Quel avenir politique?

La réélection du président Macron en 2022, longtemps considérée comme une quasi certitude par la société politico-médiatique, n’aura sans doute pas lieu. Les événements de ces derniers jours ne font que confirmer cette intuition, à contre-courant des bêlements du troupeau, cette intuition qui s’exprime depuis deux ans et demi dans ces pages. La mission centrale d’un chef de l’Etat est de préserver la paix civile, le bien-être et l’unité nationale. Jamais les Français ne lui pardonneront un an de crise des Gilets Jaunes, déclenchée par une cascade d’erreurs autour de la taxe carbone, et jamais, encore moins, les Français ne lui pardonneront l’interminable naufrage dans le chaos issu de l’échec de la réforme des retraites. Les peuples ont une mémoire d’éléphant. Après ce que les Français ont subi, y compris l’humiliation de leur pays, ils n’auront pas envie non plus de l’aventure lepéniste et du risque de prolonger voire d’amplifier un interminable chaos. Alors? Le salut ne viendra pas d’un programme grandiloquent ni de la démagogie: qui peut encore croire à des slogans tels que le « nouveau monde » ou à la « transformation de la France »? Dans l’état présent de notre culture politique, la seule perspective d’une sortie de crise, avant même celle du redressement, réside dans la figure de l’apaisement et de la sagesse: la modestie plutôt que la mégalomanie; l’unité plutôt que la déchirure; la discrétion plutôt que la boulimie de paroles; l’écoute du peuple, plutôt que le mépris; la vision de long terme, plutôt que l’excitation;  la vérité, plutôt que la posture; la France, plutôt que la démesure narcissique.  Un projet donnera la priorité à la baisse de la dette publique et des charges sur les entreprises, à l’autorité de l’Etat, la sécurité intérieure et la maîtrise des frontières, plutôt qu’au délire transformiste qui ne transforme rien du tout. Les Français auront à cœur – faut-il espérer – de nommer un honnête homme à l’Elysée (déterminé à présider le pays et rien d’autre),  plutôt que de se chercher un autre sauveur providentiel, cette source de toutes les catastrophes.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
Cet article a été publié dans Uncategorized. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

81 commentaires pour Quel avenir politique?

  1. louis dit :

    Mr Maxime TANDONNET  » Quel avenir politique ? »pour les unes, uns, autres et ensuite… pour la France, « tout » passera inexorablement pour la Droite Républicaine, LR, par l’ancien Président Nicolas SARKOZY. Pour l’heure, de ce que l’on peut entendre, voir, lire, comprendre, c’est que N.Sarkozy penche un petit peu plus du côté d’E.MACRON que de celui, d’une d’un candidat LR. Ch.JACOB validera naturellement le choix du Président Sarkozy. NB : Mais,y aura-t-il même, un authentique candidat estampillé LES REPUBLICAINS, que devraient soutenir LR ?

    J’aime

  2. Coucou dit :

    Bonjour à vous, je suis un peut à coté,

    O vous, qui ne connûtes jamais du monde que des couleurs et des sons sans substance, cœurs sensibles, bouches lyriques où l’âpre vérité fondrait comme une praline – petits cœurs, petites bouches – ceci n’est point pour vous. Vos diableries sont à la mesure de vos nerfs fragiles, de vos précieuses cervelles, et le Satan de votre étrange rituaire n’est que votre propre image déformée, car le dévot de l’univers charnel est à soi-même Satan. Le monstre vous regarde en riant, mais il n’a pas mis sur vous sa serre. Il n’est pas dans vos livres radoteurs, et non plus dans vos blasphèmes ni vos ridicules malédictions. Il n’est pas dans vos regards avides, dans vos mais perfides, dans vos oreilles pleines de vent. C’est en vain que vous le cherchez dans la chair plus secrète que votre misérable désir traverse sans s’assouvir, et la bouche que vous mordez ne rend qu’un sang fade et pâli… Mais il est cependant… Il est dans l’oraison du Solitaire, dans son jeûne et sa pénitence, au creux de la plus profonde extase, et dans le silence du cœur… Il empoisonne l’eau lustrale, il brûle dans la cire consacrée, respire dans l’haleine des vierges, déchire avec la haire et la discipline, corrompt toute voie. On l’a vu mentir sur les lèvres entrouvertes pour dispenser la parole de vérité, poursuivre le juste, au milieu du tonnerre et des éclairs du ravissement béatifique, jusque dans les bras même de Dieu… Pourquoi disputerait-il tant d’hommes à la terre sur laquelle ils rampent comme des bêtes, en attendant qu’elle les recouvre demain? Ce troupeau obscur va tout seul à sa destinée… Sa haine s’est réservé les saints.

    Georges Bernanos, Sous Le Soleil Satan, Plon.

    https://www.cairn.info/revue-roman2050-2008-3-page-81.htm#

    Aimé par 1 personne

  3. E Marquet dit :

    Laissons de côté le mythe de l’homme providentiel qui n’a plus cours dans une société qui ne croit plus à la Providence.
    Il nous faudrait un L.Q. Cincinnatus, modèle semi-légendaire de vertu et d’humilité. Un citoyen avec un sens du devoir et une force d’âme qui semblent avoir déserté nos sociétés matérialistes et progressistes. Un homme (ou une femme) qui, comme écrivait Tite-live, disparaîtrait derrière la fonction, et cultiverait les vertus à la romaine :
    • Pietas : respect des devoirs et comportement attentif, fidèle et humble.
    • Fides : confiance obtenue et méritée et accordée aux autres.
    • Virtus : courage, capacité à affronter les difficultés avec énergie ; action sans la moindre hésitation ni faiblesse
    • Frugalitas : modestie, simplicité.
    Une fois ce portrait-robot dessiné, où le déniche-t-on ? Sur le Bon Coin, sur Linkedin, chez Amazon ?
    Le parti socialiste, il y a quelques années a eu des prétendants qui se sont revendiqués de ce patricien romain de la première république : Montebourg et Mélanchon. Les Dieux heureusement nous en ont préservés !

    Aimé par 3 personnes

    • carlo dit :

      @ E Marquet
      « Les Dieux heureusement nous en ont préservés ! »
      Peut-être, mais les deux personnalités que vous citez ont eu le mérite (et le courage) d’appeler à voter « non » lors du référendum de 2005, contrairement à NS, qui a ensuite fait adopter le Traité de Lisbonne par la voie parlementaire et FH qui, en tant que député, a voté pour ce même traité.
      N’oublions jamais que le divorce entre les élites et le peuple, dont le mouvement des gilets jaunes n’est que l’une des manifestations, s’est accentué à cette occasion, l’adoption du Traité de Lisbonne par la voie parlementaire ayant constitué un véritable déni de démocratie.
      Puissent les dieux nous rendre la mémoire !

      J’aime

    • E Marquet, votre post me fait réfléchir: pourquoi les sauveurs providentiels surgissent-t-ils justement dans les sociétés qui ne croient plus à la providence? Serait-ce parce que « la mort de Dieu » (au sens de Nietzsche) a rouvert la voies aux idolâtries?
      MT

      Aimé par 1 personne

    • « Si Dieu n’existe pas alors tout est permis » fait dire DostoÏewski à l’un de ses personnages.

      J’aime

    • E Marquet dit :

      M.Tantonnet,
      Il n’est pas simple de répondre à la question.
      Je dirais qu’un peuple qui cherche à être rassuré est prêt à se tourner vers une personnalité charismatique, au risque de tomber entre les mains d’un charlatan.
      La pensée est inscrite au coeur de l’homme, mais la dialectique libérale du progrès : ni Dieu ni Maître, revendique d’être son propre commencement.
      Aucune société ne sort indemne de la perte des valeurs fondamentales. Une de ces valeurs est la transcendance, une rencontre avec un idéal, avec Dieu, ou avec la meilleure partie de soi-même.
      Aveuglés par les Lumières, on a fini par nier toute transcendance et on est devenus hémiplégiques. On a joué la raison philosophique contre l’irrationalité religieuse. La religion naturelle a été restreinte à la morale et au civisme qui eux-mêmes ont disparus, chacun étant devenu son propre dieu.
      J’ai noté une phrase du philosophe A.Comte-Sponville : « on a envie devant un tel déferlement d’âneries, de revenir au beau désenchantement biblique : ni devins, ni astrologues, ni sorciers ni sorcières, juste un monde à connaître, à habiter, à transformer ( avec l’ Eternel au-dessus ou en toi si tu y crois, comme un antidote contre toutes les idoles ou amulettes) juste des hommes et des femmes capables de raison, de courage et d’amour ».

      Aimé par 2 personnes

    • carlo dit :

      @ Maxime Tandonnet
      Napoléon est l’archétype de l’homme providentiel. Or la société de son temps croyait encore à la Providence.
      Inversement, depuis le Général de Gaulle, il n’y a plus vraiment eu d’homme providentiel, même si EM cherche à se présenter comme tel.

      J’aime

    • Anonyme dit :

      @ E Marquet
      « On a joué la raison philosophique contre l’irrationalité religieuse. La religion naturelle a été restreinte à la morale et au civisme qui eux-mêmes ont disparus, chacun étant devenu son propre dieu. »
      Nous n’en sommes plus là. Chacun étant en effet devenu « son propre dieu », « la raison philosophique » elle-même est remise en cause dans sa prétention à l’universalité, et la soumission aux règles de la logique est désormais jugée attentatoire à la liberté individuelle. Pourquoi un père ne serait-il pas une femme ? Pourquoi ne pourrait-on pas dire qu’on a supprimé les régimes spéciaux de retraite alors qu’on en crée de nouveaux ? Pourquoi ne pourrait-on pas affirmer véridiquement une chose et, « en même temps », son contraire, si cela nous plait ?

      J’aime

  4. Angil dit :

    Bien d accord, mais les tactiques politiciennes et nos institutions systémiques l emportent toujours depuis 40 ans face aux voeux pieux de la majorité des français et face aux stratégies les plus vertueuses.
    Une preuve est que nos présidents sont élus avec un très faible score au premier tour. Il est certain que les qualités présentées ici permettraient une adhésion plus franche, mais la combinaison entre notre système présidentiel et la nature humaine du moment laissent elles encore une fenêtre possible ?…

    J’aime

  5. Garnavault dit :

    Bonjour et bonne année à toutes et à tous.

    Mon modeste avis sur la question est qu’il n’y a rien à attendre des parties politiques.
    Quelques éléments de réflexion sur le monde actuel (A regarder entièrement)

    J’aime

    • Sganarelle dit :

      @Garnavault
      Après écoute je n’arrive pas à faire une synthèse de ce qu’expose ce philosophe tant son discours part dans tous les sens utilisant des mots savants des théorèmes et de fausses explications loin d’un langage qui s’énonce clairement . Intéressant point de vue sur la pensée et la nécessité d’un perpétuel renouvellement mais il ne faut en attendre aucune conclusion
      Pas à la portée des gens simples!

      Aimé par 1 personne

    • Garnavault, il faut repenser le fonctionnement de la démocratie.
      MT

      J’aime

    • carlo dit :

      Merci Garnavault pour ce lien très intéressant.
      L’action d’EM s’inscrit clairement dans le processus d’entropisation décrit par Bernard Stiegler, ce dont on peut conclure que le juste combat des conservateurs de tous bords pour la préservation du monde est au contraire source de néguentropie, de même d’ailleurs que l’ancrage dans la « localité » si contesté par les partisans de la mondialisation/ immondialisation.

      J’aime

  6. Colley dit :

    Felicitations

    J’aime

  7. Catherine Billard dit :

    Cher Maxime, la personne que vous décrivez ressemble à François Fillon qui hélas ne reviendra pas. Elle ressemble aussi à Bruno Retailleau. J’adorerais l’avoir à la tête de l’Etat ( surtout après la personnalité dérangeante de Macron ) mais il prêterait le flan à tous les humoristiques de France Inter et journaleux des chaînes d’infos en continu. Il faudrait qu’il s’apprête à souffrir !! J’aime Julien Aubert. Il répond moins à votre description mais il a de bonnes idées. C’est le condisciple à l’ENA de notre petit timonier et ça nous changerait beaucoup de toutes les macroneries actuelles ! Bref, j’attends le futur billet où vous nous donnerez des pistes pour deviner celui que vous verriez à l’Elysée. Et j’espère aussi que les médias et les juges nous laisseront choisir.

    J’aime

    • Freddie dit :

      Cela m’étonnerait. Je me souviens d’une réunion politique où un politicien étranger avait fait comprendre aux participants, avec un air patelin, qu’on nous laisserait tout de même (parce que « on » est trop bon) cultiver un peu nos identités régionales. Croyez-moi, le dépeçage de notre identité, de notre culture et de la plupart des choses qui nous constituent est très sciemment voulu. On ne nous laissera choisir que si le candidat est conforme au programme.

      Aimé par 1 personne

    • C Billard, je le connais et l’apprécie beaucoup (B retailleau); mais a-t-il le charisme nécessaire pour franchir le mur médiatique? Quant à Julien Aubert, il est aussi un ami, il pense à l’avenir de la France et pas à la présidentielle pour son compte.
      MT

      J’aime

  8. Freddie dit :

    S’il y avait un « honnête homme » disponible, il ne réussirait pas à percer. Macron est là pour obtenir les résultats qu’il obtient effectivement, et si son minois finit par déplaire, on en trouvera un autre pour faire pire encore. L’oligarchie sera aidée par la tendance des Français à élire absolument n’importe qui plutôt que MLP. Si MLP jette l’éponge, ils trouveront un autre parti à diaboliser. Je pense que la destruction du pays n’est pas une affaire d’incompétence et de mégalomanie. C’est un objectif voulu.

    Aimé par 2 personnes

    • carlo dit :

      @ Freddie
      « Je pense que la destruction du pays n’est pas une affaire d’incompétence et de mégalomanie. C’est un objectif voulu. »
      Je le crois aussi. Et si ce n’est pas véritablement « un objectif voulu », c’est au moins la conséquence des choix politiques effectués il y a 30 ans pour des raisons idéologiques, dans l’intérêt des plus riches et pour se mettre en conformité avec les traités européens.

      Aimé par 2 personnes

    • Freddie, quels résultats, le naufrage de la France et le martyre des Français?
      MT

      J’aime

  9. carlo dit :

    A défaut de l’émergence – hautement improbable en l’état actuel des choses – d’une personnalité vraiment consensuelle, capable de transcender elle aussi le clivage droite-gauche, on ne voit vraiment pas comment le 2d tour de la prochaine élection présidentielle pourrait ne pas être la simple répétition du 2d tour de la précédente.
    En revanche, les élections législatives qui suivront, et dont les résultats commandent en réalité la politique qui sera menée, risquent d’être beaucoup plus ouvertes. Il est en effet peu vraisemblable que les électeurs qui feront une nouvelle fois barrage à MLP seront encore prêts à voter pour les candidats LREM aux législatives, d’aurant plus que la plupart des députés du parti d’EM ont fait la démonstration, pendant cette période de crise, de leur grande incompétence.
    Des surprises sont donc plus à attendre des résultats des législatives que de ceux de la présidentielle, d’autant plus que la réélection d’EM nous placerait dans une situation tout à fait inédite depuis l’instauration du quinquennat puisque aucun PR n’a jamais été réélu depuis 2002. Il y a d’ailleurs tout lieu de penser que NS et FH, s’ils étaient parvenus à se faire réélire, auraient eu beaucoup de mal à obtenir une majorité au Parlement. Cela devrait être encore plus difficile pour EM du fait de l’absence, au sein de son parti, de personnalités politiques fortes.

    Aimé par 2 personnes

    • Carlo, d’accord et pas d’accord à la fois… deux ans et demi à l’avance, on croit toujours que tout est joué d’avance mais en réalité, l’expérience monter que rien n’était joué…
      MT

      J’aime

  10. Pierre-Jean dit :

    @Maxime Tandonnet,
    Je vous lis, et constate votre attachement à la théorie du « cordon sanitaire ». Êtes-vous sûr d’avoir raison ?

    Aimé par 2 personnes

    • michel43 dit :

      je suis pour un rassemblement des droites ,MOI, ,je pense depuis longtemps que notre Maxime a tort ,un rassemblement des droites est possible ,vue que chez LR il y a trop de de gens qui soutienne Macron,

      J’aime

    • Pierre-Jean, pas question de cordon sanitaire, je pense simplement que le Pen est aussi nulle voire pire que les actuels dirigeants du pays sans compter tout ce qu’il y a derrière.
      MT

      J’aime

    • Je re écris ce que j’ai déjà écrit plusieurs fois , l’union des droites mais Marine Le Pen, Dupont Aignan, Asselineau le veulent-ils? Et puis l’union de la droite si ça doit se terminer comme l’union de la gauche boôf…

      J’aime

  11. de Kermel dit :

    Pour votre plaisir, j’espère, ci-joint deux vidéos.

    1 – Un extrait du film « Le Président » (1961). Le film est splendide mais surtout le contenu du discours de Gabin sur la réalité de l’Europe (un formidable conseil d’administration) qui se préparait était…. prémonitoire. Voir la minute 2.32

    2 – Discours confirmé par Philippe Seguin en 1992. Là encore, regardez. Cela éclaire aussi l’ensemble de mon post https://www.youtube.com/watch?v=1c6MfNWzzus&feature=share&fbclid=IwAR3-DZcKzC4gS17OsDZHczCHSmBowdOB2uPz-ZE06wGqqlU55p6i83b1Vwk

    J’aime

  12. de Kermel dit :

    Nous parlons d’un Chef d’Etat, et non pas d’un Premier Ministre.

    Il me semble donc qu’il faut également prendre en compte ce qui suit, qui relève de la seule compétence du Chef de l’Etat, puisque c’est lui qui signe les accords de libre échange avec ses 26 collègues.

    Il devra régler le monstrueux échec décrit ci-dessous. Jugez-en vous-même :

    1 – « … Alors moi je crois, Professeur SCHWAB, qu’on n’a pas le choix. Ou bien nous changerons de nous-mêmes, ou bien les changements nous seront imposés. Par quoi ? Par Qui ? Par les crises économiques, par les crises politiques et par les crises sociales. Faisons le choix de l’immobilisme et le système sera balayé, et il l’aura mérité !… » Nicolas Sarkozy, Davos, 27 janvier 2010.

    2 – « « …Le conflit au Moyen-Orient, celui qui menace dans la mer de Chine, l’attitude de la Fed quant au calendrier fixé pour la sortie progressive de sa politique monétaire accommodante ou encore la poudrière que représentent les 75 millions de jeunes sans emploi dans le monde sont autant de risques de déflagration à court terme et tout indique que ce type de menace ne fait que croître.

    J’estime que cette situation est le résultat d’un échec collectif face à la façon de gérer les conséquences de la mondialisation. Un échec qui s’est construit pas à pas au cours des dizaines d’années qui viennent de s’écouler. Au fond, le message délivré par les militants antimondialisation au tournant du siècle dernier était juste. » Klaus Schwab, LES ECHOS 20 janvier 20174

    3 – «Il faut une réforme du système capitaliste. Les gens ne s’y identifient pas en raison de trois sortes de défaillances: LA CORRUPTION, le court-termisme des acteurs, des mécanismes fondés sur la méritocratie qui en tant que tels engendrent des gagnants et des perdants, or les premiers tendent à se désintéresser totalement du sort des seconds!», expliquait-il de façon incisive lors d’un récent passage à Paris.

    Son cœur penche pour le capitalisme rhénan, pour l’économie sociale de marché à l’allemande, sa culture d’origine, où tous les «stake holders» (les parties prenantes, dont les salariés) sont pris en compte, et pas seulement les «stock holders» (les actionnaires «J’ai fait adopter une déclaration dans ce sens dès 1973», aime-t-il à rappeler. Klaus Schwab, LE FIGARO 16 janvier 2017

    4 – « Néanmoins aujourd’hui force est de constater que notre jeunesse, parfois nous-mêmes, ne comprenons plus rien au fonctionnement de ce monde. On veut collectivement reprendre le contrôle. On veut retrouver à la fois de la souveraineté au niveau régional, du contrôle de soi et du sens. Et donc on ne peut plus avoir un agenda commercial qui soit contraire à notre agenda climatique. Il nous faut dans nos échanges être cohérents. »
    Emmanuel Macron, ONU, 23 septembre 2019

    « Si nous nous sommes affaiblis c’est que nous avons trop souvent décidé de remettre la vérité en cause, de contester les faits, de privilégier le court terme, parfois de protéger certains intérêts et la perte de sens s’est installée. Mais la réalité est là. Les inégalités ont réaugmenté dans notre monde entre les pays, au sein de nos pays. Notre capitalisme contemporain s’est mis à dysfonctionner produisant un niveau d’inégalité inédit. Nous n’arrivons plus à régler la grande pauvreté et les nouvelles formes d’inégalités »
    Emmanuel Macron, ONU, 24 septempbre 2019

    5 – Ma conclusion perso : Les outils les plus efficaces dont disposent les Chefs d’Etats, les gouvernements et les parlements (européen et nationaux) pour engager cette réforme sont les accords de libre-échange, car ils en ont la maîtrise totale (ils peuvent refuser de signer). Les règles du capitalisme ne peuvent pas s’en abstraire.Tous les acteurs économiques doivent les respecter, sous peine de sanctions.

    Hélas, les politiques ne les utilisent pas.

    Pourtant, à lire les résolutions du Parlement Européen et des Parlements Nationaux, ainsi que les discours des Chefs de l’Etat Français, les positions de Klaus Schwab font consensus au niveau politique.

    Il faut en déduire que les pressions et la corruption ont atteint un tel niveau, que les politiques sont paralysés, d’autant plus que l’utilisation de la méthode dite des «boules puantes» (menace agitée allègrement par les corrupteurs) est devenue banale.

    C’est ce blocage infernal qui nous empêche d’évoluer vers un système plus juste humainement, et plus respectueux de la nature. Tôt ou tard, il nous conduira à la guerre ou la révolution. Tous les clignotants sont au rouge sur la planète.

    Les indignés de 2011, les bonnets rouges de 2014, les gilets jaunes de 2018 et toutes les révoltes des populations sur la planète sont étroitement liées à ce qui précède.

    Cordialement à vous

    Bertrand de Kermel

    Aimé par 2 personnes

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.