
Moi aussi je suis tenté de mettre l’effondrement (école, dette publique, insécurité, hôpital, désindustrialisation, libertés, frontières, corruption etc.) sur le compte de la dégradation des institutions politiques: l’extrême concentration de l’illusion du pouvoir dans les mains d’un seul homme écrasant l’esprit d’initiative et de responsabilité et favorisant ainsi l’impuissance générale. Pire: ce phénomène (de long terme) tend à substituer le culte narcissique d’un individu, la gesticulation vaniteuse et l’esprit de courtisanerie au sens du bien commun. Tout cela est absolument évident et il faut un immense aveuglement pour ne pas en avoir conscience. Mais il existe une cause plus profonde et plus dramatique: l’abêtissement de la classe dirigeante. Les IIIe et les IVe République avaient aussi de gigantesques défauts en particulier leur instabilité chronique. Contrairement au cliché largement partagé, cette instabilité de surface était sans doute moins dramatique que l’arrogance pétrifiée actuelle. Mais surtout, jusqu’au tournant des années 1960, la France a su produire une poignée d’hommes d’Etat, c’est-à-dire des personnalités (de tout bord) pourvues d’une culture littéraire, historique ou scientifique. Elles disposaient d’une hauteur de vue (intelligence) à la source d’une vision et d’un sens de l’Etat sans lesquels aucune politique au sens noble du terme – le gouvernement de la cité – n’est concevable. La disparition des hommes d’Etat au profit d’histrions ivres d’eux-mêmes est probablement la cause essentielle du naufrage actuel. Or, s’il est possible de réformer les institutions, il est sans doute beaucoup plus difficile de restaurer l’intelligence et le caractère.
MT
Un peuple qui réélit un Macron est un peuple qui va mourir.
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@stanislas, même avec beaucoup d’optimisme, il est difficile de nos jours et même depuis des décennies d’écrire quelque chose de positif sur la situation de la France, sans rechercher un hypothétique bonheur mais simplement une lueur d’espoir.
On dit qu’il faut attendre, espérer, moi j’aimerais mieux un grand bouleversement , mais voilà nous n’avons pas un de Gaulle même si les politiques s’en raclament tous.
Yvan Rioufol a dit avec lucidité : « La France a changé, la France a basculé, la France n’a plus la même physionomie, ni la même culture, ni la même civilisation. » Il ajoute : « Il est vain de vouloir nier un grand remplacement en disant que c’est un propos complotisme. Ou alors, parlons peut-être de petits remplacements pour calmer les esprits ».
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Voici un autre exemple de la manière dont les choses se passent :
l’idée est bien sûr absurde, puisque la dictée était utilisée à l’époque où l’enseignement primaire fonctionnait relativement bien. Mais elle est nouvelle, donc on en parle. Puis, des politiciens s’en empareront (ou plutôt s’en empareront à nouveau), soit parce qu’elle les arrange, soit pour l’échanger contre autre chose.
On a eu le même phénomène autour du redoublement. Quelques personnes ont affirmé que le redoublement ne servait à rien, parce que les redoublants continuent en général, dans la suite de leur cursus, à avoir des difficultés.
Là aussi, la conclusion était absurde, puisque d’une part il y a des redoublants à qui le redoublement est bénéfique, et puisque d’autre part cela ne tient pas compte des effets sur les non-redoublants (motivation à ne pas redoubler d’un côté, classes moins hétérogènes donc plus faciles à gérer en l’absence de redoublement de l’autre).
Quelques politiciens notamment de droite, à la recherche d’économie de bouts de chandelles, ont soutenu cette idée parce qu’elle les arrangeait (il y a ainsi moins d’élèves dans le système scolaire, donc moins de postes). Et il y a aujourd’hui beaucoup moins de redoublements qu’avant, avec les effets pervers que cela induit.
Ayant lu les compte-rendus des débats à l’Assemblée, pendant le dernier passage de la droite au pouvoir, j’ai pu constater que les députés de droite sont très souvent, contrairement à ce qu’on aurait pu espérer, assez proches de leurs collègues de gauche dans le soutien à « l’innovation pédagogique » et managériale, c’est à dire au changement pour le changement.
Il y avait notamment un ex professeur de sport, devenu sénateur de droite depuis, qui enfilait les tartes à la crèmes « innovantes » à la mode dans ce secteur.
Sur une vingtaine de députés des deux bords, seule une professeur de français esseulée (côté LR) était plus conservatrice, ce qui semble relever du bon sens puisque le système scolaire fonctionnait correctement il y a quelques décennies, pour tout le monde depuis assez longtemps au primaire, et dans un contexte de massification déjà bien avancé au lycée jusque dans les années 1990.
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Bonsoir Maxime, toutes et tous,
Je ne suis pas du tout enseignante, mais en principe, je maîtrise assez parfaitement le français (quand je veux), ainsi que la langue même parfois à l’ancienne. Comme diraient les gens lettrés « la langue de Molière ». Par contre, j’eus l’occasion et bien du plaisir par là même, de faire faire des dictées à tire-larigo, à une jeune fille qui passa le Brevet des Collèges correctement et l’obtint, grâce à mes subtiles corrections de sa dictée, ensemble. C’était la fille du Policier Municipal qui faisait des erreurs orthographiques tous les dix mots…
Supprimer la dictée est, à mon humble avis, une très très grande erreur !
Sur ce, me voici, à vous envoyer mes meilleurs souhaits de Très Bonnes Fêtes de fin d’année, ainsi qu’un bon dialogue avec le Petit Jésus !
Michèle
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Ce qui importe, c’est moins l’organisation des institutions que ce qu’en font ceux qui les animent. Donc le deuxième facteur (manque de caractère et bêtise) est certainement prépondérant.
Et il faut lui ajouter l’idéologie, qui ne s’y réduit pas.
Voici par exemple un résumé en quelques minutes par Géraldine Woermser de l’intervention de Henri Proglio devant l’Assemblée nationale, sur la politique des 15 dernières années dans le secteur électrique :
et cette intervention elle-même :
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/actualites-accueil-hub/souverainete-energetique-de-la-france-poursuite-des-auditions
Y sont incriminées non seulement la fermeture de centrales par la gauche et le centrisme, mais aussi les mesures libérales et européennes prises de 2007 à 2012.
C’est à dire l’idéologie EELV d’un côté, et l’idéologie libérale et européenne de l’autre. Cette dernière n’est d’ailleurs pas réservée aux hommes politiques, elle concerne aussi d’autres personnes influentes (hauts fonctionnaires notamment, mais pas seulement) et son rôle dans « l’effondrement » n’est sans doute pas négligeable.
M. Proglio critique notamment, sans en citer l’auteur, l’engagement pris par M. Fillon en 2009 d’ouvrir les barrages à la concurrence (selon la terminologie consacrée).
Cela fait donc trois ex-présidents d’Edf ouvertement mécontents de la gestion de leur entreprise par la droite libérale (MM. Boiteux, Delaporte, Proglio).
Ce qui commence à faire beaucoup…
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Le marché de l’énergie n’a jamais été libéralisé. Le politique a simplement forcé l’opérateur historique à vendre une partie de sa production à des opérateurs « privés » pour que ces derniers puissent la vendre sous le sceau d’une pseudo-concurrence. Une vraie libéralisation aurait constitué à permettre à des opérateurs privés de construire leurs propres unités de production et à vendre cette dernière à un prix inférieur à celui de l’opérateur historique. Nous avons pu constater qu’il n’en a rien été et les anciens responsables de cette entreprise, si on ne peut leur reprocher d’évoquer les fautes commises par le politique par veulerie et démagogie, devraient reconnaître que leur silence, au moment où ces funestes décisions ont été prises, a valu approbations de ces dernières. Ils auraient pu démissionner ce qu’ils n’ont pas fait.
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Démissionner ?…
Mais l honneur n est plus une valeur.
La lâcheté, la couardise, la traîtrise, oui absolument…
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Votre reproche (ne pas avoir démissionné) pourrait à la rigueur valoir pour M. Proglio, encore que celui-ci rappelle qu’il a agit en s’opposant à ces décisions, en sa qualité de président (tarifs, barrages, éoliennes), ce qu’il n’aurait pas pu faire en démissionnant.
Elle ne vaut absolument pas pour MM. Boiteux et Delaporte, qui ont au moment des décisions clairement et publiquement indiqué leur caractère néfaste. A cette époque, dans la presse libérale, on a osé attribuer cette attitude à leur volonté de conserver des avantages personnels qui auraient été menacés par la libéralisation.
Peut-être avez-vous, à l’époque, fait partie de ceux qui ont cru à ces accusations…? Ou avez-vous fait partie des capricieux et des idéologues qui, non satisfaits de disposer de l’électricité la moins chère et la moins polluante d’Occident (*), ont permis aux dirigeants de droite et de gauche de faire les réformes néfastes qui nous ont menés là où nous nous trouvons ?
Pour le reste de votre commentaire, il est bien évident que le marché de l’électricité a été libéralisé, et que les « concurrents » se sont essayés à construire des centrales à gaz et à charbon. C’est face à leur échec que les idéologues libéraux ont, au milieu du mandat sarkozyste, mis en place la revente forcée.
Vous pouvez donc toujours argumenter, comme le faisaient les communistes, qu’on n’est pas allé assez loin dans la voie de vos réformes. La réalité demeure : le système électrique marchait très bien en monopole, et des réformes libérales ont contribué à y mettre le cirque. Comme c’est le cas, de manière moins flagrante, dans bien d’autres secteurs.
Je maintiens donc que l’idéologie libérale contribue à « l’effondrement ».
(*) ie pays comparables, Europe de l’Ouest et Amérique du Nord ; seule la Suède faisait jeu égal, du fait de l’abondance de sa ressource hydroélectrique.
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J’ai eu une immense admiration pour le général de Gaulle, Georges Pompidou, Edouard Balladur et j’ai été sarkozyste.
Mais je ne partage pas votre avis sur M. Macron . Il est tout simplement supérieur à tous les hommes politiques français actuels.
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Et vous avez le premier prix de l’humour noir.
Si on en juge par les résultats de l’état du pays alors votre brochette de joyeux gagnants depuis le général surpasse de loin en effet toutes les espérances.
Au royaume des aveugles les borgnes étant rois notre cher Macron à toutes ses chances.
Merci à votre clairvoyance, à moins que cela s’appelle « la trève de Noël »
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Il faut aussi nous dire vers où court votre cheval préféré, même si c est le meilleur des canassons.
Balladur déjà a vendu votre pays à la Chine. Savez vous combien il en a retiré ? Est il le meilleur des politiqu
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Est il dans les meilleurs de la politique en France ??
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Macron, supérieur à tous les hommes politiques français actuels !!!
On n’est pas sorti de l’auberge … mais si vous le dites …
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Je suis enchanté par la lecture des 13 premiers commentaires !
Très encourageant pour maintenir cet échange.
Merci Monsieur Tandonnet pour votre fidèle maintien de la flamme.
Joyeuses fêtes de fin d année à tous !
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« Population contaminée », lisais-je chez Liber, anesthésiée (à dessein) au point de replacer aux commandes le président, sans nul doute, le plus honni, le plus méprisant (et méprisable), le plus nocif et le plus despotique dont ait accouché la Vème République.
Sans même l’ombre d’un programme (tout comme 2017) ni même campagne.
Sans coup férir.
« Il ne faut pas un programme mais une vision » disait-il lors de sa (seule) campagne.
Ses postures et ses contorsions ne m’ont jamais dupé. J’avais annoncé, après ses premières vociférations de campagne, qu’on allait porter au pouvoir un fou narcissique.
Son flasque prédécesseur m’agaçait par sa mollesse et son incompétence patente. Lui, ce fossoyeur appointé, c’est un profond mépris que je lui voue.
Il perpétue ce naufrage programmé, institutionnel et social, en l’amplifiant.
Ceinture noire 5ème dan de cas raté.
S’il glisse sur une « peau de banane », j’ouvre le champ’
J’avais également annoncé qu’il ne finirait pas son (1er) mandat; je m’étais trompé.
Ceci dit ça tient toujours, puisqu’il nous avait invités, tout infatué et aboyeur, à venir le chercher en 2018.
Qui sait ?
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J’ai fait exactement les mêmes remarques que vous sur ces sinistres personnages!
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