Misérable réforme du bac

Le 6 août 2019, en pleine torpeur estivale, est tombé l’arrêté réformant le baccalauréat et définissant ses nouvelles épreuves.   Le faible intérêt des médias et de la classe politique pour cette petite révolution est révélateur de l’apathie générale qui règne sur la France.

Cette réforme officiellement destinée à rénover cet examen, dépasse en médiocrité tout ce qu’il était possible d’imaginer. Elle achève de décrédibiliser le rituel de passage vers les études supérieures et indirectement, le contenu de l’enseignement secondaire. Elle représente un pas supplémentaire dans la voie de l’abaissement intellectuel de notre pays, et pire, de ses futures générations:

  • 40% de la note sera issue du contrôle continu pendant l’année scolaire, donc accordée par les professeurs qu’auront fréquenté les élèves pendant au moins un an: il n’existera aucune garantie d’impartialité de la notation et d’absence de prise en compte de l’affect et de la relation personnelle, ni la moindre assurance d’harmonisation du niveau de notation entre des établissements profondément hétérogènes.
  • 15% de la note sera accordée à l’issue d’un grand oral ou « oral terminal », reposant sur le projet personnel de l’élève et censé évaluer son aptitude à bien s’exprimer en français: cette nouvelle épreuve reflète le goût de l’esbroufe qui caractérise la France contemporaine. Il n’est pas question de récompenser un travail, une réflexion, en l’absence de tout contenu, mais du spectacle que donnera l’élève pendant 20 minutes devant un jury de trois personnes. Le mérite reviendra-t-il à celui qui s’exprime avec le plus d’aisance: prime supplémentaire à la naissance? Ou bien au contraire, à celui qui inspirera pitié et compassion? Cela dépendra de la sensibilités des jurys… En tout cas, voici, institutionnalisée, « la note de gueule ».
  • Le pire tient au système des options. Les séries, L, SES, S, sont supprimées et remplacées par un dispositif de choix de spécialités: outre le contrôle continu, le français, la philosophie, le « grand oral », l’élève devra choisir, en terminale, deux épreuves parmi 12 options proposées: Arts; biologie-écologie; histoire-géographie, géopolitique et science politique; humanités, littérature et philosophie; langues, littérature et cultures étrangères et régionales; littérature et langues des civilisations de l’antiquité; mathématiques; numérique et informatique; physique/chimie; science de l’ingénieur; sciences économiques et sociales. Ainsi, il deviendra parfaitement normal, courant, habituel, de passer le bac en esquivant toute épreuve d’histoire, de langues étrangères ou de mathématiques. Le nouveau bac sacrifie délibérément les fondamentaux de l’homme moderne que sont l’apprentissage des langues étrangères, de l’histoire et des mathématiques, rapportés au niveau de simples options. En somme, il devient possible de passer le bac général, sans épreuve de mathématique, ni de physique chimie, ni de sciences naturelles, ni aucune langue vivante ou classique, ni d’histoire-géo,  ni de science économique et sociale…

En apparence, cette réforme est dominée par une volonté de nivellement par le bas: l’appauvrissement, en termes de disciplines enseignées et évaluées, est vertigineux. L’idéologie qui lui est sous-jacente est le relativisme:  tout est égal à tout, par exemple les langues vivantes sont placées au même niveau que les langues régionales.  L’histoire géographie est fondue dans un ensemble qui inclut « géopolitique », science politique, etc. Que restera-t-il, dans cet étrange magma, de l’enseignement de l’histoire des faits, des idées, des hommes et des événements, de l’Histoire avec un grand H? La philosophie est réduite à un tronc commun à tous les candidats, évidemment le plus petit dénominateur commun, et ceux qui voudront l’approfondir opteront pour une matière étrange, non identifiée, englobant « humanités et littérature », dont il est impossible de définir les contours.

Dans les faits, elle n’est que foncièrement inégalitaire. En aggravant la médiocrité, en sapant les bases de l’enseignement et de la sélection par le travail, le mérite, l’intelligence, elle favorise la sélection par l’argent, les relations clanique ou familiale, le piston, les privilèges et les passe-droits. Une fois le bac définitivement détruit et en l’absence de sélection par examen ou concours à l’entrée des universités – seule réforme, dès lors que le bac est annihilé, qui exigerait un vrai courage politique –  comment s’effectuera l’accession aux métiers de direction et de conception? par l’argent, les grandes ou petites boîtes privées – seules qui garderont un concours d’entrée – , le réseau. Dans l’ordre de la destruction en marche, rien n’est plus grave que le bradage du patrimoine intellectuel de notre pays et la l’abêtissement volontaire des futures générations.

Maxime TANDONNET

 

 

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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28 commentaires pour Misérable réforme du bac

  1. Ping : École : ce que cache la scandaleuse réforme du bac Macron-Blanquer | Espace détente, poésie, judaïsme et lutte contre la désinformation

  2. michel43 dit :

    et bien MOI,, ,je vous le dit,,,faillais bien voter ,,,cars ceux qui rouspète on voter Macron,, et bien vous êtes punie,, ,c « est tout bête ,donc a la prochaine élections , Attentions , c « est pour bientôt ,a n’ayez pas peur de LR-RN ,,se ne sera pas plus mal que le Macron ,,,même mieux c’est sur ,le chaos est partout , dans tout ,mais toute chose a une fin,,,,

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    • michel43, franchement, ce n’est pas très correct de faire à chaque fois des commentaires sans le moindre rapport avec le sujet du billet et répétant toujours les mêmes choses. Je veux bien être bonasse mais il y a des limites…
      MT

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    • michel43 dit :

      OUI Maxime ,mais ce BAC sert a QUOI ? une réforme inutile de plus ,et alors,, ,,on va faire quoi au final, ,,Rien , comme toujours ,,des paroles qui tombe a l « eau,,,

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  3. Drareg dit :

    L’école américaine dépense près de deux fois plus par élève que l’école française lors de la scolarité obligatoire, en parité de pouvoir d’achat :

    https://read.oecd-ilibrary.org/education/regard-sur-l-education-2018_eag-2018-fr#page266

    page 266.

    Et pourtant, elle obtient de moins bons résultats aux tests standardisés Pisa, passés en fin de scolarité obligatoire :

    Cliquer pour accéder à pisa-2015-results-in-focus-FR.pdf

    page 5 (comparer sur les trois colonnes).

    Comparer les différents pays à l’aide de ces deux documents est très intéressant, notamment pour les réformateurs qui semblent convaincus qu’il faut serrer le kiki aux enseignants français pour respecter les engagements inconsidérés desdits réformateurs vis-à-vis de l’euro.

    En tout cas, comme tout est mis en concurrence et privatisé aux US, ce n’est pas de là que viendra le salut : le programme Fillon pour l’école est donc d’une nullité avérée (en plus d’être sournoisement agressif envers les enseignants).
    Heureusement, nous avons été débarrassés de ce sinistre personnage, lui-même ex ministre de l’éducation qui n’est pas tout blanc, suite à sa déraisonnable gourmandise personnelle. Mais cela ne valorise pas tellement le parti qui l’a soutenu mordicus, et le soutient parfois encore.

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  4. Drareg dit :

    Nathalie Bulle, directrice de recherche au CNRS parfois citée dans les pages Débat du Figaro, remarque que l’évolution de l’école en France ressemble beaucoup à ce qui s’est passé aux Etats-Unis avec 50 ans de retard :

    Cliquer pour accéder à l-n-tranglement-progressiste.pdf

    notamment avec l’influence de l’équivalent des IUFM / ESPE, des technocrates gérant l’éducation au niveau central, et des personnels de direction. Elle met en avant le nom du philosophe progressiste John Dewey.

    Si elle a raison, cela voudrait bien sûr dire qu’accuser les communistes serait infondé, puisqu’il n’y en a pas aux Etats-Unis.

    De plus, les réformes sous Sarkozy (dit l’Américain) ne niaient pas l’influence américaine, la revendiquaient même parfois : discrimination positive, école à la carte (réforme temporairement reportée en 2010 comme dit plus bas)…

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    • Philippe Dubois dit :

      « Si elle a raison, cela voudrait bien sûr dire qu’accuser les communistes serait infondé, puisqu’il n’y en a pas aux Etats-Unis. »
      Dans mon commentaire précédent, j’ai dit que les cocos s’étaient fait doubler par l’extrême gauche en France
      Aux Etats-Unis, il n’y a pas de communistes, mais il existe une extrême gauche très active et très agressive qui a littéralement colonisé de nombreuses universités où elle a le quasi monopole des « sciences humaines » et fait littéralement régner la terreur
      Cette extrême gauche prend la forme de mouvements féministes, lgbtazerty, antiracistes, etc… enfin bref, tout ce qui désigne le mâle blanc occidental comme le coupable de tous les maux de la création, de tous les crimes contre Gaïa, l’humanité, les animaux et les rhododendrons.

      Et ça arrive en France

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    • Robert Marchenoir dit :

      « Si elle a raison, cela voudrait bien sûr dire qu’accuser les communistes serait infondé, puisqu’il n’y en a pas aux Etats-Unis. »

      Vous plaisantez, je pense ? Non seulement il y a eu un parti communiste aux Etats-Unis aux grandes heures de l’URSS, non seulement il était, comme tous les autres, piloté par Moscou, non seulement les communistes ont remporté de grandes victoires, notamment en matière d’espionnage en faveur de Moscou, mais la résurgence du communisme, actuellement, est spectaculaire aux Etats-Unis.

      Bernie Sanders, il est quoi, à votre avis ? Bill de Blasio, le maire de New York, il est quoi ? La brigade islamo-gauchiste des représentants démocrates Alexandria Ocasio-Cortez, Ayanna Pressley, Ilhan Omar et Rashida Tlaib, elle est quoi, sinon communiste ?

      Les soi-disant « antifas », qui promeuvent et exercent la violence physique contre leurs adversaires de droite pour les punir de simples opinions, ils sont quoi, sinon communistes ? Fascistes serait une autre appellation appropriée, mais entre les communistes de droite et les fascistes de gauche, en ce moment, les distinctions deviennent floues.

      Les auteurs de deux récentes attaques armées se sont revendiqués, l’un de « l’antifascisme », l’autre du socialisme.

      Ce n’est pas parce que les gens ne se promènent pas avec une étiquette « communiste » sur le front qu’ils ne le sont pas. Regardez leurs actes, leurs prises de position, leurs déclarations.

      L’ignorance des Etats-Unis n’a d’équivalent, en France, que la détestation qui leur est vouée.

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  5. charles902 dit :

    Bonjour Monsieur Tandonnet, bonjour à tous,
    La République En Marche (LAREM) devrait elle dorénavant s’appeler « La Crétinerie En Marche » (LACEM)? Il me semble que cette pique ne soit malheureusement pas suffisante pour décrire l’ensemble des manifestations de la déliquescence de l’Etat.
    Les gilets jaunes ont nargué l’Etat qui a préféré ne pas réagir, envoyant de pauvres policiers au casse pipe sans leur donner les moyens de rétablir l’ordre. Le risque c’était la bavure et les réactions médiatiques consécutives. C’était effectivement ce que les gilets jaunes cherchaient, eux qui, n’ayant pas eu leurs martyres, cassent maintenant les permanences des élus LAREM. toujours sans vraie réaction de l’Etat.

    Si la crétinerie d’une bande de représentants incompétents, eux même surpris et flattés par leur succès, est avérée, c’est surtout l’abandon de certaines valeurs du bien commun au profit d’une nunucherie triomphante qui me semble inquiétant: « il n’y a pas eu de morts ou de blessés (à part quelques policiers mais ils sont payés pour ça), donc la situation est acceptable », pourrait être leur conclusion.

    J’ai pu voir, comme beaucoup je l’espère, l’émission télé sur Raymond Aron, dont l »hygiène intellectuelle » a permis de combattre des illusions martelées par ceux qui, à l’époque, « avaient raison d’avoir tord » (Sartre). Les dérives qu’il a dénoncées nous étaient néfastes, elles allaient dans le sens des ennemis de la France, prônant la dictature de la race ( Hitlérisme) ou celle du prolétariat (Stalinisme), et qui se servaient de leurs chevaux de Troie pour dynamiter notre réalité démocratique.

    Qui sont ceux qui manipulent maintenant les bisounours élus qui nous représentent? Et quel est leur but ultime: la dictature du divin ou le nihilisme? Gageons en tous cas que notre culture en pâtira si nous ne disons rien.

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  6. La gauche assumée et la fausse droite contaminée par les idées de gauche ont une conception maladive de l’égalité. Que l’éducation puisse faire émerger une partie de la population ayant un véritable capital intellectuel leur est insupportable et encore plus quand la famille (une autre de leur détestations !) y contribue. D’où une éducation garderie et des diplômes donnés à tous pour ne pas stigmatiser ceux qui n’ont pas le niveau.
    Fort heureusement ils n’ont pas encore réussi leur œuvre de démolition. La crème des biens formés (le top 1000 ou top 10000 de chaque année de naissance) ne doit pas être inférieure à ce qu’elle était il y a plusieurs dizaines d’années. On s’est contenté d’augmenter la population des détenteurs de diplômes sans valeur qui bien entendu ne trouvent pas le type de travail auquel ces diplômes conduisaient autrefois.
    Ce qui est dramatique est que dans une économie de plus en plus utilisatrice d’outils complexes (robotisation, numérisation…) on aurait besoin d’une plus grande proportion d’individus bien formés. A défaut il ne peut qu’y avoir un déclin inéluctable faisant rejoindre à la France le club des pays pauvres du fait de leurs populations sans grandes compétences.
    Et en plus on aggrave le phénomène en important des travailleurs sans compétences qui vont forcément tirer vers le bas le niveau moyen !

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  7. Janus dit :

    Blanquer, gauchiste bourdieusien ou avatar de Meirieu, met le point d’orgue au plan Langevin-Wallon de sinistre mémoire et dont le but explicite est de créer une égalité absolue entre les écoliers, élèves et étudiants : ie une égalité dans le néant , puisque l’égalité par le haut s’est révélée inaccessible. Bref une cohorte de crétins asexués, votant bien, fervents défenseurs du climat (dont ils ne savent rien), défenseurs de la femme telle que la voient les féministes, favorable au vegan, artisan d’une écologie rêvée mais incomprise et dont ils refusent sans le dire les exigences concrètes : Les parfaits petits soldats de la Macronie, prêts pour le massacre qu’ils subiront dans quelques décennies du fait des envahisseurs (très réalistes eux…) dont ils facilitent le travail par leur esprit bisounours, leurs fleurs et leurs bougies…
    Ce pays est irrémédiablement foutu, car le sursaut suppose qu’il puisse être pensé, mais par qui ?

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  8. Philippe Dubois dit :

    Bonjour Maxime

    J’ai eu souvent l’occasion d’écrire sur ce blog que Macron et sa clique de nuisibles gouvernaient de plus en plus ouvertement contre la France et les Français
    Blanquer fait partie de cette clique.
    Il a déjà montré sa capacité de nuisance en fermant les écoles en milieu rural (ou les classes, ce qui revient au même pour les gamins), afin de dédoubler les classes de CP CE1 de nos riantes banlieues enrichies par la diversitude

    Pour revenir plus précisément au sujet de votre billet, la destruction de l’école a commencé dès 1945, quand Mongénéral a laissé les communistes faire main basse sur l’éducation et la la culture.
    Il semble que les cocos se soient fait doubler par l’extrême gauche.
    La première réforme visible fut la loi Haby de 1986, sous Giscard
    D’autres ont suivi.
    La gauche a bien évidemment accéléré cette démolition, selon son habitude de transformer en bouse tout ce qu’elle touche.
    Mais il faut bien admettre que la « droite », c’est à dire RPR, UDF, UMP et autres, n’a rien fait pour tenter d’empêcher cette ignominie, au contraire.
    – elle n’est JAMAIS revenue sur une réforme initiée par la gauche
    – elle a elle même mis en oeuvre quelques réformes bien nocives, dont celle citée par Drareg : 7 août 2019 à 17:37 – et d’autres, dont l’introduction de la théorie du genre par Luc Châtel dans les programmes de première.

    Donc, tous les politiciens qui se sont succédé depuis 1976 ne méritent que l’opprobre.

    Blanquer ne fait qu’enfoncer le dernier clou dans le cercueil en finissant de détruire les filières scientifiques, qui fonctionnaient encore tant bien que mal.

    Le tout pour le plus grand bonheur de la caste au pouvoir qui peut inscrire ses rejetons dans les meilleures écoles et dont le carnet d’adresses permettra toujours de caser le marmot, même s’il est nul.

    @ Doran : 7 août 2019 à 18:27
    Les Français ne bougeront pas, aussi parce qu’ils ont peur
    – peur de se prendre un tir de LBD en pleine tête
    – peur de ramasser un an ferme avec mandat de dépôt sous une incrimination totalement farfelue
    La répression féroce contre les gilets jaunes a laissé des traces, avec la liberté quasi totale laissée aux casseurs d’extrême gauche pour pourrir le mouvement et justifier cette répression.
    Pourquoi prendre ce risque alors que vous ne comprenez pas forcément les enjeux de cette réforme, d’autant que Blanquer est toujours présenté comme un ministre modèle par les médias, et d’autant plus si vos enfants ne sont pas concernés.

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  9. michel43 dit :

    BON,,,,de toute façons ,nous ne somme jamais content ,,,droite et gauche ensemble pour tout détruire ,,,et cela continue dans tout et partout ,,,alors ATTENDONS,, ,,la fin,,,,,,

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  10. Zonzon dit :

    La crétinerie de masse était déjà  » en marche  » sous Haby !

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  11. Sganarelle dit :

    N’est -ce pas Voltaire ce royaliste apprécié de nos républiques qui a dit. :
    «  il est à propos que le peuple soit guidé et non instruit  …. quand la populace se mêle de raisonner tout est perdu » ?

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  12. Philippe dit :

    Bonjour Maxime, bonjour à tous,
    « L’ignorance du peuple nous assure sa soumission », nos dirigeants veulent de bons « béni oui oui, » un peuple cultivé et instruit est dangereux. Il est capable de se fédérer, de s’unir, d’entrer dans le débat d’idées. Alors qu’un peuple ignare est manipulable. Mon père me disait toujours : « l’ignorance c’est le début de l’esclavage ». Le nivellement par le bas est une arme redoutable, on manipule, le système politico-médiatique pourra faire croire que la lune est une assiette et le peuple approuvera.
    Regardons la plupart des députés LREM, le niveau de culture, le vocabulaire, les inepties qu’ils racontent, et les phrases « bateau » bien apprises par cœur, qu’ils répètent à chaque interview. La prestation de Corinne Vignon sur LCP démontre le haut niveau intellectuel de ses gens. Elle s’occupe des retraites, c’est assez parlant. https://www.koreus.com/video/corinne-vignon-retraites.html .
    La médiocrité est devenue l’emblème de notre pays. Ma filleule professeur des écoles, m’expliquait les consignes qu’elle recevait pour corriger les copies du bac. En fait la politique des quotas est bien en place, il faut un taux de réussite, donc les notes sont surévaluées. Moi-même j’ai eu l’occasion de le voir, en tant qu’examinateur au Bac pro. « S’élever par l’effort et le travail » est une devise qui n’a plus sa place aujourd’hui.
    La fille de mon voisin qui fit son entrée à la fac de sciences en 2018, m’expliquait comment au cours des mois de l’année, les bancs se vidaient. Le nombre de désertions atteint environ les 60% lors de la première année de fac. Donc 6 jeunes sur 10 se retrouvent avec un bac et ensuite que faire ? C’est ce que j’appelle des générations sacrifiées.
    Combien de chefs d’entreprises me disent que cette génération n’a plus le goût de l’effort, de la découverte. Mais nous ne devons pas les culpabiliser, les responsables sont les adultes, le jeune d’aujourd’hui n’est pas plus bête, idiot que les jeunes des années 1930, 1950, ou que nous l’étions, Seulement l’on nous enseignait le goût de l’effort, de la réflexion. Mettez aujourd’hui une carte muette qui couvrait nos murs de classes et faites leur une interro, c’est la catastrophe. Que de bons souvenirs lorsqu’à la fin de l’année, parents et enfants assistions à la remise des prix, prix d’histoire, de géographie, de mathématique, d’excellence, on valorisait le travail, le goût de l’effort. Je garde précieusement deux livres dédicacés par le maire du village, lors de cette remise de prix. Mais aujourd’hui cela serait mal perçu et discriminatoire, selon nos bienpensants.

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    • Janus dit :

      @ Philippe : Ce n’est pas nouveau : En 1970, en première année de fac de droit, il y avait eu une même désertion (40%) et les effectifs de seconde année étaient déjà divisés par 2… Ce qui démontre que le plan Langevin-Wallon, dont Blanquer est le continuateur, avait en très peu de temps (2 décennies) écrasé le niveau. La suite n’est qu’une longue descente aux enfers, accentuée par les outils de communication de masse (Dans les années 60, il y avait peu de postes de télé, peu de tourne-disques et l’essentiel du travail intellectuel se faisaient comme par le passé, via les livres et les revues. Malgré cela, le niveau d’exigence ayant été considérablement abaissé, le niveau général des étudiants avait déjà fortement baissé

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  13. lugardon dit :

    Je me demande souvent si le bac va disparaître comme a disparu le certoch? Les enseignants encore en activité avec qui je suis encore en contact trouvent que Monsieur Blanquer fait des dégâts. Ils lui reprochent aussi la mise en place de plus en plus de profs avec des contrats précaires. « Le peuple qui a les meilleures écoles est le meilleur des peuples, s’il ne l’est pas aujourd’hui il le sera demain.  » (Jules Simon)

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    • Zonzon dit :

      Oui ! Mais avons-nous un demain ? Bien à vous !

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    • André Lugardon dit :

      Merci de votre commentaire Zonzon.

      « Ecrire c’est se décrire » (Jules Renard). Je vais donc sortir un peu de mon demi anonymat.

      J’ai été instit de 1974 à 2008 et fils d’instits de campagne.

      Mon père est né en 1921 . Il a 16 ans en 1937. Il joue beaucoup au rugby et se souvient de matchs près de la Bidassoa où le bruit de fond ce n’est pas les applaudissements du public mais le bruit des canons de Franco qui écrase(nt) les rouges. Quatre ans plus tard alors qu’il n’est pas juif, communiste, socialiste, franc maçon (il est zazou et citoyen du monde) il doit se cacher dans son propre pays. Il devient hors la loi dans son propre pays. Pour des raisons que je ne vais pas expliquer aujourd’hui.

      Ma mère est née en 1928. Elle a passé la seconde guerre mondiale en ville. Elle a eu très faim. Elle est devenue instit en 1948 dans un tout petit village de la forêt landaise.

      Si je les évoque aujourd’hui c’est à cause de votre question « avons-nous un demain? » Au début de la seconde guerre mondiale mes parents n’avaient pas de demain possible. Ils ont commencé à en avoir un après Stalingrad.

      Aujourd’hui retraité de l’Education nationale ce qui me maintient dans « la vraie vie » ce sont mes activités de bénévoles au CCFD Terre Solidaire, aux Captifs la libération, au club de Judo de la petite ville où j’habite et à une radio associative départementale.

      Parmi mes anciens élèves certains ont maintenu le contact avec moi.

      Beaucoup des jeunes qui sont donc en contact avec moi ne supportent pas l’idée de ne pas avoir de demain possible. Ils sont souvent très positifs et certains d’entre eux réussissent bien dans la vie malgré tout ce qui ne va pas dans notre pays.

      Enfin pour terminer mon propos d’aujourd’hui André Lugardon est mort à l’âge de 26 ans pendant la seconde guerre mondiale des suites de ses blessures au combat dans un camp de prisonniers en Allemagne qui n’était pas un camp de déportation, d’extermination. Lui n’a pas eu de demain.

      Bien à vous, jfsadys.

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  14. Jean-Bernard Lasserre dit :

    Bonsoir Monsieur Tandonnet,
    Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire dans un commentaire sur l’un de vos blogs, je suis professeur d’anglais dans un lycée. Je suis entièrement d’accord avec votre propos au sujet de la réforme du baccalauréat. Je ne me suis jamais fait d’illusions sur Monsieur Blanquer, qui est typiquement Macron compatible et illustre parfaitement l' »en même temps » macronien. Sa réforme est cosmétique et n’est que la suite logique du pédagogisme de gauche qui sévit dans l’Education nationale depuis quarante ans.
    Personnellement, je continuerai malgré tout à faire des cours à mes élèves. Je ne serai pas l’un de ces professeurs qui découpent leurs cours en séquences et dont faire des projets à leurs élèves. Je continuerai aussi à expliquer les règles de grammaire et à faire apprendre du vocabulaire à mes classes. Je me moque bien des modes.

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  15. Doran dit :

    Les français ne bougeront pas. Trop vieux, trop las, trop gavés ils n’aspirent qu’à la retraite et aux petits privilèges factices de l’Etat Providence. Les gens ont du mal à faire le lien entre toutes ces transformations , réformes et autres changements , toutes empreintes du progressisme officiel.
    PMA GPA- réforme du bac et autres abandons de la culture générale aux concours d’entrée – CETA- fédéralisme … une dénonciation des coûts de santé des vieux . Lorsque j’ai utilisé le terme Guerre culturelle en réponse à un éditorial , je me suis fait allumé . c’était un mot inapproprié qui sentait son « populisme ou son extrême droite. Et pourtant ce gouvernement qui n’est que le porte parole de l’oligarchie conduit une guerre CULTURELLE contre le pays, contre la Nation. Ils veulent à tous prix éradiquer les racines de ce pays , le rendre encore plus manipulable . Des gens sans passé, sans mémoire… pour un avenir de zombie consommateur . j’exagère ?Le relativisme de rigueur dans nos palais nationaux est une des armes de cette guerre culturelle . Souvenez vous de cette parole du « Grand Homme » , parlant des communistes et des marxistes de tous poils , alors qu’on lui reprochait de ne s’intéresser qu’à l’économie  » Eh bien , nous leur laisserons la culture « . En commençant par l’Éducation Nationale qui commande toute la politique culturelle. Nous en sommes là. Que faire à ce stade de pourrissement où les métastases ont envahi les corps centraux de l’Etat .

    Examinez à la loupe toutes les décisions de cette équipe : pas une qui ne contribue pas au déclassement profond de la France

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  16. Gerard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Je suis profondément déçu par J.M. Blanquer, seul ministre de ce gouvernement à qui j’avais accordé un peu de confiance lorsqu’il affichait sa volonté au début du quinquennat de réformer l’Education Nationale.
    Ainsi, ce qu’avait initié J.P. Chevènement en 1986 est maintenant dépassé. La crétinerie de masse est bel et bien « En Marche ».
    Après le mariage pour tous voilà donc le bac pour tous, en attendant l’enfant pour tous. Misérable peau-d ‘âne sans aucune valeur autre que celle d’un ticket d’entrée dans les universités et certaines écoles.
    Puisqu’il n’y aura aucune volonté d’harmonisation, on peut facilement imaginer que les 40% de note du contrôle continu seront très rapidement surévalués par certains professeurs qui ne voudront pas « défavoriser » leurs potaches.
    Cette réforme est en effet une nouvelle catastrophe qui s’ajoute aux précédentes réformes qui allaient déjà dans le même sens avec notamment l’intégration d’options toutes plus fantaisistes les unes que les autres et qui permettaient aux meilleurs élèves d’obtenir des moyennes supérieures à 20/20.
    Combien de générations d’incultes définitivement perdues avec un tel programme sur lequel il sera très difficile de revenir sauf à supprimer définitivement cet examen qui n’en est plus un ?
    Si un jour la droite revient au pouvoir, il conviendra qu’elle fasse de l’éducation Nationale sa priorité absolue et qu’elle rétablisse les examens et concours à l’image de ce qui existe dans nos meilleures écoles supérieures.
    Seule consolation : la plupart de nos écoles prestigieuses conserveront leurs méthodes de sélection qui garantit l’excellence des études (pas nécessairement hélas, des suites professionnelles).
    Ce gouvernement s’acharne à tout détruire dans le pays. Jusqu’à quand les Français vont-ils le laisser faire ?

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    • Drareg dit :

      Vous dites :

      La crétinerie de masse est bel et bien « En Marche »

      Pas tout à fait : ce n’est pas particulièrement un coup d’En marche.

      Cette réforme avait été proposée (choix d’options par les élèves) sous le dernier quinquennat de droite. Elle avait été annulée à l’époque, suite aux protestations des enseignants.

      Mais la droite avait, à cette époque (2010), fait tout de même une réforme des programmes scientifiques qui était elle aussi très mauvaise, et qui était déjà portée par Blanquer (dgesco).

      Voici un avis sur cette réforme après son application jusqu’au bac (juin 2011 secondes, juin 2012 premières, juin 2013 terminales), par la Société française de physique et les profs de prépas scientifiques :

      https://www.sfpnet.fr/depuis-2013-le-bac-s-est-inadapte-aux-etudes-superieures-de-physique-et-de-chimie

      Les leçons à en tirer sont :
      – la droite s’est également très mal comportée sur ce sujet de l’éducation
      – vous ne pouvez pas faire confiance à la presse, qui en effet fait une publicité incroyable à Blanquer.

      Je peux enfin remarquer que le programme de Fillon pour le lycée, tel qu’exposé dans ses livres préparant 2017, aurait été lui aussi catastrophique, du fait de son idéologie néolibérale le poussant à vouloir tout passer, dans ce secteur, au privé (c’est écrit noir sur blanc dans ses bouquins, donc heureusement qu’il s’est fait retoquer).

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    • Gerard Bayon dit :

      @Drareg
      Merci de votre commentaire.
      Vous avez raison mais je ne suis ni né de la dernière couvée, ni un idolâtre inconditionnel de la droite pour ne pas reconnaitre qu’au cours des 17 dernières années de gouvernement de droite (L. Chirac et N. Sarkozy) rien n’a été entrepris par les 8 ministres de l’Education Nationale qui se sont succédés en 17 ans pour corriger les désastres mis en place par la droite entre 1969 et 1981 puis par la gauche depuis 1981. Parmi ces ministres 1 seul (C. Allègre) disposait d’une culture scientifique et annonçait une volonté de réforme…on sait comment cela s’est terminé en moins de 3 ans ! Tous les autres étaient des purs politiciens ou des philosophes qui n’ont fait que de publier une loi qui porte leur nom pour la postérité !
      Après le quinquennat de F. Hollande et ses 3 pires (le mot est faible) ministres de l’Education Nationale que l’on ait connu depuis le début de la Vème République, j’espérais et croyais trop naïvement sans doute que J.M. Blanquer allait remettre de l’ordre dans cette administration à la dérive qu’il connaissait si bien. Encore une fois je suis atterré devant les résultats annoncés et ceux déjà en place d’où ma remarque sur la crétinisation de masse qui en fait s’accélère au fil du temps.
      A ce sujet, je viens d’achever la lecture de « Théorie de la dictature » de M. Onfray où l’on retrouve les principes de mise en œuvre de cet abêtissement : Détruire la liberté, appauvrir la langue, abolir la vérité, supprimer l’histoire, nier la nature, propager la haine, aspirer à l’Empire. Nous y sommes !

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    • Janus dit :

      @Drareg : Tout à fait d’accord avec vous : La droite, si tant est qu’elle existe encore, a un lourd passé pour ce qui concerne l’éducation nationale : Le plan Foucher, la reforme Haby sont des reformes de droite et j’en passe de plus débiles !
      Bref, tous des voyous et des imbéciles demagogues assis glorieusement sur une branche qu’ils s’empressent de scier avec l’ énergie et la satisfaction béate de l’idiot du village…
      Je recommande la lecture des livres de Philippe Nemo, qui analyse de manière très complète les différentes reformes dans lesquelles la droite a eu une part prépondérante, même si le deus ex machina était de gauche : « Pourquoi ont-ils tué Jules Ferry ? : La dérive de l’école sous la Ve République », Paris, Grasset, 1991, 355 p.
      « Le Chaos pédagogique : Enquête sur l’enseignement des collèges et des lycées de la République », Paris, Albin Michel, 1993, 256 p

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