Ravages de la vanité

Le Figaro magazine de cette semaine publie un remarquable reportage intitulé: Dans le secret de l’Elysée, la vraie vie d’Emmanuel Macron dans son Palais (lecture réservée aux abonnés). Ce document, fruit d’une enquête fouillée, minutieuse, réalisée sur une longue durée, se fonde sur des constats visuels et des déclarations du chef de l’Etat et de ses collaborateurs. Il est rédigé dans un style parfaitement respectueux des personnes et des institutions sinon bienveillant. Au premier degré, au fil des pages, le sentiment qui s’en dégage est celui de la détermination, de la conviction et de l’unité d’une équipe. Au second, le tableau ainsi esquissé est accablant. La simple exposition des faits, sans la moindre malveillance, ni méchanceté, ou mauvais esprit, se révèle cent fois plus dévastatrice qu’un tombereau de critiques et d’injures. Ce reportage, d’une exceptionnelle richesse, nous plonge dans un univers fermé et autocentré sur lui-même, confit dans la vanité et l’autosatisfaction, livré à la courtisanerie, guidé par l’objectif de sa glorification et de sa perpétuation, déconnecté de la réalité. En quelques mots, venus des acteurs mêmes du système, tout est dit sur une source essentielle du désastre politique français: « Dans la garde rapprochée du président, chacun est convaincu de participer à un épisode clé de l’histoire de France. Et cet exemple, évidemment, vient de haut: «Je crois que sur la santé, les retraites ou sur l’éducation, nous sommes en train de refonder quelque chose, de retrouver un sens nouveau, une grammaire» assure Emmanuel Macron. Dans un quasi murmure, il augure que 2019 restera pour lui l’année d’entrée dans le siècle: «C’est la première fois qu’une refondation aussi profonde a lieu en dehors d’un temps de guerre ou de reconstruction.» Rien que ça! «Ce qui fascine chez Emmanuel, analyse un proche, c’est que le réel compte moins pour lui que le récit qu’il s’en fait.» Grâce à ce subterfuge mental, il est à distance et entend tenir ferme le cap. » Tout est dit.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
Cet article a été publié dans Uncategorized. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

19 commentaires pour Ravages de la vanité

  1. pier212 dit :

    Vous semblez oublier la constitution: présientielle avec scrutin majoritaire à 2 tours!
    Au 1er Marine sera qualifiée, mais QUI le 2d?
    UnLR? Mais lequel? Quand je vois la nostalgie de Sarko chez lesgens de droite, je m’esbaudis!
    Méluche? ou un autre RFI? Mais le ébourgeois a eu trop peur lors de émeutes sur le Champs, et la populace cégétiste est bien trop menaçante!
    Alors qui rest-il à par notre jeunot élyséen?
    Et devinez ce qu’il adviendra au 2d tour?

    J’aime

    • pier212, je serais prêt à parier une bouteille de « blanc de blancs » (champagne, cépage chardonnay) qu’il y aura des surprises, le climat, le chaos ambiant s’y prête furieusement.
      MT

      J’aime

  2. Anonyme dit :

    Effrayant ! Comment a-t-il pu être porté au pouvoir? C’était pourtant si clair pendant la campagne présidentielle que cet homme était une marionnette … Immature, incompétent, narcissique…Un désastre!

    J’aime

    • pier212 dit :

      Ben par les électeurs évidemment: de gauche, beaucoup, de droite, pas mal et même d’extrême gauche au 2d tour sans oublier tous ceux qui avaient voté pour Fillon au 1er tour!

      J’aime

  3. Ping : Ravages de la vanité – Virginie Jeanjacquot

  4. carlo dit :

    @ F Marquet
    Lire : Le réel n’est pas affecté par ses réformes (ni celles de la SNCF – les nouveaux salariés de la SNCF vont bénéficier des avantages de l’ancien statut-, ni celle du bac -le bac était déjà mort-, ni celle des retraites – le nouveau système n’entrera en vigueur que dans plusieurs décennies et de nouveaux régimes spéciaux sont créés-). 

    J’aime

  5. Pierre-Jean dit :

    @Maxime. Tandonnet,
    J’ai toujours pensé qu’il fallait se méfier absolument d’un candidat, Macron donc, intitulant son livre programmatique « Révolution ». Votre billet ainsi que l’article du Figaro Magazine que vous rapportez confirme mon pressentiment.

    J’aime

  6. Le petit Monsieur de l’Élysée est juste une marionnette d’un théâtre d’ombres.
    Les vrais puissants tirent les ficelles dans les coulisses !
    Vous relayez , consciemment ou inconsciemment,, une narration fausse.

    J’aime

  7. loonloonychantemerle dit :

    rien que le style devrait alerter: « nous sommes en train de refonder quelque chose, de retrouver un sens nouveau (c’est une absurdité : on ne « re »trouve pas un sens « nouveau »), une grammaire » (aie, quelle prétention ridicule !). En effet, fascinant !

    J’aime

  8. pabizou dit :

    Oui, ça ne fait que confirmer que c’est un socialiste pur sucre . Pour qui le réel a-t-il moins d’importance que le récit fantasmé du réel à part les socialistes et autres gauchistes à tendances totalitaires ?

    J’aime

  9. E Marquet dit :

    « Le réel compte moins pour lui que le récit qu’il s’en fait », observation terrifiante lorsqu’elle décrit l’état d’esprit d’un chef de l’Etat.
    EM ne serait donc qu’un démiurge ignorant et aveugle de toute vérité, réalité et sagesse, entouré de courtisans serviles ?
    La France est une fois de plus tombée entre de mauvaises mains car « le démiurge ne se préoccupe pas de la durée et de la résistance de ses oeuvres tant que du plaisir de les faire » selon Paul Valéry.
    Je lis que dans la Rome Impériale, le mois de Janvier était celui de Janus, le dieu aux deux visages qui veille sur les portes du ciel et sans l’autorisation duquel même Jupiter ne peut sortir. Chez nous, c’est le mois des soldes. Quand solderons-nous cette équipe qui semble bien partie pour détruire le pays, au prétexte d’une refondation/révolution, thème du livre d’EM « Révolution »  sous-titré « c’est notre combat pour la France », son Mein Kampf de pré-campagne ?

    J’aime

    • carlo dit :

      @ E Marquet
      « Quand solderons-nous cette équipe qui semble bien partie pour détruire le pays, au prétexte d’une refondation/révolution, thème du livre d’EM « Révolution ». »
      Il y a deux analyses possibles de la situation. La vôtre, que j’ai tendance à partager, est qu’EM s’emploie à détruire notre pays (la SNCF, le bac, et maintenant notre système de retraite);
      Il en est une autre, à laquelle me semble souscrire Maxime Tandonnet. Selon celle-ci, EM n’agit pas vraiment ; il fait seulement semblant. Ses réformes sont vides de contenu et ne sont que de l' »enfumage ». Le réel n’est pas affecté par ses réformes (ni celles de la SNCF – les nouveaux salariés de la SNCF vont bénéficier des avantages de l’ancien statut, le bac était déjà mort, le nouveau système de retraites n’entrera en vigueur que dans plusieurs décennies et de nouveaux régimes spéciaux sont créés). L’une des phrases citées par MT («Ce qui fascine chez Emmanuel, analyse un proche, c’est que le réel compte moins pour lui que le récit qu’il s’en fait.») me paraît confirmer cette analyse.
      Il y a donc deux façons de critiquer la politique d’EM qui s’excluent mutuellement : selon l’une, il en fait trop et selon l’autre, il n’en fait pas assez.

      Aimé par 2 personnes

  10. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Le problème n’est pas celui de Macron mais celui de tous ces Français qui l’ont porté au pouvoir, et qui même, à ce qu’on nous raconte, le rééliront en 2022 !

    J’aime

  11. Fredi M. dit :

    Emmanuel, analyse un proche, c’est que le réel compte moins pour lui que le récit qu’il s’en fait.
    Ce n’est pas la définition de l’autisme ?

    J’aime

    • Annick danjou dit :

      oui c’est d’ailleurs pourquoi il n’aime pas trop Greta, c’est une concurrente farouche et obstinée.

      J’aime

  12. Zonzon dit :

     «Ce qui fascine chez Emmanuel, analyse un proche, c’est que le réel compte moins pour lui que le récit qu’il s’en fait.» Grâce à ce subterfuge mental, il est à distance et entend tenir ferme le cap. » 

    N’est-ce pas la caractérisation d’un malade mental propre à être traité dans un établissement spécialisé ?

    Une simple question d’un quidam sans connaissances particulières en matière de maladies de la psyché !

    J’aime

  13. Gerard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Ce que vous décrivez n’est que la maladie très contagieuse, intemporelle et irréversible qui touche la classe dirigeante de notre pays et plus spécifiquement nos politiciens et dont le principal symptôme est le délire narcissique caractérisé par le manque d’empathie, le besoin d’admiration excessive de la part des autres, le fantasme de succès, de la puissance illimitée, l’arrogance, l’attitude hautaine, la sensation d’être spécial, supérieur aux autres, d’être en même temps envieux et envié.
    Leur obsession, qu’ils soient président, ministre, sénateur ou député a toujours été de vouloir laisser son nom à la postérité que ce soit pour une réforme, une loi ou immodestement dans les livres d’histoire comme le souhaitaient V. Giscard d’Estaing, F. Mitterrand et plus récemment F. Hollande et E. Macron.
    Aucun vaccin ni antidote n’a encore été trouvé et il est à craindre que cette névrose obsessionnelle fasse encore des ravages y compris parmi le petit monde médiatique qui n’est pas en reste pour tenter de se hisser au niveau de ces grands malades incurables.
    On recherche d’urgence un nouveau docteur Esquirol….

    J’aime

  14. michel43 dit :

    NON dans son palais ,,,il est locataire ,pour 5 ans ,comme partout , Public ou Priver ,les lèches bottes sont la ,et souvent pars intérêt ,ce qui est fascinent chez Macron ,c « est qu « il ouvre la voie a sa concurrente la présidente du RN,,,il tiens le cap ,,croyant être réélue ,grave erreur ,

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.