La vague s’amplifie

L’élection de  à la présidence du Brésil de Jair Bolsonaro , avec 55% des voix, vient à la suite d’un processus de long terme qui secoue le monde occidental: Brexit, Trump, Italie de Salvini, Hongrie de Orban, et désormais, le Brésil de Jair Bolsonaro. Ces événements ne sont pas équivalents mais relèvent d’une logique.

Il est tragique de voir arriver au pouvoir au Brésil un personnage nostalgique d’une dictature militaire qui a détruit les libertés et la démocratie, emprisonné, torturé et massacré des opposants politiques. Il faut avoir la mémoire courte pour oublier ce que furent les dictatures militaires d’Amérique latine. La mémoire courte n’est-elle pas un fléau de notre époque? Comment ne pas trembler devant l’arrivée au pouvoir d’un personnage  qui  « en 2014, avait fait scandale en prenant violemment à partie une parlementaire Mme Maria do Rosario, lui lançant qu’elle «ne méritait pas» qu’il la viole car elle était «trop moche». Deux ans plus tard, il a fait l’éloge d’un tortionnaire de la dictature militaire (1964-1985)… Dans un entretien au magazine Playboy en 2011, il a affirmé qu’il préférerait avoir un fils «tué dans un accident» plutôt qu’homosexuel. »

Cependant, voilà, vous sommes devant une vague de fond qui emporte un à un les pays du monde occidental. Elle va se poursuivre. Demain, peut-être touchera-t-elle l’Allemagne au regard de l’effondrement de Mme Merkel. Que dira-t-on alors? Et la France risque aussi d’être emportée dans une aventure empoisonnée, quelle soit de droite ou de gauche. A quoi avons-nous affaire? A une réaction profonde et virulente des peuples contre l’idéologie dominante, l’ultralibéralisme, l’émergence d’un monde sans frontière et d’un homme éthéré, sans culture ni racines, indéfiniment manipulable,  le culte de la table rase, l’individualisme absolu,  le règne de l’argent-roi, la négation des nations, l’abolition des valeurs traditionnelles auxquelles les peuples sont attachés. La France sera l’un des pays les plus durement frappés parce que, le processus électoral biaisé de 2017 a porté à sa tête des hommes qui sont la caricature même de cette modernité sans foi ni loi.

Alors, que faire face un tel phénomène?

Le choix des élites françaises, politiques, médiatiques, journalistiques, est celui de la fuite en avant face au phénomène: hurler du matin au soir au fascisme, aux heures sombres de l’histoire et à l’extrême droite. En s’enfonçant dans une logique d’insulte et de mépris, elles ne font ainsi qu’exciter les esprits et amplifier le mouvement. Incapables de prendre conscience de leur erreur, bêtement, elles jouent un drôle de jeu qui ne fait qu’amplifier la vague. Elles en sont complices.

C’est tout le contraire qu’il faudrait faire, abolir une fois pour toute le mépris des élites pour le peuple, respecter les valeurs de la démocratie, écouter ce qu’ont à dire les gens, mettre fin au culte de l’abolition des frontières et des nations, répondre aux attentes légitimes des personnes en matière de protection, de lutte contre la pauvreté, le chômage, le pouvoir d’achat, de fiscalité, la sécurité et l’immigration, cesser les pitreries médiatiques et le grand-guignol narcissique et mégalomane, qui est ressenti comme une insulte quotidienne. Au regard de la réalité politique de la France actuelle, la tentation sera toujours grande de se dire: mais la démocratie est déjà abolie par une coterie méprisante! comment faire pire? Que risque-t-on, au point où nous en sommes? Or, il est encore possible de restaurer la confiance en la démocratie, les valeurs de liberté et de dignité, de respect. Mais il faut changer radicalement de cap, mettre fin à la tyrannie du mépris et rétablir les grands principes d’une république et d’une démocratie fondée sur le respect et l’écoute des gens. Ce n’est qu’à ce prix qu’il sera possible d’arrêter la vague.

Maxime TANDONNET

 

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
Cet article a été publié dans Uncategorized. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

49 commentaires pour La vague s’amplifie

  1. Georges dit :

    Il obtint le pouvoir grâce à cette opposition soi-disant de gauche dont la seule idéologie consiste au « tire-toi de là que je m’y mette «  et que je me sucre.

    J’aime

  2. Citoyen dit :

    Et s’il était encore nécessaire de se différencier de la racaille de nos bien-pensants de gôche, une excellent article, fournit une autre vision de la situation au Brésil.
    A lire ici :
    http://institutdeslibertes.org/populisme-un-mot-eviter-de-penser/

    J’aime

  3. Colibri dit :

    A propos de la théologie de la libération et des prêtres ouvriers les questions pourraient être pourquoi il y a eu il y a encore un peu un tel attrait pour ces deux démarches et pourquoi le vatican a du mal avec ces deux mouvements de l’Eglise catholique ?

    https://www.la-croix.com/Religion/Spiritualite/Ou-en-est-la-theologie-de-la-liberation-2011-05-13-631770

    https://www.la-croix.com/Archives/2001-04-05/Pretres-ouvriers-_NP_-2001-04-05-130557

    J’aime

  4. Citoyen dit :

     » Comment ne pas trembler devant l’arrivée au pouvoir d’un personnage qui …  » …
    Il ne faut pas, cher Maxime, prendre au pied de la lettre ce que racontent nos merdias de gôche, et rapporter leur délire tel quel, en le prenant pour acquis. Il y a de fortes chances pour que ce soit de la désinformation, sinon de la tentative de manipulation comme ils en sont coutumiers …
    Et heureusement, bien des commentateurs ici, ne tombent pas dans le panneau …
    Ci-joint une vidéo qui donne un autre son de cloche (tout le monde aura compris : les cloches étant bien sûr la racaille qui sévit dans les merdias) :

    J’aime

  5. artofuss dit :

    Pour répondre à Monsieur E. Marquet (et clore, par courtoisie envers notre hôte, le grand espace déjà occupé par mes interventions sur un sujet qui me tient particulièrement à coeur, on l’aura compris):

    Cher Monsieur Marquet,

    Je prends acte de votre intéressante affirmation selon laquelle le pape François n’aurait jamais « adhéré à la théologie de la libération ».
    La théologie de la libération n’a certes jamais été un « parti » auquel on adhérait, mais une nébuleuse très politisée à gauche, une sorte d’état d’esprit débordant très largement le domaine spirituel, qui a exercé une très grande influence sur le clergé sud-américain à partir des années 1970 et auquel, si l’on en croit ses nombreuses interventions dans le domaine politique bien avant d’être pape, Jorge Bergolio semble ne pas avoir été tout à fait insensible.
    C’est du moins le sentiment de beaucoup d’observateurs et à mon tour de vous recommander, toujours par souci d’éviter l’ignorance, la lecture d‘un article de Libération qui souligne un engagement politique de notre actuel pape, précoce et sans équivoque :
    https://www.liberation.fr/planete/2017/08/01/francois-un-pape-actif-sous-tous-les-cieux_1587611
    ainsi qu’un autre sur ses rapports avec la théologie de la libération elle-même :
    http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/au-vatican-la-theologie-de-la-liberation-n-est-plus-persona-non-grata-01-09-2014-4102251.php

    Inutile, je suppose, de rappeler par ailleurs ses exhortations et condamnations sévères, depuis qu’il siège au Vatican, contre les pays n’ouvrant pas grands leurs portes à l’immigration sauvage et ses gestes spectaculaires vis à vis de l’islam, toutes attitudes, vous en conviendrez, susceptibles de créer des « amalgames » dans les esprits sans doute trop peu subtils qui se sentaient beaucoup plus à l’aise avec les positions plus lisibles de ses prédécesseurs.

    J’ai par ailleurs, comme vous me l’avez recommandé, lu avec interêt votre article du journal La Vie (ex-« Catholique ») mais vous comprendrez que devant un autre titre de cette même publication sur Jair Bolsonaro :
    http://www.lavie.fr/actualite/monde/le-neofasciste-bolsonaro-a-la-tete-du-bresil-30-10-2018-93978_5.php
    on puisse s’interroger sur la neutralité de cette feuille vis à vis de l’Amérique latine et plus particulièrement de l’élection brésilienne qui a donné lieu à mes réactions et à notre échange…Vous me permettrez donc de persister dans mon analyse.
    Cordialement,
    Artofuss.

    J’aime

    • E. Marquet dit :

      Artofuss,
      Je n’ergoterai pas sur une question de genre ! Sans information précise, vous avez opté pour le masculin, par pur réflexe je suppose.
      J’ai lu avec beaucoup d’intérêts les deux articles dont vous m’avez joint les
      liens, d’autant que je ne lis pas les deux journaux qui les ont publiés. Je les ai trouvés intéressants et très modérés, et ils ne changent en rien les termes de ma précédente réponse que vous appelez avec une pointe d’ironie, il me semble, « mon intéressante affirmation ».
      Je pourrais vous permettre d’approfondir votre recherche par différents articles non partisans, ni politiquement engagés, mais ce blog n’en est pas le lieu.
      En ce qui concerne l’article de la Vie, je n’ai pu lire que le début puisque les 87% restant étaient réservés aux abonnés. Ce début reprend des propos que beaucoup de journaux ont cités, mais il me faudrait d’une part lire l’article en entier, et d’autre part connaître le contexte exact de ces propos, pour pouvoir en dire quelque chose. Cet article a-t-il quelque chose à voir d’ailleurs avec votre remarque sur les liens supposés du Pape François avec la théologie de la libération ?
      Bonne fête de Toussaint et si vous avez du temps disponible lisez « Gaudete Exsultate » du Pape François, (cinq petits chapitres en ligne), en français « soyez dans la joie et l’allégresse » (Mat.5-12). On est loin, très loin de l’option marxiste !

      J’aime

  6. JulesXR52 dit :

    Vous n’allez sûrement pas « restaurer la confiance en la démocratie » en dénigrant Bolsonaro, qui est le choix démocratique des Brésiliens. Quant à se sentir menacé par l' »ultralibéralisme » dans un pays où la dépense publique atteint 57% de ce qui est produit, j’ai comme un doute…

    J’aime

  7. souris grise dit :

    bonjour Artoffuss .

    merci pour votre témoignage ; ce n’est que lorsqu’on vit la réalité de tous les jours qu’on peut vraiment analyser la situation , pour vous c’est l’Amérique du Sud , pour nous c’est ce qui se passe dans nos villes …
    amitié .
    Chris .

    J’aime

  8. Colibri dit :

    « L’exercice du suffrage universel en France est devenu un débordement de vice inouï. Exactement comme le nationalisme barbare, exactement comme l’antisémitisme barbare, exactement comme un certain antimilitarisme, comme un certain colonialisme, comme l’africanisme, comme le surmenage industriel, comme la prostitution, comme la syphilis, comme les courses, comme et autant que tous les parlementarismes, le parlementarisme électoral est une maladie. (…) L’exercice du suffrage universel en France est devenu, sauf de rares et nobles exceptions, un jeu de mensonge, un abus de force, un enseignement de vice, une maladie sociale, un enseignement d’injustice. »

    Source: « Vie et mort de Péguy » de René Johannet, page 111, aux éditions Flammarion, 1950.

    J’aime

  9. Colibri dit :

    Est-ce transposable en politique ?

    « Jusqu’au début du XX e siècle, la création artistique fut placée sous le signe du beau. Les canons de la beauté pouvaient se modifier suivant les époques, le propos de l’art demeurait le même : célébrer la beauté, la révéler, créer du beau. Vers la fin du XIX e siècle déjà, et tout au long du XX e siècle, plusieurs facteurs se sont conjugués pour changer cette donne : la laideur des grandes villes, résultat de l’industrialisation forcenée, la conscience d’une « modernité » basée sur l’idée de « la mort de Dieu », l’effondrement de l’humanisme provoqué par les successives tragédies au niveau planétaire. Tous ces éléments ont bouleversé la conception traditionnelle de l’art, lequel ne se limite plus à l’exaltation du beau comme tel. Par une sorte d’expressionnisme généralisé, la création artistique, à l’instar de la littérature qui a connu un éveil plus tôt, entend avoir affaire à toute la réalité des vivants et à tout l’imaginaire de l’homme. »

    François Cheng dans « Cinq méditations sur la beauté ». Page 93 dans la collection Livre de Poche.

    Une politique belle et bonne pour tout le monde peut-elle encore naître de notre imaginaire ?

    J’aime

  10. Colibri dit :

    A l’intention d’Annick Danjou:

    Pour nous aider à aider nos enfants et petits-enfants

    L’école d’aujourd’hui n’est pas celle de notre enfance juste après la seconde guerre mondiale. Le monde d’aujourd’hui n’est pas celui de nos parents et grands parents. Mais il en était déjà ainsi du temps de nos parents et grands parents. L’école et le monde n’étaient pas ce qu’avaient connu leurs parents et grands parents.

    Chaque génération se demande ce qu’il faut faire pour aider ses enfants et petits-enfants.

    Nous les éduquons en fonction de ce que nous sommes, de nos qualités et de nos défauts, en fonction de notre histoire familiale. Si nous nous nous améliorons, ils s’amélioreront.

    La recette magique n’existe pas mais nous pouvons tenter d’explorer quelques pistes:

    1- Nous savons combien nos jeunes enfants sont curieux et avides de connaître. Mais dans un monde bombardé 24h/24 d’images, de sons, d’écrits, les risques de butinage et de dispersion sont grands.Aidons les à faire le tri. Encourageons les à se concentrer sur ce qui est important en fonction de leur âge et de leurs activités. Ne les laissons pas « se noyer » dans ce qui n’est pas à leur portée. Éteignons souvent la télé et la radio. Demandons leur du temps sans Smartphone. Proposons leur des moments de silence, voire d’inactivité / méditation. Le « ne rien faire » participe au développement de la liberté intérieure dont nous avons tous besoin pour grandir.

    2 – Apprenons à nos enfants et petits-enfants à être attentifs, à respecter les autres qui sont une part de nous mêmes. Ce respect commence envers les personnes âgées de la famille et se prolonge envers les personnes rencontrées dans la rue, dans les grandes surfaces, les transports collectifs. C’est important pour grandir en humanité. Respecter les adultes et, de manière plus générale, les plus grands que soi reste un objectif à ne pas négliger surtout en période de divorces « tumultueux ». Cela aide à mieux s’adapter à une nouvelle situation familiale. Etre attentifs aux autres c’est aussi ne pas être indifférent à la misère du monde. Guidés par les adultes, nos enfants et petits enfants comprendront qu’il n’y a pas lieu de s’apitoyer ou de se décourager. Grands et petits, riches ou pauvres, nous pouvons tous essayer de lutter contre la misère, la soulager par le partage ou par un simple sourire. Ne pas être indifférent aux autres « met de l’huile » dans les relations sociales et dans la vie de tous les jours.

    3 – Cultivons avec eux le goût de l’effort. Bien entendu il n’est pas question de leur demander d’aller chercher l’eau à la fontaine publique, d’aller ramasser le bois mort dans la forêt pour se chauffer et cuisiner ni d’aller laver le linge au lavoir public. Ce temps-là est révolu. Mais il est important de faire comprendre aux enfants que l’eau courante dans l’évier, la salle de bain et les wc ; l’électricité partout dans la maison cela n’a pas toujours existé. Il y a des pays où ça n’existe toujours pas. Cela ne va pas de soi. Tout cela a demandé des efforts à nos aînés pour qu’il en soit ainsi. Dès la maternelle un enfant peut aider ses parents aux tâches ménagères et domestiques. Toute la vie familiale ne doit pas reposer ni sur maman ni  sur papa. Il y a mille choses qu’un enfant peut faire pour participer à la vie familiale, pour apprendre que « tout ne tombe pas du ciel » et qu’il y a des efforts à faire pour obtenir quelque chose dans la vie quotidienne puis plus tard dans la vie tout court. Nous devrions d’ailleurs tous, adultes comme enfants, nous entraîner tous les jours à faire quelque chose que nous n’aimons pas du tout faire. Pour nous forger et reforger sans arrêt le goût de l’effort quotidien.

    4 – Accordons à nos enfants, petits-enfants le droit à l’erreur, et même à l’échec. Pas facile ni simple bien sûr. Aidons les à analyser les erreurs, à dépasser les échecs. C’est une tâche incontournable car tomber, se tromper et faire fausse route, c’est inévitable et ce n’est pas grave… si les mécanismes sont en nous pour nous corriger, nous relever. Cela fait partie de l’apprentissage de la vie. Cela s’acquiert à travers la lecture, la discussion « pour de vrai » avec les parents, les grands-parents, les oncles, les tantes, les grands frères, les grandes sœurs et aussi les amis.

    5 – N’ayons pas peur d’aller à contre courant en proposant à nos enfants et petits-enfants,  de cultiver l’altruisme, la bonté, la générosité, la compassion, l’entraide, la coopération, le partage, l’amour de soi et du prochain Nous participerons ainsi à l’amélioration de l’ambiance sociale et sèmerons des graines pour un meilleur futur.

    6 – Enfin dernier point et pas le moindre, il nous incombe de chercher tous les moyens de transmettre à nos enfants et petits-enfants une « spiritualité au raz des pâquerettes ». C’est à dire leur montrer tous les jours quelque chose de beau autour de nous. Une simple fleur qui pousse dans le béton, une abeille qui butine, un jeune chat qui s’amuse. Quelque chose de beau, d’apaisant, de réconfortant qui est là sous nos  yeux ;que nous avons perdu de vue emportés par le tumulte fracassant de la vie.

    Une histoire vraie pour terminer : celle d’un grand père qui traçait au sol avec sa canne un petit carré et disait à son petit fils : « Regarde tout ce qui vit dans ce carré, dis-moi tout ce qui te plait ». Cet enfant-là s’appelait Isidore. Devenu adulte, il a réhabilité la vielle abbaye de Boscodon dans les Alpes.

    Au raz des pâquerettes se trouve la force d’affronter les épreuves de la vie, de s’accrocher à elle malgré le mal qui surgit inévitablement car « la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie. »

    jfsadys@gmail.com

    Citations:

    « Les temps sont mauvais, soyons bons. » (Saint Augustin)

    « Si la vertu ne suffit pas à assurer le bonheur, la méchanceté suffit à rendre malheureux. » (Aristote)

    « On ne fait du bien aux hommes qu’en les aimant. » (Saint Vincent de Paul)

    Aimé par 1 personne

  11. Curmudgeon dit :

    Je rejoins le commentaire de Duff. Théotime de Savoie me paraît également mettre le doigt sur une difficulté.

    Maxime Tandonnet dit : « A une réaction profonde et virulente des peuples contre l’idéologie dominante, l’ultralibéralisme, l’émergence d’un monde sans frontière et d’un homme éthéré, sans culture ni racines, indéfiniment manipulable, le culte de la table rase, l’individualisme absolu, le règne de l’argent-roi, la négation des nations, l’abolition des valeurs traditionnelles auxquelles les peuples sont attachés ».

    Le terme convenu « ultra-libéralisme » est particulièrement gênant, parce qu’on ne sait pas toujours si on désigne ainsi, par réprobation, (1) un type d’économie jugé malfaisant, (2) la tendance fâcheuse à l’érosion des frontières (par l’emprise de l’UE notamment ; par un immigrationnisme débridé, (3) des mœurs relâchées, (4) le tout ensemble, censé constituer un paquet indissociable.

    Pour (1), l’opposé vertueux recherché serait quoi ? Une économie dirigiste protectionniste poussant à la décroissance anti-consumériste ?

    J’aime

  12. Georges dit :

    Gauche droite ,gauche droite ,gauche droite….

    J’aime

  13. Annick Danjou dit :

    Merci Artofuss pour toutes ces précisions, il est en effet très difficile de faire la part des choses et de plus en plus en France, hélas, quand les médias vous assènent à longueur de journée des contre vérités.

    J’aime

    • artofuss dit :

      Merci. Je ne souhaite certes pas m’étendre indéfiniment sur le sujet ou polariser l’attention, mais j’aurais (de même que nombre de mes collègues) matière à écrire un livre épais sur l’insécurité, la corruption, les trafics d’influence, les mafias politiques et bien d’autres dysfonctionnements chroniques et systémiques vécus « en direct » pendant mes années d’Amérique latine. Responsable de la coopération dans plusieurs postes, j’y ai notamment travaillé en étroite collaboration avec notre ministère de la Justice pour la moralisation des systèmes judiciaires locaux, ou avec des organismes comme le SCTIP , (Service de Coopération Internationale de la Police) qui s’est fait une réputation en Amérique latine pour l’amélioration des techniques de maintien de l’ordre et de la sécurité publique , en concurrence d’ailleurs avec le FBI américain, disposant de moyens bien plus importants .
      On ne peut tout simplement pas imaginer, malgré les défauts pourtant aigus de nos propres institutions, le niveau d’opportunisme, de laxisme, de cynisme, des cadres administratifs du sous-continent, structurellement sous-payés, vivant de services dispensés aux puissants de droite comme de gauche, sans autre considération que leur besoin de faire bouillir la marmite familiale: nous disions toujours dans nos ambassades que la corruption en Amérique latine était une forme de redistribution des revenus….Mais je m’emporte.
      Pour terminer, un seul exemple tiré de mon séjour en Equateur : en 2003, le pays reçut de l’organisation Mondiale de la Santé une subvention de 6 millions de dollars pour lutter contre le paludisme endémique sur ses côtes marécageuses du Nord-Est , le long de la frontière avec la Colombie. Il s’agissait d’épandre par voie aérienne du DDT , seul produit efficace malgré ses contrindications écologiques. Le ministre équatorien de la Santé, un médecin soit dit en passant, acheta à la place de la FARINE, poudre également blanche mais infiniment moins onéreuse, et s’enfuit avec les fonds de l’OMS au Panama, où il vit probablement encore. Il s’agissait d’un gouvernement « gauchisant–populaire » à la Lulla, lié à celui de Cuba.
      Faut-il évoquer les méthodes des « cocaleros » plus tard au pouvoir en Bolivie, gauchistes – millionnaires mais opposés à l’Oncle Sam, donc sympathiques à nos média, sans parler du scandale des fameux FARC de Colombie, qui depuis 1948 et pas moins, se doublent de trafiquants internationaux de drogue à très vaste échelle sous couvert idéologique de « lutte prolétarienne» ? Je n’aborderai même pas la question typiquement sud-américaine du clergé militant de la « théologie de la libération », dont pourtant nous avons un exemple sous les yeux avec la personnalité éminemment politisée de notre pape actuel.

      La gestion « à la sud-américaine » offre donc une liste interminable et qui continue à s’allonger de caractéristiques uniques dont le dernier avatar est le Chavisme, ultra-gauchisme ruineux fondé, ne l’oublions pas, par…un militaire: mais nos média tiers-mondistes n’ont cure de les dénoncer dans la mesure où elles ne cadrent pas avec leur canevas idéologique , et préfèrent remâcher depuis des dizaines d’années les méfaits (réels d’ailleurs) des militaires « purs et durs » qui, à intervalles réguliers, ont , à leur manière certainement pas recommandable, et avec le soutient des USA, néanmoins tenté à plusieurs reprises de sortir de l’infernale spirale qu’est la politique au Sud du Rio Grande.
      Dans un contexte si spécifique, les mots n’ont pas du tout la même valeur et utiliser l’élection d’un Jair Bolsonaro pour agiter chez nous le spectre du fascisme relève d’une ignorance et / ou d’une malhonnêteté absolues.

      Aimé par 1 personne

    • E. Marquet dit :

      Artofuss,
      Le Pape François n’a jamais adhéré à la Théologie de la Libération. La défense des pauvres ne veut pas dire que vous adhérez à cette théologie marxiste, même si vous venez d’Amérique du Sud. Le Pape François s’oppose à toute vision idéologique de la réalité et de la figure des pauvres. Il parle de Foi, pas de lutte des classes.
      Pour éviter les amalgames et l’ignorance que vous dénoncez par ailleurs, je vous invite cordialement à mieux vous documenter. Entre autres, vous avez un excelllent article de la Vie que vous pouvez retrouver et lire via google en tapant : « Le Pape François est-il un théologien de la libération ?

      J’aime

    • Annick Danjou dit :

      Merci encore Artofuss de prendre le temps de nous éclairer, c’est très important et bénéfique quant on ne connait pas le pays. J’en parlerai à mes enfants et petits enfants qui n’en connaissent pas plus que moi.

      J’aime

    • Stéphane B dit :

      @ Artofuss Puis je faire un copier / coller de vos interventions sur ce site pour les mettre sur un autre en vous citant, y compris votre site ?

      J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.