Convention sur la réforme des institutions

Après la Convention sur l’immigration en avril, les Républicains doivent consacrer leur deuxième convention à la réforme des institutions. Ce choix marque une prise de conscience nouvelle sur un sujet essentiel pour l’avenir et totalement occulté par la dictature du conformisme.

De fait, la réforme constitutionnelle ne doit pas être comprise comme une solution miracle pour sortir la France de l’ornière, mais comme un levier destiné à engager le pays dans la voie du renouveau. Les institutions intéressent peu le grand public. Le choix de mettre la réforme des institutions au premier plan des priorités est un geste à la fois audacieux et courageux qu’il convient de saluer.

Il faut tout bouleverser aujourd’hui afin de tenter de sortir la France du climat d’hystérie impuissante, de névrose élyséenne stérile, de mystification permanente, et le cortège de bêtise qui l’accompagne. La priorité absolue est de redéfinir le rôle du chef de l’Etat qui doit redevenir le responsable de la politique étrangère et de la défense du pays, un sage, visionnaire, pourvu de l’autorité morale qui sied à la discrétion, à la modestie et à la sobriété, en charge des intérêts à long terme du pays. Pour cela, le retour au septennat, non renouvelable, déconnecté du mandat de l’Assemblée nationale, est un impératif absolu.

Le Gouvernement, le Premier ministre et les Ministres, comme son nom l’indique,  a vocation à gouverner le pays, à prendre et assumer des décisions authentiques, à effectuer des choix, prendre des risques, à appliquer un programme politique avec le soutien d’une majorité, sous le contrôle du Parlement, en assumant la responsabilité de ses actes et de ses paroles.

La question du nombre des députés et sénateurs est un gadget d’intérêt secondaire. Le Parlement, qui incarne la Nation, exprime la souveraineté nationale. Il faut en finir avec la fausse bonne idée d’instaurer la proportionnelle qui donne le pouvoir aux état-majors partisans et brise le lien entre les citoyens et leurs représentants. La composition du conseil constitutionnel, qui devient de plus en plus une troisième chambre législative, doit être changée. Il est absurde et malhonnête d’en faire le fromage d’anciens ministres au rancard. Seul des juristes professionnels, totalement a-politiques, professeurs de droit, hauts magistrats ayant fait la preuve de leur professionnalisme, devraient y siéger.

Enfin, il est urgent de mettre fin à la cassure entre la classe dirigeante et la Nation: les lois les plus importantes doivent se décider par référendum et la liberté communale, c’est-à-dire la démocratie de proximité, qui rapproche chacun de nous de la décision politique, dit s’imposer comme une règle absolue, sans que l’Etat central, par des mesures folles et démagogiques, puisse s’en prendre à cette liberté.

Les débats de juin iront-ils jusqu’à ce niveau de l’échange de réflexions? Il faut le souhaiter: c’est une chance à saisir pour la France.

Maxime TANDONNET

 

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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22 commentaires pour Convention sur la réforme des institutions

  1. Georges dit :

    La servitude professionnelle ,un créneau intéressant mais par contre se vautrer gratuitement ….à moins d’être maso….

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  2. Hurluberlu dit :

    L’Histoire de France, depuis près d’un siècle, ressemble à un long fleuve encombré de scories qui polluent les actuels riverains; personne, sauf quelques rares exceptions, n’a osé affronté les origines du problème. On se contente d’essayer de traiter les effets sans jamais remonter aux causes ! D’où une impuissance chronique ! Réformer les Institution sans dénoncer les vices de base, reviendrait à coller un emplâtre sur une jambe de bois.

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  3. Annick Danjou dit :

    Frederic N « vous faites erreur en parlant des personnes et en accusant nos braves politiques qui en sont membres » en effet il suffit de regarder la liste des membres pour se rendre compte que ce ne sont pas de braves politiques, mais plutôt des planqués qui profitent, alors qu’ils n’ont pas fait de miracles, d’une position qu’on leur a allouée pour les placer et leur clouer le bec au cas où ils se seraient rebiffer. J’en connais un qui déjeune à la brasserie du Luxembourg à sa table d’habitué et réservée en lisant l’équipe…Qui paie?

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  4. Gérard dit :

    « En même temps » (comme dit l’autre), faut-il considérer que subir Culbuto ou Jupiter pendant 7 longues années serait vraiment un bien ?
    N’est pas de Gaulle qui le veut, et surtout quand on parle de ces deux-là.

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  5. michel43 dit :

    une chose est nulle part ,,,nous foutre la paix ,et nous laisser travailler ,c »est bien nous le priver ,qui renfloue les caisses que se charge de vider les politiciens et leurs conseillers ,haut fonctionnaires compris ,comme nous somme un état socialo- communiste ,depuis le front populaire ,et cela ne peut changer ,alors REVONS ,,,,,

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  6. Frederic_N dit :

    Bonjour
    Toujours aussi sceptique sur votre réforme des Institutions, mais vous touchez un point sensible avec le conseil constitutionnel. Je suis d’accord avec votre critique du Conseil actuel , d’accord avec la critique que vous portez sur sa jurisprudence pharaonique qui le fait dériver de sa vocation – comme il y a une dérive du pouvoir judiciaire. Mais je crois que vous faites erreur en parlant des personnes et en accusant nos braves politiques qui en sont membres
    Dans une démocratie libérale « normale », le rôle du conseil est simple : il s’agit de garantir le peuple contre les dérives du pouvoir ( et donc de sa propre souveraineté). Car la dérive est jugée inhérente au pouvoir. Mais on ne lutte pas comme cela contre les abus de pouvoir – sinon on est soi même un abus de pouvoir. On le fait à partir de principes qui sont censés être partagés par tous , et non pas seulement « écrits dans la constitution ». C’est pourquoi les pères de la démocratie parlaient au début de la loi naturelle : la loi naturelle est connaissable par tous, donc on peut en confier la garde à des magistrats. .
    A mon avis c’est ici que se situe le problème. Il vient de ce que nous sommes aujourd’hui confrontés à des questions qui non seulement ne font pas consensus, mais ne s’appuient sur aucune expérience incontestable et sur laquelle on puisse dire qu’il y a accord chez les français. Ainsi en est-il des réfugiés. Tous les français sont d’accord pour accueillir S Zweig ou L Trotsky dans les années 30, car ce sont de vrais réfugiés politiques. De même que tous les français devraient être d’accord sur l’indépendance de la banque Centrale : car la manipulation de la monnaie se fait toujours au nom du peuple et contre les épargnants. En 1700 comme en 2017 ( c’est ce que n’a pas compris Marine soi dit en passant). Ce sont des questions éprouvées.

    Mais ce n’est pas le cas de nombreux problèmes que nous affrontons : les réfugiés syriens par exemple ne sont pas de vrais réfugiés politique , c’est un phénomène politique nouveau qui nous « tombe sur le rable » . De même l’immigration de masse, ou les problèmes de bioéthiques. Sur ces sujets on ne peut pas s’autoriser d’une autorité morale qui permette à un magistrat de contrer la volonté générale. Car on n’a pas l’expérience suffisante. Qui nous dit que nous ne sommes pas , dans le cas de l’immigration ,dans une logique d’invasion ? Nul ne peut le dire sérieusement …. Il n’y a pas d’expérience historique

    . Et c’est là où il y a abus de pouvoir . Logiquement le conseil constitutionnel ne devrait RIEN avoir à dire sur de tels sujets. Il devrait refuser par exemple d’examiner la loi immigration. En le faisant il fait primer « à l’américaine » les textes formels qui l’ont mis en place, sur l’esprit de la constitution.

    Partant de là ce n’est certes pas en mettant des professionnels à la place de politiques qu’on résoudra le problème : car tout le monde constate que cette dérive est systématique chez les professionnels dans nos sociétés. Qu’ils soient juges, professeurs ou simples journalistes. Tous se croient autorisés à aller sur des sujets sur lesquels ils n’ont pas de légitimité
    La seule solution crédible est d’autolimité le pouvoir de ces institutions aux sujets historiquement éprouvés – et laisser le principe de la loi votée pour les sujets nouveaux.. Faute de quoi le retour du bâton illibéral risque de nous tomber dessus

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    • Mildred dit :

      Voilà qui explique de façon lumineuse les abus de pouvoir auxquels sont soumis les Français. Ainsi c’est au nom du fameux « Tu ne tueras point », socle de notre civilisation, qu’on leur a fait accepter, bon gré, mal gré, l’abrogation de la peine de mort, y compris pour les pires criminels. Mais alors comment va-t-on leur expliquer que cette peine de mort va être rétablie à la demande d’un comité d’éthique (!) pour les vieux, les malades, les handicapés, chose qui nous faisait pousser des cris d’horreur quand on nous expliquait que cela avait été pratiqué par les nazis ?
      De même, comment expliquer aux Français que ce « droit du sol » qui leur est présenté comme une valeur de notre République, pourrait être remis en question, non pas en France où pourtant il y a tout lieu de croire qu’il pourrait être plébiscité, pour peu qu’on pose la question aux Français, mais à Mayotte qui est pourtant un territoire de notre République ?
      Et puis, si les Français de 1930 étaient d’accord pour accueillir Zweig ou Trotsky, il me semble que ceux d’aujourd’hui n’auraient pas rechigné à accueillir tous ces chrétiens de Syrie qui ont été massacrés ou brûlés vifs dans leurs églises dans un silence assourdissant.

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    • michel43 dit :

      Mais Mayotte est devenue Français part la volonté de Sarkozy ,contre l’avis du président Mahorais et de l » ONU

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  7. E. Marquet dit :

    S´intéresser à la partie institutionnelle me semble effectivement le plus urgent. Je suis tout à fait en accord avec vous.
    Redéfinition du rôle du chef de l’état, retour au septennat mais non renouvelable, un gouvernement qui gouverne, un parlement qui légifère.
    Oui à la nette dissociation des élections législatives et de l’élection présidentielle.
    Non à la proportionnelle (ou à la marge) source de chienlit.
    Réduction du nombre de députés et de sénateurs, pourquoi pas, vu la nullité d’une bonne partie d’entre eux.
    Oui à une réforme du conseil constitutionnel, chambre de reclassement aux confortables revenus d’apparatchik qu’on a déjà trop longtemps subis. Et que dire du Conseil économique et social, des multiples agences d’état etc….lieux de pantouflage rémunérés !
    Réserve sur le référendum, ou alors très ciblé, avec une question claire, et une vraie information en amont pour un vote éclairé et non orienté. Imaginez ce que serait aujourd’hui un référendum sur la PMA ou la fin de vie, quand on voit l’obstruction au débat qui est faite par les tenants du oui !
    Quant à la liberté communale je n’y crois pas, tout au moins dans les grandes villes, quand on voit la parodie de ce que nos édiles appellent pompeusement démocratie participative. Etat, Régions, Départements, Métropoles, Ville, Bourg, Communautés de Communes, même combat. Des élus aux petits pieds, qui une fois (mal ) élus, pour la plupart se conduisent comme Seigneurs en leur fief.
    Ceci étant, tout cela n’est que théorie, et pour passer de la théorie à la pratique, il faut un «chef » qui a des convictions, un sens des valeurs et du bien commun, une abnégation certaine, entouré de gens fiables. Est-ce encore possible chez les Républicains, lorsqu’on voit la débandade depuis les primaires, le sauve qui peut vers le gobe-mouches REM pour attraper qui un mandat de député ou de sénateur, qui un maroquin, qui une place pour les européennes !

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  8. Cher Maxime Tandonnet

    Je partage votre analyse sur l’essentiel des points et tout particulièrement sur l’urgence du retour au septennat, qui ne devrait être jamais renouvelable et non renouvelable après un temps d’abstinence.
    Il est grand temps de constater que la France, du fait de ses institutions, manque cruellement au regard de la montée des périls d’un homme ou d’une femme autour de qui l’unité peut se faire dans l’urgence sans que les combats passés interfèrent.
    Il est grand temps de retrouver une Assemblée Nationale réellement élue et non désignée à titre de réplique à l’élection présidentielle, comme en 2007 en 2012 et en 2017.
    Il est temps de se doter d’un Conseil Constitutionnel qui ne soit pas une troisième chambre législative statuant en fonction de règles qu’elle dégage elle même.
    Il faut souligner que la proportionnelle même à titre partiel, outre qu’elle est une garantie de carrière pour les apparatchiks modifiera profondément les comportements électoraux en faveur des partis installés

    Je ne crois guère en revanche au referendum d’initiative populaire qui soulèvera un maximum de problème quant à la question posée et surtout quant au contrôle du nombre et de la sincérité des parrainages.

    Il me semble que la meilleure proposition reste la convocation dès que possible d’une Assemblée Constituante comme le propose d’ailleurs un groupe auquel j’appartiens  » Association Pour une Constituante ». Une Constituante me semble le meilleur moyen de redonner effectivement la parole au peuple.

    Etienne Tarride

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  9. Gérard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Je partage votre avis sur plusieurs points :
    – « le retour au septennat, non renouvelable, déconnecté du mandat de l’Assemblée nationale, est un impératif absolu. » C’est le point qui me semble être l’un des plus important et donc non négociable.
    – « Le Gouvernement, le Premier ministre et les Ministres, comme son nom l’indique, a vocation à gouverner le pays ». C’est là aussi un sujet très important, malheureusement nous constatons depuis très longtemps l’interventionnisme permanent du chef de l’Etat qui ne se prive même pas de commenter quasi quotidiennement les actions du Gouvernement.
    – « La question du nombre des députés et sénateurs est un gadget d’intérêt secondaire » Là aussi tout à fait d’accord, le psychodrame actuel sur la diminution du nombre de parlementaires montre le niveau de notre classe politique et l’inculture politique de nombreux de nos concitoyens.
    – « La composition du conseil constitutionnel, qui devient de plus en plus une troisième chambre législative, doit être changée.  » Les anciens politiques recasés n’ont aucune valeur ajoutée dans ce conseil qui doit rester avant tout l’affaire des seuls juristes constitutionnalistes. Il y a, hélas, déjà suffisamment de moyens pour recaser tous ces politiques et hauts fonctionnaires dans toutes les instances ad hoc créées presque uniquement pour cela et financées de plus par nos impôts !
    – En revanche, je serais moins favorable à votre proposition : « les lois les plus importantes doivent se décider par référendum populaire ». En effet, à quoi servent donc nos parlementaires si ce n’est à représenter le peuple ? Par ailleurs, vous savez encore mieux que nous que depuis le Général de Gaulle, toutes les questions posées aux Français lors d’un référendum se sont toutes traduites dans les urnes par : êtes-vous d’accord avec la politique du Pt de la République ? Alors que sur le principe même de la démocratie, on devrait , comme en Suisse, pouvoir consulter les électeurs un peu plus souvent sur les choix importants de société, nous devons nous rendre à l’évidence que cette opportunité est toujours détournée tout d’abord par les partis politiques quels qu’ils soient et par l’immaturité politique globale des électeurs qui écoutent les sornettes des bonimenteurs au lieu de répondre à la question posée.
    – Pour ce qui concerne :  » la liberté communale, c’est-à-dire la démocratie de proximité, qui rapproche chacun de nous de la décision politique », là encore je serais favorable à la condition que cette « liberté » soit quand même un peu encadrée et sous surveillance car nous constatons que de trop nombreux édiles de tous bords ont une fâcheuse tendance, dès qu’ils sont élus à se comporter en roitelet local soumis à la manipulation, à la prévarication, à l’abus d’autorité, aux détournements de fonds publics, à la concussion….c’est sans doute un reproche un peu général mais nous devons restreindre et encadrer davantage les risques de dérapage que l’on nous relate quasi quotidiennement.
    – Enfin, sur le sujet très important concernant l’instauration de la proportionnelle, mon opinion est moins tranchée que la vôtre. Si je reconnais que cette possibilité donne plus de pouvoirs aux états-majors partisans au détriment des élus, je continue de penser qu’il n’est pas acceptable démocratiquement qu’une grande partie des électeurs ne soit pas représentée dans les parlements. Je ne dispose pas de solution miracle, mais je pense que dans le cadre de cette nouvelle convention des Républicains un vrai débat devrait avoir lieu sur ce point qui cristallise le ressentiment des électeurs concernés et favorise l’abstentionnisme ce qui est plus que regrettable.
    Bon travail à tous ceux qui participeront à cette convention et surtout soyez créatifs et « en même temps » pragmatiques.

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  10. Annick Danjou dit :

    Tout cela pour dire, car j’ai oublié, la réforme des institutions changera t’elle tout cette sape du pays par des gens qui s’en mettent plein les poches et qui se moquent de nous les petits, les gens de rien, les sans dents…

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    • Sganarelle dit :

      « Et nous les petits les obscurs les sans grade
      Nous qui marchions toujours fourbus blessés ,crottés , malades… »

      Ode à ceux continuellement en marche comme Flanbeau et qui font comme lui du sur place.. Ode à tous les suivants de la cordée sans lesquels le premier n’existerait pas.

      Quest -ce qu’une république quand le président en tient toutes les clés ?

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    • Timéli dit :

      Notre tort, Chère Madame, c’est que nous votons pour « ces gens qui s’en mettent plein les poches », comme vous le dites. La vraie révolution serait de bien réfléchir à cela avant de déposer notre bulletin dans l’urne.

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  11. Annick Danjou dit :

    https://www.contrepoints.org/2018/04/30/315269-plan-borloo-tout-deux-fois-avec-beaucoup-de-sauce?utm_source=Newsletter+Contrepoints&utm_campaign=0cfb590956-Newsletter_auto_Mailchimp&utm_medium=email&utm_term=0_865f2d37b0-0cfb590956-113881833&mc_cid=0cfb590956&mc_eid=044a2b89b5

    Voici une lecture intéressante en ce joli mois de mai, Anne et Michel apprécieront, mais de quoi aussi s’arracher les cheveux quand même, quant on est comme moi au bord de la révolte…

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  12. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Pour qu’il y ait une réforme des institutions digne de ce nom, il faudrait qu’elle soit votée par ceux-là même qui profitent de tous les avantages que leur donnent nos institutions au bout du rouleau.
    La nouvelle réforme, si elle était votée, ne sera donc qu’une réformette de plus qui, comme toutes les autres, loin de renouveler ou de dynamiser notre démocratie, ne fera qu’en accentuer la décadence.
    A mon sens, seule une réforme imposée par le bas, c’est-à-dire par le peuple français, aurait une chance « de sortir la France de l’ornière ». Il me semble qu’il a déjà commencé à prendre ce chemin puisque chaque élection voit grossir le camp des abstentionnistes. Viendra bien le moment où le blocage sera complet, celui où le nombre des abstentionnistes dépassera celui des votants.
    Ce n’est qu’alors qu’on pourra « tout bouleverser ». Car « mettre fin à la cassure entre la classe dirigeante et la Nation » ne pourra se faire sans l’assentiment du peuple à un référendum qui lui proposera une nouvelle constitution.
    Faute de quoi nous finirions, de « casse du siècle » en « casse du siècle », par être amenés à entériner la mort de notre Nation.

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  13. Infraniouzes dit :

    Changer les institutions, sans doute, mais lesquelles ? Il y en a pléthore. Le plus important est de codifier le travail du parlement qui est laissé au bon vouloir des parlementaires ! « Elisez-moi et après je fais ce que je veux » telle semble être la règle pour les parlementaires. Les Français attendent mieux. Le référendum d’initiative populaire ? Mais qui choisira les questions ? Le Conseil constitutionnel ? Mais votre proposition concernant sa composition est excellente. Deux choses me paraissent démocratiques: la proportionnelle intégrale, avec des contraintes de travail pour les députés, et un nombre relatif de députés rapporté à la population. 1/100 000 étant la juste proportion. On peut tout faire en politique, il suffit d’en avoir le courage. Jacques Chirac a bien fait écrire le principe de précaution. Je me demande encore ce que ça vient faire dans la Constitution de la V° république. Pourquoi pas la vitesse des pigeons voyageurs ou la durée des mariages et le nombre d’unions possibles dans une vie ?
    La vie politique va à la dérive parce que les parlementaires sont quasiment inamovibles, les partis, en distribuant les investitures, font la loi (cf: LREM), et pendant un quinquennat, le citoyen obéit sans rechigner car il ne peut pas faire autrement. La révolution c’est fini, seul la consommation et la soif de vivre comptent. Il me semble que Pétain a dit quelque chose comme ça.

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  14. Philippe Dubois dit :

    Bonsoir Maxime

    En préambule, je pense que vous pouvez avoir les meilleures institutions qui soient, si les hommes sont médiocres, cela ne servira à rien.

    Oui au septennat

    Je suis d’accord avec vous sur la proportionnelle, qui m’apparaît aussi comme une fausse bonne idée et pour les mêmes raisons que vous, mais il m’apparaît nécessaire que tous les courants politiques puissent être représentés à l’assemblée au delà d’un certain seuil (5 % me semble correct).
    Le scrutin uninominal majoritaire à un seul tour, comme au Royaume Uni permettrait peut-êtrede dégager des majorités, tout en assurant une représentation des divers courants politiques.

    Vous abordez le problème du conseil constitutionnel à juste titre, car ce sera le principal obstacle à la mise en oeuvre de réformes réellement importantes et même vitales pour la survie de la France.
    Sa composition actuelle, politique, et son arbitrage en dernier ressort après avoir soigneusement tordu le droit ou le préambule de la constitution dans tous les sens, ou même, après avoir inventé des principes fondamentaux, font que tout gouvernement désireux de gouverner devra mettre cette « institution » hors d’état de nuire, càd le remettre à sa vraie place, purement technique.
    Dans un mode de fonctionnement tel que vous le souhaitez, il serait peut-être possible de pouvoir faire appel des décisions du CC devant le président de la république.
    Un problème identique se pose avec le conseil d’état et une partie de la cour de cassation.

    Oui au référendum d’initiative populaire sur le modèle des votations suisses, aux niveau local (communes et département, région ?) et national

    Fin des intercommunalités, qui créent une technostructure déresponsabilisant les maires : les SIVOM et SIVU fonctionnaient bien pour les éléments pouvant être mutualisés

    Retour aux anciennes régions (sauf pour la Normandie) : quand vous voyez que
    – Bordeaux Métropole représente la même population que l’ensemble du Limousin,
    – Bordeaux ville, c’est deux fois le dpt de la Creuse
    – Guéret est plus petit que Le Bouscat,
    il est évident que cela ne peut pas fonctionner, d’autant que Guéret-Bayonne, c’est 530 km.

    Et le plus important pour la fin : Comment empêcher la bureaucratie de pondre des normes ubuesques et des règlements abscons par paquets de 10 000 dont la seule utilité est de pourrir la vie des citoyens français et des entreprises ?

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  15. Jean Louis Michelet dit :

    Monsieur,
    Vous avez raisonnablement.. raison.
    Mais voyez-vous, cette France d’en bas, cette France des Oubliés a le ventre vide, pas de nourriture terrestre mais de nourriture plus spirituelle faite d’espoir et d’espérance bien réelle. Inutile de donner des exemples, il y en aurait de trop.
    Et depuis bien longtemps, elle ne voit rien venir et comme chacun peut le constater, elle se réfugie dans les extrêmes, alors lui parler de réformer les institutions, cela ne lui remplira pas le ventre…
    Certains pensent qu’en lui donnant vingt euros de plus par mois, on règle le problème.
    C’est prendre le problème à l’envers autant chez les LR que chez les Macronistes car sans soutien ni adhésion populaires, il n’y a pas de politique qui vaille.
    Sans Contrat social pour faire revenir cette France d’en bas dans le concert de la Nation, l’écart entre ces deux France ne pourra que s’agrandir et ne fera qu’empirer dans l’avenir.

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  16. Je doute que le référendum populaire soit une bonne solution. Même en supposant que les questions posées ne soient pas vicieuses et en supposant aussi que les électeurs répondent sincèrement à la question (deux présupposés loin d’être vraisemblables !), le problème majeur des référendums est que d’une question à l’autre les réponses risquent d’être incompatibles entre elles. Les systèmes représentatifs sont moins critiquables de ce point de vue car celui qui cherche à se faire élire peut difficilement éviter une certaine cohérence entre ses propositions. S’il ne le fait pas, ses adversaires se feront un plaisir de souligner ses incohérences et s’il gagne malgré tout, il sera vite rattrapé par celles-ci et devra payer le prix d’une politique qui échoue. Donc pour moi élire une force politique sur son programme est largement mieux que de compter sur des référendums.
    Quand au problème des présidentielles et des législatives, n’est il pas plutôt dû à une mauvaise répartition des pouvoirs et contre-pouvoirs qu’à la synchronisation des élections ?
    Enfin s’agissant du mode de scrutin, je préfère de loin un système qui oblige à des alliances avant l’élection (donc du majoritaire ou une de ses variantes) qu’un système qui permet de repousser des combines partisanes après l’élection sans avoir à demander l’aval des électeurs (cas des scrutins proportionnels). L’argument de la non représentation des extrêmes dans le scrutin majoritaire est un mauvais argument car ce qui éloigne les extrêmes du pouvoir c’est leur incapacité à nouer des alliances et à accepter de ne pas pouvoir imposer la totalité de leurs idées. Si les extrêmes veulent être réintégrés dans le débat, ils doivent accepter l’idée qu’il faut faire des compromis dans une alliance. S’ils en sont incapables, mieux vaut les mettre hors jeu et ne surtout pas leur offrir des postes de députés dans lesquels ils ne serviraient à rien, même pas à défendre efficacement leurs idées !

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  17. Clotilde PSM dit :

    Cette convention est une bonne nouvelle. Vos propositions sont très convaincantes. Puissiez-vous être entendu.

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