L’air du temps

En cet été 2019, un lourd parfum de décomposition empoisonne l’air du temps. Le chaos et le désordre se banalisent dans la rue et la peur  gagne de tous côtés. Les violences commises dans le cadre d’une compétition sportive, 200 interpellations à l’occasion de la finale Algérie-Sénégal, soulignent une nouvelle poussée des désordres nihilistes, sans raison et sans but et l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat. L’image de ces commerçants et restaurateurs, sur les Champs Elysées, barricadant les vitrines de leurs boutiques, est à l’image de la peur ambiante. En parallèle – chaos d’en bas, chaos d’en haut – , la délation de la pire espèce, des photos prises clandestinement lors d’un dîner déstabilisent un gouvernement. C’est désormais une habitude qui s’impose, courante et acceptée. Les polémiques s’enchaînent de toutes sortes, suscitées par la moindre parole. Tout le monde surveille, soupçonne et menace tout le monde. La lâcheté frappe au quotidien, nourrie d’indécision et de couardise. Le lâchage, le largage de M. de Rugy par ses amis, ses alliés, les plus hautes autorités du pays, après une brève hésitation, est un chef d’oeuvre du genre, un fantastique chef d’oeuvre de lâcheté. Lui-même qui bénissait deux ans et demi auparavant le lynchage de M. Fillon, est bel et bien un arroseur arrosé et ne récolte que ce qu’il a contribué à semer. Mais le sort qui lui a été réservé est celui, potentiel, de tous les hauts responsables de ce pays qui bénéficient tous, sans exception, de salons et de crédits de réception, de cuistos, leur permettant de recevoir et de gaver leurs invités, sinon de homard, de langouste ou de caviar. Une épée de Damoclès est désormais suspendue au-dessus de leur tête. L’arrogance est bien souvent la contre-partie de la peur. Il n’empêche qu’un air du temps putride s’est installé sur le pays. Il procède du nihilisme et du narcissisme ambiant. Quand la double obsession de l’image personnelle et de la préservation à n’importe quel prix des privilèges matériels et de vanité écrase toute autre considération, la vie publique fait naufrage dans une sorte de marécage croupissant d’où rien de positif ne saurait sortir. Il n’est plus question de gouverner ou de diriger quoi que ce soit, mais de sauver les apparences. La France se noie dans le futile et l’anecdotique et le pouvoir politique n’a jamais été aussi faible et fragile. Une guerre couve au Moyen-Orient, entre les USA et l’Iran d’où pourrait sortir un bouleversement planétaire, dans l’indifférence générale d’une France anesthésiée par la médiocrité ambiante. Le réveil viendra, violent, dramatique, terrifiant.

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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56 commentaires pour L’air du temps

  1. Zonzon dit :

    Ses copains ont bien travaillé. François de Rugy, rugissant, veut sa revanche ! Va-t-il réintégrer son bureau du ministère, rénové chichement mais correctement ?

    Nous le souhaitons ! Quelle plus belle preuve de la canaillerie des gens de pouvoir ?
    Macron ne s’en remettrait pas !
    Un Président qui accroche deux étoiles ! Après le Benalla, le Rugy !

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  2. artofuss dit :

    Il est clair que nous ne serons jamais d’accord sur ce point: je considère qu’après avoir essayé en vain depuis trente ans la gauche, l’extrême gauche, le centre, l’extrême centre et la droite « de gouvernement » , nous ne risquerions pas grand chose de plus à tenter un petit bout de route avec un parti qui rassemble régulièrement de très hauts pourcentages de voix, même si c’est seulement au premier tour. Je ne vois pas là de clivage, mais au contraire le moyen de réintégrer des millions de citoyens qui ne se sentent pas représentés.
    Il est vrai par ailleurs que les gens ne changent guère, mais il est très vrai aussi que les politiques, une fois au pouvoir, sont forcés de tenir compte des réalités. C’est une chance à courir, je ne comprends pas qu’on se la refuse.
    Surtout dans l’état où est le pays et devant l’urgence. Les gouvernements de coalition ou d’union nationale sont là pour permettre des solutions nouvelles à des situations nouvelles; or, avec les équipes de « l’ancien monde » ou celles du « nouveau », nous piétinons. Que dis-je, nous régressons gtavement, depuis trente ans !
    Et en particulier sur un point qui est pour moi essentiel, vital, urgent, je n’ai pas assez de mots pour le qualifier, celui de l’invasion migratoire et de concomitante de l’offensive islamique: aucun, je dis bien aucun, des politiques actuels ne fera le dixième de. ce qui serait nécessaire pour ramener l’ordre et la santé sociale et culturelkle dans ce pays. Chaque jour, jour après jour, année après année, et alors même que nous discutons du sexe des anges, des gens d’une culture que j’ai fréquentée professionnellement pendant 13 ans dans trois pays très différents et que je prétends connaître, viennent changer définitivement le visage de la France. Tous les problèmes politiques, tous les problèmes économiques peuvent trouver des solutions: en revanche, la perte d’identité , elle, est irréversible.Et c’est ce qui est en train de nous arriver; et que faisons-nous? Nous refusons de donner un peu de place au seul;parti qui n’ait jama

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    • artofuss dit :

      pardon, fauusse manoeuvre, mais vous aviez deviné lazurite: nos refusons de donner un peu de place au seul parti dont le discours soit le même depuis toujours sur ce sujet que tous les autres évitent.
      Nous sommes engagés dans une course contre la montre, Maxime. Rien de moins.

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  3. Curmudgeon dit :

    Si je comprends bien, les « polémiques », le « lynchage médiatique », ça n’est pas bien.

    Quand même France-Info se met à publier un long article sur le stupéfiant marathon de casse-croûte quand Macron était à Bercy, c’est aussi une vaine polémique ? Certains le pensent, et ne trouvent pas du tout abusif que Macron ait claqué à lui tout seul la plus grosse masse des crédits de représentation du ministère pour entretenir son réseautage, donc pour ses intérêts personnels, aux frais du contribuable. D’autres ne cachent pas qu’ils trouvent ces mœurs inadmissibles. Ça doit être des ronchons.

    https://www.francetvinfo.fr/politique/la-republique-en-marche/francois-de-rugy/enquete-franceinfo-quand-emmanuel-macron-recevait-le-tout-paris-a-bercy-pour-se-constituer-un-carnet-d-adresses_3541021.html

    Un régime démocratique sans « polémiques », c’est quoi ? Le palais de Dame-Tartine ?

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  4. michel43 dit :

    Allons Maxime,,,,en politique ou dans le priver ,ceux qui sont les patrons n « on pas d Amis ,,dans la chansons ,c « était pareil ,qui osait critiquer le Claude François ,Bécaud ,Dalida ,le décès de Chirac,,,nous saurons la vérité sur Boulin,,,,,

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  5. Zonzon dit :

    « futile, anecdotique…chaos et désordres nihilistes… les polémiques s’enchaînent…la lâcheté frappe au quotidien…un air putride s’installe… la vie publique fait naufrage… »

    Mais non, mais non !

    De sains rapports s’installent entre ceux qui font l’actualité. Ainsi cet homme, qui avait montré son appétence à casser du blancos à la Contrescarpe, s’en prend désormais à la femme blanche, mais avec humour et élégance !

    Laquelle femme blanche avait invectivé une femme noire dont le boubou n’était pas en rapport avec sa fonction officielle !

    Tout ça dans un climat de bonne humeur où le petit peuple trouve son compte !

    Rions, rions, il en restera toujours quelque chose !

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