Nocives et dangereuses primaires

sans-titreCi-dessous ma contribution au site Atlantico, sur les primaires de la droite et du centre. Je vois dans leur déroulement la quintessence d’une corruption de la politique française et de l’esprit de la Ve République: fuite dans les polémiques stériles, sublimation du carriérisme narcissique, explosion nombriliste de la vie politique, abandon du sens de l’intérêt général, aggravation du sectarisme militant, plongée de la vie publique française dans la polémique permanente, disparition de l’autorité républicaine, poussée des extrémismes haineux. Elles ne font qu’achever la Ve République bien malade. Mais évitons de dire qu’elles marquent un retour à la IIIe ou à la IVe République. Ces deux régimes, malgré leurs immenses défauts, en particulier l’instabilité, produisaient au moins quelques personnalités qui croyaient en un destin collectif et à la notion de gouvernement. La IIIe et la IVe étaient quand même moins désastreuses que la Ve BIS actuelle, fondée sur la sublimation du néant et de l’impuissance, la dictature des postures et de la communication, l’ivresse de soi, le culte de la personnalité généralisé (pas seulement à l’extrême droite) et la manipulation de masse.

Un score très serré aux primaires peut-il avoir des conséquences négatives?

Le danger d’un score très serré à l’image de l’élection du président de l’UMP en 2012 serait qu’il ouvre la voie à des discussions sur la sincérité du scrutin et une polémique à ce sujet. Il semble que toutes les précautions soient prises pour éviter ce scénario catastrophe, mais si le scrutin se joue à quelques centaines de voix près on ne peut exclure une telle hypothèse, des demandes de recompte. Une remise en cause de la légitimité du résultat des primaires serait désastreuse. Le climat dans les camps des deux principaux candidats n’est pas à la sérénité. Les choses sont très passionnées. Le débat d’idées compte assez peu en fait. C’est beaucoup plus le style, la posture qui comptent. Les bons mots, les petites phrases tendent à creuser ce clivage. On voit bien la différence de posture: la sagesse de M. Juppé et la transgression de M. Sarkozy. En quoi diffèrent leurs projets sur l’école, la croissance, l’emploi, la sécurité, l’Europe? C’est difficile à dire aujourd’hui. On est donc dans une logique de clivage très forts, affectifs, passionnels, axés sur la personnalité. Les partisans de M. Sarkozy rejettent M. Juppé et réciproquement. Je pense que tous deux joueront le jeu à l’issue de la primaires: il s ne voudront pas passer pour les responsables de l’échec de leur camp. Mais au niveau des partisans, c’est moins évident. La mobilisation pour les présidentielle sera difficile. Oui, un score très serré peut compliquer le ralliement du camp battu au vainqueur.

Les primaires vont-elles influer sur le fonctionnement de la vie politique française?

Selon le sondage, 28% des Français envisagent de participer à la primaire. 84% expliquent cette intention par le sentiment que la primaire va désigner le vainqueur du scrutin. Cette participation potentielle est considérable: presque un tiers de l’électorat! Ces primaires sont peut être inévitables dans le contexte ultra dégradé de la politique française: poussée lepéniste qui interdit de prendre le risque d’une présence de plusieurs candidats de droite au premier tour et guerre des ego à droite qui éloigne toute perspective d’un accord sur le candidat le mieux placé. Mais il faut quand même voir que ces primaires sont une étrangeté démocratique. Dans la mesure où elles ont toute chance de désigner le futur chef de l’Etat, elles tendent à se substituer aux présidentielles. Le prochain président serait donc désigné par une sorte de suffrage restreint, une fraction du corps électoral. On peut plaisanter sur le coût de deux euros. Mais cette somme, destinée à écarter des électeurs les moins motivés, n’a pas la même la même valeur pour un étudiant qui vit, une fois son loyer payé, avec 140 euros par mois, et un cadre supérieur qui touche 10 000 euros par mois. La rigueur du filtre jouera en fonction du revenu des personnes. Il y a un fond malsain dans ce mode de scrutin et ce filtre par les deux euros qui rappelle le souvenir de Thiers, optant pour le suffrage censitaire plutôt que le suffrage universel par méfiance envers la « vile multitude ». Et puis la condition morale de « valeurs de la droite et du centre » semble assez douteuse du point de vue démocratique. Que sont les valeurs de la droite et du centre, par rapport aux valeurs des autres camps? Le libéralisme économique? L’autorité de l’Etat? Personne ne le sait précisément aujourd’hui. En outre, la formule est terriblement sectaire: la possibilité de voter et de désigner le futur président dépendrait de « valeurs » et de l’appartenance à un camp idéologique opposé à un autre. On voit toute la dérive de ces primaires au regard des principes de la démocratie. Elles aboutissent, dans le contexte actuel, avec la quasi-certitude de la présence du candidat lepéniste au second tour, à faire désigner le chef de l’Etat par une fraction du corps électoral et non par la Nation dans son ensemble. Elles consacrent une logique de division du peuple français.

Peuvent-elles favoriser des manipulations électorales?

Il y a une immense incertitude de ces primaires qui tient à l’étendue de la participation. 11% des Français sont sûrs de voter, et 17% se déclarent votant potentiels. Qu’il y a-t-il derrière ce potentiel? On peut tout imaginer. En principe des sympathisants Républicains. Mais qu’est-ce qui empêche des électeurs socialistes de participer ou des sympathisants lepénistes? En fonction de la mobilisation, on voit que le résultat de ces primaires peut être soumis à toutes les manipulations et les manœuvres, par exemple un vote significatif des électeurs socialistes pour faire désigner le candidat le moins bien placé face à François Hollande au premier tour des présidentielles…. Ou bien le même type de comportement des sympathisants lepénistes pour favoriser leur candidat. L’incertitude est réelle. Rien ne permet de dire avec certitude comment est composée la fraction du corps électoral qui désignera le prochain candidat à la présidentielle, probable futur chef de l’Etat. Sommet de l’absurde: son nom dépendra peut-être, non pas du choix des électeurs de la droite et du centre, mais du niveau respectif de participation à ces primaires des adversaires socialistes ou lepénistes…

En cas de victoire, comment gouverner s’il y a des divisions au sein de la majorité ?

Tout dépend du déroulement des primaires, de leur issue et du comportement du vainqueur! Il me semble que celui qui remportera les primaires aura tout intérêt à prendre dans son entourage des proches du perdant et à jouer à fond la carte du consensus. En outre, son adversaire renoncera sans doute à la vie politique et appellera à soutenir le vainqueur. On peut imaginer aussi que malgré les rancunes et les passions, les grands élus nationaux se rallieront au nouveau candidat officiel. Ils y auront tout intérêt en tout cas, pour jouer un rôle par la suite et le cas échéant, participer au gouvernement. Mais je suis d’accord: comment gouverner après les présidentielles est la grande question aujourd’hui. Dans la tradition de la Ve République, l’électorat donne une majorité parlementaire au chef de l’Etat pour gouverner. Or le climat actuel est très particulier, totalement inédit et nul ne sait sur quoi il débouchera: poussée lepéniste, discrédit de la classe politique, forte abstention, dévalorisation de la fonction présidentielle. Le chef de l’Etat sera sans doute élu par dépit bien plus que par adhésion. Il ne bénéficiera d’aucun « état de grâce ». Trouvera-t-il une majorité confortable pour gouverner: rien n’est moins sûr. Si le candidat lepéniste effectue un score élevé au second tour, celui-ci peut se traduire par une nombre de députés significatif. Dès lors, dans l’hypothèse ou par réaction contre l’élection présidentielle, les socialistes parviennent à limiter les dégâts aux législatives, ce qui est tout à fait possible au vu du score des dernières régionales, la France peut devenir encore plus ingouvernable qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Quels autres risques voyez-vous inhérents à cette primaire ?

Les primaires de la droite et du centre ont plongé la France dans un climat électoral avec trois mois d’avance. Il me semble que cette extension du temps électoral est nocive pour la France. Notre pays a besoin de travailler et d’être en paix avec lui-même. L’ouverture des hostilités commence beaucoup trop tôt. Les primaires aggravent le climat de division et de sectarisme. En outre, elles donnent lieu à des polémiques personnelles, des procès d’intention, des batailles d’individus qui ne ne contribuent sans doute pas à réconcilier les Français avec la politique. J’y vois le risque, surtout si les primaires se déroulent dans un mauvais climat, qu’elles poussent certains français à la tentation de l’abstention et à l’aggravation de la défiance envers la politique. Il ne faut pas écarter enfin le risque pour la droite de montée en puissance d’un candidat ou plusieurs candidats n’ayant pas participé aux primaires, M. Bayrou par exemple. Et alors, nous retombons dans le scénario catastrophe : plusieurs candidats de droite et du centre ouvrant la voie à la qualification du candidat socialiste, au second tour, face au candidat lepéniste. Une zone d’inconnue absolue s’ouvrirait alors pour le pays.

Maxime TANDONNET

 

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
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21 commentaires pour Nocives et dangereuses primaires

  1. Anonyme dit :

    http://www.delitdimages.org/lonu-aux-ordres-de-charia/
    Cela aussi est nocif et dangereux mais personne n’en parle vraiment, notre liberté est en danger et les candidats à la présidence de la France seront aussi soumis que les autres. A part ça tout va très bien partout sur notre planète. Je plains les jeunes.

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  2. michel43 dit :

    B ON…..je ne voulais pas répondre a cette CONNERIE du SARKO.. il est le Patron de LR-UMP ,donc, il doit se présenter ,a la Présidence de la République ,Point barre ,Comme toujours, les journalistes, ne pose PAS LES BONNES QUESTIONS , a notre droite imbécile , continuer a vous a vous contredire ,a balancer des petites phrases assassines et a vous critiquer, Mme LEPEN va surement vous REMERCIER , Fermer LA…et expliquer votre programme ,cars les électeurs, ne vous font plus confiance ,vous leurs avez tellement menti ,

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  3. Timéli dit :

    Je vous rejoins, Maxime, sur le risque important des manipulations électorales que peuvent générer des primaires.
    Prenons un exemple : supposons que les socialistes voudraient que N. Sarkozy soit le candidat désigné pour représenter la Droite et le Centre, parce que, pour Hollande, il sera plus facile de l’éliminer au premier tour.
    Dans ce cas, les socialistes vont voter massivement et sans la moindre arrière-pensée pour NS, « faussant » ainsi la primaire.
    C’est pour cette raison que j’avais écrit, à la suite d’un de vos précédents billets, que les primaires devraient être réservées aux seuls militants des partis Les Républicains et du Centre. Au grand dam de Peter T, dont je respecte, par ailleurs, totalement le point de vue.

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  4. Dalain dit :

    Et cependant, votre réflexion est des plus fines, Monsieur Tandonnet

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  5. drazig dit :

    Eh bien, moi, je soutiendrais (au conditionnel) FILLON. IL a eu le culot de dire la vérité (donc, il faudra « l »exécuter) à savoir : » La France est en déficit ». D’accord, d’accord, ensuite il a rembarqué ses paroles et laissé Sarkozy envoler les dépenses (et les taxes et le reste). Cependant il manque singulièrement de caractère: toutes les frasques de Sarkozy ne semblaient pas le troubler.
    Mais enfin il me paraît le moins irresponsable aux LR.
    Ceci dit, j’aurai du mal à revenir aux LR après deux votes pour Sarkozy.

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  6. Yves Doran dit :

    Pardon encore, de faire un copié collé mais quand un texte est bon , autant le faire connaitre. Je suis conscient que votre blog n’ a pas pour vocation à répercuter d’autres écrits, aussi , est ce plutôt à votre attention que je vous envoie cet édito . Christian Vanneste , excommunié par son parti pour des mots qu’il n’avait pas prononcé, mais que les médias lui avaient prêtés et déformés, est un homme très cultivés, doté d’un solide bagage historique et philosophique . Sa pensée est claire et parfaitement adossée à des valeurs auxquelles je suis moi même très attaché. Avec lui, nous en revenons aux fondamentaux de notre combat politique.. Que vont valoir les programmes des uns et ds autres se battant pour quelques variations de pourcentage, d’un chiffre qui est déjà faux le jour même où il est publié. Le combat est sur les valeurs fondamentales et sur la vision de la France : Souveraine ou soumise- Patrimoniale ou multiculturelle- Territoriale ou mondialisée.
    Notre malheur et la souffrance de la France est qu’aucun des « prétendants  » n’a la moidre vision ni conviction… Alors, continuons à nous perdre dans les « évaluations  » de qui seraient le moins mauvais ;;! Ce n’est que de l’écume . Yves

    « La Droite Hors les murs

    menardHier soir, je présentais ma première émission sur Radio Courtoisie. Elle était consacrée au Manifeste de Robert Ménard, et à cette droite hors les murs qui se réunit en signant ce texte. Il repose trois idées : la souveraineté, l’identité, et la liberté. Chacune est déclinée et précisée. Chacune exprime une résilience face à une dérive politique qui affaiblit notre nation, son Etat, sa culture, sa sécurité et son dynamisme économique. Ce texte est clairement réactionnaire : il réagit à l’évidence du déclin, de la décadence, de la menace de disparition qui assaillent notre pays. La souveraineté c’est l’affirmation de l’indépendance de la France sans laquelle la démocratie se viderait de toute réalité. La démocratie implique qu’un peuple puisse exprimer sa volonté et que son Etat soit à même d’appliquer ses exigences. La soumission à des instances supranationales et technocratiques, à des peuples étrangers ruine le fondement même de ce type de régime : l’autonomie, la capacité de choisir les lois auxquelles les citoyens acceptent de se soumettre parce qu’ils les ont choisies. Cette souveraineté implique également que la volonté du peuple-souverain ne soit pas entravée par des instances juridiques et administratives tenues par des autorités non élues et cependant dotées du pouvoir d’affaiblir, de retarder, d’entraver la volonté populaire. De même, elle exige que le pouvoir issu du peuple ne subisse pas les dictats des groupes de pression économiques ou idéologiques. Le Royaume-Uni après le vote du Brexit a retrouvé une pleine souveraineté. Son exemple fascine ceux qui considèrent que les institutions européennes sont une dépossession du pouvoir des peuples. Les eurosceptiques jugent que la construction européenne subit une dérive qui la conduit d’échec en échec, sur les plans monétaire, économique et politique. L’impuissance de l’Union Européenne sur la scène internationale et singulièrement face à l’afflux des migrants leur fournit un argument de poids. Les souverainistes en tirent la conclusion logique qu’un retour aux souverainetés nationales permettrait de redonner force à la démocratie et de mieux répondre aux difficultés qui frappent le continent.

    Mais pour qu’un peuple soit souverain, encore faut-il qu’il y ait un peuple, et non une foule d’individus, ni une collection de communautés. Il faut donc qu’il y ait une unité de ce peuple fondée sur son identité et sur la conscience de celle-ci. La présence de minorités qui apportent des variations à cette identité ne peut dépasser certaines bornes sans l’altérer. Cette identité ne se limite pas au respect de quelques principes juridiques. Elle exige d’abord une adhésion au destin de la nation, une prise en compte de son histoire et de son avenir, une volonté d’en être solidaire qu’on appelle le patriotisme. Elle implique l’assimilation d’une culture, d’une langue, d’une façon de vivre et de se comporter qui sous beaucoup d’aspects est inséparable de la religion principale du pays, le catholicisme, laquelle a fortement inspiré une conception de la famille qui est conforme à l’intérêt supérieur de la nation. Les étrangers qui ont une identité différente peuvent vivre en France tant qu’ils respectent les lois. L’acquisition de la nationalité française ne doit jamais être automatique pour eux, même s’ils sont nés sur le territoire national. Elle doit être suspendue à une volonté d’assimilation. Il n’y a en France qu’une communauté, la communauté nationale. Les affinités, y compris religieuses, doivent être secondes par rapport à l’unité politique de la nation.

    Le troisième concept essentiel est celui de liberté. La définition en est la même que celle de Soljénitsyne dans son Discours de Harvard. Ce n’est pas liberté des libertaires de faire n’importe quoi en tant qu’individu, y compris au détriment de la nation dont ils sont membres. C’est la capacité la plus large possible de s’exprimer en brisant les frontières du politiquement correct et de la pensée unique. C’est la capacité d’agir de façon créative parce que l’Etat essentiellement voué à ses missions régaliennes ne dressera pas des obstacles administratifs, réglementaires, fiscaux pour inhiber l’initiative privée. La liberté rime avec la responsabilité. Elle substitue à l’individu assisté des foules solitaires et de la société fluide, une personne qui veut les conséquences de ce qu’elle veut. Qui ne sait que le parent responsable du choix de l’école, que le propriétaire soucieux de préserver son patrimoine, que le chef d’entreprise comme le salarié attachés à leur travail seront plus attentifs à ce qu’ils font que des « particules élémentaires » apparemment libres de faire n’importe quoi et en fait ballottés dans un système qu’ils ne maîtrisent pas ?

    Patriotes, conservateurs, libéraux, des hommes et des femmes se lèvent dans ce vaste espace qui se dessine entre la machine électorale des Républicains où le débat est bien faible selon un des candidats aux primaires et le Front National qui risque de se banaliser pour devenir plus fréquentable. Le souverainisme sans la défense de l’identité est vide. L’affirmation d’une identité sans un peuple-souverain est impuissante. J’ai reçu hier Charles Beigbeider, de l’Avant-Garde, Tarick Dali, de la Droite Libre, Serge Federbusch, du parti des libertés, Roland Hureaux, de Mouvance France, Xaxier Lemoine du Parti Chrétien Démocrate, Bruno North du Centre National des Indépendants et Paysans, et Karim Ouuchick du Siel qui se situent tous, comme moi, à la tête du RPF, dans cette démarche et soutiennent le Manifeste de Robert Ménard. »

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    • Dalain dit :

      c’est vrai que sa réflexion est intéressante à lire

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    • michel43 dit :

      c’est fort sympathique , tout cela ? Mais le mal est fait , vous vous réveiller , trop TARD. .comme toujours , ,les écrits, comme les belles paroles, sont désormais inutile Vous avez tellement trahie ,le bon peuple

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  7. Bernderoan dit :

    Mon cher Maxime, je vais sans doute me répéter. Mais l’essentiel des maux de notre système vient du régime des partis. Il en est évidemment de même de ces primaires avec tous les risques que vous décrivez parfaitement. Notre Constitution n’a pas été conçue pour un tel régime. Nous sommes dans un dévoiement de l’esprit de la Constitution. Lorsque vous écrivez « le président désigné par un suffrage restreint », c’est toujours le cas dans la mesure où le parti impose son candidat. Nous connaissons cela depuis bien longtemps. Je concède qu’une primaire élargit quelque peu le champ, mais sans pour autant laisser place à l’avènement d’un vrai gouvernant de l’intérêt général.
    Les partis sont des machines à couper les têtes. Les professionnels de la politique tiennent les commandes du système puisqu’ils n’ont nulle envie de céder leurs places (pluriel des cumulards !).
    Comment accéder à la magistrature suprême sans parti, même si l’on est paré de toutes les qualités requises pour être un grand gouvernant ? Impossible. Raymond Barre en a fait la cruelle expérience en son temps.
    Par ailleurs, le principe qui conduit aujourd’hui les électeurs à se détourner de l’élection sied parfaitement aux favoris. Moins il y a de votants divers et variés, plus nombreux en pourcentage sont leurs affidés. Donc, à chacun son tour, les chances augmentent.
    Il est à redouter que ce régime ne change qu’avec l’explosion ou l’implosion des meutes.
    Un grand système démocratique est à inventer. Aux armes citoyens !

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  8. Dalain dit :

    Il est tout de même plus facile de ne pas voter ni pour des personnages émanant du PS, ni pour des personnages venant de l’UDI et les RL. C’est assez simple, on ne veut plus de cette fausse alternance. Il faut que ça change pour réellement changer. En fait PS-UDI-RL = Conservateurs, les autres sont des progressistes. Concentrer son action sur ces autres opportunités.

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  9. Gérard Bayon dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    A ce jour, je pense qu’au vu du démarrage de la campagne électorale des primaires de la droite et du centre, la droite a remis en marche la machine à perdre !
    Les excès de langage incompréhensibles des uns et des autres (Sarkozy, Wauquiez, Bertrand…) risquent de décourager les sympathisants de la droite et de favoriser encore une fois les votes de rejet et de défiance.
    Ce n’est que mon ressenti et j’espère me tromper.

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  10. Le Big Brother US fait des Primaires, donc il faut à tout prix les singer. Lamentable.

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  11. J L Michelet dit :

    Mr Tandonnet ,
    Oui , effectivement , on peut regarder les choses comme cela mais de grâce , svp , retirez le quatrième cité…
    Maintenant , pour ce qui est de l’esprit de la Cinquième république et de l’élection du Président de la République, au suffrage universel , je ne vois vraiment pas ce qu’il en reste à travers les primaires.
    Chaque formation politique a mis en place un labyrinthe pré-électoral qui dénature cette élection majeure et dépossède le peuple français de son libre arbitre.
    Le régime des partis est le grand vainqueur des primaires.
    On élira donc bien un Président de conseil habillé avec les oripeaux de la Cinquième République.

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  12. Il me semble que votre texte, à l’essentiel duquel j’adhère, est un ardent plaidoyer pour Alain Juppé, le mieux à même d’apaiser la vie politique en France et d’attirer des électeurs déçus de Hollande pour s’imposer face à Marine Le Pen. Je précise qu’étant plus vieux que lui, je ne le trouve pas trop âgé !

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    • Michel Louis, ben… pas vraiment un plaidoyer pour quiconque, mais à chacun sa grille de lecture…
      MT

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    • Suzanne dit :

      Bonjour,
      Je ne le lis pas comme vous.
      En effet, je lis « Les partisans de M. Sarkozy rejettent M. Juppé et réciproquement. Je pense que tous deux joueront le jeu à l’issue de la primaires: il s ne voudront pas passer pour les responsables de l’échec de leur camp. Mais au niveau des partisans, c’est moins évident. La mobilisation pour les présidentielle sera difficile. Oui, un score très serré peut compliquer le ralliement du camp battu au vainqueur

      Je pense que nous sommes nombreux à préférer au 2eme tour, s’il devait y avoir MLP versus Juppé, Marine Lepen à un Hollande bis de droite. (gauche dure ou socialisme mou, quelle réelle différence, hormis un temps un peu plus long pour s’écraser dans le mur?)
      En cela, je rejoints M Tandonnet : si les « élites » (ou se croyant comme telles) joueront le jeu, une grande partie des partisans et des électeurs de la droite traditionnelle, préfèreront aller carrément direction droite toute, que de retomber dans une gauche molle flanquée d’un faux nom.
      En tous cas, ceux qui ne choisiraient pas MLP, ne se mobiliseraient surement pas pour Juppé.
      Résultat? Des législatives à droite toute, sans complexes et une impossibilité de gouverner.

      Je n’ai pas vu de plaidoyer pour un candidat particulier dans l’article de M Tandonnet, mais plutôt un tableau de ce qu’il risque de se passer à cause des primaires (nombreux aussi sont ceux qui, comme moi, iront voter pour éliminer ceux dont on ne veut surtout pas et non pour élire quelqu’un qu’on voudrait! Hélas…), à savoir l’élection par défaut d’un président qui ne pourra pas gouverner..

      Il est vrai que j’ai des œillères : je ne supporte plus, mais alors plus du tout, tout ce qui peut, de près ou de loin, contenir un microgramme de socialisme (dans un programme ou un discours), et je ne supporte plus que ceux qui ont été condamnés par la justice se permettent de donner des leçons de bonne conduite à leurs opposants.

      Cordialement

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  13. René de Sévérac dit :

    « Comment gouverner s’il y a des divisions au sein de la majorité ? »
    Ne soyez pas inquiet Maxime, les divisions ne seront pas fondamentales,
    en tout cas pas de remise en question du pouvoir délégué à Merkel de Bruxelles;
    ils continueront à « gouverner » à la mode UMPS, comme avant !
    Les divergences vont naître du nouveau clivage entre progressistes et conservateurs (archaïques).

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    • René Sévérac, Bruxelles a des défauts gigantesques, mais il est lâche et obtus, à mes yeux, de lui faire porter toutes les défaillances de la démagogie française. Vous croyez que c’est Bruxelles par exemple qui veut généraliser le « revenu universel » à toute personne de plus de 18 ans? Non, ce sont nos politiciens français irresponsables.
      MT

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    • Droopyx dit :

      J’aime l’Europe et je n’aime pas l’U.E. (comme beaucoup je crois).

      Notons tout de même que ce n’est pas Bruxelles qui impose à nos gouvernants toutes ces nominations « au tour extérieur », ces préfets « hors cadre » plus nombreux que les préfets en fonction etc. etc. (cf. complément d’enquête hier), ces renchérissements encore plus stupides sur des normes idiotes initiés par des politiques avides de buzz et par des techno-structures confites dans leur volonté de se faire mousser auprès de leurs ministres (ou commissaires).
      Nettoyons d’abord nos écuries, nous pourrons ensuite nommer une commission pour voir comment Bruxelles garde nos vaches !

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  14. J L Michelet dit :

    Les délices de notre bonne vieille quatrième république.
    Quand comprendra t-on qu’en 2017 nous allons élire un président de Conseil et non le Président et Chef de l’ État – de la Cinquième République.

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    • JL Michelet, pas d’accord avec vous, certains présidents du Conseil ont été des dirigeants qui ont su prendre des décisions et gouverner: Ramadier, Pinay, PMF, Charles de Gaulle…
      MT

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