Echange avec Etienne Tarride

Cher Monsieur Tandonnet

Vous posez de manière quasiment explicite une question redoutable pour tout Gaulliste, celle de l’élection du Président de la République au suffrage universel direct.
Il serait trop facile de s’en tirer en affirmant que ce mode d’élection était nécessaire à l’époque mais est devenu obsolète pour telle ou telle raison. Il faut en revanche rappeler quatre considérations fondamentales.
– L’instauration du quinquennat qui fait coïncider dans le temps les mandats du Président et de l’Assemblée a considérablement aggravé les choses.
– Tous les Présidents de la République après Georges Pompidou ont été élus par défaut, c’est à dire par hostilité à leurs adversaires principaux.
– Les Présidents réélus l’ont, l’un et l’autre, été en qualité de candidats de l’opposition du fait le la cohabitation.
– Les seconds mandats ont été infiniment plus négatifs que les premiers, alors que le Président pouvait juridiquement se représenter.

Rien ne permet de penser, bien au contraire, que l’abrogation de l’élection présidentielle au suffrage universel ne créerait pas un retour aux conditions de faiblesse de la 3 ème et 4 ème République, l’instabilité gouvernementale chronique. Dans un système d’Assembléet s’ils avaient été au pouvoir donc Premiers Minsitres, Sarkozy aurait été renversé plusieurs fois, Hollande beaucoup plus, Macron n’aurait pas survécu à la réduction des APL.

Ceux qui se refusent à détruire ce que De Gaulle a voulu, et j’en fais partie, la moins mauvaise solution me semble être le retour au septennat mais unique, c’est à dire que le Président ne pourrait jamais se représenter. On peut espérer alors, sans en avoir la certitude, mais cette certitude n’existe pas sur la terre, qu’il se consacrerait à l’essentiel.

Etienne Tarride

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Cher  Maître, cher Monsieur Tarride,

J’approuve l’ensemble de votre constat, plus encore votre proposition sur le septennat unique, et votre message me fournit une occasion de préciser ma réflexion sur ces thèmes.

Il me semble que l’opposition entre régime d’assemblée et  régime présidentiel est dépassée et n’a plus grand sens. Les institutions ne sont pas une fin en soi: elles ne comptent que par leur impact sur l’intérêt général, le bien commun d’une nation. Or, depuis une quarantaine d’années, par-delà la diversité des majorités, des hommes et femmes qui se sont succédé au sommet de l’Etat, sauf à fermer les yeux, nous voyons bien que la situation de la France, même si son régime n’est plus formellement un régime d’assemblée,  se dégrade sur tous les plans (violences, dette, fiscalité, chômage, éducation nationale, autorité de l’Etat, chaos sociétal, maîtrise des frontières, etc.)

Le régime d’assemblée de la IIIe république et de la IVe était profondément nocif, car il favorisait l’instabilité gouvernementale, donc rendait la France ingouvernable, sauf en certaines périodes (Méline, Waldeck, Clemenceau…)

Mais il se trouve qu’aujourd’hui, la situation n’est pas meilleure. Le régime actuel, la Ve travestie, bénéficie de l’illusion de la stabilité, mais son incapacité à améliorer la réalité me semble encore plus avérée.

Entièrement fondé sur l’image narcissique, il se traduit par une fuite dans la démagogie, les manipulations, le déni constant des réalités et de l’intérêt général. Le culte de la personnalité, comme masque de la crise profonde que traverse la France, ne correspond en rien au projet gaullien. Le mal du régime d’assemblée, le carriérisme, le clanisme, le corporatisme contre intérêt général, le copinage, le culte de la vanité, l’obsession de la réélection au prix de toutes les démagogies et renoncement, a gangrené l’Etat dans son ensemble. Le régime actuel reproduit les maux du régime d’assemblée, mais en pire, désormais incarnés dans l’exécutif, donc figés, immobiles, incrustés.

Je n’ai guère de doute qu’un château bâti sur le sable des illusions et des émotions, est fragile et menace de s’effondrer  à tout moment. Le désastre surviendra au moment où nul ne l’attendra. La réforme des institutions est certes nécessaires mais elle n’est pas l’essentiel. C’est un changement d’état d’esprit général des politiques, des élites médiatiques et économiques, mais aussi une prise de conscience populaire, un retour à la notion d’intérêt général qui peut nous sauver et sur lequel il faut fonder notre espérance. C’est à cela qu’il faut travailler.

Bien cordialement

Maxime Tandonnet

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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21 commentaires pour Echange avec Etienne Tarride

  1. Timéli dit :

    En France, nous détestons les Cassandre. Si d’aventure quelqu’un se montre visionnaire, l’élite bien-pensante s’empresse de le « casser » avec la complicité bienveillante des médias. Que peut-on espérer dans ce contexte ? On pense, alors, aux grands hommes qui nous font rêver… C’est bien normal, finalement.

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    • Timéli dit :

      J’ai oublié de citer Winston Churchill pour étayer mon propos : « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur ». Il est vrai qu’il nous faut remonter loin dans le temps pour trouver des exemples d’hommes politiques dont la France a, aujourd’hui, besoin…

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  2. Sganarelle dit :

    Toujours ces références à de Gaulle … Sans aucun doute il s’agit d’un grand homme « (au propre et au figuré) il a eu le mérite immense de faire oublier la défaite de 40 en retournant une situation dramatique vis a vis d’ alliés victorieux, mais pour avoir vécu son époque (et au risque de soulever un tollé) je pense que ce temps est révolu et qu’à l’heure où tout ce qui est « vieux » est peu ou prou méprisé je m’étonne d’une telle absence de mémoire et d’objectivité .
    C’est le général qui a institué le gouvernement d’un seul , il n’inaugurait pas les chrysanthèmes comme ses prédecesseurs , il représentait la France, le pouvoir, l’orientation de la politique et si (comme il disait si bien ) il n’était pas un dictateur , du moins il tenait les rênes partout, celles de l’information entre-autres , et admettait mal la contradiction.
    Toutes choses reprochées maintenant à ses successeurs… de Gaulle est venu au bon moment avec la chance des vainqueurs et l’espoir d’une nation, si son départ a eu lieu dans des circonstances desastreuses il serait bon aussi de se poser quelques questions.
    Les institutions du général étaient valables pour son époque , un président omnipotent exige une stature et ses habits sont trop grands .. je crois avant tout qu’il serait temps de sortir de son influence pour devenir des adultes .

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  3. Infraniouzes dit :

    Les Français sont déboussolés. Ils l’ont prouvé en s’abstenant massivement aux dernières élections. Que faire, mon Dieu que faire ? L’électeur soulé de promesses électorales sait bien qu’elles sont intenables. Mais on lui dit à longueur d’antennes, d’émissions, de débats que l’extrême droite, c’est impossible, c’est le fascisme, le racisme, la haine de l’autre et que l’extrême gauche c’est dangereux car on sait où ça mène. La paupérisation et la ruine dans tous les pays qui ont cédé aux sirènes des marxistes. Donc le choix est simple: on se gratte la tête, on tourne trois fois sur soi-même et on reconduit les mêmes au pouvoir, ce dont ils sont ravis. Et dans tout ça, quelle alternative ? Comme la sœur Anne, je ne vois rien venir.

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  4. Vu du Mont dit :

    Qu’il faille retrouver les éléments de la constitution c’est assez évident. Changer les esprits est une autre chose beaucoup plus difficile et sur le long terme. Le délitement de notre société provient du chômage de masse que nous vivons depuis la fin des 30 glorieuses. Ce chômage est producteur d’effets néfastes pour solidifier une société. Il entraîne des difficultés matériels, morales, psychologiques, la précarité, le découragement de certains, les conflits, les ruptures dans les familles,etc… Alors que l’absence de chômage ne peut que favoriser l’optimisme pour tous et la croissance pour tous et chacun, une fraternité retrouvée, l’unité de la nation.
    Il reviendrait alors d’étudier la façon de revenir au plein emploi tout en maintenant l’idée de liberté, car les économies administrées n’ont pas plus réussies. Peut-être justement est-ce là dans la liberté plus largement répandu qu’est la solution. L’usage d’une économie de marché au service du bien commun et non de quels uns (ce qui signifierait d’autres sur le bord de la route).
    L’interrogation serait donc quelques sont les propositions en marche pour créer un terrain favorable à la création des industries, maintenir une agriculture familiale, soutenir des secteurs, développer des entreprises. La question de l’Union Européenne est fondamentale dans ce débat, a-t-on fait le bon choix, vers quelle Europe voulons-nous aller et pourquoi et comment. Pour le moment le message est entouré de brouillard. Qui veux répondre?

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    • Colibri dit :

      Moi je veux bien répondre. Tout d’abord pour vous dire que je me retrouve souvent dans ce que vous écrivez. Je regrette que la droite et la gauche s’intéressent très peu pour ne pas dire du tout aux encycliques Rerum novarum et Laudato si, au personnalisme de Mounier. J’ai découvert sur le blog de Koz un homme du siècle dernier: William Chesterton. Il se convertit au catholicisme à 40 ans et crée un courant politique qui existe toujours et qui a toujours autant de mal à percer et à se faire connaître : le distributisme. En gros il y a trop de capitalisme et pas assez de capitalistes. Celles et ceux qui créent des richesses doivent pouvoir rester mettre des richesses qu’ils ont créées. Ce qui n’est pas le cas quand le capitalisme règne en maître ni dans les économies communistes. Dans quelques jours j’aurai 65 ans. J’ai fait l’essentiel de mon parcours professionnel en campagne et de ma vie hors des grandes villes. Je regrette la disparition de petits producteurs de lait, de cochons, de volailles, de fromages parce que pas aux normes européennes. Ils nous empoisonnaient pas tant que ça en définitive. Je regrette les concentrations urbaines ingérables. Je regrette les millions de femmes et d’hommes et d’enfants qui vivent dans des conditions de plus en plus difficiles parce qu’il n’y a pas partage des richesses créées , mise en commun des richesses collectives existantes bien réelles. Je regrette la multiplication des guerres dont ni vous ni moi ni celles et ceux qui écrivent sur ce blog sont responsables. L’accueil des migrants n’est pas si bon que ça dans notre pays. Je n’aimerais pas pour mes enfants et petits enfants qu’il y ait à nouveau dans notre pays des foyers de peste, de choléra, de lèpre, de sida et de tuberculose. J’aimerais et j’appelle de tous mes voeux une écologie humaine c’est à dire une écologie qui en priorité sauve l’homme. Je regrette les zones de non droits dans le capitalisme mondialisé. Il porte en lui la guerre comme le ciel porte l’orage.

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    • Vu du Mont dit :

      Je vous remercie pour votre réponse. Je connais le blog de Koz. Bon anniversaire, j’en ai 66 depuis moins de 2 mois. Au plaisir de vous lire.

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    • Colibri dit :

      maître et non pas mettre !!!!

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  5. michel43 dit :

    que reste t »il des gaullistes ,que reste t »il de DE GAULLE a part la présidentiel , RIEN ,,,il faut deux choses ,retour a un seul mandat de SEPT ANS ET LA PROPORTIONNELLE DE Mitterrand ,les grands cerveaux ,haut fonctionnaires et politiciens ,l’on supprimer pour éliminer ce FN ,qui les gênait ,cela a servie a RIEN ,puisque la LE ,PEN fut en final de la présidentiel avec près de 11 millions de votant ,et le douloureux problème de l » immigrations illégale qui nous envahie et nous coute cher ,TOUS c’est politiciens manque de courage ,envers c’est gens la ,que font t » il chez nous ,a part vivre a nos frais et pour longtemps ,cars se n’est pas le MACRON , beau parleur qui résoudra ce problème ,attendons tranquillement l’élection de 2019 , après nous verrons bien,,,,

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  6. Tarride dit :

    Chers Amis

    Je suis très heureux de ce dialogue amical avec Maxime Tandonnet même s’il peut soulever les critiques de certains d’entre vous.

    Les institutions ne font pas tout, loin de là, mais si les institutions fonctionnent mal rien ne va. Il ne faut donc jamais perdre de vue cet aspect des choses.

    Nous autres Gaullistes ne sommes pas très bons dans l’opposition et nous ne l’avons jamais été même du temps du Général. L’opposition doit être précisément le temps de la réflexion non seulement sur ce qui se passe mais sur ce que nous voulons faire. C’est bien la raison pour laquelle il nous faut apprendre à ne critiquer qu’en proposant des projets. La confiance est à ce prix. L’opposition n’a pas pour tâche première de gagner les prochaines élections mais de se donner les moyens d’agir en longue durée si elle les gagne
    Je fais partie de ceux qui pensent que le pouvoir actuel a défini ses priorités en des termes suffisamment vagues pour qu’il lui soit toujours possible de dire qu’il fait ce qu’il a dit. Ou cette méthode est la bonne et je n’ai personnellement plus rien à faire en politique ou cette méthode conduira précisément à des remous graves quant les yeux s’ouvriront. C’est à ce moment là qu’il faudra pouvoir donner des indications sur nos idées quant au partage des richesse, à l’immigration, à l’organisation de l’Europe, à nos rapports avec l’Afrique, à nos idées sur la famille.

    Il faudra aussi que ces indications soient assez fermes pour ne pas être consensuelles afin que les Français ne croient plus que les politiques cherchent tous un consensus factice et que nos portent parole aient à la fois la possibilité et le cran nécessaire à soulever des débats.

    Rien ne démontre que les choses se passeront ainsi. mais je persiste à l’espérer.

    Bien à vous

    Etienne Tarride

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    • Mildred dit :

      Monsieur Tarride,
      Plusieurs remarques.
      La première : les deux fois où le Général De Gaulle a pris le pouvoir, la France était à terre. Et par deux fois, il a bénéficié d’un large consensus populaire avant qu’il ne se transforme en un consensus politique. Mais il suffit aussi de se souvenir comment « vous autres Gaullistes » avez réglé le problème algérien, pour savoir que vous pouvez aussi être très mauvais lorsque vous êtes au pouvoir.
      La deuxième : pourquoi attendre des « remous graves » pour proposer des idées nouvelles aux Français, eux qui sont matraqués et comme anesthésiés par une propagande éhontée de la plupart des media ? Ne vaudrait-il pas mieux mettre à leur disposition, dès maintenant, un corpus d’idées sur lesquelles ils pourraient appuyer leur réflexion ?
      La troisième : vous ne dites toujours rien de nos institutions et de notre loi électorale qui, comme vous le fait remarquer Duff, « est le meilleur moyen de diviser notre pays », ce qui est tout de même un comble, au moment où pour la première fois dans notre histoire, notre peuple a tourné majoritairement le dos aux partis socialiste et communiste.
      Cordialement.

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  7. Duff dit :

    Bonsoir,

    Ayant ces dernières années gommé mes tendances conservatrices au profit de mes tendances libérales, je ne suis pas un très grand admirateur des institutions de la Vème République. Je trouve que le gaullisme est une réminiscence du bonapartisme que j’aimais jeune mais dont j’ai appris à me méfier. Sauf que sous De Gaulle et sous Pompidou, avant le premier choc pétrolier de 1973, la France oscillait entre 35 et 37% de dépenses publiques versus le PIB, le niveau actuel de la Suisse, pays considéré comme le plus libéral d’Europe. Et ce, malgré le commissariat au plan, et autres fadaises étatiques, qui ne trouvaient plus la moindre justification des années après la nécessaire reconstruction d’après guerre.

    J’ai lu quelques réflexions basiques sur les modèles démocratiques. Il est parfaitement évident que les systèmes basés sur des élections à la proportionnelle encourage des coalitions basées sur des projets de gouvernement, l’Allemagne le prouve superbement, les socialistes allemands ont du très tôt renoncer à leurs inclinaisons anticapitalistes ce qui ne fut fait en France que grâce à Macron qui a achevé le PS alors que Valls pressentait sa mort prochaine à La Rochelle dans une université d’été. Les élections à un tour favorisent le bipartisme et à deux tours une organisation quadripolaire.

    C’est ce qu’on a vu l’an dernier aux élections présidentielles. Chaque pôle pesait pratiquement 25% ce qui est le meilleur moyen de diviser le pays. Les libéraux/conservateurs ont voté (comme moi) pour le libéral/progressiste contre la étatiste/conservatrice sachant qu’historiquement elle n’aurait jamais les voix de l’étatiste/progressiste. (Voir le Diagramme de Nolan). Il était du coup certain que Macron, même mal élu, ferait deux fois plus de voix que son adversaire.

    Je pense pour ajouter au texte avec lequel je suis globalement d’accord, qu’il faut introduire de la proportionnelle et des élections à 1 tour. Oui ça peut élire un Trump, oui ça peut faire gagner le Brexit mais il faut cesser de croire que le peuple est idiot et qu’une poignée de gens d’une élite auto-proclamée peut continuer à exercer le pouvoir sans base populaire, ça peut conduire au pire.

    Bonne semaine à tous,
    cdlt

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  8. Gérard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Ce qui est certain c’est qu’il ne faut absolument pas compter sur toutes nos élites, qu’elles soient politiques, économiques, médiatiques, de droite ou de gauche, etc. pour remettre quoi que ce soit en cause. Le pouvoir et ses attributs ne se partage pas pour ces gens-là. On pourrait même se poser la question de la compatibilité du qualificatif « élite » devenu péjoratif et qui signifie pour la plupart d’entre nous : caste, prestige, richesse, pouvoir absolu avec l’utopie de l’idéal de la démocratie où le peuple est censé exercer la souveraineté.
    Que le désastre survienne, cela ne fait aucun doute pour moi, et je le pressens à l’occasion d’une nouvelle mais très grave crise financière qui achèvera la ruine de l’Etat et de nombreux pays d’Europe avec pour conséquence la révolte des peuples anéantis concernés et l’impact sur les autres continents.
    Ceci dit, un désastre économique n’est pas forcément générateur d’une remise en cause de l’esprit clanique des élites et des médias, bien au contraire, ils continueront de se débattre pour émerger de la masse de crétins qu’ils ont soigneusement et patiemment formés et entretenus et qui ne sont pas destinés à les diriger mais à leur obéir.

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  9. Mildred dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Vous eussiez pu choisir d’échanger avec Infraniouzes qui écrit : « La vie sociale et la politique sont un désastre en France. » Ou avec Sganarelle qui vous dit que « ce que vous combattez c’est le chiffon rouge que le magicien agite sous nos yeux pour pouvoir tranquillement nous manipuler en nous faisant croire à l’impossible.  » Ou encore avec Jean-Louis Michelet qui constate que « les exclus de la démocratie deviennent maintenant des exclus de la nation. »
    Mais vous avez préféré échanger avec monsieur Tarride qui n’a sans doute pas supporté que vous mentionniez notre « modèle politique empoisonné ». Monsieur Tarride qui est resté sur une position purement formelle de choix institutionnel – et peu importe qu’il ne corresponde pas à l’intérêt général que vous défendez ici – pourvu que cela satisfasse « ceux qui se refusent à détruire ce que De Gaulle a voulu », et peu importe aussi que notre système politique ait « atteint aujourd’hui la quintessence de la médiocrité. »
    Je crains que vous n’ayez perdu votre temps.

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    • Mildred, ce sera pour une autre fois… Je ne crois pas que ce soit du tout l’esprit de M. Tarride qui est d’accord avec mon point de vue sur les institution, de ce que je comprends, et si je m’intéresse aux institutions, c’est parce que le sujet, essentiel, intéresse très peu de monde.
      MT

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  10. Les institutions sont secondaires, le mal est plus profond et largement répandu dans la population, c’est une incapacité manifeste à négocier qui va de pair avec un certain refus du marché et du libéralisme. Les pays acceptant mieux la notion de contrat sont moins figés que le notre. De individus commerçants dans l’âme n’ont aucune difficulté à passer un contrat pourvu que chacun en retire plus d’avantages que d’inconvénients. Il devrait en être de même au niveau politique. Une coalition entre des partis qui ne sont pas d’accord sur tout devrait être possible (et elle l’est dans d’autres pays). Et il ne s’agit pas simplement de choisir le plus petit dénominateur commun, qui est souvent limité, il faut aussi accepter le donnant-donnant c’est à dire ne pas bloquer systématiquement ce avec quoi on n’est pas d’accord si on obtient en contrepartie autre chose.
    C’est une illusion de penser qu’un système politique puisse faire émerger un individu avec lequel une majorité est d’accord sur tout. Que le vainqueur n’ait que 20% d’inconditionnels n’est pas anormal. Je dirai même que si l’on teste l’adhésion sur un grand nombre de questions, le vainqueur n’a sans doute que lui même comme inconditionnel de l’ensemble de ses souhaits ! Donc le problème n’est pas le petit nombre de groupies, il est dans l’incapacité à négocier et dans l’incapacité à expliquer à la population qu’il n’y a aucune honte à faire des concessions dans une négociation et que l’on pourra donc parfaitement et sans perdre son âme appliquer des décisions que l’on ne prendrait pas spontanément.

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  11. H. dit :

    Bonjour,

    Nous sommes en présence du pire des deux systèmes. Le premier où le débat des ego tient lieu de débat politique, le second où ce sont les intérêts des partis ou groupuscules qui déterminent la politique de la nation (entre la transition énergétique néfaste et imbécile et les 80 km/h sur les routes secondaires, la liste est trop longue sur la bêtise, le mot est faible, politique qui dicte notre quotidien. La seule chose qui caractérise notre pays est l’immobilisme est en marche et que rien ne semble’pouvoir l’arrêter). Le Général a commis une erreur, il a taillé une toque trop grande pour ces successeurs. Depuis, 1974, nous allons de Charybde en Scylla dans ce domaine.

    Bon après-midi

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