La surenchère d’enthousiasme fait rage pour qualifier le plan de relance européen et ses 390 milliards de subvention, un plan « historique », « sans précédent », « fondateur » etc. Voilà enfin le remède magique à la tragédie économique du covid-19. Pour la première fois, l’Europe s’engage dans la voie d’une « dette commune » supposée donner un nouvel élan à l’émergence de la souveraineté européenne. Mais qu’est-ce que la dette? Un emprunt que les générations futures devront financer. A-t-on jamais vu une cohésion politique fondée sur l’endettement massif? La dette publique française représente déjà 120% du PIB. Désormais, s’y ajouterait une dette européenne, comme une sorte de Graal ou de baguette magique. Mais qu’est-ce d’autre que des remboursements futurs imposés aux générations futures de contribuables. Pour se réjouir de l’accroissement vertigineux d’une dette, il faut avoir atteint un certain degré de dérèglement intellectuel ou un cynisme sans fin. « Ah les cons, s’ils savaient... » Et d’ailleurs, un plan de relance massif n’est pas de nature à régler les problèmes de fond. Le ballet des centaines de milliards enivre et donne le vertige. Mais les problèmes demeurent à l’identique et les centaines de milliards distribués n’y changeront rien. Les éléments de la tragédie sont dans l’état mental et intellectuel d’une société. Il faudrait des dirigeants politiques responsables, non démagogues, inspirant la confiance à une vaste majorité de citoyens, des institutions privilégiant le bien commun plutôt que le narcissisme et la mégalomanie, le sentiment de vivre dans une société rassemblée, paisible et sûre, une éducation nationale qui forme des jeunes gens et filles à un métier et à l’esprit critique, le sentiment général d’un destin partagé. Bref, la confiance dans l’avenir. Qui sera assez dupe pour penser qu’une poignée d’artistes télévisés jonglant avec les centaines de milliards empruntés – que les générations futures, nos enfants, devront rembourser, est de nature à restaurer la confiance?
Maxime TANDONNET
Si l’Europe veut être efficace dans la relance suite au covid19, elle doit démontrer que aucun Etat ne sera laissé de côté et que ce n’est pas qu’aux nations « riches » de payer (France, Allemagne, Italie, Luxembourg…) sinon ce n’est plus de la solidarité, c’est de l’assistanat envers d’autres Etats beaucoup moins riches (Slovénie, Roumanie…). Attention à une dette mutualisée qui rend flou les responsabilités de chacun,qui les dissoud et déresponsabilise les comportements.
L’épidémie a montré que la France a un système hospitalier fragile, donc cessons les discours politiques sans intérêt, construisons l’hôpital de demain en écoutant les soignants et leurs besoins.
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