Le « lèchomètre » de Marianne

L’obséquiosité est un authentique fléau de la vie publique. Elle détourne le prince de la vérité, notamment sur lui même, aggrave la déconnexion des dirigeants leur narcissisme et leur aveuglement. Elle les éloigne de l’écoute et du bon sens en magnifiant leur mégalomanie. Elle favorise le copinage, le clanisme, ou l’entre-soi selon la formule à la mode. En sublimant la vanité des gouvernants, elle encourage leur mépris des gouvernés. En voici un impressionnant florilège, emprunté au journal Marianne qui dénonce ce phénomène.

« 1er – Bruno Le Maire (au sujet du psdt Macron) : « Il se tut, me fixa de son regard bleu sur lequel glissaient des éclats métalliques, comme un lac accablé de soleil dont il aurait été impossible, sous le scintillement des reflets, de percer la surface. » (L’Ange et la Bête. Mémoires provisoires, Gallimard, 2021)

2e – Jean-Michel Blanquer : « Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne. » (Le Monde 30 mars 2021)

3e – Christophe Castaner : « J’assume cette dimension amoureuse, […] Emmanuel Macron est fascinant. Tout l’est chez lui : son parcours, son intelligence, sa vivacité, sa puissance physique même… » (Le Point 29 septembre 2017)

4e – Richard Ferrand : « Comme de Gaulle, il a une vision. Comme Pompidou, c’est un homme de lettres. Comme Giscard, un inspecteur des finances, comme Mitterrand, un homme d’histoire. Comme Chirac, il est empathique. Il a un vrai intérêt pour les gens. Quand il croise quelqu’un, il passe du temps avec lui, c’est pour ça qu’il est toujours en retard. Mais comme Sarkozy, il est hyperénergique et comme Hollande, il a de l’humour. Ce mélange fait sa singularité. » (Le Parisien 19 octobre 2017)

5e Bernard-Henri Lévy : « Il y a […] dans sa passion joyeuse, dans son optimisme juvénile et raisonné, fervent et didactique, quelque chose qui, d’ores et déjà, répond au malaise dans la civilisation française. » (L’Express 8 mai 2017)

6e Frédéric Mitterrand : « La France va être amoureuse de Macron […] Il va y avoir un sentiment très profond d’attachement, de séduction devant les utopies qu’il met en scène, mais aussi d’émotion devant sa fragilité. » (Le Figaro, 9 mai 2017) »

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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50 commentaires pour Le « lèchomètre » de Marianne

  1. Beret vert dit :

    Le diable apparaît toujours sous les traits les plus séduisants.
    https://tshirt-artdelaguerre.com/i/diner-avec-le-diable

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  2. Citoyen dit :

    Ah, il faut bien reconnaitre, Maxime, que sur ce coup, Marianne a tapé très fort dans le choix de son échantillon d’abrutis …
    L’équipe de blaireaux sélectionnée est au top de sa condition … C’est du sérieux. Là, nous ne sommes pas chez les amateurs, mais avec des modèles de compétition …

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  3. fraternel dit :

    çà c’est marianne?
    j’ai connu plus subtil et pas à la botte du pouvoir avec ces leches bottes interwievés dans ce journal.
    les chevilles enflent et comme certains commentateurs de radio ou télé l’indépendance d’information est devenu le piedestal de la macronie.
    pour voir si l’herbe est plus verte ailleurs?
    bande de pantouflards!
    manque plus que la génuflexion (attention à l’arthrose pour certains)
    et les 6 susnommés attendent t’ils toujours une médaille en chocolat?
    on doit rester courtois et ne pas lancer d’insultes on peut admirer une personne ou vouloir lui ressembler.
    mais à ce point est ce encore de l’indépendance d’opinion?

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  4. Stanislas dit :

    Je vois que mes textes sont publiés, voici ce qui me fait dresser l’oeil, mes mèches blanches, et les poils qui me restent un peu partout…
    Je passe sur l’avis précisé « non politique » malgré un benchmarking (comparaison entre pays) des « expériences électorales »…. bon passons, la maison close scientifique n’est pas à une escroquerie près (voir le bidonnage de stats de Fontanet qui a fait fermé les bars et les restos..)

    Je passe aussi sur le fait que le dit conseil de science fiction tripote ses démonstrations sur des indicateurs, élargis, étendus, abaissés, et donc qui ont été rendu « proportionnés  » depuis mars 2020. Ils l’ont été pour ne pas sortir de l’état d’urgence (preuves de ce que j’avance sur demande)….
    Je passe sur les affirmations d’efficacité vaccinales ( mais là le respect de la liberté individuelle fait que chacun se colle dans le bide les produits qu’il veut)…
    Le tout est à l’avenant, ça balance des chiffres, sur le passé récent, ça dit que ça sait rien sur l’avenir proche…. mais faut faire gaffe de partout….. bientôt à les lire on risque de crever à rencontrer un humain..

    Je passe sur le fait que les élections seraient en juin 2021, ou à l’automne 2021 ou à l’automne 2022… il faut être bloqué du ciboulot pour ne pas apercevoir qui si juin 2021 est repoussé, la prochaine réclusion sera pour l’automne… date de remise suivante du scrutin…. zut….!!!

    Ca dit en passant, ces cons de scientifiques, ont juste omis de préciser que le jour ça craint moins que la nuit, puisque le virus est un nocturne et qu’il sort à partir de 19 h..
    Il suffisait de mettre le scrutin pénard entre 6H du matin et fermer à 16h 00 pour être quitte à 19… Passons..

    Mis le pire voyez vous, c’est la suggestion que :
    – les candidats soient vaccinés ou qu’il se fassent tracés en permanence.
    – que les bureaux de vote soient tenus par des vaccinés ou tracés
    – que les citoyens qui aiment suivre les dépouillements soient vaccinés ou tracés..

    La rapport réduit, remis au parlement, reprend en 3 pages ces éléments d’organisation…

    Je me suis déjà fait mon idée sur la trajectoire souhaitée…

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  5. cyril dit :

    et que dire de JM Girier nommé préfet du territoire de belfort ? quelles compétences a t-il ?

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  6. Georges dit :

    L’union européenne auprès d’Erdogan ? Lèchemaniose ou un Munich réinventé.

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  7. Georges dit :

    Le fayotage à la De Funès .

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  8. Hors sujet: Lu ce matin sur Facebook le texte ci-dessous.

    Michel Fourcade
    22 h ·
    Soins palliatifs/ Euthanasie : bilan d’étape.
    La loi n’est pas passée jeudi, mais les partisans de l’euthanasie ont réussi cependant à mettre un pied dans la porte et ils entendent faire pression maintenant sur Macron et le gouvernement. Le rapport de force actuel est évidemment très inégal. La ligne de partage est complexe et traverse tous les groupes parlementaires eux-mêmes. Affaire à suivre de près donc, et j’aurai sûrement des occasions d’y revenir. 😉
    Dans ces débats , il y a trois points essentiels que le traitement médiatique de la question escamote le plus souvent, par ignorance ou volontairement.
    1. D’une part, le choix n’est pas entre l’euthanasie et « la mort dans d’horribles souffrances ». Mourir ne sera jamais facile certes, mais la thérapeutique a fait d’énormes progrès depuis 20 ans dans le traitement de la douleur (encore plus que chez les dentistes !), et les services de Soins palliatifs, là où ils existent, ont les moyens de ne laisser aucun de leurs malades sans solution personnalisée. Les lois votées quasiment à l’unanimité (Leonetti puis Claeys-Leonetti) font déjà un devoir de soulager sans s’acharner, et autorisent la sédation si elle s’avère nécessaire et consentie.
    Certes, lorsque les Lois sont appliquées, lorsque les Soins palliatifs existent : or nos députés et nos gouvernements successifs ont été jusqu’à présent incapables de dégager tous les moyens nécessaires pour que la loi soit appliquée partout. D’autre part, l’histoire n’est évidemment pas finie et d’autres progrès thérapeutiques peuvent être faits encore, pour les cas les plus exceptionnels notamment, si l’on s’en donne les moyens et sous l’aiguillon de la nécessité, comme tous les progrès que nous faisons.
    2. La question politique aujourd’hui se présente donc ainsi ; d’un côté, poursuivre l’élan des soins palliatifs : améliorer jour après jour les conditions de la mort DE TOUS ; que tout le monde, sur tout le territoire, puisse profiter des énormes progrès accomplis. Des progrès qui plus est compatibles avec le serment d’Hippocrate et la conscience des soignants : soigner, soulager, accompagner jusqu’au bout, et non tuer. Et de l’autre côté, l’euthanasie, pour tous ceux qui voudraient devancer l’appel : beaucoup selon les sondages, puisque quand on nous interroge en bonne santé nous sommes quasiment tous comme Line Renaud ou Françoise Hardy, nous voulons tous bien sûr mourir « dans la dignité, rapidement et sans douleur » ; mais une toute petite minorité en réalité, face à la mort, et une minorité qui reste le plus souvent contradictoire dans ses voeux ultimes. Certes ils seront naturellement d’autant plus nombreux que l’euthanasie empêchera le développement des soins palliatifs aussi sûrement que la fausse monnaie chasse la bonne. Les partisans de l’euthanasie prétendent qu’on peut jouer sur les deux tableaux, que l’euthanasie et l’essor des soins palliatifs ne sont pas incompatibles : mais à supposer qu’une loi autorisant l’euthanasie soit votée, comment ne pas prévoir qu’après une première saison sans doute où on s’achèterait une conscience en votant simultanément un plan de développement des soins palliatifs, la logique de l’euthanasie, en phase avec l’ultra-libéralisme, beaucoup plus expéditive et beaucoup plus économique, prévaudrait, avec ses pressions morales, pratiques et financières ? Malgré les lois actuelles et alors que l’euthanasie reste illicite, les Soins palliatifs n’ont toujours pas tous les moyens nécessaires. Par quel miracle les obtiendraient-il durablement si l’euthanasie était licite ? Et pour les cas exceptionnels, pourquoi poursuivre les recherches thérapeutiques si l’on peut supprimer les problèmes ? (Et les préalables historiques donnent beaucoup à méditer aussi : l’avortement en France sans qu’aucune politique de prévention n’ait jamais été mise en place malgré ce qui était prévu à l’origine ; ou l’euthanasie en Belgique, avec 19 révisions de la Loi en 19 ans et un processus de banalisation continu). A nous de choisir politiquement donc si nous voulons améliorer la mort de TOUS ou donner une liberté de plus à quelques-uns, celle de décider du moment de leur mort, liberté majestueuse et réconfortante de loin, mais très questionnable dans son principe, et bien peu utilisée de près.
    3. Et j’en arrive à la question philosophique : l’euthanasie est donc présentée par l’air du temps comme une « liberté », un « droit », « l’ultime droit » etc… comme si cela ne concernait que chacun et son face à face avec lui-même. Mais l’euthanasie suppose un tiers, il s’inscrit dans une biopolitique : ce « droit » dicterait aussi un nouveau « devoir » à autrui : l’Etat, la société, la famille, en dernière analyse le corps médical, en prise directe. D’une part, qu’est-ce qui peut bien nous assurer que ce prétendu « droit » ne sera jamais retourné dans l’avenir contre nous-même, nous faisant un « devoir » de mourir ? Certainement pas l’histoire. Et d’autre part, le «Moi je » impérieux de ma conscience peut-il tout exiger d’autrui ? Qu’un(e) infirmier(e), à qui un(e) médecin l’aura prescrit, me fasse une piqûre létale ? Est-ce bien une exigence éthique ? Ils ont une vie ces gens là. Ils ont aussi une conscience ; ce ne sont pas des machines à pousser les seringues… Devrais-je un jour avoir le soir ce dialogue avec mon épouse ? « Salut chérie, ta journée a été bonne ? – Oh oui, aujourd’hui, je n’en ai abrégé que trois ». L’euthanasie ce serait évidemment cela aussi : un ébranlement de tout le contrat de confiance soignant-soigné sur lequel depuis Hippocrate toute notre médecine repose. Nous avons encore un peu de répit pour y songer et pour convaincre.

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  9. amike dit :

    Liste à compléter : Des conseillers (aka « L’entourage de Macron ») ont parlé d’un « Président thaumaturge », bien avant que cela soit repris par l’Opposition (Olivier Faure, etc…) comme ironie ou critique, ce qui déjà pose question sur l’alternative politique.

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  10. there dit :

    Je ne lis plus le magazine Marianne, depuis que jfk le minuscule a évoqué un « troussage de domestique » pour défendre Dsk . Alors après cela , mesurer le cirage de pompes d’autrui est assez gonflé.

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