Les arrière-pensées de la classe dirigeante

Ne croyez pas autre chose. Le rééquilibrage des institutions lié à l’absence de « majorité présidentielle absolue » – dont nous sommes nombreux à nous réjouir – est vécu par la classe politique nationale comme une simple parenthèse qui se refermera bientôt. Ils continuent d’être obnubilés par l’ambition mégalomane, non pas d’œuvrer à terme pour le bien commun de la France, mais d’arborer le plumage du paon sur le perron de l’Elysée et préparer leur « trace dans l’histoire ». C’est ainsi que la France fait naufrage depuis des décennies, à force d’être soumise à des délires vaniteux, et faute d’être gouvernée dans l’intérêt général (éducation, finances, industrie, sécurité, libertés, frontières et migrations, etc.). Les grandes manœuvres sont déjà en cours en vue de restaurer dans son intégralité la république narcissique au plus tard en 2027. Les incroyables ronds de jambe de l’héritière lepéniste auprès de la majorité présidentielle ont pour objectif de parachever sa prétendue « dédiabolisation » et d’assurer sa présence au deuxième tour de 2027. Puis entre les deux tours, le syndrome « fasciste/raciste » retombera massivement et toujours aussi efficacement sur elle comme un couperet pour ouvrir tout naturellement la voix au successeur de M. Macron. Le tour sera joué. Bis repetita. Ce ne sera que la quatrième présidentielle perdue de la candidate – en attendant la cinquième? – et la neuvième ou dixième de sa famille. Jamais un peuple ne se sera aussi facilement laissé piéger… Pour la continuité macronienne, quelques grands ministres transfuges de la droite sont sur les rangs, le couteau entre les dents tellement ils y voient leur destin naturel. Face à eux l’ancien Premier ministre M. Philippe qui, par le plus étrange des phénomènes de psychologie de foule, caracole en tête des sondages malgré un bilan particulièrement catastrophique (renoncement à NDDL, taxe carbone, 80 km/H et crise des GJ, positions particulièrement liberticides sur le covid19). Mais le président préfèrera sans doute adouber l’un de ses lieutenants historiques. Une jolie bagarre en perspective… Par ailleurs, en donnant une image d’indiscipline, de vulgarité et de chaos, les nouveaux députés sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis et de préparer le retour de bâton. La bataille de la tenue vestimentaire entre « débraillés » et « cravatés » est symptomatique de la tragédie: tout est bon pour fuir dans les chamailleries puériles le débat sur la situation dramatique du pays et la politique nécessaire à son redressement. Il faut dire que le niveau intellectuel de la classe dirigeante et parlementaire française ne lui permet probablement pas de regarder plus loin que les murs de la cour de récréation. Alors, que faire? Comment tenter de conjurer la fatalité? pour commencer, nous-mêmes, ouvrir les yeux, être aussi nombreux que possible à essayer de voir juste et à sentir l’impasse qui se dessine, la drame qui couve en ce moment…

MT

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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60 commentaires pour Les arrière-pensées de la classe dirigeante

  1. Pheldge dit :

    MT, le renoncement à NDDL était la seule décision possible. l’entêtement à poursuivre un projet mal fichu, devenu inadapté à l’aviation d’aujourd’hui, sous le seil prétexte qu’il fallait faire respecter l’autorité de l’état était idiot ! l’état régalien, a de nombreuses occasions de faire respecter son autorité, où cela serait plus urgent et plus indispensable.

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    • Ce n’est pas du tout ce qu’ont dit les milieux économiques nantais ni les électeurs de la région, ni les résultats des multiples études réalisées depuis des années.
      MT

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    • Pheldge dit :

      les milieux économiques nantais se frottaient les mains – une vision court-termiste – à l’idée de voir des tombereaux d’argent public être déversés sur la région, sans trop se soucier de l’utilité de leur emploi. Et il y a des commentateurs plus qualifiés qui pourront vous expliquer que le projet n’était plus adapté à l’aviation actuelle puisque décidé il y a près d’un demi siècle, que Nantes et
      Rennes disposent déjà chacune d’un aéroport international, loins d’avoir atteint leur pleine capacité. Je n’aime pas les « ZAD » ni les individus qui les occupent au mépris des lois et de la propriété privée. Je n’aime pas non plus les politiciens qui par faiblesse et pur électoralisme ont laissé pourrir cette situation, mais s’entêter à construire un projet qui était dépassé et aurait été un échec commercial était stupide.

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    • pierre guillez dit :

      Des 1995 les études etaient truquées. La première analyse conduisait à l’inutilité de cet aéroport. Mais pour raisons politiques, l’etude a été modifiée pour qu’il paraisse indispensable.
      Je travaillais alors dans ce service de l’administration, et je connaissais bien le collègue chargé du dossier.
      Il a d’ailleurs demandé à etre décharge du dossier pour ne pas participer à cette entourloupe.

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    • Pheldge dit :

      merci pour votre témoignage, pour les politiques, un aéroport, une ligne TGV, une autoroute, c’est l’occasion de passer pour le Père Noël devant ses électeurs, et une réélection quasi assurée, alors ils feront tout, pour que ça aboutisse, même si le projet devient obsolète.

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    • Stéphane B dit :

      Bonjour

      MT, l’aéroport de Rennes n’est qu’à 1h de route et il est largement sous exploité. Il faut arrêter de vouloir un aéroport dans toutes les grandes villes.
      Pour les électeurs, il faut se demander pourquoi ? Ce qui pose problème, ce sont les survols aériens de Nantes. Avec un délestage du trafic sur Rennes, plus de souci ou beaucoup moins. Mais cette solution ne plait pas à la région, ni à la CCI 44. Logique, ce n’est plus eux qui toucheraient des dividendes.

      Et puis dans les études, on met les résultat qu’on souhaite, qui vont dans le but de l’étude réalisée. Quant aux milieux économiques, c’est sûr que la construction de l’aéroport leur aurait amené travail et pognon, mais là encore, vive l’État nounou avec nos impôts.

      Bref, toujours recherché la cause primaire.

      Je rappelle enfin que nous lisons régulièrement la trop forte consommation de terres agricoles. Cet aéroport aurait été contre ce fait. Pas sérieux du tout donc.

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    • Stéphane B dit :

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    • E Marquet dit :

      Phedge,
      Pour être aussi catégorique, je suppose que vous avez étudié de près ce dossier.
      La seule décision possible, certainement pas ! Ayrault s’est lamentablement dédit. Il n’a pas tenu ses engagements, et n’a pas respecté les résultats des multiples consultations qu’il a lui-même lancées, jusqu’à organiser un referendum dont il a bafoué le « oui » majoritaire, pliant devant des zadistes violents et des élus opposants.
      Pour quel résultat aujourd’hui ? Un aéroport impraticable, des parkings saturés, des avions qui continuent à raser la Cathédrale et le Centre Ville, et sur la Zad un résidu d’échevelés qui végètent et qui organisent des fêtes pour des écolo-bobos mainstream qui sont fiers de payer une taxe-carbonne sur leurs ….billets d’avion, pour voyager !

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  2. cyril grataloup dit :

    il est question ici de la classe dirigeante mais la grande majorité de la population manque de clairvoyance sur des sujets tels que la démocratie, la guerre en Ukraine, le climat, l’écologie, la protection de l’environnement, je vois autour de moi de l’indifférence, une non prise de conscience, un sentiment de ne pas être concerné : je suis stupéfait et inquiet !

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  3. Eric dit :

    Bonjour Maxime,
    Tout est résumé par votre commentaire concernant Edouard Philippe et son image auprès des français. Avec un peuple pariel, tout est permis, alors pourquoi s’en priver.
    Finalement, le comportement des masses donne raison aux cyniques misanthropes.
    C’est dur à accepter pour des humanistes tels que vous ou nombre de vos lecteurs mais c’est la triste réalité.
    Rien de neuf depuis Candide, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et cultivons notre jardin.
    Bonne journée.
    Eric

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  4. cgn002 dit :

    Une conclusion qui sent la déprime…
    Ceux qui nous gouvernent savent que nous savons.
    Leur seule crainte est que nous sortions de notre déprime…
    Faire savoir entre nous et autour de notre petit groupe s’avère tellement insuffisant …
    En fait nous n’avons même pas d »emprise sur une très large majorité qui n’a plus rien à faire de la politique et qui ne veut surtout pas entendre que nous pourrions être bien ou mal gouvernés.
    L’indifference au bénéfice des préoccupations les plus immédiates, les plus courtermistes.
    Pourquoi se casser la tête, soyons cool, faisons ce dont nous avons envie, n’acceptons pas les contraintes, la « société » fera le reste ….

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  5. Berdol dit :

    Que faire dites vous ? Rien, il n’y a rien à faire. Je me refuse, quant à moi, à entrer en discussion avec ceux qui par lâcheté, inculture, lassitude, opportunisme, indifférence, relativisme ou idéologie, ont fait le jeu des socialistes ou des chiraco-sarkosystes, même si l’enjeu est l’avenir de la France.
    Les sondages montrent que cette France accepte avec une indifférence morne les meurtres au couteau, les délires des ONG antifrançaises, les conneries abyssales des écologistes ou les défilés grotesques et répugnants des LGBT.
    Que faire pour un pays qui nolens volens se vautre dans la fange ? RIEN, qu’il assume ses actes et donc son destin.

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    • Pierre Durand dit :

      @ Berdol dit :
      24 juillet 2022 à 21:32

      Face aux graves problèmes que vous énumérez (du terrorisme des envahisseurs aux LGBT) et qui sont aussi pour des millions de gens ainsi que pour moi des problèmes majeurs, renoncer et attendre n’est pas mon attitude.
      Je combats la gauche, je constate que Chirac et Sarkozy ont été de très mauvais présidents sur absolument toute la ligne mais je ne crois pas un instant aux solutions de Marine Le Pen dont le programme anti-immigration est inapplicable et dont le programme économique d’assistanat étatique me révulse. Je crois un peu plus dans le programme de Zemmour mais ces mesures anti-immigration qui seraient les plus efficaces sont inapplicables et je n’aime pas sa personnalité.
      Personnellement je suis pour Valérie Pécresse et Ciotti, ainsi que Barnier, Bertrand et Juvin. Je sais très bien que Valérie Pécresse a été chiraquienne et que Ciotti a été sarkozyste mais les gens intelligents savent évoluer. Chirac ne doit pas être jugé sans tenir compte des circonstances de son époque. Sarkozy lui ne vaut pas un clou quelles que soient les circonstances.
      En 2027 les Français seront débarrassés de Macron. Des personnalités ont déjà émergé. Edouard Philippe ne me déplaît pas. Ce qui restera de LR, i.e. une petite force d’appoint autour de 12% pourra le rejoindre et assurer sa victoire. C’est pour moi la meilleure hypothèse. La question de l’immigration incontrôlée et de l’insécurité devra être réglée. Aucun président n’y échappera. Il n’est pas exclu que Macron lui-même soit obligé de s’y atteler.

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    • Pheldge dit :

      « ces mesures anti-immigration qui seraient les plus efficaces sont inapplicables … » moyennant quoi, la droite, celle qui se proclame républicaine et « respectable » ne propose rien depuis longtemps, parce qu’en plus elle est bien plus préoccupée par le désir d’afficher sa différence avec le RN. Ce refus d’agir, dans ce domaine comme dans d’autres, explique d’ailleurs sa dégringolade et la brillante performance de VP qui a réussi à faire chuter LR de 20 % ( Fillon 2017) à 4.78 % en à peine 5 ans ! Vous en avez d’autres comme ça ?

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  6. lambrays dit :

    Le verdict est aussi irréfutable que l’éléphant d’Alexandre Vialatte, à condition que la situation dans cinq ans soit la même qu’aujourd’hui. Mais avec plus de dettes à cause des taux d’intérêts et de la lâcheté des dirigeants à en tirer les conséquences, d’ailleurs l’euro existera t-il encore dans cinq ans, avec plus d’immigration illustrée comme à Lyon par les débordements dus à un atavisme tribal et avec des retraités au pouvoir d’achat sérieusement écorné, on peut tout imaginer, même le pire et l’élection de M. Mélenchon.

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  7. cyril dit :

    je suis allé à Paris la semaine dernière, je n’ai vu que des policiers et gendarmes aux abords de l’Elysée, le petit monsieur est très bien protégé ,il peut fanfaronner

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  8. Alexandre Kronstein dit :

    Bravo pour votre effort, et appel à ouvrir les yeux.

    Mais il faut se rendre à l’évidence : la situation est irréversible. 40 ans après 1981, ce sont deux générations qui n‘ont pas reçu d’éducation digne de ce nom, et qui ont été martelées par l’idéologie anti-France. Ajoutez 4 millions de nouveaux électeurs issus de l‘immigration, et le résultat est clair : la France que vous évoquez —celle qui peut sentir le drame qui se couve— ne représente plus qu’une minorité inconséquente de l’échiquier politique. Dont acte.

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