Réflexions sur une impopularité présidentielle

La cote de popularité du président Macron atteint la cote d’alerte selon la presse, avec une chute de 9 points depuis septembre 2019, pour atteindre les 24%. A ce stade de son mandat, il devient, selon les commentaires, presque aussi impopulaire que M. François Hollande (22%). Ce constat appelle quelques observations:

  1. Il n’y a aucun sens à comparer les cote de popularité des présidents au même stade de leur mandat. La présidence Hollande était accablée par la hausse du chômage due à la crise des subprimes, et par la vague terroriste tandis que M. Macron bénéficie d’une conjoncture économique internationale et de circonstances plutôt favorables.
  2. De fait, dans les profondeurs du pays l’image de l’actuel chef de l’Etat, qui inspire la distance et la morgue, est beaucoup plus détestée que celle du précédent, François Hollande, dominée par la bonhomie.
  3. L’impopularité présidentielle est une constante d’un quinquennat à l’autre. Il est rare que plus d’un tiers des Français accordent leur confiance au chef de l’Etat. La fonction présidentielle, sublimée, magnifiée par la surexposition médiatique, est devenue le réceptacle des souffrances et des frustrations populaires.
  4. Mais la présidence Macron porte à sa caricature cette dérive narcissique des institutions. Le personnage lui-même, se posant en Jupiter, en envahissant la sphère médiatique, en revendiquant « l’autorité verticale » annonçait déjà  sa propre chute.
  5. Cette impopularité présidentielle était prévisible dès le début de son mandat quand la France politico-médiatique se contorsionnait encore dans l’euphorie de son élection: « Le destin présidentiel de M. Macron a toutes les chances d’être encore pire que celui de M. Hollande. Il s’achèvera dans la haine et le mépris »  (23 juillet 2017).
  6. Pourquoi? Les conditions chaotiques de son élection (le scandale autour de F. Fillon) et  ses premiers pas exprimant une déconnexion radicale des réalités (mythe du « nouveau monde ») qui ne pouvaient conduire qu’au désastre.
  7. A travers la présidence Macron, la dérive d’un régime portée à sa quintessence: quand la vanité et l’obsession de la réélection l’emportent sur l’intérêt général: le cataclysme de la réforme des retraites, fruit de l’obstination à afficher une image (fausse) d’inflexibilité, contre le bien commun de la nation.
  8. L’effondrement dans les sondages est dû principalement à la prise de distance de l’électorat de « droite » (électeurs LR ralliés au macronisme). Il n’est jamais trop tard pour ouvrir les yeux. Mais il était temps quand même…
  9. Rien de solide ne peut se construire sur l’embrouillamini: le passage soudain du socialisme hollandais à l’idéologie post-nationale et (faussement) ultralibérale dénotait un flou porteur de tous les dangers.
  10. La vision du sauveur élyséen, sublimé par les médias, mais sans véritable ancrage dans la réalité, un véritable parti politique cohérent, des parlementaires dignes de ce nom, et des élus, se prêtait, dès le départ, à une chute sans fin.
  11. La réélection de M. Macron en 2022 n’est pas dans l’ordre des choses. Le pays n’en veut pas. Si elle devait se produire malgré tout, ce serait à l’issue d’un nouvel accident de l’histoire, renouvellement du deuxième tour Macron/le Pen, par rejet de cette dernière.
  12. Mais à l’issue de cette réélection contre-nature, contraire à la volonté populaire donc antidémocratique, absurde au sens philosophique du terme, le chaos français ne pourrait qu’empirer voire sombrer dans l’apocalypse.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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49 commentaires pour Réflexions sur une impopularité présidentielle

  1. christopherfan dit :

    pour éviter macron en 2022 il suffira de le virer dés le premier tour, pas une seule voix pour lui au 1er tour. Au 2ème tour il sera toujours temps de choisir

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  2. carlo dit :

    Monsieur Tandonnet,
    « L’orientation des réformes – totalement ratées – est aussi libérale.  »
    Les réformes sont totalement ratées, certes, mais approuvez-vous, ou non, leur orientation (libérale) ?

    « Vous le dites vous même: « rendra possible ». »
    La révolution libérale est en marche. Elle n’est pas achevée. Ceux qui veulent qu’elle se poursuive ont tout intérêt à réélire EM en 2022.
    N’oublions pas, en effet, qu’aucun gouvernement n’a jamais osé faire les réformes libérales qu’a entreprises EM. Alain Juppé avait calé sur la reforme des retraites, Nicolas Sarkozy n’avait pas supprimé l’ISF, et personne n’avait envisagé de supprimer le statut de cheminot, même pour les nouveaux embauchés.

    « un pays qui bat tous les records de prélèvements obligatoires dans l’OCDE »
    Cela ne serait pas un problème si nos hôpitaux fonctionnaient mieux qu’ailleurs, si nous avions une école plus performante, si nos universités rayonnaient dans le monde, si nous avions des transports collectifs de meilleure qualité et moins cher que dans les autres pays, si notre police était capable de réprimer efficacement les infractions routières, si notre système fiscal était efficace et juste, si le taux de fraude fiscale était plus bas qu’ailleurs, si nous vivions dans une société pacifiée et solidaire….
    Or, ce n’est pas du tout le cas, malgré le montant record des prélèvements obligatoires.
    D’où notre malheur…

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  3. Annick Danjou dit :

    https://www.causeur.fr/mila-qui-na-dit-mot-consent-172384
    Pour tous ceux qui nous parlent de respect.

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  4. carlo dit :

    Selon un article d’Eric Verhaeghe, cité dans un commentaire, « le macronisme n’est pas, n’a jamais été, ne sera jamais un dérivé du libéralisme » car EM est un adepte de « la théorie mensongère selon laquelle l’Etat protégerait le citoyen au lieu de menacer ses libertés ».
    Remarquons tout d’abord que le mot « libéralisme » est entendu ici en un sens très général qui inclut le libéralisme économique mais ne s’y réduit pas.
    Cette distinction est pourtant indispensable car s’il est incontestable que EM n’est pas un vrai libéral sur le plan politique, comme le montrent son positionnement trop longtemps jupitérien mais aussi son usage de la police à des fins d’intimidation lors des manifestations, il ne fait pas de doute qu’il en est un sur le plan économique. Le démontent non seulement ses discours, inspirés par la doxa européiste, mais aussi ses réformes, notamment la suppression de l’ISF (même si certains extrémistes auraient souhaité que la fortune immobilière soit elle aussi exonérée).
    Cette ambiguïté étant levée, Eric Verhaeghe a tort de qualifier de « mensongère » la théorie selon laquelle l’Etat aurait pour fonction de protéger les citoyens. Tout Etat a en effet des fonctions « paternalistes », comme le reconnaissent d’ailleurs les penseurs libéraux sérieux. Voilà pourquoi l’Etat (et même un Etat libéral) est parfaitement en droit d’imposer une limitation de la vitesse sur la route par exemple.
    La grande idée, parfaitement juste, des philosophes libéraux est que l’Etat ne doit pas réduire la liberté d’un individu dans l’intérêt de cet individu lui-même. Il s’ensuit que lorsqu’on limite la vitesse sur la route, on devrait dire qu’on le fait, non pas pour préserver la vie des chauffards, mais pour préserver celle de ses victimes potentielles.
    Au regard d’un tel principe, le système de retraite par répartition pose en effet problème, bien que je ne pense pas que ce problème soit insoluble.
    Quoi qu’il en soit, le système de retraite par points, instauré par EM, rendra possible, à terme, le basculement dans un système de retraite par capitalisation, de la même façon que la réforme de la SNCF rendra possible, à plus ou moins brève échéance, sa privatisation.
    Que les libéraux se réjouissent, la révolution libérale est bel et bien en marche !

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    • Carlo, nous sommes tous d’accord pour dire que l’idéologie et l’image donnée (« start up nation ») sont libérales voire ultra libérales. L’orientation des réformes – totalement ratées – est aussi libérale. Mais dans les faits, la France, encore au 35 heures et ses RTT, au code du travail le plus épais du monde et ses inspecteurs du travail – parlez aux chefs d’entreprise des tracasseries qu’ils subissent – un pays qui bat tous les records de prélèvement obligatoires dans l’OCDE (avant le Danemark depuis cette année), dont la dette publique dépasse le montant du PIB, n’a rien, strictement rien d’un pays libéral sur le plan économique. Vous le dites vous même: « rendra possible ». Peut-être (et encore…) mais c’est du virtuel. Aujourd’hui, l’économie française demeure foncièrement bureaucratique et socialiste. D’où son malheur…
      MT

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    • Michel Fremondiere dit :

      depuis la fin de la guerre, la France est rester socialiste ,même la droite , faisait du socialiste ,la révolutions libérale est bel et bien , un MIRAGE

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  5. Citoyen dit :

    Une note humoristique, Maxime, dans le capharnaüm putride, qu’est devenu ce pays … Il faut Jean Lassalle comme PR ! … Comme étant le moins nuisible du lot (il n’est pas énarque) … Le « sauveur » de la sinistrose, que ce pays attend !
    Avec lui au moins, racontant ses blagues, les réunions internationales seront moins sinistres ….

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    • Tracy LA ROSIÈRE dit :

      Je lui donne volontiers ma voix.
      Nous serons donc au moins deux !

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    • Citoyen, Benalla, Mme Schiappa, Grivaux, Legendre, Mme N’Diaye, Aurore Berger, Jadot, Mme Loiseau etc. toutes ses icônes d’une certaine époque ne sont pas énarques. Avec votre raisonnement, si l’on comprend bien, il les faudrait comme PR du fait qu’ils ne sont pas énarques? Et pourquoi vous en prendre aux énarques sur le blog d’un énarque? Vous croyez que les énarques ne souffrent pas déjà suffisamment de l’image que donne d’eux l’infime poignée de pitres médiatisés qui font honte à cette école? Et qui d’ailleurs ont juré de la détruire?
      MT

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    • Pierre-Jean dit :

      @Maxime,
      Je suis d’accord avec vous sur l’ENA. Ceci dit la dérive dans les modalités du concours ut est extrêmement inquiétante. Cette dérive a été préparée en amont par le désastreux Richard Descoings, très représentatif de la dérive de ce que certains persistent à appeler une « élite ».

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    • Citoyen dit :

      Si j’ai parlé d’une note humoristique, Maxime, c’est que je vous sais prendre assez de recul et de distance, pour apprécier. Tout comme Eric Verhaeghe, qui lui a retiré quelques leçons de son passage à l’ENA, et régulièrement, n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat.
      Cela dit, je ne doute pas que quelques-uns souffrent de l’image désastreuse que donnent les pitres (mais qui pour moi, représentent une grosse proportion de ceux qui sont médiatisés). Je crains seulement que nous ayons une petite divergence de vue sur les proportions …
      Quant à la liste que vous suggérez …, de Benalla … à L’oiseau, … y’ a pas photo !… Je préfère, et de loin, Jean Lassalle, qui a un profil plus intéressant pour faire PR …
      D’ailleurs, s’agissant de L’oiseau de mauvaise augure …, elle, elle n’a pas fait l’ENA, elle a fait pire, elle l’a dirigé !… Le résultat est sans appel … ils vont fermer l’école … Ce qui lui a permis dernièrement d’en sortir une très bonne. Je résume sa pensée, qui mérite un arrêt sur image ! … Selon elle : Le peuple peut se tromper …, et donc, quand nécessaire, il faut se passer de son avis !

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    • Pierre-Jean dit :

      @Maxime Tandonnet
      Merci Maxime pour ce que vous savez.

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  6. luc dit :

    Certains semblent oublier que la France est le pays en Europe où on taxe le plus le capital.

    Comme on le voit sur le graphique suivant d’EUROSTAT, c’est en France que le taux implicite de taxation du capital, c’est à dire la part des revenus du capital qui sont nécessaires pour payer l’ensemble des impôts sur ce même capital, est le plus élevé.

    Il était de 54,2% en 2017.
    Cela signifie qu’en 2017, en moyenne, la possession d’un capital qui rapporte 100.000 euros par an, a coûté 54.200 euros en impôts.

    Il est intéressant de noter que ce taux a augmenté pendant les années Sarkozy.
    C’est que l’on découvre sur ce second graphique, toujours d’EUROSTAT.

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  7. Janus dit :

    Si on en croit cet article (https://lalettrepatriote.com/macron-essaie-de-preparer-lopinion-a-un-partage-de-nos-armes-nucleaires-avec-les-autres-pays-europeens/), il est urgent que nous soyons débarrassé de ce fossoyeur qui détruit la France de façon systématique après avoir chaussé les bottes trop grandes pour lui du pitoyable Giscard. Nous pensions avec connu le pire avec Hollande, mais nous avions oublié que ce pitre était conseillé par ce nain vulgaire, prétentieux, méprisant et haineux. Nous sommes en tres grand danger, c’est désormais une évidence : Au fur et à mesure de sa dégringolade dans l’opinion, les actions de ce fou dangereux seront de plus en plus destructrices pour la France et les français

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  8. luc dit :

    Il est temps de se rendre compte que la croissance de l’après guerre est terminée.

    Quand on regarde les premières statistiques pour l’année 2019, on constate que, en France et aux Etats-Unis, la croissance a été financée à crédit.

    En 2019, les Etats-Unis ont eu une croissance de 2,3% avec un déficit public représentant 4,6% du PIB.
    La France a eu une croissance de 1,2% avec un déficit public prévu supérieur à 3% du PIB.

    Tôt ou tard, la France va devoir s’adapter à cette réalité et cela va être très douloureux.

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  9. Coucou dit :

    Bonjour à vous, un Président qui à du souffle, Donald Trump, discours en Pologne 2017

    Nous devons nous rappeler que notre défense n’est pas seulement un engagement financier, c’est l’engagement d’une volonté. Parce que, comme le rappelle l’expérience polonaise, la défense de l’Occident repose non seulement sur les moyens, mais aussi sur la volonté de son peuple de prévaloir et de réussir à obtenir ce qu’il est en droit d’attendre. La question fondamentale de notre temps est de savoir si l’Occident a la volonté de survivre. Avons-nous confiance en nos valeurs pour les défendre à tout prix? Avons-nous suffisamment de respect envers nos citoyens pour protéger nos frontières? Avons-nous le désir et le courage de préserver notre civilisation face à ceux qui la subvertissent et la détruisent?
    Nous pouvons avoir les plus grandes économies et les armes les plus mortelles de la Terre, si nous n’avons pas de familles fortes et de valeurs fortes, nous serons faibles et nous ne survivrons pas. Si quelqu’un oublie l’importance cruciale de ces choses, laissez-les venir dans un pays qui n’a jamais renoncé. Laissez-les venir en Pologne. Et laissez-les venir ici, à Varsovie, et apprendre l’histoire de l’insurrection de Varsovie.

    https://lesobservateurs.ch/2017/07/09/discours-de-donald-trump-pologne/

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  10. carlo dit :

    Monsieur Tandonnet,
    MLP n’est effectivement pas absolument assurée d’être présente au 2d tour car il peut toujours se produire un événement qui rebatte les cartes. L’affaire du Sofitel l’a bien prouvé. Sans cette affaire, FH ne serait jamais devenu PR.
    Néanmoins, il faut bien préparer les élections et pour cela tenir compte du scénario le plus probable. Or, le plus probable est que MLP soit presente au 2d tour. Tous les politologues le reconnaissent : son électorat est le plus fidèle de tous.
    Des lors, la question est de savoir qui peut battre EM au 1er tour, dans le cas, hélas possible, où il se représenterait.
    De mon point de vue, seule une personnalité, capable, comme lui et MLP, de transcender les clivages traditionnels a ses chances.
    C’est pourquoi votre idée d’une candidature d’hommes au-dessus de la mêlée, tels que JPC, HG ou HV, me semble très séduisante.

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    • Pierre-Jean dit :

      Petite remarque à propos de ce blog : beaucoup d’intervenants, comme vous Carlo, désignent les personnalités politiques par leurs simples initiales. Cela n’est pas pratique du tout, et même pénible : il est en effet nécessaire de déchiffrer à chaque fois.

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    • carlo, j’en sais rien ce qui va se passer en 2022 mais je serais surpris que tout se passe comme prévu…
      MT

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  11. amike dit :

    « 8- Prise de distance de l’électorat de droite »
    Je serai nuancé. 1/4 des votants au premier tour, idem aux européennes, sondages équivalent… soit il garde un noyau dur, soit des échanges ont lieu. Je pense qu’il perd les retraités, gagne les écolos et garde la « petite bourgeoisie » chère à Todd. Quid du prochain second tour présidentiel ?

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  12. Pierre-Jean dit :

    @Jean Ader,,
    En cas de second tour opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, je ne partirai pas à la pêche comme Maxime Tandonnet, je ne m’abstiendrai pas, je ne voterai pas pour Emmanuel Macron, je ne pincerai pas le nez et je ne ferai pas le délicat ou jouerai la vierge effarouchée. J’espère être suffisamment clair sur un blog orienté plutôt LR quand même un tout petit peu.

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    • Freddie dit :

      Très clair. De toute façon je ne vois pas comment on peut faire pire que voter pour quelqu’un qui écrase ses compatriotes de son mépris, les dénigre à l’étranger et tape dessus à la maison.

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  13. Le livre dont j’ai entendu « Kozer » et que je n’ai pas lu:

    http://www.koztoujours.fr/archipel-francais-cherche-ponts

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    • Coucou dit :

      Marie C 7 février 2020 at 15 h 28 min
      Quand plus rien n’est commun : fêtes, foi, langue, coutumes alimentaires ou architecturales, quand les Français de souche ont été privés (depuis la fin du XXe siècle jusqu’à nos jours) de leur propre culture par des réformes qui ont fait passer l’horaire de français de 7h à 4, empêché le par coeur et ruiné la possibilité de connaître la chronologie, quand aucun élève ne connaît la géographie de son pays (montagnes, rivières, mers…), quand on sort de primaire en ayant visité une déchetterie mais en n’ayant jamais appris à lire, à réciter une fable, à découvrir la nature dans ce qu’on nommait jadis les »leçons de choses », au point que de mes trois classes de 3e, 2nde et 1e, nul n’a vu de chêne dans sa vie, alors il n’y a plus du tout » d’ensemble » .
      Il ne reste que des territoires abstraits, toujours enlaidis, perdant toute identité, tout charme.
      Le joli mot d’identité commune semble réservé à l’Autre, que nous enfermons ainsi dans un particularisme bientôt communautariste.
      Qu’avons-nous reçu de commun, que voulons nous transmettre, non pas pour seulement vivre ensemble, mais pour partager une vision, un projet ensemble, celui d’une nation qui a une histoire, une culture, et les traces visibles partout d’une foi ?

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    • @Coucou, j’ai une petite histoire vraie à vous raconter. Cette année-là (avant 1996), j’étais instit dans une école de campagne du 47. J’emmène les enfants marcher dans un champ en jachère proche de l’école. Un enfant de CE2 me dit:  » Monsieur ça sent le chewing-gum… » Nous marchions sur de la menthe sauvage… Je pourrais vous raconter d’autres histoires liées aux fêtes des écoles mais bon c’était dans une autre vie pour moi maintenant…

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  15. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Une fois de plus, je laisse la parole à Raphaël Daon qui dans la conclusion de son ouvrage, écrit :

    « Aussi n’est-ce pas la montée des populistes en elle-même quiet aujourd’hui inquiétante, mais plutôt la polarisation des affrontements politiques qu’elle révèle. Il semble qu’à mesure que les populistes progressent, leurs adversaires se raidissent sur leurs positions… Nous ne sommes plus dans la Rome du 1er siècle, et nous n’avons pas à craindre les mêmes déchaînements de violence; mais la situation n’en est pas moins préoccupante…
    L’enjeu qu’emporte la montée des populismes est celui de la loyauté des dirigeants, de la dignité des classes populaires, et de la cohésion d’une société. Si les élites ne veulent pas se transformer en une oligarchie assiégée, et pour éviter que les populistes en soient réduits à la violence, au coup d’État ou au chaos, elles n’auront pas d’autre voie que celle de reprendre à leur compte leurs idées. C’est l’intérêt de la société, mais c’est aussi leur intérêt propre, car elles éviteraient ainsi d’être entièrement écartées du pouvoir… »
    Quand Rome inventait le populisme – Éditions du Cerf –

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  16. carlo dit :

    « A l’issue de cette réélection contre-nature, contraire à la volonté populaire »
    Contre-nature certes, mais malheureusement fort possible si EM se qualifie pour le 2d tour face à MLP, sachant que la Présidente du RN est quasiment assurée d’y être, compte tenu du socle solide dont elle dispose.
    Il faut donc soit qu’EM ne se représente pas, comme FH en 2017, qui était trop bas dans les sondages pour pouvoir espérer l’emporter, soit qu’il soit battu au 1er tour.
    Mais i il ne peut être battu au 1er tour que s’il se trouve opposé à un candidat qui, comme lui et MLP, est capable de transcender les clivages traditionnels.
    Ni GL ni BR n’ont, à l’évidence, ce profil.

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    • caro, la présidente du rn n’est pas assurée d’y être, tout est tellement volatile.
      MT

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    • carlo dit :

      Monsieur Tandonnet,
      Il est vrai que « les cheminots conservent intégralement leurs avantages », ce qui est la moindre des choses, mais les nouveaux cheminots ne seront plus embauchés au statut. Le statut de cheminot a donc vocation à s’éteindre et la SNCF à devenir une entreprise comme une autre, susceptible d’être privatisée.
      Cette réforme est à l’évidence d’essence libérale, même si, aux yeux des ultralibéraux, le changement n’est pas assez rapide.
      La transformation de la France est bel et bien en marche, la question étant de savoir si c’est ce que nous voulons.
      En tout cas, c’est ce que veulent les libéraux. Il est donc logique qu’ils soutiennent EM.

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  17. carlo dit :

    « le passage soudain du socialisme hollandais à l’idéologie post-nationale et (faussement) ultralibérale dénotait un flou porteur de tous les dangers. »
    Le passage n’a pas été « soudain » car FH s’était lui-même progressivement converti à l’idéologie post-nationale et ultralibérale. EM était d’ailleurs son conseiller et la loi El Khomri adoptée sous le quinquennat de FH porte son empreinte.
    L’idéologie d’EM n’est pas faussement ultralibérale. Ses réformes (suppression de l’ISF, abolition du statut de cheminot, instauration d’un système de retraite par points) en sont la preuve. Le libéralisme ne se mesure pas simplement au nombre de postes de fonctionnaires supprimés. Qu’il n’aille pas assez loin aux yeux de certains, et qu’il n’ait pas supprimé le statut de fonctionnaire en même temps que celui de cheminot, ne fait pas de lui un antilibéral ou un socialiste, voire un communiste. Les milieux d’affaires ne s’y trompent pas. Ils l’ont soutenu dans la phase de conquête du pouvoir et ils le soutiennent encore. Quant aux électeurs de la droite libérale, ils auraient bien tort de s’en détourner. Ils ne trouveront pas mieux sur le marché électoral pour le moment.

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    • Carlo, l’idéologie (le discours) est certes ultralibérale, mais pas les faits: impossible de parler de libéralisme quand les prélèvements obligatoires représentent 47% du PIB et la dépense publique 54%. Au contraire, la France s’enfonce toujours davantage dans le collectivisme. Quant au statut des cheminots et la retraite à point, une belle farce: les cheminots conservent intégralement leurs avantages et la supposée retraite universelle n’est qu’un tissu de dérogations et de particularismes selon les professions (policiers, avocats, pilotes, professeurs, cheminots, etc) qui risque de coûter infiniment plus cher que le système actuel. L’ISF n’a pas été supprimée mais transformée en IFI (pour remercier les richissimes donateurs de la campagne).
      MT

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    • carlo dit :

      Monsieur Tandonnet,
      Il est vrai que « les cheminots conservent intégralement leurs avantages », ce qui est la moindre des choses, mais les nouveaux cheminots ne seront plus embauchés au statut. Le statut de cheminot a donc vocation à s’éteindre et la SNCF à devenir une entreprise comme une autre, susceptible d’être privatisée.
      Cette réforme est à l’évidence d’essence libérale, même si, aux yeux des ultralibéraux, le changement n’est pas assez rapide.
      La transformation de la France est bel et bien en marche, la question étant de savoir si c’est ce que nous voulons.
      En tout cas, c’est ce que veulent les libéraux. Il est donc logique qu’ils soutiennent EM.

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    • H. dit :

      Merci Maxime de rappeler en quoi notre pays n’est absolument pas libéral. Eric Verhaeghe l’explique fort bien dans ce billet : https://www.contrepoints.org/2020/02/07/363846-vision-verticale-des-retraites-un-monopole-public-sur-les-destins-individuels
      Après, on en revient à la fable « le loup et le chien » de ce bon M. de la Fontaine (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Loup_et_le_Chien). A nous de choisir entre la servitude et la liberté. Le libéral sait déjà quel est son choix.

      Bonne soirée

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    • Citoyen dit :

      Bien vu, H. Le billet d’Eric Verhaeghe est excellent, comme souvent … Étant lui-même énarque, il connait d’autant mieux les vices de la maison. Et il est bien placé, pour apprécier les travers de ce creuset de bouillon de culture, dont le micron et son acolyte du Havre, en sont de parfaites caricatures … La verticalité de leur conception du pouvoir, entre les mains d’un état qui régit tout, et auquel rien n’échappe, en fait des communistes qui s’ignorent … D’où la caste qui en découle, dans la haute administration, avec pour certains un état d’esprit de secte, qui se doit d’imposer ses vues à la masse des non-sachant …

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    • pabizou dit :

      Les milieux d’affaire sont ceux qui profitent du capitalisme de connivence que certains abrutis confondent avec le libéralisme .

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  18. Gerard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Il en aura fallu du temps mais, même au sein de la Macronie, les langues commencent à se délier, certains ministres commencent à douter et font part subrepticement de leurs états d’âme aux médias, plusieurs députés décident de prendre du champ avec ce parti dont ils voient bien qu’il ne respecte pas ses engagements et ne leur donne ni la parole ni leur laisse la moindre initiative.
    Mais face au désastre et au chaos annoncé et bien là, pas question de se remettre en cause ni de ralentir ou de se dévier alors que le mur approche. Le pouvoir sectaire et ses adeptes les plus soumis et aveuglés continuent à dire urbi et orbi comme dans le sketch de D. Boon : « Je vais bien, tout va bien, je suis gai, tout me plaît…).
    Plus personne n’est dupe, même certains journalistes et chroniqueurs pourtant conquis par E. Macron, prennent eux aussi du recul et commencent à faire entendre leur petite musique et quelques critiques, histoire de ménager leur avenir.
    Le mensonge éhonté est même utilisé pour faire croire à l’étranger que la France va bien, comme vient de le faire N. Loiseau en affirmant qu’il n’y avait plus de grève en France.
    L’obsession de la bonne image du pouvoir ne résiste plus aux sondages successifs qui confirment l’opposition des « gens qui ne sont rien » aux actions, à l’image et réformes du gouvernement. Et pourtant tous ces Instituts de sondages sont aux mains de grands groupes, tous favorables à l’exécutif ce qui en dit long sur l’état d’exaspération et de colère des sondés.
    Face à la déroute annoncée aux prochaines élections municipales pour LREM, le président annonce que les ministres battus à ces élections reprendront leur activité ministérielle et que ces élections ne sont à considérer que comme strictement locales, il ne s’agit pas là d’un déni de réalité mais bien d’un aveu et d’une acceptation tacite de l’évidence.
    Contrairement à ce que souhaite E. Macron, je pense maintenant que même s’il termine son quinquennat, ce qui n’est pas encore certain, il risque de ne pas se retrouver au second tour de la prochaine élection présidentielle tant la détestation des électeurs grandit et n’est surement pas prête de diminuer.
    Faut-il également rappeler que la jeunesse étudiante et de nombreux enseignants mécontents entre autre de la réforme du bac continuent, de plus en plus nombreux, de bouger et manifester et les politiques savent mieux que quiconque que lorsque la jeunesse est dans la rue, il est très difficile de la contenir même et surtout avec les nouveaux « voltigeurs » de D. Lallement bien plus violents que ceux de C. Pasqua.

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  19. carlo dit :

    « Les conditions chaotiques de son élection (le scandale autour de F. Fillon) »
    Il est vrai que EM a été élu dans des conditions particulières et que rien ne le prédestinait à exercer les fonctions de chef de l’Etat, fonctions qui ne lui conviennent manifestement pas du tout.
    En revanche, je crois qu’il ne faut pas parler de scandale « autour de FF » mais d’un « scandale FF », car ce candidat si peu présentable n’aurait tout simplement pas dû se présenter. En tout état de cause, une fois le scandale révélé, il aurait dû retirer sa candidature afin de ne pas faire perdre son camp et faciliter l’élection … d’EM.

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    • pabizou dit :

      L’affaire FF est effectivement un scandale . Ce n’est pas la mise en cause de FF le scandale, c’est le fait que plus d’une centaine de députés dans le même cas que lui n’ont pas été soumis à la même inquisition . Où sont les mises en examen des autres?

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  20. Jean ADER dit :

    « …renouvellement du deuxième tour Macron/Le Pen… » personnellement dans ce cas je voterai Le Pen bien que cela ne soit pas ma tasse de thé, car cela apporterait une cohabitation ingouvernable, moins pire qu’un Macron 2.

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    • pabizou dit :

      Ce qui ne rendra pas sa vision plus crédible et nous permettra de perdre 5 ans de plus … Remplacer la social démocratie en échec partout aujourd’hui par le nationalisme- protectionnisme en échec toujours et partout …Lumineuse perspective, YOUPI!!!!

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