Analyse de la réforme constitutionnelle (pour Figaro Vox)

Une Constitution vaut par la qualité du gouvernement d’un pays qu’elle permet. Or, sur le long terme, la situation de la France s’est plutôt dégradée: chômage, communautarisme, violence, pauvreté, déclin de l’influence internationale, chute du niveau scolaire et intellectuel, crise migratoire, abstentionnisme… Les institutions ne sont évidemment pas seules en cause et la qualité des hommes et femmes au pouvoir est également en question, tout comme l’état d’esprit général de la Nation. Pourtant, elles y contribuent et exercent un rôle dans la sélection des élites dirigeantes et le façonnage de la culture politique à travers le modèle qu’elles donnent au pays. Il est légitime de vouloir changer un système qui ne donne pas satisfaction. Encore faut-il que la réforme soit dictée par le service de l’intérêt général et non la quête d’un avantage politicien.

Le projet actuellement en discussion touche le Parlement: réduction drastique du nombre des députés et des sénateurs (30%), limitation à trois mandats consécutifs, introduction d’une dose de proportionnelle (15%). Cette proposition peut se comprendre si elle a pour objectif de recentrer et d’améliorer la condition du travail parlementaire. Cependant, elle peut avoir l’inconvénient de désigner implicitement les parlementaires en boucs émissaires des déficits publics, à travers l’idée de réduire leur nombre pour faire des économies. Or le coût de la démocratie en France n’est en rien responsable du niveau astronomique de la dépense publique. Celle-ci, 57% du PIB (dix points au-dessus de la moyenne de l’Union européenne) s’explique par le poids des dépenses sociales: 31,5% du PIB contre 26,7 % en moyenne européenne. Il ne faut pas qu’une réforme constitutionnelle ait pour effet de traiter les parlementaires en parias. Et pour cela, il n’existe qu’une solution: le respect de la souveraineté du Parlement qui doit pouvoir se prononcer lui-même sur son effectif optimal. Et surtout, des garanties absolues sont indispensables pour éviter que la modification de son format ne serve de prétexte à des redécoupages arbitraires dans l’intérêt d’un parti.

Mais l’essentiel est ailleurs. La réforme envisagée ne touche pas à la vraie question de fond: celle de la dérive présidentialiste du régime français. Le quinquennat présidentiel, l’élection du chef de l’Etat juste avant l’élection législative, pour un mandat coïncidant avec celui des députés, a transformé l’Assemblée nationale en  annexe du pouvoir élyséen. D’ailleurs, l’élection législative n’intéresse plus les Français, au vu du taux d’abstention de 51% en juin 2017. Les maux qui étaient reprochés au régime d’Assemblée, sous les IIIe et IVe République ont, basculé de l’autre côté de la barrière, et contaminé le pouvoir exécutif :  obsession de la réélection et du maintien dans les Palais, politiques fondées sur la démagogie, immobilisme sous le voile de la communication à outrance et de la gesticulation, culte de la dissimulation et de la manipulation. Les aspects les plus contestables de la IIIe et de la IVe République ont ressuscité sous d’autres formes, mais en pire, figés, hors contrôle, sans possibilités de sanction ni de mise en œuvre d’une responsabilité politique pendant cinq ans. La stabilité est un trompe l’oeil dès lors qu’elle devient le masque de l’impuissance et de la déconnexion croissante entre le pouvoir et le monde des réalités.

La vie démocratique est désormais entièrement soumise à l’élection présidentielle, c’est-à-dire à l’émotion collective autour de l’image d’un personnage, façonnée par ses talents d’acteur et le jeu des préférences médiatiques. Puis, le culte de cette image, s’appuyant sur la dépolitisation de la société et son déclin intellectuel, s’impose, dans l’indifférence et l’aveuglement, comme la fin en soi du régime au détriment du bien commun. Par mimétisme, elle devient le but ultime de la vie publique. Le culte narcissique envahit les esprits de la classe politique au détriment du service de l’Etat et de la Nation. L’émotion collective autour d’un visage – d’amour ou de haine – se substitue à la raison, au sens de l’intérêt général, et achève de tuer la politique, au sens noble du terme.

Les solutions existent: l’instauration d’un septennat présidentiel non renouvelable permettrait de restaurer un chef de l’Etat au dessus de la mêlée, impartial, visionnaire, garant de l’unité et du destin de la nation, responsable de la politique internationale et de la sécurité, dont le mandat serait déconnecté de celui des parlementaires; l’affirmation du rôle du Premier ministre comme seul responsable de la politique intérieure devant le Parlement; l’élargissement des conditions de recours au référendum, pour les sujets qui engagent l’avenir de la Nation; la démocratie de proximité. Comment restaurer la res publica, la chose publique? Hélàs, la vraie question susceptible d’enrayer la chute de la France sur le long terme, au coeur du tabou français, n’intéresse (presque) personne…

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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30 commentaires pour Analyse de la réforme constitutionnelle (pour Figaro Vox)

  1. citoyenvsclient774 dit :

    Les députés français seraient prôches du burn out nous dit on.Cela est bien possible si l’on considère le grand nombre de réformes émanant du gouvernement et qui nécessitent de la part des députés un examen sérieux et approfondi.Leur travail est considérable du fait du rythme effréné de la « REFORME »tous azimuts voulue par le président de la République.Cela tourne même au harcèlement quand on sait la piètre qualité desdits projets de réforme gouvernementaux.Le seul mot d’ordre des actuels dirigeants de la Vème République :énormément de travail pour très peu d’effets bénéfiques et de résultats donc.Nous pourrons apprécier ces résultats au cours des années à venir.Malgré le surmenage des députés comme celui des personnels de Matignon (qui préfèrent même quitter le navire d’après ce que l’on sait…)nos gouvernants entendent réduire de 30% le nombre de députés dans un pays dont la population ne cesse de s’accroître!Cela est pour le moins paradoxal :les députés devront faire plus avec moins de moyens humains !Le redécoupage des circonscriptions est sans doute une motivation (électorale) du gouvernement destinée à faire de l’assemblée nationale une simple chambre d’enregistrement aux ordres du pouvoir exécutif….Peut-être que la représentation nationale est devenue la variable d’ajustement de la vie politique française ?Peut-être que la France est devenue un petit pays sans ambition tant sur le plan économique que sur le plan politique ne méritant pas une large représentation nationale au service de l’intérêt général et des citoyens(# lobbies)?Peut-être que la gouvernance nationale pourrait se réduire au pouvoir exécutif tandis que la députation deviendrait négligeable ?Tout cela est évidemment contraire au texte et à l’esprit de la constitution de 1958.Les équilibres entre les pouvoirs seraient rompus :le pouvoir exécutif serait assez nettement renforcé au détriment du pouvoir législatif.Plus grave :la démocratie est condamnée à se réduire comme une peau de chagrin.La fracture entre les citoyens et leurs représentants nationaux serait aggravée.Le lien entre les territoires et la représentation nationale serait encore distendu.

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  2. Annick Danjou dit :

    « Les députés néerlandais ont adopté par 76 voix contre 69, jeudi, un projet de loi qui prévoit la suppression du référendum consultatif. Jusqu’à maintenant, lorsqu’une pétition avait récolté plus de 300 000 signatures, le gouvernement se voyait contraint d’organiser un scrutin. Un référendum de ce type sur le pouvoir des services de renseignements est prévu le 21 mars. Ce pourrait bien être le dernier. »
    Voilà où va la démocratie, Macron pourrait en prendre exemple!!!

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  3. michel43 dit :

    OUI ,l » entreprise est la,,,pour gagner de l’argent ,l « état est la, pour le dépenser et nous endetter ,,vue la mauvaise gestions de c » est irresponsable ,comme toujours, je suis pour un mandat de sept ans ,et supprimer le premier ministre ,donc , attendons ,puisque LARCHER n’est pas d’accord ,et la grève continue,,,,,

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    • Annick Danjou dit :

      Quand un premier ministre se paie un voyage à 350 000 euros pour rentrer plus vite en France avec sa délégation, cela en dit long sur son respect des dépenses du pays…mais on n’en parle plus…Ce sont des enfants gâtés qui profitent, sans se soucier des économies et qui nous font la morale, comme Macron, qui nous assène que la dette, ce sont nos enfants qui la paieront, pour expliquer les taxes qu’il décide à tour de bras, celui ci est un vrai petit c…Ce ne sont pas des gens qui n’ont jamais manqué de rien et qui ont vécu dans une bulle qu’il nous faut au gouvernement mais quelqu’un qui sache gérer et mette à plat les recettes et les dépenses avant d’entamer une quelconque réforme.

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    • Gérard dit :

      à Annick Danjou,
       » comme Macron, qui nous assène que la dette, ce sont nos enfants qui la paieront, pour expliquer les taxes qu’il décide à tour de bras, celui ci est un vrai petit c…  »

      Outrage envers le chef de l’Etat et Maxime Tandonnet qui ne réagit pas ?

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    • Annick Danjou dit :

      Je pourrais le dire et le répéter, en quel honneur n’aurais-je pas le droit de définir à ma façon ce que je pense de celui qui nous gouverne? Je n’ai pas voté pour ce jeune prétentieux qui se la joue au roi et qui veut nous faire marcher à la baguette. Un chef de l’état est une personne que l’on respecte par son action envers le pays et ce n’est pas ce qui se passe actuellement. Il méprise le peuple, ceux qui travaillent et qui n’ont plus de quoi vivre décemment. Il nous méprise, ils nous méprisent tous d’ailleurs, et il faudrait que nous soyons la main sur la couture, au garde à vous? Vraiment je crois que dans ce pays il y a un énorme problème qui bloque l’évolution et l’intelligence, car on ne peut pas mettre dehors celui qui ne fait pas le travail pour lequel il est rémunéré (dans le cas présent très bien rémunéré),et ceci dans tous les domaines. Les incompétents ont les mêmes chances et les mêmes avantages que ceux qui pourraient tirer le pays vers le haut, et on aboutit à ce que dit Maxime, la crétinisation de la France.

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  4. François Martin dit :

    Il est clair que cette pseudo-réforme à but démagogique ne résoudra rien. Entendu l’autre jour sur RTL cette analyse effarante: Macron a deux ans pour réformer, ensuite on entrera dans la course à l’élection présidentielle de 2022. Le système est devenu fou.

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    • François Martin, est-ce le système qui est devenu fou ou le pays qui se crétinise à vue d’oeil?
      Maxime

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    • Mildred dit :

      Monsieur Tandonnet,
      Je me demande s’il est correct de tant insister sur « le pays qui se crétinise à vue d’œil » ?Oseriez-vous dire que les cheminots, les infirmières, les médecins, les étudiants, les gardiens de prison, les policiers, l’armée, et j’en passe, sont crétinisés ?
      Eh bien moi, je considère que pour un « pays crétinisé », le peuple français a encore bien du ressort puisqu’il gobe moins facilement que prévu, des réformes qu’on veut lui infliger de force, sans lui en expliquer, ni les tenants, ni les aboutissements.

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    • Mildred dit :

      « ni les tenants, ni les aboutissants »
      Avec mes excuses.

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  5. Infraniouzes dit :

    Vaste programme comme aurait le Général. Mais pourquoi ne pas tenter la proportionnelle ? Comme aux européennes qui se profilent à l’horizon. N’ayons pas peur d’imiter l’Europe avant qu’elle nous l’impose. En prenant le nombre de voix au premier tour des législatives 2017 on arrive à une représentation beaucoup plus exact de la France politique. Et qu’on se rassure, le FN n’aurait pas pris le pouvoir. Bien sûr on partirait de listes nationales qui sont bien plus conformes à l’air du temps et aux techniques modernes de communication plutôt que cette pratique surannée qui fait faire des sauts de puce à nos élus avec changement de casquette en plein vol. Interrogez les gens: contrairement à ce qu’affirment les élus, les Français ne comprennent rien à cette gymnastique et voient d’un œil suspect l’agitation de ces individus aux multiples cerveaux qui, épuisés par leur activité, s’endorment à l’Assemblée nationale. Et c’est là qu’intervient le Président de la République: AU DESSUS des partis, il surveille leurs activités et siffle la fin de la récréation et les renvoie devant les électeur quand le travail législatif n’avance pas. Et les parlementaires, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, devront s’accorder sur les textes, même en l’absence de majorité. C’est ça la démocratie. Fin des partis godillots. Voilà ce que je pense, mais on peut sûrement faire mieux.

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    • xc dit :

      Pourquoi ne pas tenter la proportionnelle ?
      Parce que les états-majors des partis choisiront pour les rangs éligibles les candidats les plus disciplinés, pas forcément les plus valables.
      Parce qu’en l’absence de parti ou de coalition solide ayant la majorité absolue des sièges, ce sont les petits partis qui feront la loi, au sens propre comme au figuré.
      Parce qu’une personnalité hors partis ne pourra pas former une liste à elle toute seule.

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    • xc, le problème de la proportionnelle est qu’elle renforce les états majors des partis au détriment du lien électeur député.
      MT

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    • infraniouze, proportionnelle veut dire que ce sont les partis qui désignent l’Assemblée et non plus les Français.
      MT

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  6. Patrick dit :

    Bonjour M. Tandonnet, bonjour à tous,
    Des hommes et des femmes d’Etat qui se dévoueraient pour l’intérêt général … Je reste dubitatif, peut-être cynique … Placer une res publica au dessus de soi, de ses intérêts particuliers, il faudrait avoir des valeurs, que dis-je, des Valeurs (honnêteté, courage, foi (laïque), patriotisme) que bien peu de personnes ont, personnels politiques compris.
    Pour un Beltrame qui se dresse face à l’injustice et la barbarie, combien cherchent à esquiver les coups et profiter du système, juste encore un peu, quelques années si c’est possible ?
    Pour trois légionnaires en garde à vue qui rossent un voleur car ils sont honnêtes, courageux et fiers, combien détourneront le regard ?
    Comme Jean Bodin, je pense qu’il n’y a pas d’autres richesses que les hommes, surtout au niveau qualitatif. C’est ensuite les sociétés qui modèlent les constitutions selon les bourrasques de l’Histoire et la France a connu des tempêtes depuis plus de deux siècles.
    Comme les hommes, les pays, les civilisations, les constitutions naissent et meurent. parfois de manière prématurées comme la IV° république à cause du « cancer algérien ».
    Une bonne constitution, c’est une constitution qui fonctionne mais cela à un moment particulier de l’histoire des nations et pour un temps seulement. Prenez la meilleure des constitutions (si elle existe) et placez la au Cambodge, en Bolivie ou en RDC, je ne suis pas sûr que cela fonctionne.
    Parce qu’ils sont faillibles, les hommes chercheront les failles des différents systèmes constitutionnels. Un septennat présidentiel et un quinquennat législatif débouche sur une période de cohabitation avec une dyarchie, donc retour à la case départ.
    Au final, ce projet constitutionnel me semble, sous des allures démocratiques (proportionnelle), affaiblir le législatif (députés moins nombreux et nommés par l’appareil du parti donc sous la menace d’une non investiture). Si la lettre de la constitution de la V° République est respectée avec le renforcement de l’exécutif, pas sûr que l’esprit gaullien souffle sur ce vent de l’histoire constitutionnelle.
    Pour reprendre une belle citation énoncée sur ce blog :  » Là où le niveau intellectuel descend, les charlatans s’élèvent, comme ces rochers de la grève, qui ne grandissent que de l’abaissement de la marée. » Jules Petit-Senn.
    Et j’ai le sentiment que nous sommes rentrés dans les gros coefficients de marée …

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  7. Un système obligeant à des compromis plutôt que notre système quasi monarchique serait bien meilleur. Donc un peu de proportionnelle n’est pas complètement idiot mais à condition que le mode d’élection ne soit pas le mode habituel avec élection dans l’ordre de la liste concoctée par les partis (et donc par le monarque pour son propre parti !) qui permet l’élection de personnes qui ne le seraient pas autrement. Je trouve inadmissible de retirer son pouvoir de choix individuel à l’électeur et je trouve inadmissible de rendre les députés encore plus dépendant de ceux qui font les listes. On l’a vu aux dernières législatives. Il suffisait qu’un inconnu mette la photo de Macron sur son affiche pour être élu.
    Tant qu’à faire de la proportionnelle, je préférerais qu’il y ait une liste unique de tous les candidats (tous partis confondus) et que l’électeur puisse choisir lui même l’ordre dans lequel il les place. Cela complique le dépouillement mais cela redonnerait un vrai pouvoir de choix à l’électeur tout en assurant une certaine représentation de sensibilités minoritaires.

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  8. Sganarelle dit :

    Si on ose suggérer que la république avec sa « démocratie » est un gigantesque foutoir on est taxé de fasciste et d’extrême alors qu’il est logique de constater qu’aprés une  » cinquième » ça ne fonctionne toujours pas. Les élus qui nous gouvernent se conduisent en locataire qui ne sont propriétaires de rien et ne sont en fonction que pour un temps. Ils ne sont plus là quand on applique leurs « réformes » paient rarement les pots cassés et agissent en fonction des élections.
    Ce sont des locataires de passage pas des propriétaires qui transmettent et agissent comme tels.
    C’est la faiblesse du régime républicain qui donne l’illusion au peuple d’influencer sur le destin du pays, un président élu par défaut ne peut imposer sa politique , le changement de visage n’est que superficiel le fond ne varie pas (ainsi on a vu chez Pujadas la similitude des discours de Juppé et du premier ministre actuel dans les mêmes occasions)
    Suggérer que la république actuelle aurait besoin d’améliorations profondes au sommet tant dans les élections que dans la durée et le non renouvellement du mandat avec nécessité de rendre des comptes c’est devenu un crime de « lése république » mais ce serait pourtant le seul moyen d’éviter le pire si on est républicain.

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  9. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Ainsi, pendant que la France est encore sens dessus-dessous, que les mécontentements continuent de s’agréger, qu’on est encore loin de voir la sortie de la crise de la SNCF et que l’État hésite à remettre de l’ordre dans les universités, voilà qu’on nous annonce à grand renfort de trompettes médiatiques, une réforme constitutionnelle.
    C’est à ne pas croire !
    Mais voici que vous êtes le seul à avoir entonné l’air de « la dérive présidentialiste » qui serait responsable que « les aspects les plus contestables de la IIIe et IVe République ont ressuscité mais en pire » dans la Ve République !
    Or rien de ce que vous reprochez à la Constitution de la Ve République ne dérange, si peu que ce soit, le pouvoir en place. Pire, je gage que le sujet est tellement hors de propos, qu’il ne sera même pas abordé.
    Nous aurons donc une réforme constitutionnelle qui ne servira à rien, et nous pourrons même nous estimer heureux qu’elle n’aggrave pas l’état de nos institutions comme d’autres réformes ont pu le faire par le passé.

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  10. Jordi dit :

    400 députés, c’est beaucoup trop … ou trop peu.

    C’est beaucoup trop si on veut que chaque député soit une personnalité locale, majeure et capable d’avoir des opinions personnelles (distinctes de la ligne du parti) sur certains sujets. Mais si on veut ça, il faut rétablir le cumul des mandats, dont l’abolition démagogique a concordé avec le début la déliquescence insitutionelle du régime.

    Idéalement on devrait avoir des élus locaux de grande ville ET des présidents de conseil général « députés de droit », des législatives uninominales uniquement dans les zones rurales, et une dose de proportionnelle.

    Si par contre les députés restent des gens sans assise, à la merci d’une investiture par leur chef de parti et révoqués définitivement après une défaite électorale, alors 100 députés suffiraient largement. Ou ce serait 100 de trop, autant fermer l’AN et y mettre le cabinet du président.

    De façon alternative, un système avec environ 100 à 200 députés élus à la proportionnelle, inspiré de la Knesset israëlienne, serait une façon simple de séparer le législatif de l’exécutif. On peut aussi pencher pour le système italien, dans lequel le parti arrivé en tête reçoit une « prime » de députés choisis sur liste afin permettre des majorités un peu plus stables.

    Bref, le régime actuel est merdique, et la réforme proposée par Macron ne résout rien.

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  11. Gérard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Tout d’abord il faut reconnaître qu’E. Macron respecte son engagement de campagne sur ce sujet ( diminution des effectifs des trois chambres ( Assemblée Nationale, Sénat, CESE), introduction d’une zone de proportionnelle, suppression de la Cour de justice de la République, réforme du Conseil supérieur de la magistrature, dispositions relatives à la Corse) .
    Bien sûr, cette réforme est encore une nouvelle réformette, incomplète (notamment pour l’essentiel : la durée de 7 ans et l’unicité du mandat Présidentiel avec maintien du mandat de 5 ans pour les députés) mais elle correspond à ce qu’avait annoncé E. Macron avant son élection. Charge aux députés et sénateurs de faire évoluer ce projet de réforme mais il s’agit d’un vœu pieux puisque c’est le Président qui comme vous le rappelez décide de tout. Toutefois, l’opposition LR s’honorerait à proposer ces amendements en communiquant largement sur ces modifications fondamentales et indispensables pour notre démocratie. Mais je ne suis pas naïf, la simultanéité des élections et de la durée des mandats (Présidentielle/Législatives) arrange à un moment tous les partis politiques de gouvernement.
    La limitation du nombre de mandats identiques à 3 me parait également une bonne chose et je souris en entendant les vieux politiciens de carrière qui n’ont jamais travaillé ailleurs que dans les palais dorés, nous expliquer que l’expérience gna, gna, gna…ce qui ne les empêche pas de se plaindre de la difficulté et de l’épuisement liés à leur mission, où est le renouvellement, enfin le vrai renouvellement pas par tirage au sort sur internet ?
    La suppression de la Cour de justice de la République est également une bonne idée, il n’y a aucune raison que nos élus ne soient pas jugés dans les mêmes conditions et par les mêmes juges que le Français lambda.
    Sur le principe de réduction des effectifs des 3 chambres, je ne partage pas votre avis. Bien entendu l’économie des indemnités n’est pas le sujet puisque cela ne représente pas grand-chose sur le budget de l’Etat mais au moment où l’on demande à tous les salariés du privé et même des fonctionnaires des efforts de productivité, je ne vois pas pourquoi nos élus se dispenseraient des mêmes efforts. Ensuite j’aimerais que nos députés et sénateurs cessent de nous baratiner avec leur soi-disant proximité avec leurs électeurs. Qui va voir son député alors qu’il ne peut pas grand-chose dans la vie quotidienne des électeurs. Personnellement je ne rencontre mon député qu’au moment des campagnes électorales lorsqu’il fait l’effort qui doit lui peser vu son comportement, de se déplacer dans les marchés de ma commune, en dehors de ces moments c’est un grand silence radio. Par ailleurs j’aimerais que nos députés se comportent en adultes responsables et cessent de proposer des amendements ridicules et farfelus aux projets de loi dans le seul but de perturber et d’allonger les débats souvent trop longs. J’aimerais également qu’une majorité de députés soit présente dans l’hémicycle lors des votes importants (cf ma remarque sur le vote du budget de la Sécurité Sociale début 2018).
    Quant aux redécoupages des circonscriptions au gré des majorités, sachons tolérer ce que nous ne pouvons empêcher car je crois que tous les gouvernements depuis 1958 se sont livrés à ce genre de tripatouillage des périmètres pour obtenir leur majorité et je ne crois pas que cela changera demain.

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  12. Philippe dit :

    Bonjour Maxime, Bonjour à tous,
    Cette refonte de la constitution est une fumisterie, qui sera faite par des incompétents, des politicards à la petite semaine qui ne visent que leur minable carrière.
    Nous pourrons refaire la constitution où la modifier, cela ne changera pas l’incompétence, le narcissisme de nos politicards.
    Une règle est fondamentale dans la structure d’un Etat, c’est sa légitimité. Il doit reposer sur l’intérêt et le sentiment de la nation. La légitimité d’un état est fonction de la confiance que lui accorde le peuple. La légitimité doit être une réalité et non une idée idéologique.
    Les titulaires de l’état doit avoir été élu par la majorité des citoyens et non pas par une partie infime. Un président élu avec seulement 19% des inscrits sur les listes ne peut avoir de légitimité. Les taux d’abstentions et de bulletins blancs des dernières élections nous prouvent le désintérêt des français pour nos politicards et le manque de confiance des citoyens pour ces derniers.
    Pour être légitime un état doit être :
    – Efficace ; ce qui est loin d’être le cas !
    – Respecté ; ce qui demande à l’état et son pouvoir de se préoccuper que de l’intérêt général et non de coalitions d’intérêts et d’intérêts particuliers ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
    – Fort ; garant de la démocratie, de la liberté, capable de dominer les rivalités et les intérêts individuels, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui où l’on voit des minorités nous imposer leurs lois, us et coutumes.
    – Organisé ; afin d’éviter toute la chienlit auquel nous sommes confrontés aujourd’hui
    – Posséder des institutions respectées (police, gendarmerie etc.), ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, elle renforce l’autorité de l’état et sa capacité à prendre des décisions.
    Ajouté à cela, les acteurs de la vie politique, ministres, députés, sénateurs doivent avoir le respect de l’intérêt général et national, et non pas des polichinelles qui font du clientélisme, de l’électoralisme, de la démagogie, du populisme comme actuellement.
    Ils doivent être au service de la grandeur et de la dignité de l’état.
    Ce qui demande qu’il faut impérativement séparer ce qui est législatif de ce qui est exécutif. Et notre Jupiter a ses petits soldats du législatif, le petit doigt sur la couture, aux ordres du seigneur, il a sa bande de lèches bottes. Et là on se rend compte que le régime de l’assemblée n’est plus démocratique et que le peuple a perdu sa souveraineté, c’est le monopole d’un parti sur l’état. Nous sommes dans un totalitarisme. Nous voyons actuellement que les représentants du pouvoir, ses représentants sont les instruments d’un parti politique. Ce qui était vrai depuis 1981 l’est encore plus depuis 2017.
    Donc la modification de la constitution, n’apportera rien de plus, il faut que la France retrouve des « HOMMES ET FEMMES D’ETAT » pas des politicards d’opérettes, dont l’obsession est uniquement leur carrière et leurs petits intérêts.
    Nous avons à la tête de pays un pantin manipulé par une oligarchie obnubilé par l’argent qui aboutit à la domination d’une classe sur la masse populaire.
    Je l’ai déjà écrit, la France sous toutes ses dynasties depuis les Mérovingiens a eu un apogée et un déclin, nous sommes dans le déclin.
    Mais dormons tranquille, nous avons JoeyStarr à l’Assemblée Nationale ainsi que Jupiter et Simone de Beauvoir à l’Elysée dixit Schiappa !

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    • Philippe, « il faut que la France retrouve des « HOMMES ET FEMMES D’ETAT » pas des politicards d’opérette, dont l’obsession est uniquement leur carrière et leurs petits intérêts » comme vous avez raison!
      MT

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  13. Vu du Mont dit :

    C’est assez simple revenir au septennat et que l’élection des députés soit déconnectée de celle du Président afin que nous puissions sanctionner si nécessaire.Cela redonnait du sens politique.
    Actuellement on a l’impression d’être dans une entreprise alors qu’un état est fort différent d’une entreprise.

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