Le déclin de l’orthographe contribue à préparer une société décomposée et servile (pour Figaro Vox)

[Mon dernier papier pour Figaro Vox, issu d’un billet sur ce site enrichi grâce aux nombreux commentaires qui s’y sont exprimés. ]

 En 2021[sur une même dictée] les élèves font en moyenne 19,4 erreurs contre 18 en 2015, 14,7 en 2007 et 10,7 en 1987. La baisse des résultats continue de concerner l’ensemble des élèves, quels que soient leur sexe et leur âge […] C’est l’orthographe grammaticale (règles d’accord entre le sujet et le verbe, accords dans le groupe nominal, accords du participe passé) qui demeure la source principale de difficultésLa baisse du niveau scolaire moyen, notamment en orthographe, n’a rien d’un mythe décliniste comme le prouve une nouvelle étude du ministère de l’Education nationale.

La dégradation du niveau d’orthographe est un phénomène de long terme dont il serait excessif d’accabler les seuls dirigeants politiques actuels. Elle s’explique, très partiellement, par des facteurs extérieurs au milieu scolaire, qui tiennent à l’évolution de la société, notamment au déclin de la lecture au profit des réseaux sociaux et des jeux vidéo, ou aux difficultés de l’apprentissage de populations n’ayant pas le français comme langue maternelle. Mais c’est pourtant bien à l’intérieur de l’école que se situent ses causes essentielles.

D’ailleurs, cette dégradation ne semble pas figurer parmi les préoccupations prioritaires des autorités politiques qui privilégient les missions à caractère sociétal de l’école sur celle de transmission des savoirs fondamentaux. Enseigner l’éducation à la sexualité et lutter contre les inégalités entre les filles et les garçons est un moyen de donner à chacun les clés de sa réussite expliquait le ministre de l’Education nationale le 12 septembre dernier dans un tweet de rentrée, sans dire un mot sur la question de l’orthographe et du niveau scolaire. Lui-même ne faisait que poursuivre ainsi dans la voie engagée par ses prédécesseurs.

Ce déclin spectaculaire n’est évidemment pas imputable aux élèves ni à leurs professeurs. Il est le fruit d’un choix idéologique de long terme qui tend à affaiblir l’enseignement du français, c’est-à-dire essentiellement de l’orthographe dans le primaire. Selon Mme Agnès Joste, professeur de français, auteur d’une étude publiée par le groupe de recherche sur la démocratisation scolaire : « Pendant ce temps les horaires diminuent (la moyenne de l’horaire hebdomadaire d’enseignement du français dans le primaire passe de 10 heures à 7,7 heures entre 1969 et 2002). L’utilisation du français dans toutes les matières (« pratique transversale de la langue ») étant censée remplacer son étude, les contenus baissent… »

Il faut y voir le résultat d’une volonté de nivellement par le bas, assumée depuis plusieurs décennies, dans une perspective égalitariste. La maîtrise de l’orthographe et plus généralement du français est considérée – à tort – comme emblématique d’un code de reconnaissance sociale et donc de reproduction des inégalités. Ce raisonnement est aux antipodes de la méritocratie républicaine sous la IIIe République qui voyait bien au contraire dans l’excellence scolaire – notamment l’orthographe – un mode de promotion et d’égalité des chances fondé sur le travail et l’intelligence, à l’opposé de la cooptation par la fortune et les relations de famille.

La baisse du niveau en orthographe n’est bien entendu pas le seul symptôme du déclin scolaire. Le classement international PISA situe la France au 23e rang mondial pour la compréhension de texte. Selon l’étude Timss, la France est désormais avant dernière de l’OCDE en mathématiques devant le Chili. Mais à travers l’orthographe, en particulier la grammaire, c’est la maîtrise du français qui est frappée de plein fouet. Or, la langue écrite, la capacité à la comprendre, à s’exprimer, former des phrases intelligibles et cohérentes, est la porte d’accès à la vie professionnelle et sociale, à la capacité de raisonnement et à la culture.

Le choix d’affaiblir le niveau de maîtrise de la langue écrite relève de l’idéologie de la table rase.  Pour affaiblir l’intelligence collective d’un peuple et son esprit critique, rien n’est plus efficace que de s’attaquer à sa langue écrite. La déconstruction de l’intelligence commence sans doute par le sabotage de l’orthographe, de génération en génération. Il est infiniment plus facile de manipuler des individus qui n’ont pas appris à écrire correctement. L’incapacité à s’exprimer par écrit rejaillit sur tous les autres apprentissages : l’histoire, la littérature, les langues et la science. Subrepticement, on fabrique ainsi un individu privé de culture, sans racines intellectuelles, soumis à toutes les influences et les peurs, dépersonnalisé, privé de la curiosité livresque, de l’esprit critique et indéfiniment manipulable par toute sortes d’idoles de notre temps. Le déclin de l’orthographe contribue à préparer une société servile et décomposée.

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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27 commentaires pour Le déclin de l’orthographe contribue à préparer une société décomposée et servile (pour Figaro Vox)

  1. Gamain dit :

    LES THÉOLOGALES Suite

    Pour la personne la Charité c’est le rapport à l’autre.
    Pour le citoyen c’est le rapport au monde.
    Chacun s’arrange de son rapport à l’autre mais le citoyen, élément de base du corps social constitué en ensemble de nations, est nécessairement préoccupé par l’état actuel du monde dont il est un ciron pensant.

    Il faut d’abord se « situer » relativement à la Création, parfaite par nature, dont chacun peut s’interroger sur son origine et apporter la réponse qui lui sied. Il n’empêche que dans cet univers que nous étudions chaque jour plus intimement, qui nous émerveille par sa beauté, son intelligence, sa calme évolution, nous autres, minuscules terriens nous ne possédons que notre planète; même si on peut toujours rêver d’un avenir radieux rempli d’étoiles.
    Pour le citoyen la Charité c’est le rapport à l’état de la planète Terre !
    Et pas autre chose.
    Et tout nous incline à être morose.

    Chaque jour on peut constater que les humains se « décarcassent » pour aggraver, salir, détruire, avilir jusqu’à se demander s’ils veulent que l’aventure se poursuivre – il n’est pas insensé de considérer que cette option ne soit pas un jour en germination dans la tête de furieux agissant.
    En vérité on en soupçonne aujourd’hui quelques uns !
    Ici, comme ailleurs, on ne fait que les désigner et décrire les lourdes fautes qu’ils commettent pour détruire la fragile bulle d’humanité « charitable » : unique référent – à notre connaissance – de la Création !
    Arriveront – ils à leurs fins ?
    Le citoyen de base doit aujourd’hui se contenter de proclamer et s’appliquer à lui-même des obligations morales et laisser les puissants « commettre » des fautes contre la Morale.
    La troisième théologale n’est pas « démocratique » … elle est absente dans la besace des politiciens.
    Ce qui nous reste c’est l’incantation de quelques formules de charité :

    Ne mets pas au monde des enfants dont tu ne pourras pas être le tuteur indispensable jusqu’à ce qu’ils deviennent arbres.
    Ne forme pas des enfants pour en faire des conquérants qui iront exploiter des êtres et des choses qui ne sont pas en ta possession.
    Ne jouis pas des richesses inutilement car elles sont limitées.
    Jamais tu n’épuiseras les richesses que tu possèdes par ton intelligence.
    Reste chez toi avec les tiens, c’est là où tu seras le moins mal.

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  2. cgn002 dit :

    Une excellente synthèse en relation
    parfaite avec nos reflexions et nos échanges sur ce blog !
    Merci !
    Prochain thème suggéré dans la meme veine : l’inversion irrémédiable des valeurs universelles. Est ce un phénomène issu de l’ evolution des comportements personnels ou alors voulu ou accepté par nos dirigeants ??

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  3. charles902 dit :

    Bonjour Monsieur Tandonnet
    « Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil », « il est interdit d’interdire », « la droite = facho », « CRS= SS », bref la pensance à la mode des années 60-70 pour permettre au socialisme de prendre le pouvoir en F, ont maintenant produit leur effet pervers.
    Le crétinisme est triomphant, voire protégé, et l’on peut même constater que ceux qui n’ont rien à dire ont le droit (le devoir?) de le faire savoir. Les nouveaux penseurs échafaudent des théories fumeuses, où la nouveauté sert de justification plus que la réalité. Tout et surtout n’importe quoi sert d’évangile, chacun s’imaginant grand mamamouchi de la pensée profonde avec des idées venues de nulle part. Et « Honni soit qui mal y pense »!
    Ce nivellement par le bas est consécutif de l’arrivée sur notre sol de hordes de migrants à cultures différentes (voire sans culture, sil est avéré que leurs états d’origine de profiter de notre faiblesse pour se débarrasser de leurs propres crétins ) qui déplace le curseur de l’élitisme vers le pôle bestial et permet à tout un chacun de renier les bases culturelles de la France et de l’Occident. Et comme maintenant notre ministre de l’éducation fait partie de cette mouvance aculturée et mal pensante, tout va s’améliorer, n’est ce pas?

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  4. Gerard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Ce triste constat est de l’entière responsabilité des politiciens de gauche et de droite qui se partagent le bonnet d’âne de l’irresponsabilité et de la lâcheté depuis 1974.
    Pas un seul, et je dis bien: pas un seul parmi les 19 ministres de l’Education qui se sont succédés depuis l’élection de V. Giscard d’Estaing, n’échappe à ce triste bilan.
    Mais au delà de la responsabilité principale et indiscutable des politiciens, je ne voudrais pas que l’on passe sous silence les monceaux de stupidités que sont capables d’écrire les fonctionnaires de la rue de Grenelle qui n’ont sans doute jamais entendu parler de N. Boileau et qui sont capables de définir un crayon comme « un outil scripteur » pour apprendre  » à maitriser le geste graphomoteur et automatiser progressivement le tracé normé des lettres ».
    Quand on est arrivé à ce constat, on ne peut que penser à Beaumarchais et à son Barbier de Séville.  » Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer ».

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  5. Bernderoan dit :

    Merci Maxime,
    Tout est dit.

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  6. H. dit :

    « Le premier but de l’école, ce n’est pas de réduire les inégalités sociales. C’est de réduire l’ignorance. »* Alain Finkielkraut
    (https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/alain-finkielkraut-le-premier-but-de-lecole-nest-pas-de-reduire-les-inegalites-sociales-1888056)

    *mission totalement loupée

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  7. Monique dit :

    Tous les jours, des philosophes, des intellectuels (ce sont souvent les mêmes) viennent dénoncer l’appauvrissement de l’orthographe, les programmes scolaires des primaires n’étant jamais complets, les enfants qui arrivent en 6e ne savent pas lire couramment.
    On parle du nivellement par le bas, mais le nivellement est à tous les étages, si on parlait des parents démissionnaires qui laissent l’éducation des enfants à la seule responsabilité de l’école, confondant éducation et enseignement. Il faudrait parler aussi « des nouveaux parents » (le un ou le deux ! quelle farce) bien plus préoccupés par leurs loisirs, leurs amis, leurs vacances, leurs projets qu’ils n’ont plus de temps à consacrer à l’enfant. Il grandit tout seul, ou mal, avec des bons ou des mauvais copains, ses questions trouvent de mauvaises réponses ailleurs..
    La lecture, c’est plus difficile que la console de jeux et les parents, tranquilles, laissent les enfants des heures devant l’écran. Quant à l’éducation sexuelle, je pensais que là aussi c’était le travail des parents, sans entrer dans les choux et les roses d’antan, apprendre à un enfant le respect de son corps c’est aussi important que le respect des autres.
    C’est à la gauche que l’on doit « ce progrès », oui c’est un progrès de voir dans quelle société nous vivons et celle que nous allons transmettre à nos enfants. La gauche, c’est la morale piétinée, les lois iniques irréparables,. On connait l’histoire du premier de la classe qui rase les murs de crainte d’être « tabassé » par les Q.I. zéro, le caïd aujourd’hui, c’est celui que l’on respecte parce qu’il a déjà un palmarès au commissariat.
    L’excellence de N. Sarkozy qui n’a pas mieux réussi, c’est un gros mot !
    Dans ma bibliothèque municipale, il y a env. 75 enfants inscrits en lecture, ils arrivent en mangeant des pains au chocolat, ils veulent des livres avec des images (les BD) parce que « quand on lit, dans le livre plein de lignes y a pas d’histoire » (sic). La campagne, cela s’explique aussi, par exemple qui est la femelle du sanglier ? l’un a répondu « la sanglière » et chez nous ils pullulent et ravagent les maïs. Quant au coq, c’est nouveau mais il parait qu’il pond aussi des oeufs quand la poule s’est absentée. J’aime bien les mots d’enfants mais là je suis ahurie !
    La dégradation arrive de tous les côtés à la fois, l’abaissement est à tous les niveaux, la dégénérescence de la société c’est le déclin de la France.

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  8. Ping : Le déclin de l’orthographe contribue à préparer une société décomposée et servile (pour Figaro Vox) — Maxime Tandonnet – Mon blog personnel. C’est bel et bien une réalité voulue par le système, car les « méthodes &nbs

  9. Carolyonne89 dit :

    Je suis totalement d’accord avec vous, c’est dramatique, et les réformes successives sur les méthodes d’enseignement sont consternante! Tout est fait pour que l’on ne puisse pas aider nos enfants car précisément on ne comprend les méthodes employées, c’est du grand n’importe quoi ! Lorsque je regarde et aide ma petite fille de 8 ans en CE2, je reste plus que dubitative 😕, c’est totalement décousu, que ce soit en grammaire, orthographe et autres matières, idem pour les tables de multiplication, ils ont passé des mois sur celles d’addition, et là d’un coup les enfants doivent apprendre seuls à la maison toutes les tables de multiplication ! Consternant ! Si les parents n’ont pas le temps nécessaire pour les aider, encore faut-il comprendre le sens de ce qui est demandé, l’enfant est en échec scolaire à coup sûr !

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  10. Sganarelle dit :

    Le déclin du français n’a d’égal que le déclin de l’anglais . Jamais on a vu autant de diplômés de grandes écoles pavoiser fièrement en abreuvant leur entourage d’un globbish incompréhensible , faisant des fautes de français avec une orthographe plus que douteuse ils ont l’audace d’imposer dans le travail une langue nouvelle dont ils sont loin de connaître les subtilités.
    On ne le dira jamais assez il faut savoir et connaître la grammaire pour pouvoir parler une seconde langue. Ayant fait l’impasse avec la française inutile de prétendre connaître les finesses anglaises. Qu’importe , ce qui compte c’est de faire illusion et puisqu’on peut apprendre une langue en huit jours ( sic) en mettant un livre sous son oreiller( re sic) ou comme un bébé en écoutant un disque ( re re sic) il n’y a rien d’étonnant à ce qu’on ne comprenne plus son voisin qui parle trop vite et avale les mots.
    Regardez des débats télévisés c’est le retour à la Tour de Babel.

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  11. Pheldge dit :

    il faut hélas reconnaître que la droite y a plus que contribué …

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  12. Monique dit :

    Bonjour Maxime Tandonnet, toutes et toutes,
    Encore un tableau noir qu’on aimerait effacer à la craie ! finalement, pour schématiser, ce déclin de la connaissance, du savoir, de l’enseignement c’est politique et c’est voulu. Là, j’avoue que je ne comprends pas bien QUI a intérêt à ce que nous devenions, nous Français, des individus manipulables, serviles et obéissants (à qui) il est vrai que nous sommes déjà des assistés c’est un début.
    Je lisais il y a quelques jours dans le Figaro, la lettre d’un parent d’élève qui demande des comptes au professeur des notes catastrophiques que l’enfant rapporte.. c’est une perle qu’il faudrait encadrer…. et puis, on l’a échappé belle, il y a peu de temps de grands lettrés décidaient qu’on pouvait écrire comme les mots phonétiquement l’essentiel étant de se faire comprendre (pourquoi enFant et éléPHant)… Tous nos écrivains classiques étaient bons pour le bûcher, les héros de romans d’affreux racistes ou esclavagistes, jusqu’aux enfants qui ont dû payer pour « Dimbo » et ses corbeaux discriminatoires…. et les dublures de voix, rien que des blancs !
    Bien entendu, on n’écrit plus, sms oblige, on ne lit plus il y a les vidéos, et puis le sport qui a aujourd’hui une côte incroyable depuis que les Bleus brassent des milliards, et ce langage, mais bien sûr que si que c’est la faute des parents, c’est l’engrenage, on parle le langage des rappeurs donc des cités, à la maison on ne parle pas le Français ,même dans les magasins d’ailleurs, on n’est pas français puisqu’on est multiculturel, ah, quel beau terme que « citoyen du monde » ! alors Hugo ou Bugeaud c’est à mettre dans le même sac.
    Ne plus dire qu’avant c’était mieux, ça fait rire, et puis la culture, vous avez écouté « le Nobel de littérature » étonnée elle-même (et nous aussi !)et lire surtout son pedrigree. L’état de l’école ? des programmes non terminés, des profs manquants non remplacés, la dépression fait des ravages dans l’absentéisme.
    Notre capacité de raisonnement ? mais ce sont les médias et il est intéressant de regarder « la presse libre » et tous les journaux subventionnés par l’état à la solde du pouvoir.
    La vie professionnelle ? là aussi c’est dramatique, et si on comprenait qu’il faut favoriser l’accès à des métiers, c’est à dire l’apprentissage (une chance dans la vie quand on ne peut pas accéder à de hautes études) revaloriser ce travail manuel devenu la lie de la société et maintenant réservé à la seule immigration, les nouveaux esclaves !
    Je ne dirai pas ce qu’à dit Z. encore aujourd’hui sur BFMTV, mais il y a un monde devenu très fort et puissant avec le temps et qui va remplacer notre pauvre vieux monde qui s’effondre, alors autant nous mettre au pas. Ne jetez pas vos classiques, un jour ils ne seront plus en librairie.

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    • there dit :

      @Monique qui a intérêt ? Une multitude de petits intérêts pas forcément si bien compris que cela d’ailleurs. Pour faire court l’attrait de la séduction à l’encontre du travail. Il est harassant d’instruire , il est épuisant d’étudier. (contrairement à ce que serinent les Tartuffes du matin au soir avec leur lénifiant « plaisir d’apprendre » ) Quand on est politique 80% d’élèves niveau bac , ça en jette. Pour un enseignant , pour les nomenklaturistes, estropier les concurrents de ses enfants, se jouer de la carte scolaire pour les siens et de tous les rouages de l EN, c’est pratique. Dans le monde médical et sa tribu d orthophonistes et autres praticiens ça fait vivre grassement. Pratique quand on est enseignant, on peut faire de solides rattrapages en cours privés. Pour un enfant issu du monde modeste, aller en fac , c’est le Graal , et erasmus jouissif . Bref , un bon paquet de gens y ont un solide intérêt. Se battre pour relever le niveau ? Qui y voit un intérêt , sinon quelques parents vigilants et responsables ?

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    • there dit :

      @Monique Ah , j’oubliais , à part quelques métiers de l’informatique et des médecins , qui a besoin de bac + 5 à l’ancienne ? Aujourd’hui les métiers en tension : service à la personne , restauration , ouvriers et artisans …

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  13. Valukhova dit :

    Pourquoi dire : « contribue à préparer une société servile et décomposée » ? Puisque c’est déjà fait… et largement fait… Ce qui semble un fait notoire, c’est que cela est bien étudié à haut niveau, afin d’abêtir l’Homme et le transformer en « bête de somme »… Retour à l’illétrisme et la bestialité : c’est déjà largement amorcé, non ??
    Très bel article décrivant bel et bien la réalité, sauf « la conclusion » énoncée ci-dessus.
    Merci Maxime

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  14. Ping : Le déclin de l’orthographe contribue à préparer une société décomposée et servile (pour Figaro Vox) – Qui m'aime me suive…

  15. Gribouille dit :

    Un autre commentaire du même forum, toujours sur la désaffection pour les métiers du MEN et leur évolution :

    https://www.neoprofs.org/t138840p575-penurie-denseignants-les-candidats-boudent-linscription-au-concours-de-recrutement#5526104
    « Le collège unique (idée rance d’un gouvernement qui avait même supprimé « nationale » de l’appellation du ministère -faire des économies- présentée comme un progrès) a fait des ravages, tout le monde est d’accord sur ce point, avec des effets en cascade sur le primaire (plus besoin de se crever) et sur le lycée (dégringolade du niveau des secondes, il a fallu faire la seconde unique).Mais ça a été progressif. J’ai connu la dernière année de 1er cycle des lycées + BEPC, et jamais je n’ai vu de camarades de classe quasi illettrés en fin de 3e, chose fréquente maintenant. »

    Le collège unique, dû à VGE, a-t-il été mis en place pour des raisons égalitaristes, ou comme le dit le commentaire pour faire des économies ? Je ne sais pas. En tout cas, c’est une réforme faite par la droite.

    « Je pourrais ajouter la casse sans fin de nos conditions de travail que je vois en direct (multiplication des classes par baisse des horaires, sabotage des disciplines-la mienne n’en parlons pas, ravagée-, HS obligatoires… ), de la formation que je vois par les jeunes ou moins jeunes en Inspe, année devenue cauchemardesque, les réformes qui se succèdent à un rythme effréné (en 10 ans lycée, puis collège, puis re-lycée…) et anxiogène , le management qui fait son entrée dans le métier. On pourrait allonger la liste, mais il y a vraiment des éléments précis qui soulignent la dégradation bien particulière et remarquable du métier. « 

    Un passage qui a le mérite de rappeler à ceux qui pensent qu’il est difficile de réformer en France qu’en réalité, les réformes (au MEN) s’enchaînent et sont plutôt considérées comme un facteur d’aggravation.
    (NB La discipline de l’intervenant, ce sont les lettres classiques, et il semble en effet qu’elles semblent être considérées, sur ce forum, comme particulièrement pénalisées par les évolutions des dernières décennies.)

    « Enfin les ministres avant Allègre avaient quand même un peu de retenue et ne se livraient pas en permanence à des dénigrements plus ou moins voilés. Cela avait sans doute un effet sur la population, car on n’entendait pas ce qu’on entend aujourd’hui, sachant que le dénigrement organisé est ce qui permet de faire passer les réformes les plus abjectes ( j’ai entendu es gens pur la réforme du collègue parce que cela fait « ch.. les profs ») tout en donnant la main aux parents/consommateurs/électeurs. »

    Oui, c’est comme la réforme de la SNCF qui va forcément dans le bon sens puisqu’elle fait ch… les cheminots (et puis, le rail libéralisé marche tellement mieux au Royaume-Uni, n’est-ce pas…), ou la réforme d’Edf qui va forcément dans le bon sens puisqu’elle fait ch… la CGT d’Edf et son 1% du CA (récemment, les personnes ayant opté pour les tarifs dérégulés, ou n’ayant pas eu le choix, semblaient avoir, mais un peu tard, un point de vue plus nuancé sur la question).

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    • Pheldge dit :

      le collège unique mis en place sous Giscard par René Haby était le symbole d’un changement au sein de l’EdNat et a acté la prise de pouvoir des pédagogistes.
      Après les années de Gaulle, et dans la suite de 68, il y avait une envie d’ouverture au modernisme et aux nouvelles idées. Giscard avait fait campagne pour « le changement dans la continuité » et Chaban Delmas parlait de la « nouvelle société ».
      Une fois les pédagogistes en place, la suite était écrite.

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  16. Gribouille dit :

    Autre facteur de déclin, les métiers du MEN n’attirent plus assez, en quantité mais aussi en qualité :

    parmi les causes envisagées sur un forum de professeurs, le coût de l’immobilier, notamment en région parisienne :

    https://www.neoprofs.org/t138840p550-penurie-denseignants-les-candidats-boudent-linscription-au-concours-de-recrutement#5525979

    On parle d’ailleurs assez peu, en général, de la forte augmentation des prix de l’immobilier, à la différence des impôts (qui semblent beaucoup vous tracasser). Pourtant, pour beaucoup de monde, cette augmentation de l’immobilier est beaucoup plus lourde que ce qu’une éventuelle baisse d’impôt pourrait compenser…Cela pèse forcément sur le climat social et politique.

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  17. Gribouille dit :

    « Il faut y voir le résultat d’une volonté de nivellement par le bas, assumée depuis plusieurs décennies, dans une perspective égalitariste. « 

    Mais ce n’est pas le cas. Ou, en tout cas, ce n’est pas la seule raison.

    Dans le lien ( https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article242 ) que vous aviez fourni dans votre dernier billet, on lit par exemple :

     » Entre temps, le « socle commun » théorisé dans le rapport Thélot de 2004, est instauré par la loi Fillon de 2005, satisfaisant aux vœux du sociologue François Dubet : que les savoirs du collège soient réglés sur « ce que doit savoir le plus faible des élèves quand il en sort. », seule garantie selon lui contre les inégalités. Principe inverse de celui du plan Langevin-Wallon de 1947, où « tous les enfants, quelles que soient leurs origines familiales, sociales, ethniques, ont un droit égal au développement maximum que leur personnalité comporte. »
    (…)
    En 2008, le ministère Darcos revient en primaire à des programmes plus explicites, proches de l’esprit de ceux de 1985 quoique moins complets. Le lexique du tâtonnement disparaît. Le CP compte 1 heure de plus (de 10 h à 11 h). Mais les cours du samedi matin (qui avaient lieu deux semaines sur trois) sont supprimés, réduisant ainsi de deux heures le total hebdomadaire. Cette perte ne sera jamais compensée, la loi de « refondation » de 2013 l’entérinant sans autre forme de procès.
    (…)
    Mais les horaires sont drastiquement réduits par la réforme Chatel de 2010 : suppression de 1 h 30 de cours en Seconde (54 heures sur l’année), perte de 126 heures de français sur l’ensemble du cursus de la filière littéraire L. »

    pour s’en tenir aux passages récents de la droite au pouvoir. Or, les motivations de MM. Darcos, Chatel et Fillon n’étaient pas égalitaristes, mais budgétaires et idéologiques (faire passer des réformes libérales).
    Il en va de même pour le soutien au discours sur l’inutilité du redoublement, qui permet de réduire les effectifs, donc de supprimer des postes.

    Donc le problème ne vient pas du seul égalitarisme, mais également du fait que la droite LR s’en accommode fort bien pour faire passer ses réformes d’une part, et d’autre part des motivations budgétaires et idéologiques (réformes de nature libérale) de ce parti lors de ses passages à la tête du MEN.

    On peut même d’ailleurs dire, et c’est assez souvent entendu quand on s’intéresse au sujet, que la droite LR s’accommode en fait fort bien de la baisse de qualité du MEN parce qu’au fond, pour le coeur de sa clientèle, la  » la cooptation par la fortune et les relations de famille » dont vous parlez dans votre billet est un recours possible, sinon souhaité. C’est à dire pour des motivations anti-égalitaristes.

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    • Pheldge dit :

      lisez Brighelli, les ministres défilent mais le DEGESCO reste, et ce sont eux qui dirigent réellement le mammouth.

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  18. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Ne dit-on pas, chez ceux qui ont encore quelques notions littéraires : bis repetita placent ?
    Permettez à une, dont le français est la quatrième langue parlée, mais qui néanmoins s’est toujours vu reprocher de l’avoir trop bien pendue, de vous signaler que si nos désastres se limitaient à l’orthographe, ce serait presque moindre mal.
    Mais il y a tout le reste, qui me paraît excellemment résumé et répertorié ici :

    https://saucisson-pinard.blogspot.com/2022/12/reunion-de-crise-lelysee.html

    Je ne voudrais pas être prophète de mauvais augure mais il me semble, qu’orthographe ou pas, on est loin de tenir le bout !

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    • Gribouille dit :

      En fait, le billet que vous citez de M. Saucisson-pinard ne résume pas très bien la situation.

      Par exemple, il y est écrit : « « Monsieur le président, cet écroulement de l’Etat ne peut même pas s’expliquer par un manque de personnel ! La fonction publique est pléthorique ! La proportion de fonctionnaires dans la population active de la France est un record absolu parmi les pays développés. En plus, cette main d’oeuvre disponible et coûteuse ne nous évite même pas le recours à des cabinets de Conseil privés étrangers, eux-mêmes extrêmement coûteux et à la pertinence discutable !» »

      Or, cela n’a pas de sens de comparer le nombre de fonctionnaires entre pays ayant des organisations différentes.

      1) Certains pays ont recours de manière plus importante que la France à la sous-traitance. Donc, c’est bien la somme des deux (salaires des fonctionnaires et sommes utilisées pour payer cette sous-traitance) qui est comparable.
      Le Conseil d’analyse stratégique, sous le mandat de Sarkozy et avec un dirigeant nommé par lui, a comparé les différentes fonctions publiques sur ce critère, et il en ressort que la France est dans la moyenne des pays développés.

      2) La France a des charges plus importantes en matière d’éducation, car il y a plus d’enfants par femme ; et en matière militaire.

      S’il y a des problèmes de l’Etat aujourd’hui, c’est bien parce qu’un discours démagogique tenu par des gens soit très intéressés, soit très ignorants, s’en prend régulièrement aux fonctionnaires et justifie des réformes budgétaires de plus en plus absurdes.

      Le réel poste de dépense excessif par rapport aux autres pays, ce sont les dépenses sociales, qui concernent tous les électeurs ; et particulièrement les retraites (et par avance : non, cela ne vient pas particulièrement des retraites des fonctionnaires).

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    • Pheldge dit :

      « cela n’a pas de sens de comparer le nombre de fonctionnaires entre pays ayant des organisations différentes » bien sûr, toutes les excuses sont bonnes pour justifier le nombre de fonctionnaires, voire d’en réclamer encore et toujours plus.
      A cet aune, aucune comparaison ne vaut : économique, sociale, scolaire etc. et on peut continuer de se complaire dans la gabegie en s’admirant le nombril …

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  19. anne35blog dit :

    je trouve cela d’une tristesse incommensurable ….

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