe République, de 1947 à 1951, quand les partis de gouvernements, la SFIO (socialiste) et le MRP (démocrate-chrétien) formaient une coalition centrale d’où étaient issus les différents gouvernements,  harcelée à gauche par le parti communiste et à droite par le RPF du général de Gaulle. M. Philippe et les grands leaders de la droite LR veulent constituer cette « troisième force » en pensant qu’elle permettra à la droite de revenir au pouvoir. Dès lors que M. Macron ne peut pas se représenter en 2027, ils font le pari que le futur président de la République qui émergera de cette « troisième force », opposé au second tour à Mme le Pen ou M. Mélenchon, sera un homme de la droite LR, ouvrant la voie à un retour de la droite au pouvoir. Mais cette vision ne tient pas compte de la faillite du macronisme dans tous les domaines (financiers, économiques, sociaux, sanitaires, éducatifs, sécuritaires, migratoires) et sa vertigineuse impopularité qui ne peut que s’aggraver dans les 4 ans qui viennent. Cette « troisième force », enchaînant la droite LR à l’impopularité du macronisme, serait probablement vouée à l’abîme dans les années qui viennent, ouvrant la voie à un tête à tête entre le RN et la Nupes. D’ailleurs, il est possible que la Nupes (ou équivalent) en sorte victorieuse.

– Pourquoi le chef de l’Etat ne perçoit pas que stabiliser le jeu politique ne se fera jamais en ayant recours au saint-simonisme, à « l’expertise » ou à une vague « bonne » volonté mais bien à travers la nécessité de reconstruire des offres politiques cohérentes ?

Il me semble que le chef de l’Etat avait annoncé la couleur et exprimé sa conception du pouvoir en 2017 quand il se présentait en président « Jupiter ». Jupiter est le roi des dieux celui qui brandit la foudre. Sa conception du pouvoir est verticale et personnalisée à l’extrême. Il ne semble pas attacher une grande importance aux partis politiques ni aux syndicats ou autres structures intermédiaires comme les collectivités locales. La différence avec le général de Gaulle, c’est que pour ce dernier, le pouvoir émanait d’une osmose entre le « chef » et le peuple, par-delà les corps intermédiaires. Chez le président Macron, la volonté ou les inquiétudes populaires n’ont en revanche guère d’importance. Dans sa vision, lui-même et son entourage immédiat forment une élite éclairée, détentrice de la vérité et chargée de faire le bien du peuple malgré lui comme nous le voyons sur les retraites. Dans ce schéma, les corps intermédiaires n’existent qu’au service de sa volonté et les états d’âme du peuple sont nuls et non avenus. Le chef de l’Etat, concevant sa mission comme celle d’un guide éclairé d’une intelligence supérieure, l’idée de reconstruire des offres politiques cohérentes ne lui vient même pas à l’esprit.

– Quel est le danger politique pour Emmanuel Macron derrière ce projet de coalition ?

Le risque de ce projet de coalition pour le chef de l’Etat dans les quatre années qui viennent serait d’être marginalisé et de devenir un président de cohabitation. Cela pourrait arriver s’il nommait un Premier ministre issu de LR, ayant un fort caractère et une vision politique de l’avenir, déterminé à réaliser un projet politique de réconciliation des Français et qui deviendrait populaire. Ce risque est toutefois réduit. D’abord, un tel profil semble aujourd’hui inexistant parmi les leaders de la droite LR. Ensuite, le parti de droite est fortement minoritaire à l’Assemblée aux côtés de Renaissance et serait donc en position de faiblesse dans une coalition. En réalité, le risque n’est pas pour le président Macron, il est pour la France. La perspective de voir arriver au pouvoir la Nupes ou une gauche extrémisée, en réaction contre le mépris de classe incarné par le macronisme et à la faveur d’un duel contre le lepénisme, est l’hypothèse la plus vraisemblable en cas d’absorption de la droite modérée par le macronisme. Aujourd’hui, le seul espoir d’éviter cette catastrophe est de refonder une opposition de droite modérée crédible.

MT  

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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27 commentaires pour « Nouvelle coalition », « union nationale », « accord de gouvernement » et autres formules de compromission qui mènent à l’impasse et au chaos (pour Atlantico)

  1. Charles4 dit :

    « Si nous gagnons sur les retraites, c’est un tremplin pour la gauche »
    François Ruffin.

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  2. Monique dit :

    Le mouvement « Unis pour servir », créé par F.X. Bellamy me semble être une profession de foi pour l’avenir, en dehors des clivages politiques, la France de demain c’est du côté de ceux là, comme le gaulliste Julien Aubert et son mouvement  » Oser la France ». FX Bellamy préconise un rapprochement avec Eric Zemmour de l’extrême droite…. faut il encore préciser que Zemmour n’est pas d’extrême droite mais d’une droite forte d’une époque révolue. Je ne pense pas qu’il faille être d’extrême droite pour protéger notre identité, notre culture, notre religion ! c’est même notre civilisation qui est pointée ! on n’est pas d’extrême droite en étant patriote, attaché à sa mère patrie et ses valeurs.
    L’extrême droite, un mot galvaudé dans lequel on met en vrac des bases essentielles pour notre démocratie, notre souveraineté. Le drapeau n’est que le symbole, il doit flotter sur un pays libre, or, nous ne le sommes plus mais je suis hors sujet.
    Reconnaître qu’on est écoeuré, dégouté et même démobilisé par les élites qui nous gouvernent ne justifie pas qu’on baisse les bras. Moi, je donne encore un délai et une chance à LR, ceux qui n’ont pas tourné casaque, car il y a des politiques valables et intègres, ils ne sont pas tous de sortie de soirée chez Macron.

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    • paulaubrin dit :

      Il y aura dissolution avant quatre ans. Il faut se préparer. Monter un gouvernement fantôme avec des ministres et des groupes de travail documenteront l’état de leur domaine et définiront des politiques plausibles et acceptables pour sortir de ce marasme. Il est évident que toutes les formations politiques compatibles doivent participer à cette redéfinition, sinon l’échec est assuré (et le succès de la NUPES aussi).

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  3. Monique dit :

    Julien Aubert, avec quelques restrictions précises et bien qu’hostile au 49.3, pense que cette réforme est nécessaire, qu’en pensez-vous ?

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  4. paulaubrin dit :

    « un Premier ministre issu de LR, ayant un fort caractère et une vision politique de l’avenir » ?? Vous voyez qui, dans ce rôle ?

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    • justement je dis que je ne vois personne…
      MT

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    • paulaubrin dit :

      Les partis politiques se sont cantonnés dans un rôle d’écuries présidentielles. Ils n’ont pas de ligne politique définie. Ils n’ont pas formé leurs cadets aux techniques de gouvernement. Ils chantaient ? Et bien qu’ils dansent maintenant.

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  5. Pheldge dit :

    « une élite éclairée, détentrice de la vérité et chargée de faire le bien du peuple malgré lui », mais, MT, vous décrivez là l’ensemble du personnel politique, ceux qui pensent qu’il faut légiférer et réglementer jusque dans les moindres détails de nos vie, ceux qui à la quasi unanimité ont approuvé confinements et vaccinations obligatoires.

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  6. petitjean dit :

    Commençons par faire le bilan de monsieur Philippe premier ministre !
    Qu’a-t-il concrètement fait pour la France et les français ?

    encore de la magouille politicienne pour enfumer le peuple…………………

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  7. Alain De Vos dit :

    « Aujourd’hui, le seul espoir d’éviter cette catastrophe est de refonder une opposition de droite modérée crédible ». Et aussi de sortir de l’union européenne, et cela au plus vite avant d’être sous la férule allemande qui n’attend que notre effondrement (rappelons-nous 1870, 14-18, 39-45). Il nous faut retrouver notre souveraineté pleine et entière.

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  8. Ping : « Nouvelle coalition », « union nationale », « accord de gouvernement » et autres formules de compromission qui mènent à l’impasse et au chaos (pour … – Qui m'aime me suive…

  9. Ping : “Nouvelle coalition”, “union nationale”, “accord de gouvernement” et autres formules de compromission qui mènent à l’impasse et au chaos. Maxime Tandonnet pour “Atlantico” - Citron IL

  10. Anonyme dit :

    Votre analyse est tautologique. Il n’y a rien que puisse faire la droite LR sinon disparaitre. La nature ayant horreur du vide, si le combat politique se déroule entre la gauche Nupes et le RN, le gagnant ne sera pas nécessairement la gauche . Et cette perspective, dans le climat d’anéantissement du système politique français, d’effondrement de son économie du fait des macronistes, de sa perte totale de crédibilité à l’international du fait des pitres au pouvoir depuis Sarkozy, pourrait engendrer le ralliement au RN de toute la droite dure résiduelle au sein des LR. La modération et la discrétion de M. LE PEN dans tout le bordel actuel, son discours sur les institutions de la Ve république, pourraient bien atténuer les préventions sons cause rationnelle de tous les nostalgiques du gaullisme bel et bien mort depuis Giscard et faire de celle-ci le dernier avatar du gaullisme …
    Aujourd’hui, la France est morte et ne compte plus pour rien, dans rien et partout

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  11. Ping : "Nouvelle coalition", "union nationale", "accord de gouvernement" et autres formules de compromission qui mènent à l’impasse et au chaos. Maxime Tandonnet pour "Atlantico" - Tribune Juive

  12. H. dit :

    Bonjour Maxime,

    Vous touchez là le point sensible de la situation actuelle. Personnellement, par pure commodité et bien que je pense que les racines de la crise sont très profondes, je fais remonter les prémices de la crise en 2005 avec le dénis du référendum sur la constitution européenne. Depuis, telles des plaques tectoniques, la sphère politique s’éloigne de la population. Trop imbus d’eux-mêmes et trop préoccupés par leur joute intestine, les politiciens sombrent chaque jour un peu plus. A ce jeu, les LR tiennent suite à la palinodie du 49-3 le haut du pavé. Ils sont morts car phagocytés par l’homme au pouvoir. Le problème est que l’imbécile inflexibilité du monarque ouvre un boulevard aux excités mélanchonistes et leurs délires. La crise des GJ a été un signal fort envoyé que nos peintres n’ont pas voulu ou pas pu comprendre. Elle ressort donc aujourd’hui avec d’autant plus de violence que le couvercle bien vissé a pu donner l’impression qu’elle avait été jugulée. Que le pouvoir s’en sorte et il ne fera qu’accentuer la colère latente de la société dont cette réforme mal préparée, mal conduite, mal expliquée et surtout mal imposée n’est qu’un prétexte. Qu’il s’abandonne et, vu la nullité abyssale de la droite dite de gouvernement, incapable d’assumer des choix de société et économique cohérents par couardise et manque de volonté, nous prenons le gros risque d’avoir droit, plus de trente ans après la chute du régime soviétique et du communisme, à un succédané malsain de ce qui a contribué à tuer plus de 100 millions de personnes au XXème siècle. Il nous faut croire que nous sommes incapables d’apprendre des échecs retentissants de l’histoire. Remercions au passage l’éducation nationale pour le magnifique travail de décérébrage auquelle elle se livre depuis plus de quarante ans. On en voit le résultat. Un obesrvatoire en arrive même à réclamer un report de l’âge d’apprentissage de la lecture au nom de l’égalitarisme à la mode.
    Nous allons vivre des moments très difficiles dans les années à venir et si ce fameux peuple porte une lourde responsabilité dans la situation présente suite à ses choix politiques et économiques depuis 40 ans, ce n’est rien face à la pusinalimité et la démagogie des acteurs de vie politique. Les deux derniers mois auront eu au moins le mérite de faire apparaître ce qu’ils sont vraiment.
    Bonne journée

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  13. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Si je vous ai bien lu, si les Français ne se résolvent pas à « refonder une opposition modérée de droite crédible » avec tous ces politiciens de nature douteuse, qui ont trahi le peuple français en 2007 en acceptant l’annulation du résultat du référendum de 2005 par Sarkozy, ils n’auront d’autre choix – pour échapper une nouvelle fois à l’élection de Marine Le Pen – que d’élire le candidat Mélenchon, en 2027 ?

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  14. Stanislas dit :

    Le multicarte à jetons de présence Philippe qui propose une coalition politique entre l’extrème centre de Iossif Vasserionovith M. et la droite casseroliste historique, c’est un peu comme si une réunion d’actionnaire d’un oligopole qui décide de tout, laissait aux autres le soin de décider du reste.

    L’union nationale de politiciens professionnels hors sol qui n’ont rien à branler de l’avenir de ceux qui leur paient leurs existences de parasites, aura à peu près le même effet qu’un bocal de quetsches sur l’évolution globale d’un hypermarché..

     » Aujourd’hui, le seul espoir d’éviter cette catastrophe est de refonder……………. »

    une opposition de citoyens crédibles qui déclareront leurs conflits d’intérêts, qui étudieront les dossiers de budget en intégrant les lignes recettes et dépenses et qui changeront des points de la constitution dont les gardiens actuels auront mis à la retraite complète.

    Virer toute la pourriture des institutions, en mettant en place des instances de contrôle vraiment indépendantes qui refusent les pratiquants de portes tournantes et des cocktails des quartiers chics

    droite- gauche ça ne veut plus rien dire,

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  15. artofuss dit :

    A reblogué ceci sur MEMORABILIA.

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  16. Monique dit :

    Bonjour Maxime Tandonnet, toutes et tous,

    « Une osmose entre le chef et le peuple » mais depuis de Gaulle, on n’a plus jamais revu cela ! Philippe ne fait que proposer la même politique que Macron pour lui préparer le terrain du retour en 2032, J’ai toujours pensé qu’il était le Medvedev de Macron, il a été premier ministre, il connait donc les ficelles. Et puis LR qui rejoint la macronie, c’est largement déjà fait, même les récalcitrants qui « ne sont pas pas la béquille de Macron », vont continuer à se noyer et échouer chez Renaissance, alors quelle force reste-t-il contre Nupes et le RN ? encore une fois nous serons dans la même position, je ne vois pas de sortie.
    Que peut faire la poignée de dissidents de droite à eux seuls, cette fameuse opposition modérée crédible, quel homme providentiel voyez vous. Et l’on repart vers ce qui est le plus banal et le plus difficile, une alliance avec d’autres droites, il n’y a pas d’autre possibilité.
    Mélenchon aura 76 ans en 2027, je ne pense pas qu’il songe encore au pouvoir et derrière lui, mais il n’y a que des hors-la-loi cyniques, il suffit de les écouter « les policiers sont des tueurs », « il faut désarmer la police » !
    Macron ne changera pas de premier ministre, il lui a renouvelé sa confiance, il va continuer ses réformes pendant 4 ans, et nous aurons le même mécontentement populaire, la France sera paralysée par intermittence, les Français continueront à galérer, l’avenir est sombre.
    E. Philippe n’est pas aimé, monsieur 80km/h s’est mis les Français à dos, c’est l’homme des GJ et sa popularité s’est écroulée, je ne lui vois aucune avenir.
    L’urgence, c’est de barrer la route à l’ultra gauche, c’est l’anarchie qui menace la France et il sera alors difficile de rétablir la démocratie et la paix sociale.

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  17. Agine dit :

    « Aujourd’hui, le seul espoir d’éviter cette catastrophe est de refonder une opposition de droite modérée crédible ». Ce n’est pas un espoir, c’est une utopie. Ça n’a jamais existé en France ou alors il s’agissait d’un ersatz de socialisme. Il faut regarder ailleurs. Pas du RN qui est également, au vu de son programme un parti de gauche.

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  18. Raymond dit :

    MAI 68, LE CHOC DES PHOTOS !
    MAI 23, LE POIDS DÈMOS ?

    Bonjour monsieur,
    Bonjour à toutes et à tous,

    Barricades, cocktails et petits pavés font le mémorable & mémoriel triptyque de 68, (je fais simple) rajoutez, quelques fumées agressives au refrain « CRS SS » et vous aurez le clip de l’expression d’un conflit générationnel,

    associé aux prémices des guerres subversives et/ou d’influences, comme qui disent maintenant !

    Mise à part, les spéculations de quelques existés du *pouvoir*, la corrélation s’arrête là. À ce tableau !
    Si l’odeur du lacry reste la même, conditions de France d’alors & d’aujourd’hui sont totalement différentes. Exemple :

    《… Mai 68 n’a pas vu s’effondrer tous les indicateurs économiques, il les a fait infléchir sans conteste. Ce ne fut pas un point de rebroussement, mais un grave et indiscutable point d’inflexion. Qu’on en juge :

    –La croissance fut brutalement arrêtée pour cause de « fermetures de magasins ». Alors qu’avant 68 elle dépassait celles des autres pays européens, elle s’atténua d’un demi-point par rapport à celle de l’Europe à partir de cette date.

    – Le chômage, qui s’était maintenu depuis vingt ans à un nombre inférieur à 200 000 demandeurs d’emploi, changea brutalement de pente, préparant la forte accélération de 1974. Une rupture s’est produite en 68 dans le monde du travail français.

    –Le temps de travail amorça sa descente sous la pression des syndicats, augmentant ainsi les prix de revient français et diminuant la compétitivité  de nos produits.

    –Les prix qui n’avaient pas connu auparavant de hausse annuelle supérieure à 5% subirent une dérive forte et irrattrapable.

    –L’investissement des entreprises décrocha en 68 et descendit inéluctablement du niveau de 14 à 12 % sans pouvoir remonter.

    – Les marges des entreprises conditionnant leur investissement décrurent de façon continue à partir de 68, entraînant une chute de l’autofinancement.

    – Le recrutement des fonctionnaires passa brutalement de 65 000 à 100 000. On a pu dire qu’à partir de 68, « l’Etat bureaucratique était devenu une charge pour la société ».

    –L’immigration se développa subitement à partir de cette date, avec les problèmes que l’on sait.

    Mais surtout, Mai 68 porta un coup fatal à l’esprit d’entreprise chez les jeunes. Il arrêta brutalement la création d’entreprise dans notre pays …》

    Si nous prenons le temps de reprendre les points de cet extrait l’on se rend, rapidement, compte que depuis, Marianne n’a pas fait peau neuve, bien au contraire, elle s’est même défraîchie !
    Ses relations aux autres se sont transformées et 50 années de politique illusions ont bouleversé son métabolisme démocratique.
    C’est incontestable ; Ici comme ailleurs, son image a terni ; Et le triste spectacle de l’intégralité de sa classe politique, (d’une extrême à l’autre), avec un comportement plus répulsif, que la plus puissante cuirasse de l’ordre, et une attitude plus nauséabonde que le plus âcre des fumigènes, a lentement contribué, et continue, à repousser Popu. dans les rangs de l’abstention.

    Et maintenant, les *Bassines * la guerre de leau pour mettre le feu.

    L’illusion supplémentaire serait de croire que la foule qui geint et celle qui casse (faisons, toutefois, le distinguo) soit la représentation de l’ensemble du peuple Franchouillard.

    Peut-être à bien regarder, n’est elle, finalement avec les mêmes stigmates, que la véritable représentation (le miroir) de la classe politique ?

    Alors ! Oui, l’on peut vous rejoindre, lorsque vous supputez, que le navire prend l’eau et qu’il est en mauvaise posture !

    Mais, Non, monsieur, lorsque vous tentez d’insuffler l’idée d’une immersion prématurée.
    Bien que l’histoire, pour laver l’honneur de bon nombre, a fait du sabordage de la flotte un acte héroïque, nous Devons toujours nous rappeler que les seuls et uniques braves, de ces heures compliquées qui les a mis dans la/en Lumière, sont ceux qui ont su se détacher du discours, pour suivre leur instinct de survie et leur sens profond du Devoir.
    La leçon est bonne, Respect et Honneur à eux.
    Puissions nous, simplement, trouver non la force (ça c’est un prétexte pour ne pas faire), mais la volonté de suivre leur voie, silencieuse mais efficiente.
    Nous le savons déjà, d’autres épreuves se dresseront devant nous.
    Pardonnez moi monsieur, comme vous le savez ce n’est pas dans mes habitudes, mais je crois en l’Homme et en mon pays.
    Dépassant, les douleurs du temps, après maintes suppliques restées infructueuses, c’est, donc, à genoux que je vous demande d’entendre :
    Comme beaucoup,  je pense que l’auto destruction du bâtiment n’est pas la solution, si vous même (avec tout le respect que je vous dois) n’avez pas de perspectives probantes et aux vues du nombre de visites, ne pouvez vous pas initier, ici ou ailleurs, un brainstorming constructif.
    Une démarche calme, respectueuse, et intelligente serait déjà un grand changement dans notre société •••▪︎

    À suivre
    Cordialement

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  19. Gerard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    On sait que Pâques est proche mais croire à la résurrection de LR ou à l’apparition d’une droite modérée, sérieuse et porteuse de projets crédibles sont pour le moment de doux rêves.
    LR et cette « ex-future » droite sont bel et bien morts et inexistants d’un suicide largement assisté par le pouvoir en place et par leur forfaiture et leur incapacité à prendre conscience de leur état de déliquescence.
    Les électeurs de droite pourtant majoritaires dans le pays ne veulent ni du RN ou de Reconquête ni de cette droite lâche et couarde qui les a conduit dans le mur et les a trahi depuis plus de 40 ans.
    Faut-il rappeler le score de V. Pécresse lors de la dernière élection présidentielle (4,78%) ou celui de F.X. Bellamy à l’élection européenne de 2019 (8,48%) pour faire comprendre une bonne fois pour toute que ces gens-là n’ont plus aucune crédibilité politique depuis 2017, pas plus d’ailleurs que L. Wauquiez et X. Bertrand petits roquets obéissants bien planqués derrière dans leur sinécure respective.
    En juin 2022, moins de 7 % des électeurs avaient cru élire aux législatives, des députés d’opposition LR capables de contrer les délires autoritaires et stupides d’un président autocrate, moins d’un an plus tard, ces mêmes Français sont une nième fois trahis par ceux qui n’ont qu’une seule idée en tête, non pas celle de servir intelligemment le pays et de vouloir le redresser mais celle de se constituer pour eux et leurs amis un petit paradis égoïste de 5 ans où ils pourront pérorer et jouir de toutes les largesses et petits honneurs qu’offre notre République à ceux chargés de la faire vivre.
    La petite bande à G. Larcher, N. Sarkozy et B. Retailleau est démasquée et les Français n’en veulent plus, ils ont suffisamment donné ! perseverare diabolicum comme disaient nos anciens.
    Demain LR rejoindra feu le PS dans le néant politique mais les fantômes des chapeaux à plumes n’ont pas fini pour autant de hanter les couloirs de nos palais dorés et des médias soumis.
    Alors, l’idée d’une « nouvelle coalition » ou « l’union nationale » vivra ce que dure les roses en attendant et espérant qu’une nouvelle et hypothétique équipe sérieuse et sincère vienne faire oublier ces ringards.
    D’ici là, les Français n’ont pas fini d’en baver !

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  20. julienweinzaepflen dit :

    Dati, le macronisme en faillite et la droite Pradier.

    Commençons par un trait d’humour. Marine Le Pen ne veut pas être le premier ministre de cohabitation d’Emmanuel Macron, car elle se sent ataviquement et infailliblement « appelée à d’autres fonctions », mais Rachida Dati le veut très fort et l’a très nettement fait sentir dans la dernière émission « Sens politique » que lui a consacré « France culture » samedi dernier. Comme elle est la première à avoir eu l’idée de l' »accord politique » entre les Républicains et Macron, elle voudrait en recueillir les fruits et on la sent impatiente qu’il soit négocié pour elle. Pas sûr que sa « famille politique » (qui n’aime la « mixité » que d’affichage) ait le coeur qui bat à se rompre à cette perspective, comme on sentait presque le pouls de Rachida Dati qui augmentait sa volubilité, quand elle évoquait ce rêve un peu fou. Elle ne serait pas moins compétente qu’un(e) autre (pardon pour le recours obligatoire aux parenthèses inclusives), mais on n’imagine pas Macron envisager de faire appel à elle.

    La « faillite du macronisme » est non seulement économique ou sanitaire, mais avant tout morale.

    La droite ne sait plus où elle habite. J’apprécie l’effort d’Aurélien Pradier de (re?)constituer une « droite sociale » anti-wauquieziste (Pradier ne parlerait jamais de « cancer de l’assistanat », post-giscardienne (même s’il la place sous les couleurs de Jacques Chirac) et au fond presque insoumise, voire ruffiniste (les coups de menton et le spectacularisme en moins), mais cette droite n’a jamais existé, elle est sans précédent. L’électorat LR peut-il se retrouver dans cette tentative inédite? Je ne détesterais pas, bien au contraire, mais je n’y crois guère.

    J’aime

    • « L’électorat LR peut-il se retrouver dans cette tentative inédite? Je ne détesterais pas, bien au contraire, mais je n’y crois guère », je le rencontre la semaine prochaine, peut-être en saurai-je plus après.
      MT

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