Le paradoxe boursier- réflexion matinale

7317: c’était le niveau du CAC 40 ce matin, en hausse. Le 11 mars 2003, il était à 2406. Et depuis, par-delà les soubresauts, il ne cesse de monter avec un quasi triplement. Nous sommes dans un étrange paradoxe. Il est à peu près indéniable que la France réelle connaît un effondrement dans tous les domaines: explosion du déficit extérieur (record absolu avec 160 mds en 2022), signe de la désindustrialisation; hausse de la dette publique (de 2000 à 3000 mds en dix ans); désastre des services publics, notamment sanitaire; chute vertigineuse du niveau scolaire (France avant dernière en mathématiques); chômage considérable (3 à 5 millions de personnes privées d’emplois) nonobstant les mensonges officiels; montée de la pauvreté (10 millions sous le seuil de pauvreté selon l’INSEE et deux millions de RSA); écrasement fiscal (là aussi malgré les mensonges) à en juger par les records de prélèvements obligatoires (45% du PIB avant dernier derrière le Danemark); montée de l’insécurité, avec des hausses continues chaque année des violences aux personnes; incapacité à maîtriser les flux migratoires (320 000 premiers titres de séjour en 2022 et 150 000 demandeurs d’asile, record absolu), misère des Armées (impossibilité de disposer de plus de 200 chars). A cela s’ajoute la banalisation de la corruption en politique (non démission des mis en examen), et la crise de confiance démocratique qui atteint des sommets. Il faut beaucoup d’aveuglement pour nier cette réalité. Et pourtant, par delà ce naufrage avéré, global, la bourse pulvérise tous les records. Ces propos ne relèvent pas de l’idéologie anticapitaliste! Mais juste du constat, d’un questionnement, une interrogation sur des faits. A la vue de ce paradoxe, il pourrait sembler que la finance prospère sur le malheur collectif et la désintégration de la nation et de la démocratie. La bourse est comme déconnectée de la réalité, elle monte quand le pays s’effondre. Ni les virus, ni les troubles sociaux, ni les menaces de guerre et d’anéantissement ne paraissent la perturber le moins du monde. Elle donne le sentiment de se gaver sur le malheur, le chaos, l’appauvrissement, la détresse et les peurs et même de profiter du déclin. A vrai dire, je n’ai pas d’explication claire et encore moins de solution. Mais une ultime question: jusqu’où cela peut-il durer?

MT

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A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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46 commentaires pour Le paradoxe boursier- réflexion matinale

  1. François dit :

    Les marchés anticipent une baisse de l’inflation au cours du second semestre ou début 2024 et donc des hausses de taux moindre sur cet horizon. Par ailleurs les bénéfices des grandes capitalisations sont très élevés suite reprise post covid. Par ailleurs la Chine devrait connaître une meilleure croissance cette année même si son niveau devrait être plus faible que par le passé. Les marchés financiers ne représentent plus depuis longtemps la réalité économique car se focalisent sur les très grands groupes internationaux. Et la France ne compte plus vraiment pour eux. Ça va mal en France mais ailleurs ça va mieux contrairement à ce que nous dit le gouvernement. Par exemple au Royaume-Uni où soit disant ça va mal, la croissance du PIB a été de plus de 4 % en 2022, 2.5 % en France.
    Cependant les perspectives restent moroses sur 2023 un peu partout et les bénéfices ne seront plus sur la même dynamique dans le futur. Par ailleurs les perspectives de la guerre en Ukraine et dans le monde ne sont pas assurées, c’est le moins que l’on puisse dire. Alors pas de conclusion hâtive. La hausse des marchés n’est tout de même pas assurée d’ici la fin de l’année sauf si la guerre en Ukraine s’arrêtait et encore.

    Voilà mon analyse rapide d’un financier en retraite.

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  2. poivre dit :

    Très juste, à condition de boire de l’eau plate toutefois.

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  3. xc dit :

    Cela dépend où on met le curseur.
    Le 4 septembre 2000, le CAC 40 a atteint son vrai plus haut historique à 6900 points. Un calculateur d’inflation montre qu’il devrait être à 9400 points aujourd’hui pour qu’un portefeuille d’actions représentatif de l’indice constitué en 2000 égale, en pouvoir d’achat aujourd’hui, compte tenu de l’inflation (36%), celui qu’il avait à l’origine.
    On en est encore loin.
    Mars 2003, c’était le creux de la vague, le fond du gouffre après exubérance des valeurs internet.

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  4. cgn002 dit :

    La bourse cad aujourd hui la speculation, montre bien la dichotomie entre un nouveau monde financier influenceur, tricheur et puissant, et une humanité qui à terme sera soumise aux dictats de cette puissance mondiale (avec le soutien de chefs d état comme macron)
    La speculation ce n est pas la loi du marché.
    Ce n est pas de l investissement.
    C est l absorption de l’ argent des petits poissons bisounours par les gros requins qui par definition ne craignent pas la même amplitude de risque. Les gros requins étant exemptés des taxes et impôts en se mettent à l abri dans des paradis fiscaux judicieusement conseilles par leur couteux avocats fiscalistes (qui n ont rien à faire de l intérêt des peuples)

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  5. Raymond dit :

    Bonjour monsieur,
    Bonjour à toutes et à tous,

    Nous pouvons, hebdomadairement, papillonner d’un sujet à l’autre.

    Nous pouvons, d’une période à l’autre, constater les dérives et soubresauts de notre société.

    Nous pouvons, tout au Long de la semaine, tergiverser (entre autres) sur notre Hiroshima démocratique et notre °Black rain° boursier.

    Nous pouvons faire cela ! Nous pouvons même continuer à essayer de trouver l’hypocentre de votre déflagration dans le, ici & maintenant, et accepter de jamais voir, entendre, ou même, avoir le courage de laisser resurgir de l’indicible mémoire nationale, les causes & conséquences de la fabuleuse histoire de Mai 68 ! Mon amour.

    Après tout, c’était du siècle dernier, et cela, ne nous écartera pas du chemin que certains … Mais aujourd’hui c’est samedi !

    Et le samedi, ce n’est pas que Poésie ?
    Cela peut être Philosophie, ça le fait aussi ! ?

    https://www.revueconflits.com/une-philosophie-de-la-guerre-entretien-avec-henri-hude/

    À suivre,
    Cordialement

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    • Les humains aujourd’hui font plus de dégâts que les catastrophes naturelles. Ils ont les moyen technologiques de tout casser. ( Et de tout reconstruire aussi). Du lien que vous nous indiquez et que j’ai lu je retiens que la guerre est dans l’ADN humain. Et qu’il est difficile d’empêcher les guerres. Il y a assez de tout pour rendre tout le monde heureux mais il n’y aura jamais assez de tout pour celles et ceux qui en veulent toujours plus que les autres.

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    • cgn002 dit :

      Oui il n y a jamais assez pour certains (donc esprit de guerre)
      Non il n y en a pas assez pour tous, vu la démographie sur notre petite planète (donc, résurgence et exacerbation de notre esprit de domination ancestral)

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  6. Janus dit :

    La bourse prospère parce que la production de monnaie par les banques centrales n’a jamais été aussi abondante : Les sommes émises lors de la crise du Covid et pour financer le plan de relance sont colossales. Et il y a comme conséquence l’explosion des prix des actifs boursiers et autres. Et les détenteurs de capitaux, les hyper riches qui n’ont jamais été si riches transforment ces assignats en biens réels : parts de société, immobilier etc.
    Les arbres ne montant jamais jusqu’au ciel , tout cela aura son terme dans un colossal Krach dont celui de 29 ne sera qu’une médiocre anticipation.
    Pendant ce temps, les pros des marchés boursiers spéculent, tout en disant tout va bien, tout en sachant que ça va craquer, mais il ne faut pas le dire sous peine de déclencher la panique et de perdre les derniers petits sous trop tôt.
    Ne soyez pas trop pressé, l’inévitable va se produire. Quand : That is the question…
    Et les économies qui survivront à ce krach seront celles qui produisent des biens physiques, comme l’économie russe ou l’économie chinoise. Les économies de services comme la notre s’effondreront.

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  7. Gribouille dit :

     » Ces propos ne relèvent pas de l’idéologie anticapitaliste! »

    ah ça, non, en effet.

    « écrasement fiscal (là aussi malgré les mensonges) à en juger par les records de prélèvements obligatoires (45% du PIB avant dernier derrière le Danemark); »

    Je trouve que ce chiffre, isolé, n’a pas beaucoup de sens. Pour deux raisons :
    – la première, moins importante, c’est que le PIB est différent selon les pays, etc. Donc la comparaison n’est pas immédiate.
    – la deuxième, c’est que vous n’iriez pas comparer le coût d’un hôtel 2 étoile et 4 étoiles, par exemple. Cela n’a aucun sens de comparer un prix sans regarder les prestations. Les prestations incluent, par exemple, les retraites, poste le plus important.
    Le plus probable est qu’en gros, on s’y retrouve, en dépit des raisonnements fallacieux et orientés des libéraux.

    Or, l’une des conséquences de ces raisonnements fallacieux, c’est l’obsession de la réduction de la dépense publique, qui conduit à faire des réformes contre-productives à l’éducation nationale, dans le système de santé, dans les armées…

    Enfin, je rappelle que l’écrasement des entreprises (et bientôt, sans doute, des Français), en ce moment, vient plutôt de la hausse artificielle des coûts de l’électricité. Qui nous vient de l’idéologie libérale.

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  8. Liber dit :

    ???????? Comprends pas …..
    La bourse, c’est simplement l’échange de titres de propriété sur un marché libre.
    Si la bourse monte, c’est soit que les entreprises font plus de profits, donc plus d’activité et attirent les investisseurs (libres et privés), soit que ces mêmes investisseurs se trompent et s’illusionnent sur les profits espérés et potentiels . Si ils gagnent, personne ne peut leur en vouloir, ils ont pris leur risques, si ils perdent, personne ne peut les plaindre, ils ont pris leurs risques.
    La bourse n’a rien a voir avec la politique, sauf distorsion du marché par le capitalisme de connivence.
    Si le pays s’effondre moralement, politiquement, socialement, financièrement, les entreprises privées n’en sont pas responsables. Elles ne font que ce pourquoi elles ont été créés : produire pour faire du profit en proposant un service au bénéfice de tous.
    C’est F. Bastiat qui disait : je ne demande pas à mon boulanger de m’aimer, je lui demande de s’aimer en faisant un bon pain qu’il pourra me vendre a son profit, et mon profit sera d’acheter un bon pain à un juste prix.
    La bourse peut monter au delà du raisonnable (en terme économique) cela ne concernent que les investisseurs et leur risque librement accepté, et n’a aucune implication morale.
    Personne n’empêche le citoyen moyen d’acheter quelques actions au lieu de jouer à « la française des jeux ».
    Il est évident que Mr Melanchon préféra toujours vendre des billets d’une tombola étatique qu’il contrôlera et dont seul l’état sera à terme gagnant que de laisser des individus libres assumer leurs risques, quitte à s’enrichir ou a se ruiner !!
    Une action de chez Total energie (avec d’excellents dividendes 😉) ne vaut pas plus qu’un dîner à deux dans un restaurant moyen.
    A chacun de choisir !

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