Les eaux troubles de l’hypocrisie

 Dans toute cette affaire, il est une chose à laquelle je ne parviendrai jamais à m’habituer : l’hypocrisie. Pour avoir tout simplement déclaré au Figaro Magazine qu’il souhaitait « réduire l’immigration régulière » M. Claude Guéant est confronté à une nouvelle tornade d’indignation : « Attaque contre les immigrés » (Fabius) ; « discours de stigmatisation » (Sopo, sos racisme) ; « vision nationaliste et raciste » (Kader Arif, PS) ; « bas instinct de l’électorat d’extrême droite » (Voynet) ; « concours des propositions les plus stupides » (Dartigolles, PCF).

Or, le ministre de l’Intérieur, par ses propos, a tout bonnement pris acte de ce que le taux de chômage des étrangers non communautaires atteint 23,4% et que la France n’a pas de travail à leur offrir. Il a constaté que 100 000 jeunes Françaises et Français se présentent chaque année sur le marché du travail à la sortie de leurs études et que l’économie française ne produit pas assez d’emplois pour leur fournir un travail !

On peut ne pas souscrire à ce raisonnement, mais pourquoi le caricaturer, lapider, diaboliser? Ce genre de débat a eu lieu en Espagne, en Grande-Bretagne, en Allemagne dans un climat de consensus et sans déchaîner une telle polémique haineuse. Dans quel pays vivons-nous ?

D’ailleurs, il faut le savoir, le clivage habituel entre immigration régulière (supposée bonne) et immigration clandestine (mauvaise) est artificiel : une grande partie de l’immigration régulière provient de la régularisation de migrants clandestins.

Les donneurs de leçon qui poussent des cris d’orfraies aux propos du ministre de l’Intérieur baignent dans l’hypocrisie. Ils savent bien que la France ne peut pas accueillir tout le monde, n’en a pas les moyens. Ils le savent, mais se donnent des airs de modernité, d’ouverture et de générosité en accablant les déclarations de M. Guéant. Ils sont bien contents, au fond, que d’autres fassent le « sale boulot » pour eux en essayant de contrôler le flux migratoire.

J’aimerais raconter une anecdote dont je certifie l’authenticité, au mot près, sur mon honneur. En mai 2006, nous sommes à l’Assemblée nationale. J’accompagne, en tant que fonctionnaire, le ministre de l’Intérieur qui défend le projet de loi sur l’immigration dont l’objectif est de limiter le regroupement familial : désormais, un étranger qui voudra faire venir sa famille en France devra disposer d’un revenu d’un travail équivalent au minimum au SMIC et d’un logement adapté au nombre de ses enfants.

Un député PS se déchaîne dans l’hémicycle, devant les autres parlementaires présents, le public, la presse et les chaînes de télévision, contre ce projet de loi. Je ne me souviens plus de son nom mais je le vois encore : grand, mince, la soixantaine, petite moustache, lunettes, élu d’une circonscription du nord de la France. Il hurle dans le micro : « Votre projet est une honte pour la France. Il rappelle les heures les plus sombres de l’histoire. C’est un projet nauséabonde, xénophobe, pétainiste. Une fois de plus vous stigmatisez les étrangers dans notre pays. Une fois de plus vous cherchez à déchaîner les passions haineuses et racistes en désignant des boucs émissaires à la vindicte populaire ! »

Ce brave Monsieur, je le retrouve deux heures plus tard environ à la buvette de l’Assemblée nationale. Il s’avance vers moi, jovial, sympa, un verre à la main. Il m’offre un coup à boire et nous échangeons, en tête à tête. Je m’attends à une engueulade. Or, ses paroles, qui viennent le plus naturellement du monde, me laissent totalement pantois.

« -Vous savez, chez moi, dans la ville dont je suis maire, l’immigration, c’est une véritable catastrophe. Je ne sais plus quoi faire. Ils viennent de tous les côtés je n’ai rien à leur proposer, pas de boulot, pas de logement social…Les gens (mes électeurs) n’en peuvent plus…

-Mais c’est un peu la raison pour laquelle nous proposons cette loi…

Je m’attend, presque à coup sûr, à ce qu’il se remette à aboyer. Stupéfaction :

« -Oui, je sais, vous avez raison. Mais ce sera difficile vous savez, pour remettre de l’ordre dans tout ça. Tant mieux si vous réussissez, je vous le souhaite, il faut absolument faire quelque chose, mais ce ne sera pas simple… »

Voilà. On peut me croire ou ne pas me croire bien sûr. J’ai plein de défaut mais je ne suis pas menteur. Je donne ma parole à mes lecteurs de l’absolue authenticité de cette anecdote qui en dit long sur l’hypocrisie ambiante…

Maxime TANDONNET

A propos maximetandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...
Cet article a été publié dans Uncategorized. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

26 commentaires pour Les eaux troubles de l’hypocrisie

  1. Eudes Herstal dit :

    Quand on pense qu’au siècle dernier à peine, 2 millions de jeunes Français sont morts au front pour que nous soyons libres.

    J’aime

  2. Annick dit :

    Bonsoir Maxime,

    Hypocrisie, ou inversement des valeurs dans lequel intégrité, honnêteté, et même panache, ont disparu du dictionnaire des intéressés en déconnectant leurs neurones non seulement de tout ce qui fonde notre société, mais aussi de la réalité.
    Société dont les racines elles-mêmes sont détournées, occultées, niées, alors qu’elles sont indiscutablement historiques ; gréco-latine et judéo-chrétienne. Et ce n’est pas négociable.

    Le « spécimen politique » que vous mettez en lumière n’est pas exceptionnel, hélas !
    J’ai eu l’occasion de l’expérimenter personnellement.
    Vous leur parlez de la France, ils vous répondent « comment faire pour gagner les prochaines élections », et bien sûr, ils consacrent l’essentiel de leur énergie à cet unique but : gagner, quel qu’en soit le prix ; la fin justifiant tous les moyens.
    Alors, ils ne sont pas à une compromission près, ni à une traîtrise.
    Car c’est bien de traîtrise dont il s’agit !

    Aux excellentes propositions de Kantz, j’en ajouterai donc une supplémentaire :

    Impossibilité de se faire réélire plus de 2 fois.
    Fini le « métier d’élu » indéfiniment. Seule manière de s’intéresser plus à l’intérêt général du pays qu’à ses petits intérêts personnels, et à sa seule clientèle électoraliste.

    Avoir départementalisé Mayotte est, à mon sens, totalement insensé. Je partage ce qu’en dit Marshak (ainsi que d’autres points de vue qu’il expose).
    Le surplus de Mahorais est, et sera, inépuisable. Nous ne pourrons jamais en enrayer le flux pour la simple raison que ceux qui sont installés à Mayotte ont de nombreuses familles dans les autres îles de l’archipel et qu’il est coutumier de naviguer de l’une à l’autre sans entraves. C’est une pratique courante, et qui date de la nuit des temps.
    Avec l’État-Providence en cadeau, bon courage à ceux qui gouvernent !

    A La Réunion, où je séjourne régulièrement, le problème de « l’envahissement » du surplus de Mahorais (en fait, tous arrivent des autres îles des Comores) se pose depuis quelques années. Et ça pourrait mal tourner ; les Réunionnais en ont « par-dessus la tête ».

    J’aime

  3. Mich dit :

    Mr Tandonnet,
    Pourquoi ne pas faire des « séances d’informations citoyennes » à travers la France sur un sujet tel que l’immigration en rappelant les chiffres, les conséquences, les ghettos ? Quelquechose de neutre, impartial qui rappel au Français l’urgence qu’il y a à réguler ce phénomène. J’ai l’impression que beaucoup de français ignorent ou se cachent la réalité. Une piqure de rappel à la réalité ne leur feraient à mon avis pas le moindre mal. On pourrait aussi utiliser les médias pour diffuser des témoignages tels que ceux de Xavier Lemoine. Est ce irréaliste comme proposition ?

    J’aime

  4. Etudiant en droit des etrangers dit :

    Bonjour Monsieur,

    Votre avis est ce qu’il est, j’y suis opposé mais il est de votre droit de donner voter image, un peu vieillie vous me l’avouerez, de l’immigré venu prendre le travail du bon français.
    Un peu moins respectable par contre est votre mensonge quand a l’origine de l’immigration légale: il n’est plus possible en France d’être régularisé si l’on a été ne serait-ce qu’un seul jour en situation irrégulière.
    Plus de carte de séjour, de récépissé ni de visa pour ceux qui on eu le malheur de venir sans « y être invite », et ce depuis que les 5 lois successives et répressives des personnes pour qui vous travaillez ont tiré a boulets rouge sur cet cible facile qui ne vote pas: l’étranger.
    Je vous souhaite bien du courage pour 2012, il vous sera difficile d’expliquer aux fascistes que vous courtisez pourquoi ils voteraient pour vous et non pour Marine.

    Knut

    J’aime

  5. Si Hocine dit :

    Bonjour Monsieur,
    Je viens de référencer votre blog que je viens de découvrir, je l’ai lu avec intérêt.
    Il y a sur notre site beaucoup de textes qui sont hostiles à la politique que vous menez (indépendamment des opinions politiques diverses des auteurs), il est donc normal que votre opinion puisse s’exprimer aussi.Ceux qui voudront chercher à la connaitre y auront ainsi accès.
    Bien à vous
    M Si Hocine

    J’aime

  6. Marshak dit :

    Cher Monsieur,

    Croyez bien que je n’ai à votre égard que de la prévention et que je ne doute pas que vous soyez un patriote sincère. Hélas, sincère, votre hiérarchie ne l’est pas. C’est ce qui fait la différence entre la conviction pure et l’opportunisme duplice.

    Vous dites mes affirmations inexactes ? Soit. Mettons-les à l’épreuve des chiffres de 2010 du Ministère de l’Intérieur :

    * Au niveau de l’immigration légale : 198.604 titres de séjour ont été accordés (+ 13,2% par rapport à 2009). Sur ce chiffre global : + 4,8 % pour l’immigration professionnelle (25 432) , + 7,5 % pour le regroupement familial (81 237), + 7,8% pour les naturalisations (116 610), + 28,8 % pour l’immigration estudiantine (65 499, dont ces fameux 30 000 hauts potentiels chinois dont les universités chinoises elles-mêmes ne veulent pas et qui alimentent la corruption des rectorats, comme à Toulon et ailleurs, et participent à décrédibiliser nos universités déjà moribondes). Certes vous argumenterez que nombre de ces immigrés légaux retourneront dans leur pays d’origine à court terme, mais cet argument est intenable dans la mesure où vous reconnaissez vous-mêmes dans votre billet que vous ne pouvez pas calculer le solde migratoire. Sans parler de la baisse de 4,5 % des reconduites par rapport à 2009. Le chiffre des naturalisations est donc sensiblement le même qu’en 1997 : 116 194. Seule l’action dans le domaine du démantèlement des filières va à peu près positive.

    * Au niveau de l’immigration clandestine : en 2009, sur 96 109 ressortissants étrangers en situation irrégulière interpellés (soit environ la moitié des clandestins qui entrent sur notre territoire par an), seuls 29 288 APRF ont été effectivement exécutés (30 %). Sur ces 29 288, 8 268 l’ont été sur la base d’un retour volontaire, c’est-à-dire subventionné par l’Etat (Roms dans la plupart des cas, destinés à faire retour en France, puisqu’il n’y a plus de frontière, dans un laps de 3 à 6 mois). C’est bien gentil d’augmenter les reconduites de 32% sur Mayotte quand dans un même temps vous créez un appel d’air gigantesque en départementalisant l’île. Où est la cohérence ? Savez-vous que plus d’un million de clandestins transitent en France via les trains italien et suisse par an (un Lampedusa par semaine) ? Juste une question : vous ferez comment quand la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie seront officiellement entrés dans Schengen ?

    Bilan :

    * L’immigration, légale comme clandestine, n’a jamais été aussi importante.
    * La France est le premier pays d’immigration en Europe.
    * La France est le premier pays en termes d’accueil de réfugiés.
    * En proportion de la population, la France est le deuxième pays d’immigration au monde, après les Etats-Unis.

    De fait les chiffres pour 2011 seront encore plus catastrophiques puisque la non-transposition de la directive retour – décidément les scandales s’enchaînent – empêche désormais toute expulsion effective (les Tunisiens interpellés à Menton ont tous été relâchés dans la nature). Un peu commes les pickpockets du réseau Hamidovic qui sont libérées aussi tôt qu’elles ont été arrêtées.

    Si ces failles systémiques n’existaient pas – j’aimerais me résoudre à croire qu’elles ne sont que le produit d’un inconscient sinistrement et obsessionnellement xénophobe –, je serai bien en mal de vous les démontrer. Le déni que vous manifestez est caractéristique mais j’en comprends les raisons.

    Mais, à vrai dire, je me demande pourquoi je me donne tout ce mal à vous démontrer ces vérités statistiques puisque la seule départementalisation de Mayotte – véritable suicide politique et démographique – constitue la démonstration par A+B que le gouvernement ne résout pas les problèmes mais se contente de gérer l’inexorable désastre migratoire. Si vous comptez repeupler la France avec le surplus automatique de Mahorais ainsi créé, la Creuse risque de ne pas suffire. Le fait qu’il n’y ait jamais eu de vrai débat sur la gestion délirante des DOM-TOM (dois-je vous rappeler l’odieux vote à l’unanimité du gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie lors du Congrès de Versailles, entre autres joyeusetés ?) est un autre scandale.

    Vous pouvez continuer indéfiniment à écoper l’océan avec une petite cuillère mais rien n’y fera tant que vous n’aurez pas résolu les problèmes structurels et coupé les pompes aspirantes : 1) en limitant l’accès aux prestations sociales pour les immigrés intra- et extra-européens (RMI, AME, CMU, CAF, etc.) ; 2) en réformant le droit de la nationalité et donc en supprimant/suspendant le droit du sol ; 3) en instaurant la préférence nationale (vous savez, cette horrible propension qui caractérise la totalité des Etats du monde et qui consiste à privilégier ses propres nationaux par rapport aux étrangers) ; 4) en sortant de l’espace Schengen et en rétablissant les frontières physiques et les douanes ; 5) instituer un régime judiciaire d’exception en matière d’expulsions des clandestins qui ferait qu’au moins ¾ des irréguliers interpellés par la police seraient effectivement expulsés et cessent de bénéficier des grâces idéologiques d’une magistrature gaucho-mondialiste ; 6) contraindre par des mesures de rétorsion financières et de restriction de visas les pays qui exercent un chantage à l’immigration à reprendre leurs ressortissants (Mali, Comores, etc.) ; 7) réviser le statut spécial dont bénéficient les Algériens ; 8) pendant que vous y êtes – comme dirait l’ami Zemmour, qui lui, contrairement à Ménard, n’a pas le courage de franchir le Rubicon – en supprimant la totalité des subventions versées aux associations immigrationnistes comme la CIMADE, fers de lance de l’idéologie immigrationniste.

    Conclusion : soit vous appliquez réellement la cure sévère du FN et vous pourrez espérer vous maintenir au pouvoir – quoique en l’espace d’un an, cela risque de ne pas se voir –, soit vous pouvez préparer vos valises. D’après ce que je perçois des discours de Guéant, tout en intentions, nous risquons hélas de poursuivre une politique de demi-mesures qui se traduira au final, comme aujourd’hui, par un résultat nul.

    Il semble que l’ensemble du système politico-médiatique soit aujourd’hui fermement convaincu que Marine Le Pen, si elle passera bien le premier tour, ne sera jamais élu au deuxième. Je trouve cette croyance fort téméraire, surtout si l’explosion programmée de la zone Euro survient avant les Présidentielles, ce qui n’a, en l’état, rien d’improbable. Sans doute le gouvernement fera-t-il tout pour contraindre l’Espagne à proroger sa demande de soutien auprès du FSE après les élections. Sans parler de la vague d’immigrés que va provoquer notre guerre en Libye, où nous sommes d’ores et déjà enlisés, grâce à notre ministre des affaires étrangères et de la défense, alias BHL.

    Le retour au pouvoir du PS serait incontestablement une catastrophe, mais entre la mort lente et l’agonie brutale, entre la gestion du désastre et le suicide, je choisis le second, parce qu’il est le plus à même de nous abstraire du régime des illusions et de conduire à l’effondrement du système actuel et donc à une purge salvatrice.

    Si le surgissement du réel parvient à vous dessiller les yeux, et je ne doute pas qu’il y parviendra (votre transition du MRC à l’UMP le montre), rejoignez, comme nombre d’autres hauts fonctionnaires sont en train de le faire, le FN, ou, si vous exprimez à l’égard de ce rattachement quelque pudeur, la future Fraternité nationale-républicaine que nous mettons en place. Nous étudierons votre postulation avec intérêt.

    En vous exprimant mes respects,

    P.-S. : Je ne doute pas que vous publierez ce commentaire, vous sachant profondément honnête.

    J’aime

  7. Lisa dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Que peuvent faire le citoyens pour que cela s’arrête ?
    Cordialement.

    J’aime

  8. Kantz dit :

    Pour contrer ce genre d’attitude, il faudrait permettre au peuple quise prend cette immigration dans la figure de s’exprimer.

    3 réformes sont à mon avis urgentes pour sauver la démocratie, et même simplement la France.

    1°) possibilité réelle de référendum et votations d’initiative populaire comme en Suisse.
    2°) Élection de l’assemblée nationale à la proportionnelle, sans cumul de mandat, prce que les choix au niveau national ne doivent pas être en conflit avec les intérêts locaux.
    3°) Élection des sénateurs au scrutin direct par les citoyens pour représenter les territoires. (Pas de grands électeurs inutiles.)

    J’aime

  9. Marshak dit :

    Monsieur,

    L’hypocrisie est à double tranchant. L’UMP poursuit sur la question migratoire une stratégie de division schizoïde : un discours ferme pour une action concrète en matière de remigration et d’expulsion proche de zéro (sur ces fameuses reconduites à la frontière affichée, plus de la moitié concerne Mayotte et un quart la population Rom, les Comoriens comme les Roms étant destiné à faire retour sur le territoire national dans un laps de temps relativement court après leur expulsion). Dans un premier temps cet écart schizoïde a permis de conforter la posture anti-immigration de Sarkozy en provoquant l’hystérie médiatique d’une gauche totalement décrédibilisée sur ces questions, tout en flattant l’électorat conservateur. Le subit retournement de Claude Guéant qui reconnaît aujourd’hui que les visas Schengen accordés par l’Italie permettront l’entrée légale en France aux 22 000 clandestins tunisiens alors qu’il affichait hier une position d’irréductible dit assez des « paroles » gouvernementales et de leur duplicité. Le réservoir des voix FN est désormais perdu. Vous ne pourrez plus le capter comme vous l’avez fait 2007. Pendant ce temps les lâchetés et les trahisons continuent : en témoignent la décision ubuesque de départementalisation de Mayotte, ou le refus du Sénat de limiter le régime de la CMU (et on pourrait en citer des centaines d’autres comme ça). L’art de la communication politique est sans doute redoutable, mais il ne peut à la longue masquer l’explosion du réel. L’immigration – légale comme clandestine – n’a jamais été aussi haute. Il est d’ailleurs symptomatique de noter que c’est au moment même où la lutte contre l’immigration est devenu un déterminant du discours politique des partis d’Etat, c’est-à-dire sous Jospin en 1999, que les flux migratoires ont explosé. En d’autres termes, plus l’UMPS durcissait le ton, moins on luttait de façon effective contre l’immigration. C’est cela la schizoïdie que vous entretenez. La déchirure de l’opinion n’est pas loin et le retour du refoulé risque d’être infiniment brutal. Pour tout dire, je crois que même l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen ne pourra le contenir.

    J’aime

    • M. Marshak, il me semble que vous devriez vous renseigner avant de porter des jugements aussi définitifs. De vos affirmations factuelles, tout ou presque est inexact. Ainsi, les expulsions de Mayotte (et des autres DOM-TOM) ne sont pas prises en compte dans le chiffre annuel des mesures d’éloignement. Sinon, il faudrait les multiplier par deux ou trois. Il est faux que le flux migratoire n’a jamais été aussi imporatnt qu’aujourd’hui; il l’était beaucoup plus au début des années 2000 (voir mon billet sur les statistiques). Quant à votre relativisme (ump=PS) il ne conduit à rien sinon au retour au pouvoir du PS avec les conséquences déstastreuses que l’on sait.
      Bien à vous
      MT

      J’aime

  10. dominique dit :

    Edifiante, en effet, la petite anecdote.
    Quant à M. Guéant, il semblerait que finalement, il ne puisse pas s’opposer à la délivrance par l’Italie de « visas Schengen » aux Tunisiens de Lampedusa.
    Je le redis: cette affaire est une aberration totale; il faut de toute urgence dénoncer les accords de Schengen, sinon, nous allons au devant d’un problème majeur.

    J’aime

    • Dominique, si , l’idée est justement de considérer que ces documents n’ont strictement aucune valeur en France et de continuer à refouler les migrants illégaux tout en les bloquant au départ de Tunisie par des interventions en mer..
      MT

      J’aime

  11. noop dit :

    M. Tandonnet,
    je ne sais quand vous avez mis un pied (ou un orteil) en politique, mais pour ma part c’est lors de mes études d’architecture au début des années 80, il y a donc longtemps.
    Et au regard de ce que j’ai vu à l’époque, ce que vous me comptez là ne m’étonne absolument pas. (Il faut être conscient qu’une bonne part du personnel politique de la gauche est passée par les assoces et syndicats). Etant moi même à l’époque à l’Unef id, étant devenu un des « meneurs » sur mon école, j’ai assisté une fois à une réunion qui a changé radicalement mon regard. Il y avait là divers « représentants » d’associations, de syndicats étudiants, de groupuscules gauchistes, j’aurai du m’y sentir à l’aise, mais ce que j’ai entendu ce jour là m’a retourné. C’est le mot.
    Pour résumé, la seule ligne de conduite, le seul fil rouge, devait être : affaiblir l’état jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et tombe comme un fruit pourri bon à jeter ou comme un taureau bardé de banderille. La démocratie n’était pas une motivation dans les milieux d’extrême gauche.
    La seule ligne politique était : tout ce qui peut affaiblir l’état est bon à prendre. Engendrer des dépenses supplémentaires était le grand must. Mieux encore que la grève. Certes la jeunesse et l’immaturité (relative) des jeunes étudiants que nous étions pouvaient excuser cette ligne. Pas à mes yeux, j’étais de gauche, mais déjà profondément patriote. De ceux qui étaient à cette réunion, une bonne partie est rentrée au PS, d’autres moins nombreux à la LCR ou au PC. Pour ma part j’ai continué à être élu étudiant dans mon école, en « indépendant ». Longtemps j’ai arrêté de parler politique, je réfléchissais et observais dans mon coin à distance.
    Le « fonctionnement » de la gauche, celui qu’elle pose par les paroles mais aussi les actes, est beaucoup trop souvent dans le prolongement de cet esprit de nuisance à l’égard du pays. Cela semble être beaucoup moins le cas dans les gauches des autres pays européens qui semblent avoir moins de détestation vis à vis de l’Etat, des institutions, et de la patrie.

    J’aime

  12. Mich dit :

    Edifiant. Il n’y a pas d’autre mot. A croire que certains sont prêts à tuer la France pour leur petite image.. J’aurais jamais cru une chose pareille possible. C’est du délire. Ces extrémistes bien pensants qui détruisent la France, pourchasse celui qui pense autrement sont en plus hypocrites…

    J’aime

  13. Lisa dit :

    Monsieur Tandonnet,
    Il faudrait que l’attitude de certains politiques et autres personnes publiques décrite ici soit dénoncée publiquement, c’est-à-dire à la télévision, preuve à l’appui…
    Cordialement.

    J’aime

  14. Non, Lesteph,je veux dire que j’étais tellement sidéré de la déclaration du député que je n’ai rien pu lui dire de plus ni lui demander d’autre.
    Maxime

    J’aime

  15. Jose dit :

    Mais je vous crois moi tout à fait volontiers !

    Je suis par contre convaincu que des personnages du même acabit que celui que vous décrivez, mais d’une étiquette proche de vos convictions, ont tenu exactement le même langage pour des projets qui les scandalisaient dans l’hémicycle, tout en admettant en privé hors micros et témoins gênants, que la loi en question était tout à fait nécessaire.

    Je pense que c’est une des raisons du peu de considération que le public a, en France et ailleurs, quant aux hommes politiques en général.

    Bonne journée.

    J’aime

  16. Lesteph dit :

    Bonjour Maxime,
    Avez vous demandé à ce député pourquoi il était intervenu s’il pensait le contraire?

    J’aime

  17. COLSON dit :

    Tapez donc sur YOUTUBE « Jean-François KAHN et FRONT NATIONAL » et vous verrez, et vous entendrez la belle âme se lâchant sur le même sujet sur un plateau de TV après émission terminée et alors qu’il croyait les micros fermés…Edifiant.

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.